5 Juillet 2015
5 juillet 1189 : Henri II Plantagenêt meurt à Chinon en combattant ses fils
Le 5 juillet 1189, le roi d'Angleterre Henri II Plantagenet meurt à Chinon, tandis qu'il combat la révolte de ses fils soutenus par leur mère Aliénor d'Aquitaine. Sa dépouille est inhumée dans l'abbaye de Fontevraud, ce prince français est aussi roi d'Angleterre.
Le 05 Juillet 1845 : Ciel mon mari
Victor Hugo est surpris dans une position inconfortable par un huissier, en compagnie d'une femme mariée, Léonie Briard. Il vient à la demande du cocu faire, en prévision d'un divorce, le nécessaire constat d'adultère. Fort heureusement pour l'homme de lettre, sa récente accession à la Pairie lui permet d'invoquer l'inviolabilité qui protège les membres de cette noble institution. Sa compagne à moins de chance. Elle est conduite pour deux mois à la prison de Saint-Lazare. L'anecdote inspire à Lamartine un commentaire croustillant : "En France on se relève de tout, même d'un canapé."
5 juillet 1830 : Prise d'Alger
Le 5 juillet 1830, le maréchal Bourmont s'empare d'Alger avec un corps expéditionnaire de 35.000 hommes. L'expédition était prévue pour ne pas durer...
5 juillet 1962 : Le massacre d'Oran
Le jour même de la proclamation de l'indépendance, les Européens encore présents à Oran sont victimes d'une hystérie collective. Beaucoup sont massacrés par la foule musulmane, cependant que les soldats français se tiennent l'arme au pied dans les casernes...
Le 05 Juillet 1974 : Majeur à 18 ans
Jusqu'en 1973, la majorité était établie à l'âge de 21 ans. Après les événements de Mai 68, l'âge légal à partir duquel une personne devient pleinement capable de faire valoir ses droits fut jugé trop tardif. Une loi abaisse donc l'âge de la majorité à 18 ans.
La mauvaise réputation
Le général de Bourmont est mal aimé des militaires pour avoir abandonné Napoléon à la veille de la bataille de Waterloo, quinze ans plus tôt, et même livré les plans de la bataille à l'ennemi.
Une chanson a cours dans le corps expéditionnaire :
Alger est loin de Waterloo
On ne déserte pas sur l'eau
De notre général Bourmont
Ne craignons point de désertion
5 juillet 1830 : Prise d'Alger
Le 5 juillet 1830, le maréchal Bourmont s'empare d'Alger avec un corps expéditionnaire de 35.000 hommes. L'expédition était prévue pour ne pas durer.
Prise d'Alger
Le corps expéditionnaire applique un plan élaboré vingt ans plus tôt par... Napoléon 1er lui-même ! L'Empereur avait en effet, en mai 1808, chargé un officier du génie, le commandant Boutin, de repérer les défenses d'Alger en vue d'une conquête qui aurait permis à Napoléon d'effacer le fiasco de l'expédition d'Égypte et de prendre à revers les Anglais, présents à Malte, Gibraltar et dans la péninsule ibérique. Mais on le sait, il n'allait pas avoir le loisir de mener son projet à bien.
Appliquant les recommandations du commandant Boutin, les troupes de Bourmont débarquent sur la plage de Sidi Ferruch, à 25 km d'Alger. Pendant ce temps, la flotte bombarde les défenses de la ville, en particulier la citadelle de Fort-l'Empereur, ainsi nommée en souvenir de Charles Quint !
Le dey capitule enfin le 5 juillet, après plusieurs jours de difficiles combats contre les troupes turques qui font 415 tués et 2160 blessés dans le corps expéditionnaire. 48 millions de francs prélevés dans son trésor permettent de couvrir les frais de l'expédition. Les soldats français se livrent quant à eux à une mise à sac de la ville qui ternit leur victoire.
Et maintenant...
L'occupation d'Alger est accueillie avec indifférence par les Français. Le roi Charles X est chassé quelques semaines plus tard.
L'opinion éclairée se désintéresse de la conquête. Le vieil économiste libéral Jean-Baptiste Say exprime avec une singulière prescience la vanité des aventures coloniales. Le jeune Alexis de Tocqueville (25 ans), séduit par l'aventure, figure parmi les rares personnalités françaises qui encouragent la colonisation de l'Algérie.
Le roi Louis-Philippe 1er, qui succède à Charles X, maintient quelques troupes à Alger et sur le littoral, simplement pour ne pas donner l'impression de céder à l'Angleterre qui demande le retrait de la France. Il souhaite se limiter à une occupation restreinte du littoral : Oran, Mostaganem, Bône et bien sûr Alger. Il en va ainsi pendant près d'une dizaine d'années au prix de modestes affrontements sans grande portée, hormis deux expéditions contre Constantine, en 1836 et 1837..
Coup tordu
En 2004, Pierre Péan a publié chez Plon Main basse sur Alger, enquête sur un pillage (juillet 1830). Dans ce livre, il formule une thèse inédite selon laquelle Charles X serait intervenu à Alger pour dérober le trésor supposé de la Régence. Ce trésor aurait été récupéré par le général Bourmont et partagé entre les généraux et autres responsables de l'expédition...
Il s'agit d'une mystification comme les aime l'auteur, journaliste sulfureux habitué des coups tordus. Comme à l'accoutumée dans les « théories du complot », elle ne repose sur aucun début de preuve mais seulement sur des indices que l'on surexpose ou au contraire que l'on oublie selon qu'ils vont ou non dans le sens de la démonstration. Le bon sens nous dit aussi l'invraisemblance d'un secret partagé entre un aussi grand nombre de personnes et resté caché pendant plus d'un siècle.
5 juillet 1962 : Le massacre d'Oran
Indépendance de l'Algérie et fête nationale
Le 5 juillet 1962 est proclamée officiellement l'indépendance de l'Algérie (deux jours après son indépendance effective... et 132 ans après la prise d'Alger par le maréchal Bourmont). Cet anniversaire est fête nationale.
Le jour même de la proclamation de l'indépendance, les Européens encore présents à Oran sont victimes d'une hystérie collective. Beaucoup sont massacrés par la foule musulmane, cependant que les soldats français se tiennent l'arme au pied dans les casernes.
Le dernier épisode de la guerre d'Algérie a lieu à Oran le 5 juillet 1962, le jour même de la proclamation officielle de l'indépendance algérienne et deux jours après son indépendance effective.
Cette grande ville de la côte occidentale (400.000 habitants) était la seule à majorité européenne pendant la période coloniale. De nombreux pieds noirs y étaient encore présents au lendemain de l'indépendance. D'autres, fuyant le bled (la campagne), s'y étaient installés dans l'attente d'un hypothétique exode.
Une ville sous tension
Du 1er juillet, date du vote de l’indépendance, jusqu’au 4, il n’y a en ville que quelques défilés de voitures surchargées de musulmans, hommes et femmes hurlant des slogans et des you-you, plutôt bon enfant… Le 5 juillet 1962, la radio donne l'ordre aux habitants d’ouvrir les magasins, les bureaux et de reprendre le travail.
Mais dès le matin, une foule déferle des quartiers arabes vers les quartiers européens, de la place Kargentah vers la Place d’Armes, « pour un défilé pacifique ». La plupart des manifestants n'en sont pas moins armés. À 11 heures, un coup de feu retentit sur la place d’Armes, un signal sans doute. Des cris jaillissent : « L’OAS, c’est l’OAS qui nous tire dessus ! » Assertion invraisemblable car nul n'aurait été assez fou pour provoquer ainsi une foule déjà surexcitée.
C'est le début d'un carnage : une chasse à l’Européen commence, sauvage, systématique, dans toute la ville. On égorge, on tue au revolver ou à la mitraillette, on prend des rues en enfilade, tuant tout ce qui bouge, on pénètre dans les restaurants, les magasins, les appartements, assassinant les pauvres gens avec des raffinements de cruauté, arrachant des yeux, coupant des membres.
Les auxiliaires de l'armée algérienne, les ATO, emmènent les Européens prisonniers par longs cortèges vers le commissariat central où ils sont battus et tués, ou vers le Petit Lac, ou vers la Ville Nouvelle.
Pourtant, dans cette folie sanguinaire, des musulmans sauvent des Européens, d’autres font délivrer des prisonniers.
Le général Joseph Katz, qui commande les 18.000 soldats français encore à Oran, survole la ville à plusieurs reprises. Il téléphone au président Charles de Gaulle pour l’informer de l’ampleur du massacre et demander l'autorisation d'intervenir. « Surtout, ne bougez pas ! » lui est-il répondu.
Par les accords d'Evian, en effet, le gouvernement français a accepté - contre l'avis des militaires - que le maintien de l'ordre relèverait exclusivement des autorités algériennes à compter du jour de l'indépendance. Les soldats restent donc dans les casernes.
La tuerie dure près de six heures. Lorsque, à 17 heures, les gendarmes français sortent enfin dans la rue, le calme revient aussitôt. Les cadavres jonchent la ville, on en trouve pendus aux crocs des bouchers, dans des poubelles… Dans la chaleur de juillet, la puanteur est horrible. Soldats français et algériens déversent par camions les cadavres dans le Petit Lac et les couvrent de chaux vive. Nul ne sait le bilan exact du massacre.
On parle dans les semaines qui suivent de plusieurs centaines de morts. Les représentants des pieds noirs évoquent le chiffre de 2.000 non compris quelques centaines de disparus… Des disparus qui seront signalés plus tard dans les mines de l’Algérie, dans des prisons, des maisons closes et des bars à soldats...
Le drame d'Oran va accélérer l'exode des pieds noirs vers la métropole et mettre fin à l'espoir d'une cohabitation entre anciens colons et musulmans dans l'Algérie indépendante.