Giacomo Puccini

Né à Lucques (Italie) le 22 décembre 1858, Giacomo Puccini est le sixième enfant et le seul frère de cinq filles (ô malheur !), jusqu’à l’arrivée du petit dernier cinq ans plus tard (ouf). Ils descendent d’une lignée de musiciens. Albina, la mère, est convaincue des dons musicaux de son fils. Vers quinze ans, Puccini est inscrit à l’Institut musical de Lucques et commence à écrire de petites pièces pour l’orgue. À cette époque, il a pour professeur Carlo Angeloni qui l’initie à la musique de Giuseppe Fortunino Francesco Verdi.

En 1876, il assiste à Pise à la représentation d’Aïda de Verdi. Enthousiasmé par cette pièce, Puccini décide de devenir compositeur. En 1880, il entre au Conservatoire de Milan. Par l’entremise de sa mère, il obtient une bourse de la Reine Marguerite. Son oncle participe également à l’entretien de Puccini. Ses études musicales sont effectuées sous la direction d’Antonio Bazzini et surtout d’Amilcare Ponchielli. Passionné par l’opéra, il délaisse les autres matières musicales.

Premier succès

En juillet 1883, il quitte le Conservatoire après avoir composé le Capriccio Sinfonico. Ponchielli l’encourage à tenter une carrière lyrique et lui conseille de s’inscrire à un concours organisé par un riche industriel Eduardo Sonzogno.

Le concours consistait à composer un opéra en un acte. Le lauréat était assuré de voir sa pièce représentée. Fontana, un journaliste, écrit le livret.

 L’œuvre, le Villi, est présentée in extremis et pratiquement illisible : le jury la négligea. Néanmoins, Boito, le librettiste de Verdi, remarqua plus tard l’œuvre et aida Puccini.

 Le Villi fut représenté le 31 mai 1884 et obtient un triomphe. Giacomo put envoyer ce télégramme à sa mère : "Tous espoirs dépassés. Dix-huit rappels. Premier finale trissé. Suis ravi.".

Apogée et trio

Il signe un contrat avec l’éditeur Ricordi. Puccini remanie le Villi en deux actes et cette nouvelle version est, elle aussi, favorablement accueillie. En juillet 1884, sa mère décède et laisse le compositeur profondément affecté. Peu après, il séduit et "enlève" la femme d’un ancien ami (qu’il épousera en 1904), Gemigniani.

Cette affaire fera grand bruit à Lucques et brouillera Puccini avec son oncle protecteur. Son opéra suivant, Edgar, est le moins inspiré de ses opéras car l’intrigue et le livret ne lui plaisaient pas. Après cinq ans de travail, la pièce est donnée sans succès en avril 1889. Il s’inspire ensuite du roman de l’abbé Prévost pour composer Manon Lescaut.

Ce sera son premier chef-d’œuvre et un des moments les plus intenses de sa vie artistique.

Cet opéra marque le début d’une brillante carrière en Europe (1893).

Le 13 juin 1898 à lieu à Milan la première représentation de La vie de Bohême, un opéra populaire de Giacomo Puccini.

 Puccini devient en 1895 une personnalité et a maintenant suffisamment d’argent pour vivre et assouvir sa passion pour la chasse et les belles voitures. Avec les librettistes Illica et Giacosa, il se met au travail sur La Bohême qui sera le fruit de trois ans de travail. Ce trio fonctionne à merveille et leur association durera jusqu’en 1906. Ensemble, ils écriront :

les trois grands opéras de Puccini (La Bohême, Tosca, Madame Butterfly). L’œuvre est terminée en décembre 1895 et présentée en février 1896 avec beaucoup de succès.

Apogée et trio

Pour composer La Tosca, Puccini et ses collègues, persuadent Alberto Franchetti, qui avait acheté les droits auprès de Sardou, l’auteur du drame original, que cet opéra irait à l’échec et subirait les foudres de la censure. Franchetti renonça à ses droits et le trio peu scrupuleux se met immédiatement à l’ouvrage.

 Présentée en janvier 1900, l’œuvre eut du succès auprès du public mais la critique fut réservée. Après avoir plusieurs fois tenté de créer un opéra sur Marie-Antoinette, Puccini se met fiévreusement au travail sur un drame de David Belasco : Madame Butterfly qui mélange drame et exotisme.

Étape douloureuse

Puccini connait ensuite une période moins heureuse avec, pendant la composition de Madame Butterfly, un accident de voiture qui le laisse boiteux pour le reste de ses jours.

 En 1906, Giacosa meurt et l’opéra suivant La fille du Far West, créé à New York, n’a pas le succès escompté. Il compose ensuite une opérette, La Rondine, pour le Carl Theater de Vienne. C’est un échec, l’œuvre est d’ailleurs assez médiocre.

Puccini compose ensuite Le Tryptique, opéra en trois actes indépendants sur le sujet de Dante (l’enfer, le purgatoire et le paradis). Là encore, en décembre 1918, le succès est mitigé même si le premier volet, Gianni Schicci, est porté aux nues.

Le compositeur commence à connaître de sérieux ennuis de santé et les premiers symptômes d’une tumeur à la gorge apparaissent. Il se met néanmoins à écrire Turandot, ouvrage complexe sur une légende chinoise.

Dans une lettre au chef d’orchestre Arturo Toscanini, Puccini écrit : "Mon opéra sera donné inachevé. Quelqu’un montera alors sur la scène et dira au public : ici s’achève l’œuvre du maestro, il en était là quand il est mort".

C’est ce que fit Toscanini en 1926.

Le compositeur était décédé d’un arrêt cardiaque le 29 novembre 1924.