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21 Mars 2015
Né le 6 avril 1820 à Paris - Décédé le 21 mars 1910 à Paris
Né en pleine époque romantique, Félix Tournachon tente d'abord sa chance dans le journalisme et l'écriture, puis la caricature et la gravure. Il entrera finalement dans la postérité comme photographe sous le pseudonyme de Nadar.
Cet artiste bohème, en bons termes avec le tout-Paris comme avec tous les artistes de son temps, hisse la photographie au rang d'art, par ses portraits de célébrités comme par ses paysages. Découvrant l'aérostation (les ballons arrimés au sol), il invente en 1858 la photographie aérienne.
Une nouvelle façon de regarder le monde
«Il y a [...] des gens qui savent voir et d’autres qui ne savent même pas regarder» (Nadar).
L'illustrateur et photographe Félix Tournachon (1820-1910) a bien fait de prendre un pseudonyme : un «Panthéon de Tournachon»aurait-il connu le succès de son «Panthéon de Nadar», album de gravures où se côtoient hommes politiques, écrivains et artistes de son temps ? Il a rencontré la plupart de ceux-ci au cours de sa période de bohème, avant de connaître la fortune grâce à la caricature et surtout la photographie.
Car Nadar est un homme curieux de tout : il se plonge sous Paris pour un reportage sur les catacombes ou encore s'envole à bord de son ballon pour prendre les premiers clichés aériens. Ruiné par la Commune, cet esprit insatiable, ouvert à toute idée nouvelle (c'est dans son atelier qu'exposent les peintres impressionnistes), nous aura fait parvenir un témoignage irremplaçable sur son siècle.
Bienvenue pour une séance de supplice !
Il faut beaucoup de bonne volonté pour, les premières années, aller se « faire tirer le portrait » .
Non seulement la séance est hors de prix (5 frs alors qu’un ouvrier en gagne 1 par jour), mais elle est aussi une véritable torture.
Le volontaire doit se tenir immobile de longues secondes en plein soleil, aidé pour cela par un appui-tête plus ou moins confortable, le visage couvert de farine pour mieux prendre la lumière.
On comprend dès lors que les modèles des portraits de l’époque paraissent quelque peu figés et peu souriants !
Il faut attendre la coopération entre Nicéphore Niepce (1765-1833) et Louis Daguerre (1787-1851) pour obtenir des résultats encourageants. Le premier, en 1826, a capturé l’image du célèbre «Point de vue de la fenêtre» après plusieurs jours de pose grâce à son procédé de fixation des images, baptisé «héliographie» (du bitume de Judée sur une plaque d'étain polie) ; le second, en 1829, lui apporte la technique de la chambre noire (qui permet de réduire le temps de pose à quelques minutes)... et son sens du commerce.
La mort de Niepce, en 1833, ne met pas fin à l'aventure dont le rythme va même s'accélérer : moins de cinq ans plus tard, Daguerre présente son daguerréotype à François Arago, savant et homme politique. Celui-ci s'empresse de jouer de son influence pour pousser l'État à se rendre acquéreur de l'invention puis à «en doter libéralement le monde entier», lors de la Séance historique du 1839 devant les Académies des sciences et des beaux-arts.
La France du «roi-bourgeois» Louis-Philippe 1er prend ainsi de vitesse l'Angleterre de Fox Talbot (1800-1877). Ce dernier met toutefois au point un procédé permettant de multiplier les épreuves positives à partir d'un négatif.
Le succès est immédiat et phénoménal : alors qu'en ville les files d'attentes se forment devant les opticiens qui ont réussi à se procurer le matériel, les amateurs commencent à traverser les océans pour prendre des vues du Nouveau Monde ou d'Égypte.
Sans cesse amélioré, avec désormais un temps de pose de quelques secondes, ledaguerréotype prend vite la place des portraits en miniature dans les salons des familles bourgeoises.
Cependant le procédé reste lourd et la reproduction des images impossible. L’Anglais Talbot prend en 1841 sa revanche en mettant au point le calotype, c’est-à-dire la technique du négatif sur papier.
Rapidement, le nombre des ateliers explose sous la vogue des cartes de visite pour lesquelles personnalités et anonymes viennent se mettre en scène, déguisés au milieu de véritables décors de théâtre.
C’est ainsi que Nadar se fait un nom à la tête de sa cinquantaine d’ouvriers. Il faut en effet de la main-d’œuvre pour retoucher et colorier les portraits !
Il était logique que la dimension artistique de la photographie finisse par être reconnue et revendiquée, avec, en 1852, au début du Second Empire, la première exposition.
On rivalise alors d’imagination pour créer marines, tableaux vivants à l’antique et même photomontages.
Mais la photographie ne se contente pas de faire de l’art : la voici qui devient témoin, des champs de bataille de Crimée aux barricades de la Commune.
Les commandes officielles se succèdent pour dresser aussi bien le catalogue des peuples de la planète que des malfrats londoniens. On commence alors à voir apparaître de véritables imprimeries photographiques qui diffusent journaux illustrés et ouvrages touristiques
Il restait une étape à franchir : l’invention de la couleur. C’est chose faite officiellement le 7 mai 1869 lorsque le poète et savant Charles Gros (1842-1888) et Louis Ducos du Hauron (1837-1920) présentent le même jour (totalement par hasard !) à la Société française de photographie le principe de la trichromie basée sur l’association de trois images correspondant aux trois couleurs primaires.
Il faut encore attendre près de quarante ans pour que les frères Auguste et Louis Lumière (1862-1954 et 1864-1948), ceux-là mêmes qui vont inventer le cinéma (en parallèle avec Thomas Edison) déposent le brevet de l’autochrome qui permet de reproduire les couleurs en une seule prise sur une plaque.
Et ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que le kodacolor s’impose.
Avec le développement du numérique depuis 1981, la photographie s’est encore banalisée, faisant oublier ce long processus qui a permis à tout un chacun, par le miracle de la reproduction d’image, de disposer de l'équivalent des portraits et des gravures autrefois réservés aux classes fortunées.
C'est avec suspicion, voire moquerie, que les peintres virent arriver ces drôles de chimistes encombrés par leurs machines, qui de plus avaient l'ambition de reproduire la réalité !
Mais la concurrence était déloyale : certains artistes s'essayèrent donc à la photographie, comme Edgar Degas ou Édouard Vuillard, tandis que les photographes devenaient de plus en plus artistes.
Certaines de leurs réalisations sont même devenues des «classiques», connues de tous : en France les noms de Jacques- Henri Lartigue (1894-1986), Henri Cartier-Bresson (1908-2004) ou Robert Doisneau (1912-1994) nous invitent à observer avec un autre œil la bonne société des années 20 ou le petit peuple parisien d'après-guerre. Que ce soit dans un atelier de mode ou sur un champ de bataille, l'œil a ainsi su trouver un nouveau support pour voir le monde à la façon d'un créateur.
Toute la planète dans un album
Albert Kahn (1860-1940) est un banquier audacieux et idéaliste (si, si, c'est possible !) : son projet, lancé en 1909, n’est-il pas de fixer sur l’image «des aspects, des pratiques et des modes de l'activité humaine dont la disparition fatale n'est plus qu'une question de temps» ?
Pour réaliser ces «Archives de la planète», il envoie donc aux quatre coins du monde une cinquantaine de photographes qui lui rapportent plus de 72.000 clichés, dont la majorité en couleur. À cela s’ajoutent près de 180.000 mètres de film puisque le cinéma, alors à ses débuts, n’est pas oublié dans l’opération. Il faudra la crise de 1929 et la faillite de Kahn pour interrompre ce projet généreux.