4 Juillet 2015
4 septembre 1768 à Saint-Malo - 4 juillet 1848 à Paris
Avec les romans Atala (1801) et René (1802), le vicomte François-René de Chateaubriand apparaît comme le précurseur du romantisme.
C'est aussi le premier des grands hommes de lettres du XIXe siècle à s'engager activement dans la vie politique. Manifestant son soutien au Premier Consul Bonaparte et au Concordat, il publie en 1802 le Génie du christianisme.
Mais il prend ses distances avec Napoléon Bonaparte après l'exécution du duc d'Enghien, se retire à la Vallée-aux-Loups, au sud de Paris. En 1814, il s'érige en champion de la Restauration monarchique. Ministre des Affaires étrangères de Louis XVIII, il prend prétexte d'une insurrection libérale en Espagne pour offrir à l'armée française un succès facile et aux Bourbons une revanche après les humiliations de l'ère révolutionnaire.
L'œuvre la plus notable qui reste de lui sont les Mémoires d'outre-tombe, écrites en vue d'une publication posthume.
Né le 4 septembre 1768 à Saint-Malo, Chateaubriand passe son adolescence au château de Combourg avec son frère aîné et ses sœurs. Après des études à Dol, Rennes puis Dinan, il entre au régiment de Navarre (1786) avant d’être présenté à la Cour de Versailles (1787).
Réprouvant les premières agitations révolutionnaires, il entreprend un voyage en Amérique (1791-1792), où il découvre une République naissante qui influencera fortement sa conception du régime représentatif. De retour à Saint-Malo, il épouse Céleste Buisson de La Vigne (1792), qu’il abandonne aussitôt pour rejoindre l’armée des Princes, où il est blessé au siège de Thionville.
Émigré en Angleterre (1793-1800), il publie à Londres son premier ouvrage, l’Essai sur les révolutions anciennes et modernes (1797), et commence la rédaction du Génie du Christianisme (1802). Détaché de cet ouvrage, le petit roman Atala (1801) lui vaut son premier succès littéraire.
Il débute sa carrière politique en tant que secrétaire de légation à Rome (1803-1804), avant d’être nommé dans le Valais, poste qu’il ne rejoint pas : il donne sa démission quand il apprend l’exécution du duc d’Enghien (mars 1804). À l’été 1806, il entreprend son voyage en Orient, qui le mène jusqu’à la Terre Sainte et d’où il rapporte l’Itinéraire de Paris à Jérusalem(publié en 1811).
À son retour, il publie dans le Mercure de France (juillet 1807) un virulent article où il stigmatise le despotisme de l’Empereur. Contraint de s’éloigner de Paris, il achète la Vallée-aux-Loups. En 1814, il publie deux brochures politiques qui lui ouvrent à nouveau – brièvement – la carrière politique. Il suit Louis XVIII à Gand puis est nommé ministre et pair de France (1815).
Après la publication de la Monarchie selon la Charte (1816), où il condamne la dissolution de la Chambre dite « introuvable », il est destitué et contraint de vendre la Vallée-aux-Loups. Cofondateur du journal Le Conservateur, il y collabore de 1818 à 1820 et se fait un ardent défenseur de la liberté de la presse (1824).
Ambassadeur à Berlin (1821) puis à Londres (1822), il est ministre des Affaires étrangères en 1823-1824. En 1826, il signe un contrat avec Ladvocat pour l’édition de ses Œuvres complètes. Ambassadeur à Rome (1828-1829), il refuse de se rallier au nouveau régime après la chute de Charles X et se retire de la vie politique.
Il donne la première lecture publique des Mémoires d’outre-tombe chez Juliette Récamier, en 1834. L’ouvrage est publié après sa mort (4 juillet 1848), d’abord en feuilleton dans la Presse, puis en librairie (1849-1850).
"Je me suis rencontré entre deux siècles, comme au confluent de deux fleuves ; j'ai plongé dans leurs eaux troublées, m'éloignant à regret du vieux rivage où je suis né, nageant avec espérance vers une rive inconnue" (Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe)