16 Avril 2015
1- Élisabeth Vigée-Lebrun 2 - Anatole France
16 avril 1755 à Paris - 30 mars 1842 à Paris
Élisabeth Louise Vigée-Lebrun (1755-1842) est la première Française qui se soit illustrée dans la peinture...
16 avril 1844 à Paris - 12 octobre 1924 à Saint-Cyr-sur-Loire
Bibliothécaire au Sénat, Anatole France témoigne dans ses écrits, romans et essais, d'un scepticisme aimablement rationaliste et d'une critique sociale acerbe et non dépourvue de lucidité (Les dieux ont soif, Crainquebille, L'île des pingouins,...).Dreyfusard de la première heure, il se distingue de ses contemporains par son opposition à la colonisation.
Élisabeth Louise Vigée-Lebrun (1755-1842) est la première Française qui se soit illustrée dans la peinture.
Fille d'un pastelliste, Louis Vigée, elle s'établit comme portraitiste de la société aristocratique et épouse un lointain neveu de Charles Le Brun, peintre officiel de Louis XIV. Il lui fera une fille et, à défaut de se montrer bon mari, l'aidera dans sa carrière par ses activités de marchand de tableaux.
Élisabeth Vigée-Lebrun peint ainsi d'admirables portraits pleins de finesse et de psychologie qui annoncent le romantisme. Elle doit une grande part de sa notoriété à l'amitié que lui porte la reine Marie-Antoinette, sa contemporaine, qui pose fréquemment pour elle.
L'autoportrait ci-contre lui a été inspiré par une peinture de Rubens : Le chapeau de paille. L'artiste s'est représentée ici avec sympathie et naturel, en mettant en scène d'une remarquable façon la lumière du jour.
Les femmes peintres ont été très rares jusqu'à la fin du XIXe siècle en Occident. Parmi les exceptions, notons Sofonisba Anguissola (1530-1620). Née à Crémone (Italie) en Italie, cette fille de bonne famille s'est vouée à la peinture avec les encouragements de son père, de même que ses cinq soeurs cadettes. Elle est devenue peintre officiel à la cour d'Espagne.
Jusqu'au milieu du XIXe siècle, les Européens s'en tiennent en Afrique à des établissements côtiers où ils troquent leurs marchandises contre de l'ivoire et... des esclaves avec les chefs de l'intérieur. C'est seulement dans les années 1870 que les conquêtes coloniales deviennent un enjeu politique.
Tout change en 1872 quand le Premier ministre britannique Benjamin Disraeli annonce au Crystal Palace (Londres) sa volonté de promouvoir l'empire anglais.
La même année, un Français, le républicain de gauche Léon Gambetta lance à Angers : «Pour reprendre véritablement le rang qui lui appartient dans le monde, la France se doit de ne pas accepter le repliement sur elle-même. C'est par l'expansion, par le rayonnement dans la vie du dehors, par la place qu'on prend dans la vie générale de l'humanité que les nations persistent et qu'elles durent ; si cette vie s'arrêtait, c'en serait fait de la France».
De ce moment-là, les États européens vont s'engager dans la «course au drapeau» en Afrique et en Asie... mais sans que les citoyens s'y intéressent le moins du monde. L'Afrique noire, considérée comme une terre sans maître, fait l'objet d'un partage au cordeau à la Conférence de Berlin en 1885.
La même année, en France, le porte-parole de la gauche républicaine, Jules Ferry, lance devant les députés : «Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je répète qu'il y a pour les races supérieures un droit, parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures» (28 juillet 1885).
L'opposition aux conquêtes coloniales est portée en Angleterre par le chef du parti libéral (whig), William Gladstone, un Écossais animé par des convictions religieuses très rigides, grand rival de Benjamin Disraeli...
En France, les principaux opposants se recrutent chez les royalistes, qui ne voient pas l'intérêt de disperser tous azimuts les forces vives de la nation, et dans la droite nationaliste qui veut privilégier la revanche sur l'Allemagne, vainqueur de la France en 1870-1871. Le sénateur monarchiste de Broglie lance à la tribune du Sénat : «Les colonies affaiblissent la patrie qui les fonde. Bien loin de la fortifier, elles lui soutirent son sang et ses forces» (11 décembre 1884).
À la fin du XIXe siècle, une fraction de la droite se rallie toutefois à l'idée coloniale au nom de principes humanitaires et religieux, sous l'influence du cardinal Charles Lavigerie, archevêque d'Alger, et de l'avant-garde missionnaire représentée par lesPères blancs.
Jusqu'au milieu du XXe siècle, la gauche française se montre quant à elle partisane de la colonisation, pour les raisons affichées par Jules Ferry. L'exception de taille est Georges Clémenceau. Le chef des radicaux, mû par le même patriotisme, fait figure d'électron libre en dénonçant les équipées coloniales tout comme ses adversaires de droite.
La colonisation allie le meilleur et le pire : des missionnaires et des fonctionnaires pétris de bons sentiments tentent d'aménager les infrastructures et de développer une économie moderne ainsi que d'alphabétiser les populations et d'améliorer les conditions sanitaires ; mais des militaires, des fonctionnaires et des commerçants abusent aussi de leur position pour exploiter les populations, voire massacrer des groupes entiers.
Quand se profile la décolonisation, au bout d'à peine un demi-siècle d'active présence européenne, celle-ci peut se targuer d'avoir lancé en Afrique l'urbanisation mais ses réalisations demeurent superficielles et fragiles.