Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de mim-nanou75.over-blog.com

Bienvenue sur mon site Une innovation pour mes anciens lecteurs, désormais je traite de divers sujet, en premier La religion judéo chrétienne signé" Monique Emounah", pour ceux qui ne peuvent se déplacer à l'églises quelques soit la raison, et le lieu de leurs résidences ils peuvent suivre les offices du jour, la politique (LR) et les infos, la poésie et les arts en général. Mes écrits, signé (Alumacom) également mes promos de mes dernières parutions et quelquefois un rappel pour mes anciens écrits. Merci de votre attention,

L'ami d'enfance.

Un ami me parlait et me regardait vivre :
Alors, c'était mourir... mon jeune âge était ivre
De l'orage enfermé dont la foudre est au coeur ;
Et cet ami riait, car il était moqueur.

Il n'avait pas d'aimer la funeste science.
Son seul orage à lui, c'était l'impatience.
Léger comme l'oiseau qui siffle avant d'aimer,
Disant : « Tout feu s'éteint, puisqu'il peut s'allumer ; »
Plein de chants, plein d'audace et d'orgueil sans alarme,
Il eût mis tout un jour à comprendre une larme.
De nos printemps égaux lui seul portait les fleurs ;
J'étais déjà l'aînée, hélas ! Par bien des pleurs.

Décorant sa pitié d'une grâce insolente,
Il disputait, joyeux, avec ma voix tremblante.
À ses doutes railleurs, je répondais trop bas...
Prouve-t-on que l'on souffre à qui ne souffre pas ?

Soudain, presque en colère, il m'appela méchante
De tromper la saison où l'on joue, où l'on chante :
« Venez, sortez, courez où sonne le plaisir !
Pourquoi restez-vous là navrant votre loisir ?
Pourquoi défier vos immobiles peines ?
Venez, la vie est belle, et ses coupes sont pleines ! ...
Non ? Vous voulez pleurer ? Soit ! J'ai fait mon devoir :
Adieu ! — quand vous rirez, je reviendrai vous voir. »

Et je le vis s'enfuir comme l'oiseau s'envole ;
Et je pleurai longtemps au bruit de sa parole.
Mais quoi ? La fête en lui chantait si haut alors
Qu'il n'entendait que ceux qui dansent au dehors.

Tout change. Un an s'écoule, il revient... qu'il est pâle !
Sur son front quelle flamme a soufflé tant de hâle ?
Comme il accourt tremblant ! Comme il serre ma main !
Comme ses yeux sont noirs ! Quel démon en chemin
L'a saisi ? — c'est qu'il aime ! Il a trouvé son âme.
Il ne me dira plus : « Que c'est lâche ! Une femme. »
Triste, il m'a demandé : « C'est donc là votre enfer ?
Et je riais... grand dieu ! Vous avez bien souffert ! »

Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859).

Recueil : Poésies inédites (1860).


(Félicité Josèphe) Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859)

Femme de lettres et actrice française, qui fut la première grande poétesse romantique et qui introduisit en France l'usage du vers impair.

La vie de Félicité Josèphe Marceline Desbordes est marquée par le sceau du malheur. Née à Douai, elle dut interrompre ses études à cause de la ruine de sa famille. Sa mère décida de rejoindre un riche parent en Guadeloupe, mais mourut de fièvre jaune à l'arrivée à Basse-Terre ; Marceline rentra alors à Douai pour y débuter une carrière de comédienne et de cantatrice. Sa rencontre avec le compositeur belge Grétry lui permit de se produire à l'Opéra-Comique en 1805, puis au théâtre de l'Odéon en 1813.

En jouant à Bruxelles la Rosine du Barbier de Séville de Rossini, elle rencontra l'acteur Lanchantin, dit Valmore, qu'elle épousa en 1817. Le couple entama une vie difficile et errante. Marceline perdit peu à peu tous ses proches, ses enfants, son frère, et s'éteignit dans le désespoir à Paris en 1859.

Marceline Desbordes-Valmore abandonna le chant en 1823 et publia en 1825 son premier recueil poétique important, Élégies et poésies nouvelles. Sa renommée de poétesse grandit au fil de ses recueils ultérieurs : Poésies (1830), Pleurs (1833), Pauvres Fleurs (1839), et Bouquets et prières (1843). Un ultime recueil de Poésies inédites fut publié à titre posthume en 1860.

Complimentée par les plus grands poètes de son époque, tels Lamartine, Vigny, Hugo puis Baudelaire, Marceline Desbordes-Valmore est un auteur mélancolique dont les vers, d'une grande musicalité, méritent mieux que leur réputation de romantisme grandiloquent et suranné. Sa poésie, qui traduit le désir et les désarrois d'une femme à la recherche de son identité, est profondément originale et étonnamment moderne tant dans le style que dans le rythme ; elle fut en effet la première, avant Verlaine, à user de vers à onze syllabes. Marceline Desbordes-Valmore est également l'auteur d'un roman autobiographique, l'Atelier d'un peintre (1833).

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article