17 Mars 2015
17 mars 1560 : La conjuration d'Amboise (1)
17 mars 1793 : Salm-Salm rattachée à la France
Le 17 mars 1793, la petite principauté de Salm-Salm, située à l'ouest de l'Alsace, entre Schirmeck et Senones, sa capitale, est rattachée à la France à la demande de la population, empêchée de se ravitailler autrement qu'à travers le territoire français. Le prince de Salm possédait à Paris un hôtel particulier qui abrite aujourd'hui le musée de la Légion d'honneur.
17 mars 1808 : Napoléon 1er institue les consistoires israélites (2)
17 mars 1560 : La conjuration d'Amboise (1)
Le 17 mars 1560, à Amboise, quelques centaines de gentilshommes tentent d'enlever le roi FrançoisII (Il n'avait que16 ans) afin de le soustraire à l'influence des Guise.
C'est le début d'une rivalité meurtrière entre nobles protestants et catholiques, qui va déboucher sur trois décennies de guerres religieuses entrecoupées de trêves.
Le roi François II est monté sur le trône le 10 janvier 1559 à seulement 15 ans, suite à la mort tragique de son père, Henri II. C'est un garçon chétif qui a été marié quelques mois plus tôt à la reine d'Écosse Marie Stuart, elle a même âge que lui.
La mère de la reine, Marie de Guise, n'est autre que la sœur de François II de Guise, le héros qui a rendu Calais à la France.
Les Guise, farouchement catholiques, profitent de leur alliance avec la dynastie pour asseoir leur influence à la cour et diriger le gouvernement. Cela ne plait pas à Antoine de Bourbon, roi de Navarre ( père du futur Henri IV), et à son frère Louis 1er de Condé, des princes du sang très proches du trône mais tenus à l'écart. Ce sont des réformés et des disciples de Jean Calvin, comme d'ailleurs un tiers de la noblesse française !
Condé, qui aspire à s'emparer du pouvoir, organise la conjuration. Ses complices, sous le commandement de Georges Barré de La Renaudie, se concentrent dans les bois de Château-Renault, prêts à marcher sur la ville d'Amboise où réside la cour, de l'autre côté de la Loire. Mais un ami de La Renaudie, Pierre des Avenelles, avocat à Paris, vend la mèche.
Les conjurés sont surpris par les hommes du roi et beaucoup son massacrés. La Renaudie lui-même est tué pendant les combats et son cadavre est pendu sous le pont d'Amboise avant d'être décapité.
Une centaine de conjurés se réfugient dans un château et se rendent contre la promesse de la vie sauve. Ils sont à leur tour décapités le lendemain. Dans les semaines qui suivent, la répression fait environ 1200 victimes. Condé est quant à lui simplement gardé à vue, eu égard à son rang. Il est contraint de désavouer ses comparses et même de tremper son épée dans leur sang.
Désireuse d'apaiser les tensions, la reine mère Catherine de Médicis confie le 20 mai 1560 la charge de chancelier de France (à la fois garde des sceaux et Premier ministre) au sage Michel de l'hospital.
Ce magistrat auvergnat de 55 ans, cultivé, proche des humanistes et des poètes de laPléiade (Ronsard...), se présente comme le chef des Politiques.
Ce «parti» regroupe des catholiques et protestants modérés qui plaident pour la conciliation au nom de l'intérêt supérieur de l'État.
Michel de l'Hospital s'oppose par l'édit de Romorantin à l'introduction de l'Inquisition en France. Il tente aux états généraux d'Orléans d'apaiser les querelles.
«Ôtons ces mots diaboliques, noms de partis, factions et séditions, luthériens, huguenots, papistes, ne changeons le nom de chrétiens !»
lance-t-il aux députés le 13 décembre 1560, dans un célèbre Discours de tolérance.
Le même mois, précisément le 5 décembre 1560, le chétif roi François II meurt sans postérité. Il a tout juste 17 ans.
Son frère lui succède sous le nom de Charles IX. Lui-même n'a que 10 ans. La reine mère Catherine de Médicis, veuve du roi Henri II, devient officiellement «gouvernante» du royaume, autrement dit régente. Soucieuse avant tout de préserver les droits de sa famille et de la dynastie, elle se rapproche des catholiques et écarte Michel de l'Hospital du Conseil privé du roi tout en le maintenant dans ses fonctions de chancelier.
Toujours désireux de rapprocher les points de vue protestants et catholiques, le chancelier Michel de l'Hospital convoque des théologiens des deux camps à Poissy, à l'ouest de Paris, pour un colloque sur l'Eucharistie.
C'est ainsi que du 9 septembre au 9 octobre 1561, des théologiens prestigieux débattent sur la présence de Dieu dans l'hostie consacrée pendant l'office religieux. Parmi eux le général des jésuites Lainez et le cardinal de Lorraine du côté catholique, Théodore de Bèze, Pierre Martyr et Gaspard de Coligny du côté protestant.
Le colloque de Poissy s'achève sur un échec mais ouvre la voie à un édit de tolérance.
Le premier d'une longue liste. Il aura pour effet paradoxal d'attiser les haines et d'engager la France dans plusieurs guerres de religion successives.
17 mars 1808 : Napoléon 1er institue les consistoires israélites (2)
Le 17 mars 1808, Napoléon 1er institue par décret treize consistoires régionaux en vue de gérer les synagogues et les organisations israélites (les consistoires régionaux seront ramenés à sept à la chute de l'Empire en 1815). Ces consistoires sont supervisés par un Consistoire central de France, qui réunit trois grands rabbins et deux laïcs. Il est assimilable au Grand Sanhédrin traditionnel.
C'est la première tentative en France d'organiser et contrôler le culte israélite. Elle a été inspirée à l'empereur par le souci de prévenir les pogroms et les conflits religieux, notamment en Alsace où les juifs étaient relativement nombreux et suscitaient la colère de la population locale, notamment par leur refus de s'intégrer (la France de 1789 en compte environ 40.000 sur 26 millions d'habitants, soit environ cinq fois moins qu'aujourd'hui en proportion de la population globale).
Le décret est publié au terme d'un à deux ans de délibérations entre les représentants des communautés israélites. Ceux-ci acceptent en définitive de renoncer à la loi mosaique («loi de Moïse»). Ils rejettent la polygamie et la répudiation, admettent le divorce et les mariages mixtes ; ils se reconnaissent pleinement français, respectueux du Code Civil (ou Code Napoléon) et disposés à défendre le territoire national.