23 Mars 2015
1-Saladin 2- les girondins révolutionnaires 3- Mussolini
23 mars 1169 : Saladin devient vizir d'Égypte
23 mars 1792 : Les Girondins prennent la tête de la Révolution
23 mars 1919 : Mussolini crée les « fasci »
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23 mars 1169 : Saladin devient vizir d'Égypte
Le 23 mars 1169, Saladin devient vizir d'Égypte, le principal État arabe, après avoir renversé le vizir Chîwer. C'est le début d'une progression qui conduira cet officier kurde originaire de Takrit à réunir la Syrie à l'Égypte et ainsi prendre en tenaille les États francs de Palestine...
Salah ed-Din), fils d'un officier kurde, est entré au service de Nour ed-Dîn, puissant seigneur de Mossoul.
Nour ed-Dîn, non content d'avoir unifié la Syrie sous son égide, tourne ses ambitions vers Le Caire et l'Égypte, où agonise la dynastie des califes fatimides, de confession chite. Il veut réunir les deux États musulmans de la région pour prendre en tenaille les États francs de Palestine et reconquérir Jérusalem. Justement, le vizir égyptien Chîwer (ou Châwer) a été supplanté par son chambellan Dirghîm (ou Dirghâm). Il implore l'aide de Nour el-Dîn. Celui-ci ne se fait pas prier. Il envoie en Égypte un détachement rapide conduit par un solide guerrier, Chîrkouh, accompagné de son neveu Saladin.
Le détachement syrien parvient au Caire avant que le roi de Jérusalem Amaury 1er ait eu le temps de mobiliser ses troupes et de lui barrer la route.
Désormais, Francs et Syriens ne vont cesser de se disputer l'Égypte.
La première manche aboutit à une partie nulle
Le félon Dirghîm est battu et meurt dans sa fuite tandis que Chîrkouh et Saladin s'installent solidement sur les bords du Nil. Cela ne fait pas l'affaire du vizir Chîwer qui s'aperçoit du piège où il est tombé. De dépit, il fait appel au roi Amaury 1er !
Le roi de Jérusalem s'empresse de venir à son secours avec ses guerriers francs. Il assiège Chîrkouh dans la forteresse de Bilbeïs et s'apprête à soumettre l'Égypte quand il apprend que Nour ed-Dîn assiège de son côté les principales places fortes de Palestine. Il lui faut lever le siège.
En novembre 1164, aux termes d'un accord, Amaury 1er et Chîrkouh s'en reviennent, l'un en Palestine, l'autre en Syrie.
La deuxième manche est gagnée par les Francs
En 1167, Nour ed-Dîn confie à Chîrkouh une puissante armée pour s'emparer enfin de l'Égypte. Le général kurde, toujours accompagné de son neveu Saladin, combat la coalition franco-égyptienne formée par le vizir Chîwer et du roi Amaury 1er.
Comme les coalisés restent maîtres du Caire, Chîrkouh se réfugie à Alexandrie, dans le delta du Nil. La ville est assiégée par les croisés et leurs alliés égyptiens.
Épuisés par le siège de la ville, Chîrkouh et son jeune neveu Saladin acceptent les propositions de paix de Chîwer et conviennent à nouveau de se retirer d'Égypte ainsi que les Francs du roi Amaury.
Les ennemis se réconcilient en des termes chevaleresques.
Le roi de Jérusalem place l'Égypte sous sa protection et en obtient même un tribut annuel de 100.000 pièces d'or. Il peut savourer son triomphe. Malheureusement, il n'a pas la sagesse d'en rester là...
Les Syriens remportent la partie
L'année suivante, en 1168, l'empereur byzantin Manuel Comnène encourage le roi Amaury 1er à s'emparer pour de bon de l'Égypte.
Les Francs pénètrent en Égypte sans attendre les renforts byzantins ! Peut-être Amaury suspectait-il Chîwer de s'apprêter à le trahir et voulait-il le prendre de court ?
Chîwer, contraint et forcé, appelle cette fois Chîrkouh et Saladin à la rescousse. Mais la confiance n'y est plus. Le 18 janvier 1169, tandis que Chîwer chevauche à côté de Saladin, celui-ci, brusquement, le désarçonne, le met aux arrêts et quelques heures après, le fait décapiter. Saladin offre à son oncle Chîrkouh le poste de vizir. Deux mois plus tard, à la mort de Chîrkouh, c'est Saladin qui le remplace. Avec autant d'habileté que d'énergie, il va réunifier le monde arabe.
23 mars 1792 : Les Girondins prennent la tête de la Révolution
Le 23 mars 1792, après s'être séparé de ses ministres du club des Feuillants, tous favorables à la monarchie constitutionnelle, le roi Louis XVI appelle au gouvernement des amis du député de la Gironde Brissot, que l'on appelle Brissotins et qui seront plus tard connus sous le nom de Girondins. Ardents révolutionnaires, ils participent aussi au Club des Jacobins. À l'Assemblée Législative, ils plaident pour la guerr contre l'Autriche. Le roi, pour des raisons opposées, est aussi favorable à la guerre. C'est ainsi qu'il nomme Roland à l'Intérieur, Clavière aux Finances, Dumouriez aux Relations extérieures, Duranthon à la Justice et Servan à la Guerre.
23 mars 1919 : Mussolini crée les « fasci »
L'adjectif "fasciste", promis à une diffusion planétaire, va désigner à partir de 1936 et de la guerre d'Espagne tous les mouvements totalitaires d'extrême-droite, antidémocratiques et nationalistes
Avant la Grande Guerre, quand il était militant socialiste et révolutionnaire, le futurDuce avait fréquenté en Suisse les exilés bolcheviques. Il avait eu connaissance de la théorie de Lénineselon laquelle l'accession au pouvoir devait s'appuyer sur une organisation paramilitaire constituée de révolutionnaires professionnels.
Il bâtit son mouvement en prenant exemple sur le leader russe et use de ses talents d'orateur pour attirer en son sein des arditi, membres des troupes d'élite, ou corps-francs, qui ont de la difficulté à se reconvertir à la vie civile. A ces jeunes gens se joignent des syndicalistes ouvriers victimes des désordres économiques et d'autres laissés-pour compte.
A tous, Mussolini propose un programme politique fédérateur, vaguement socialiste et nationaliste. C'est ainsi qu'il revendique au nom de l'Italie les territoires promis par le traité de Londres, déclare la guerre aux socialistes et au bolchevisme, dénonce par ailleurs le capitalisme, exige l'abolition du Sénat et l'élection d'une Assemblée constituante, demande l'abolition du service militaire obligatoire, se prononce enfin pour une République laïque. Ce programme révolutionnaire va, il est vrai, beaucoup évoluer au gré des circonstances.
A la fin de 1919, le mouvement fasciste est encore très marginal. Il ne compte que 17.000 membres et n'obtient aucun élu aux élections législatives de novembre. Mussolini lui-même n'obtient à Milan que 4.800 voix contre 170.000 pour le candidat socialiste.
Dans la mouvance nationaliste, Mussolini est éclipsé par le prestige du poète nationaliste Gabriele d'Annunzio, héros del'équipée de Fiume. Sa déception est telle qu'il songe un moment à émigrer aux États-Unis.
Tout change l'année suivante. L'ancien leader socialiste continue d'utiliser une phraséologie révolutionnaire, anticapitaliste et antibourgeoise mais, pendant l'été 1920, tandis que se multiplient les troubles sociaux et les grèves dans les grandes villes industrielles du nord et les campagnes du sud, il prend le parti de la contre-révolution. Il crée une milice au sein de son Parti. Ce sont les squadre ( escouades) dont les membres, les squadristi, se signalent par le port d'une «Chemise noire», d'où leur surnom.
En toute illégalité, ces miliciens armés, motorisés et encadrés par d'anciens officiers sillonnent villes et campagnes et intimident de toutes les façons possibles (bastonnades, purges à l'huile de ricin ou assassinats...) les syndicalistes, les grévistes et les militants socialistes ou communistes.
La police, les magistrats, les policiers et le gouvernement lui-même laissent faire. Les patrons n'hésitent pas à financer grassement le Parti fasciste.
Passant à plus de 700.000 membres en 1922, le Parti national fasciste n'arrive toutefois pas à séduire le corps électoral et c'est par le recours à la force et à la menace qu'en fin de compte Mussolini arrivera à conquérir le pouvoir.