29 Novembre 2014
Pour les Anciens, l'Egypte sera essentiellement taoui - «le double pays » -, et cette dualité de nature (entre la Haute-Egypte, vallée encaissée entre deux déserts, et la Basse-Egypte, plaine alluviale coïncidant avec le delta du Nil) comme cette double attirance (vers l'Afrique d'une part, vers l'Asie et la future Europe d'autre part) marqueront tous les éléments et les faits de la vie politique, économique, humaine de ce pays pré-destiné. Un contraste de couleurs renforce, d'est en ouest, une autre dualité, entre Kemet « la noire » (la vallée fertile au limon sombre) et Deshret « la rouge » (la région stérile des déserts aux sables rutilants sous le soleil). La civilisation égyptienne prend ses racines dans la nuit des temps, il y a plus de six mille ans (chronologie). La religion, basée sur le polythéisme, guidait chaque aspect de vie égyptienne.
L'Egypte était le domaine de quelques 2000 netjer, divinités, qui paraissent être, pour la plupart, les héritiers des totems de clans primitifs, et le souvenir de cette origine explique les formes très variées hommes, animaux, plantes, objets inanimés même, sous lesquelles ils ont été adorés, à toutes les époques, dans les nomes qui avaient succédé aux clans. Il explique aussi, peut-être, pourquoi le plus grand nombre d'entre eux étaient plutôt des sortes de génies locaux demeurés comme tels, très proches de l'homme : on voyait en eux des êtres plus forts et plus intelligents, mais qui étaient soumis cependant à tous les besoins, à toutes les passions et à toutes les misères de l'humanité. Ils pouvaient même mourir, mais ressusciter ensuite par la puissance de la magie très présente.
Leur existence était d'ailleurs conçue à l'image de celle de la famille humaine. Ils formaient ce qu'on appelle une triade comme par exemple celle de Thèbes qui regroupait Amon, Mout et Khonsou.
Il est difficile de classer les dieux égyptiens de façon très précises car les croyances religieuses sont complexes Elles ont évoluées au cours du temps et dépendent aussi de la localisation géographique. Certains, comme Amon, étaient adorés dans le pays tout entier, tandis que d'autres n'étaient connus que très localement.
Il faut considérer l'extrème longévité de ces cultes qui commencèrent il y a 5000 ans et qui ne s'achevèrent qu'au VI siècle de notre ère quand Justinien les interdit en 550 avec la fermeture du temple d'Isis à Philae