La pensée et le poète

La pensée est une fleur à cinq pétales

Sauvage elle est petite et bleue

Elle se dresse, couvre, coure, s’étale

Évite les coins sableux pour ces pieds

Cultivée sa couleur est multiple

En haut sont les oreilles de l’ours

Les deux bras soulignent les disciples

Sa robe en éventail est sa blouse

Le tout est une pensée tendresse

Ses bras tendus pour une caresse

Sa jambe et ses pieds la prolonge,

Sur l’accoudoir terroir d’un songe.

Cette tête souvent printanière

S’élève tête baissée vers son lit

S’abrite sous la branche de patchouli.

Sans florilège, sans manière.

Les pensées s’ouvrent dans un cœur en or

Les pistils bleus sont sa couronne

Sourient tendrement à la sauvageonne

Le cœur tendu comme un bouton d’or.

Les bras s’élance vers le papillon

Ou l’abeille si ce n’est le bourdon

Chantent et accompagne le grillon

Pour le bonheur d’un valeureux chardon.

La fleur près de la pensée du poète

Pensée légère comme la plume

Fraîche, aérienne et secrète

Ces mots parfois prennent du volume.

Ces mots, emprisonnés sont ces bâtons

Qu’ils aiment relever aveuglément

Ils sont noirs, bleus, rouge, gloutons

C’est vrai la liberté du boniment.

La pensée, se peut être libertine,

Également conjuguée dans l’ardeur

Parfois même l’éclat du pourfendeur,

S’invite à ne pas être routine.

Une cause, il l’épouse se consume

Quelle soit petite ou grande il assume

La pensée du poète est écrite,

Se clame, se lit, elle est prescrite.

La pensée, le poète la respire,

S’inspire à chacune des saisons.

La couche sur la page transpire

Avec ses mots agiles et sa raison.

Monique Macalou

10 juin 2014

"Copyright" © Monique Macalou 2014-Tous droits réservés pour tous pays