31 Janvier 2015
Le 31 janvier 1943, à Stalingrad, le maréchal Friedrich Paulus (*) signe la capitulation de son armée du secteur sud de la ville. Le 2 février, c'est au tour du secteur nord de cesser toute résistance.
Ayant soumis l'Europe continentale au terme de plusieurs guerres-éclair, Hitler ne trouva que l'Angleterre de Winston Churchill pour lui résister pendant un an. Mais le 22 juin 1941, le dictateur allemand attaque l'URSS de Staline. Ses troupes envahissent le pays et arrivent aux portes de Moscou et de Léningrad.
Une partie de la Wehrmacht se dirige vers le sud et les gisements de pétrole du Caucase tandis que la VIe Armée de von Paulus oblique vers la ville de Stalingrad. Cette métropole industrielle située sur la Volga a changé son nom de Tsaritsyn pour celui du dictateur soviétique (la ville s'appelle aujourd'hui Volgograd, la «ville de la Volga»).
Le Führer veut à tout prix s'en emparer. Stalingrad, qui s'étend sur 40 km, est conquise rue par rue pendant l'automne 1942, au prix d'immenses souffrances des deux côtés.
Mais le chef d'état-major soviétique, le général Joukov, devine que les Allemands se sont avancés trop loin de leurs bases. Il regroupe ses forces et déclenche une puissante contre-offensive.
Le 19 novembre, deux armées soviétiques se dirigent sur Stalingrad en empruntant la Volga gelée, l'une par le nord, l'autre par le sud. La VIe Armée allemande est bientôt emprisonnée dans sa conquête, une ville en ruine plongée dans le terrible hiver russe !
Hitler interdit à Paulus de faire retraite. En janvier, il le nomme maréchal pour le détourner du déshonneur de la capitulation. Mais Paulus n'a bientôt plus d'autre solution que de se rendre avec les 90.000 soldats survivants du siège. Son armée aura perdu 400.000 hommes dont 120.000 prisonniers.
La victoire des Soviétiques, trois mois après celle des Britanniques à EL Alamein, soulève un immense espoir dans les pays soumis à l'occupation allemande. En démontrant la vulnérabilité des armées allemandes, la bataille de Stalingrad marque un tournant dans la Seconde Guerre mondiale. La défaite de Hitler devient inéluctable.
En 1529, à l'Université de Paris, Ignace de Loyola, un vieux routier basque, boiteux de surcroît, se lie d’amitié avec un étudiant savoyard, Pierre Favre, et un jeune noble basque, François-Xavier, comme lui désireux de vouer leur vie au Christ. Ignace de Loyola met au point des exercices spirituels destinés à entraîner leur corps et leur esprit.
Comme la chrétienté est à ce moment-là secouée par la Réforme de Luther, le petit groupe propose ses services au pape. C'est ainsi qu'est fondée la Compagnie de Jésus. Ses membres, les jésuites, sont des prêtres qui s’obligent aux vœux monastiques (chasteté,...) ainsi qu'à l’obéissance au pape et à leur supérieur.
Du fait de leur compétence intellectuelle et de leur discipline toute militaire, les Jésuites vont devenir le bras armé de la papauté, contribuer aux progrès de l’éducation et diffuser le catholicisme jusqu'aux extrémités du monde, convertissant nombre de Chinois, d'Indiens et de Japonais.
Le 27 septembre 1540, le pape Paul III signe la bulle qui porte fondation de la Compagnie de Jésus.
Cet ordre consacré à l'évangélisation et à l'éducation est issu de la rencontre en 1529, à l'Université de Paris, d'un étudiant savoyard, Pierre Favre, d'un jeune noble navarrais, François de Jassu y Xavier (François-Xavier), et d'un vieux routier basque de 37 ans, boiteux de surcroît, Íñigo de Loyola (Ignace de Loyola).
Ils partagent la même chambre au Collège de Navarre. Avec quelques autres étudiants désireux comme eux de vouer leur vie au Christ, ils entraînent leur corps et leur esprit par quelques exercices spirituels mis au point par Ignace de Loyola.
Le 15 août 1534, les jeunes gens assistent à la chapelle de Montmartre à une messe de leur ami Pierre Favre, récemment ordonné prêtre. À cette occasion, ils font le voeu d'aller à Jérusalem en pèlerinage.
Mais à Venise, empêchés de se rendre à Jérusalem, ils tournent leurs pas vers Rome et proposent leurs services au pape. L'Europe et la France sont à ce moment-là secouées par la Réforme protestante de Luther.
C'est ainsi qu'est fondée la Compagnie de Jésus. Ses membres, les Jésuites, sont des prêtres qui s'obligent à accepter les traditionnels vœux monastiques (chasteté...) ainsi qu'à obéir en toutes choses au pape et à leur supérieur. Ce dernier, qui porte le titre de général de la Compagnie de Jésus, est élu à vie comme le pape et dispose d'un pouvoir sans limites.
Du fait de leur énergie, de leur compétence intellectuelle, de leur détermination et de leur discipline toute militaire, les Jésuites deviennent le bras armé de la Contre*Réforme catholique, en Autriche, en Allemagne, en France, en Amérique du sud...
La Compagnie de Jésus joue un rôle majeur pendant plusieurs siècles dans le développement du catholicisme et le renforcement de l'autorité papale.
Elle diffuse avec succès le catholicisme jusqu'aux extrémités du monde connu.
François-Xavier obtient des conversions massives en Inde, autour de Goa, où repose aujourd'hui sa dépouille, et également au Japon. Matteo Ricci se fait introduire à la cour de l'empereur de Chine, à Pékin, et obtient également de prometteurs succès.
Au Japon, cependant, le gouvernement impérial, méfiant à l'égard des influences étrangères, expulse les missionnaires et persécute les nouveaux convertis.
En Europe même, les succès des Jésuites suscitent des jalousies dans les ordres rivaux, chez les franciscains notamment. Il s'ensuit une condamnation du compromis tissé par les Jésuites entre les rites traditionnels chinois et la foi chrétienne. Cette "querelle des Rites" brise l'élan missionnaire en Chine.
Au XVIIIe siècle, en Amérique, indignés par les exactions des colons européens, les Jésuites organisent les Indiens du Paraguay en colonies agricoles indépendantes, à la façon antique, ce qui leur vaut en haut lieu des haines fatales à leur Compagnie.
Celle-ci est abolie par décret dans les années 1760 au Portugal, en Autriche, en France et en Espagne. Le 21 juillet 1773, le pape Clément XIII se rend aux arguments des cardinaux français et espagnols qui l'ont élu et par le bref Dominus ac Redemtor, prononce la dissolution de la Compagnie de Jésus.
Elle renaîtra de ses cendres, plus active que jamais, après la tourmente révolutionnaire, sous le pontificat de Grégoire XVI.