Bienvenue sur mon site Une innovation pour mes anciens lecteurs, désormais je traite de divers sujet, en premier La religion judéo chrétienne signé" Monique Emounah", pour ceux qui ne peuvent se déplacer à l'églises quelques soit la raison, et le lieu de leurs résidences ils peuvent suivre les offices du jour, la politique (LR) et les infos, la poésie et les arts en général. Mes écrits, signé (Alumacom) également mes promos de mes dernières parutions et quelquefois un rappel pour mes anciens écrits. Merci de votre attention,
21 Mai 2018
PAR Monique Macalou
Sommaire
Journal | Titres | Page
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Figaro magazine | La dose acceptable de proportionnelle, c'est zéro Guillaume Larrivé | 2 |
Valeurs actuelles | Impasse Hidalgo | 3 |
| Larcher voit Wauquiez Président | 3 |
| COULISSES POLITIQUES : Valérie Pécresse structure son mouvement | 3 |
Marianne | Collomb dans le Viseur des marcheurs | 4 |
L’Express | Police de sécurité du quotidien, retour au terrain | 5 |
Le Monde | Italie : Cette nouvelle alliance qui inquiète l’Europe | 5 |
Journal de Paris | Fermeture en série à la piscine Saint-Germain | 6 |
Le Figaro | La patronne de la droite parisienne s'attaque à la «novlangue» d'Hidalgo | 8 |
L’Opinion | Michael Miguères: La droite ne doit plus avoir peur à Paris | 8 |
Libération | Plan banlieues : Borloo en service "avant-vente" dans les quartiers | 10 |
Les Echos | L'Europe lâche du lest face à Trump | 11 |
The Time of Israël | La Turquie va aider les Palestiniens à poursuivre Israël devant la CPI | 12 |
LCI.com | Des chirurgiens français réussissent une greffe de la trachée. | 12 |
Planète.com | Arnaque au panneau solaire : les entreprises vous mentent | 13 |
Le monde.fr | Au Venezuela, Nicolas Maduro proclamé vainqueur d’une présidentielle contestée | 14 |
| Italie : le nouveau gouvernement eurosceptique en passe d’être dévoilé | 16 |
OuestFrance.com | Paris. De nouveaux tests pour les Sea Bubbles, ces étranges taxis volants, sur la Seine | 16 |
EN BREF : FIGARO MAGAZINE
« La dose acceptable » de proportionnelle, c'est zéro
Macron n’est jamais dans la routine : Un conseiller de l’Elysée
L e Président nous challenge tout le temps. Il est très exigeant ; il nous demande de nous extraire de notre mélasse quotidienne. » A l’Elysée, les conseillers d'Emmanuel Macron sont sous pression.« Il veut qu'on se remette en cause en permanence », raconte l'un d'eux. Les notes les plus appréciées du chef de l'Etat sont celles qui commencent par:« Ça fait un an qu'on fait comme ça, il faut tout changer. » Au-delà de cette routine qu'il cherche à briser, le Président estime que le moment fondateur d'une décision n'est pas forcément le vote de la loi mais davantage « le moment où l'on pose le problème et où l'on cherche à le résoudre». Identification et application sont les deux phases essentielles pour lui. Et dans cette optique, « c'est bien d'avoir des ministres qui durent car ils ont été au départ du processus». Avis aux amateurs, déçus, de remaniement.
Ce paquet constitutionnel est mauvais pour les Français. » Guillaume Larrivé, député Les Républicains de l'Yonne, n'est pas tendre avec le projet de révision d'Emmanuel Macron. Composé de trois textes (projet de loi ordinaire, organique et constitutionnelle), peu de mesures trouvent grâce à ses yeux. L'introduction d'une dose de proportionnelle, encore moins : « La bonne dose, c'est zéro. » Guillaume Larrivé estime notamment que ce changement de mode de scrutin va créer« deux catégories de députés». Ceux nommés par les partis et élus sur un scrutin de liste et ceux élus au scrutin majoritaire mais dans des circonscriptions gigantesques. Le Conseil constitutionnel pourrait-il être saisi de ce sujet?« La question doit être posée. » En attendant, Les Républicains doivent éviter le piège d'Emmanuel Macron qui veut réduire le débat à ceux qui sont pour ou contre la réduction du nombre d'élus. « Il Jau t qu'on arrive à faire comprendre aux Français qu'il y a un enjeu de liberté. » En fustigeant un texte qui vise « à la domestication du fonctionnement du Parlement, à la décomposition de ses membres et à la démolition du paysage politique ». Pour appuyer sa démonstration, Guillaume Larrivé va publier un livre cet automne aux Editions de l'Observatoire, Intitulé Le Coup d'Etat Macron. Le prince contre la nation, ce réquisitoire s'inspirera du fameux Coup d'Etat permanent publié par François Mitterrand contre de Gaulle. « C’est très plaisant à écrire. »
Ce n'est plus un lieu tactique comme par le passé" Jean-Yves Le Drian L'ancien ministre de François Hollande ne garde visiblement pas un très bon souvenir des Conseils des ministres pendant le précédent quinquennat : « Des gens comme Benoît Hamon ou Cécile Duflot parlaient pour que ce soit su à /'extérieur, c'était devenu un lieu tactique Honnêtement, sous Macron, ce n'est plus le cas et c'est bien ainsi. » Cette confidence, et bien d'autres encore, a été recueillie par Bérengère Bonte dans son excellent livre Les Mercredis de l'Elysée (L' Archipel) qui retrace soixante années de Conseils des ministres sous la Ve République.
« Sous le costume de Bonaparte perce celui de Guizot » Jean-Christophe Cambadélis.
Dans un texte publié par Le Huffington Post, l'an-cien premier secrétaire du PS revient sur la victoire d'Emmanuel Macron, ce« président des riches » qui a réussi à créer « une deuxième droite domi-nante idéologiquement, forte électoralement » mais dont il estime qu'elle est minoritaire dans le pays. Elle« tient sur une tête d'épingle mais dans un paysage décomposé elle est une force relative ». Quand la droite et la gauche se réveilleront
EN BREF : valeurs actuelles
Impasse Hidalgo Rassurez-vous: aussi mégalo soit-elle, Anne Hidalgo n'a, pas inauguré une rue à son propre nom dans la capitale.
L'initiative de cette fausse plaque revient à des habitants de la rue Boris-Vian, dans le quartier de la Goutte-d'Or à Paris (XVIIIe). Ceux-ci, excédés par la saleté, sont las d'attendre une réhabilitation promise depuis longtemps par la Mairie.
I ls ont donc rebaptisé sauvagement ladite rue du patronyme de la coupable présumée. Une démarche soutenue par les héritiers de l'écrivain. En vain, qui ont écrit au Conseil de Paris pour faire état de leur colère. C'est vrai que donner le nom de Boris Vian à un lieu insalubre, c'est un peu cracher sur sa tombe ...
Larcher voit Wauquiez Président
A la suite des frappes en Syrie déclenchées dans la nuit du 13 au 14 avril, les leaders de la droite ont tenté d'accorder leurs violons pour décider d'un soutien ou d'une critique à l'intervention française décidée par Emmanuel Macron.
Un échange a eu lieu entre le président du groupe Les Républicains à l'Assemblée, Christian Jacob, son homologue au Sénat, Bruno Retailleau, le président du Sénat, Gérard Larcher, et le président du parti, Laurent Wauquiez. Gérard Larcher, favorable à l'intervention, a donné un conseil de retenue à Laurent Wauquiez au téléphone:« Toi, il faut que tu sois prudent, car tu es le seul à pouvoir prétendre au poste. » Un conseil qui est visiblement tombé dans l'oreille d'un sourd, puisque Wauquiez s'est empressé de déclarer ne pas croire à « l'utilité de frappes punitives».
COULISSES POLITIQUES : Valérie Pécresse structure son mouvement.
La présidente de la région Île-de-France n'a pas fini de concurrencer Laurent Wauquiez. Alors que les récentes nominations au mouvement des Jeunes Républicains ont provoqué des remous ces dernières semaines (Laurent Wauquiez a nommé une direction provisoire contestée en interne), Valérie Pécresse compte bien récupérer les déçus en lançant le mouvement Les Jeunes de Libres!, le 17 mai à Paris. Son parti, associé aux Républicains, nommera des responsables locaux d'ici à quelques semaines. Une trentaine de groupes de travail sont également en place pour faire des propositions sur différents sujet. jeunesse, politique de la ville, économie, institutions.:.).
Valérie Pécresse. La présidente de la région Île-de-France avance ses pions face à Wauquiez Pécresse dispose de plusieurs relais à l'Assemblée, comme le député de l'Essonne Robin Reda et celui de Seine-Saint-Denis Alain Ramadier. « Laurent Wauquiez choisit les décibels en tapant sur Macron mais il ne propose rien», balance un proche de la présidente d'Île-de-France. Difficile, ensuite, de jurer qu'elle est «complémentaire» de Laurent Wauquiez, et non« concurrente» ... La France audacieuse bientôt avec Agir ? Ils sont quatre maires "traits d'union" à plaider pour réunir les deux mouvements: Arnaud Robinet (Reims), Christophe Béchu (Angers), Laurent Marcangeli (Ajaccio) et Alain Chrétien (Vesoul). La France audacieuse, mouvement de maires lancé par Christian Estrosi à l'automne 2017, a selon eux beaucoup de points communs avec Agir, la droite constructive, le parti des élus LR modérés. Les deux sont dans une démarche de soutien à Emmanuel Macron, en plus d'avoir des liens forts avec Édouard Philippe et les ministres Gérald Darmanin et Bruno Le Maire. « À chaque comité directeur je dis qu'il faut qu'on se réunisse, témoigne Alain Chrétien, membre des deux mouvements. À gauche il y a la convergence des luttes, moi je parle de convergence~ du centre droit!» Leur objectif? A la fin de l'année, une "photo de famille" de tout le centre droit, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse compris
Dans le viseur :LA MÉTHODE COLLOMB, après le fiasco du 1" mai, fait l'unanimité contre elle. Un ancien grand flic analyse : "Le ministre donne des consignes de trop grande prudence." Pas sûr que son bilan, après un an Place Beauvau, lui assure longtemps le soutien du Président.
Prévenu: «Je suis désolé, tu vas avoir des ennuis. C’est parce que tu aimes trop Lyon.» Et si Larcher confesse aujourd'hui une réelle tendresse pour un homme si épris de sa \ille, il précise aussitôt que « la tendresse ne fait pas un bon ministre de l'Intérieur». Car, au-delà de cette passion lyonnaise, c'est bien dans l'exercice de sa fonction de ministre de l'Intérieur que Gérard Collomb pose problème, ses approximations successives ne cessant d'entretenir le doute. Exemple, au lendemain de la Fête du travail, quand il s'emmêlait les pinceaux sur France 2 en donnant un nombre de gardés à vue différent de celui annoncé sur une autre antenne par le préfet de police de Paris. Les bons chiffres étaient, bien entendu, ceux du préfet, Il y avait une grande différence entre Michel Delpuech et lui. L'un était clair, ·volontaire et structuré. L'autre, plus brouillon », observe l'un de ceux qui, dans le premier cercle macronien, et c'est une nouveauté, n'hésitent plus à casser du sucre sur le dos du ministre. Autre incroyable bévue : après les attentats de Trèbes et Carcassonne, Gérard Collomb avait pris la parole pour assure: que le terroriste Redouane Lakdim était seulement « connu pour des faits de petite délinquance».« Nous l'avons suivi et nous pensions qu'il n'y avait pas de radicalisation, mais il est passé à l'acte brusquement », précisa-t-il devant micros et caméras. Or, peu de temps après cette déclaration, on apprenait que l'assassin était bien fiché S et également inscrit au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.
"Il n’y a pas plus chiant" ;
Alors que, pour sa défense, certains invoquent la fatigue d'un job éprouvant pour un homme de 70 ans, Gérard Collomb bénéficie pour l’instant du soutien ~officiel de ses« supérieurs». A Matignon, on assure qu'Edouard Philippe ne pense « que du bien » du ministre de l'Intérieur qui « lient très bien son Ministère, pendant que l’Elysée méprise toutes les interrogations n’y voyant que « des questions de commentateurs »
Pourtant d’autres commencent à faire des comparaisons. 3Prenez un ministre comme Bernard Cazeneuve : c’était un animal à sang froid, très onctueux, très posés. A la fois posé et effacé. Colomb on peut pas dire qu’il soit brillant. En terme d’éloquence il n’y a pas plus chiant qu’un de ses discours » ose un marcheur de la première heure.
Certains trouvent même dans le passage de Caseneuve Place Beauvau (2014-2016) une explication de « la méthode Colomb ».
On se souvient qu’en Octobre 2014 la mort de Rémi Fraisse, jeune zadiste tué à Sivens, par une grenade lancée par un gendarme, avait profondément marqué le ministre de l’intérieur de l’époque, au point que Gérard Colomb aurait aujourd’hui la plus grande crainte qu’un tel drame se reproduise. « On s’est réunis une semaine avant de construire ou non l’aéroport Notre Dame des Landes, » révèle un marcheur. Comme François Bayrou et Christophe Castaner il plaidait pour le non. Gérard à toujours développer le même argument : il était très inquiet pour les questions de sécurités. Quitte à faire des choix en termes de maintien de l’ordre qui ne permettent pas toujours la plus grande efficacité.
EN BREF : L’EXPRESS .COM
Police du quotidien : un "retour aux fondamentaux" pour le chef de la police
Paris - La nouvelle police de sécurité au quotidien (PSQ) représente un "retour aux fondamentaux", pour le Directeur général de la police nationale, Eric Morvan, dans un entretien au Journal du dimanche.
"Plutôt que d'une révolution, je parlerais de retour aux fondamentaux. Si l'on veut être bon contre le terrorisme, il faut disposer d'un renseignement performant. Pour combattre le crime organisé, il faut une investigation efficace. Si l'on veut assurer la police du quotidien, il faut être présent"
Analyse le numéro 1 de la police nationale.
Police du quotidien : un "retour aux fondamentaux" pour le chef de la police
Actualité Société
Ce vol à main armée est survenu boulevard Massena, dans le sud de la capitale
Paris - La nouvelle police de sécurité au quotidien (PSQ) représente un "retour aux fondamentaux", pour le Directeur général de la police nationale, Eric Morvan, dans un entretien au Journal du dimanche.
Alors qu'un questionnaire visant à recueillir l'avis des 250.000 policiers et gendarmes a été envoyé dans le cadre de la concertation sur la PSQ, voulue par le président Emmanuel Macron, le chef de la police souligne l'importance de retisser des liens de confiance au quotidien entre population et forces de sécurité.
"Nous voulons revenir à une police qui fait naturellement partie du paysage, dans une logique de prévention et de règlement des conflits. Une police qui accepte que la satisfaction des attentes de la population constitue un critère d'évaluation de son action", affirme-t-il. A l'appellation "police de proximité" - mise en place par le gouvernement socialiste de Lionel Jospin et brutalement supprimée par Nicolas Sarkozy - Éric Morvan préfère parler d'une "police de la disponibilité".
Relevant que les "récentes hausses d'effectifs ont profité au renseignement, à la police judiciaire et à la police aux frontières", il assure que les "10.000 postes, police et gendarmerie, qui seront créés au cours du quinquennat seront prioritairement attribués à la sécurité publique". Parallèlement à ces créations de postes - une vaste campagne de recrutement a été lancée cette semaine - il plaide pour une "dématérialisation des procédures" et des choix dans les enquêtes. "Lors d'un déplacement à Lyon, relate-t-il, on m'a présenté le cas d'un vol de yucca sur un balcon qui a nécessité quatre mois d'enquête pour un résultat nul". Dans ce type de cas où le préjudice est "ridicule" ou les chances d'aboutir "quasi-nulles", "ne faut-il pas hiérarchiser nos priorités et oublier cette procédure"?
La consultation sur la PSQ s'achèvera le 20 décembre et son bilan livré dans les jours suivants. La PSQ doit être expérimentée dans une quinzaine de sites début 2018. Une trentaine de villes se sont portées candidates, dont Aulnay-sous-Bois marquée par "l'affaire Théo", celle du viol présumé à la matraque d'un jeune homme lors de son interpellation.
EN BREF : LE MONDE
Italie : cette nouvelle alliance qui inquiète l'Europe
Le Mouvement 5 étoiles a rendu public, vendredi, un programme commun de gouvernement avec la Ligue, qui va être présenté lundi au président italien
Ni Luigi Di Maio, le dirigeant du M5S (parti antisystème), ni Matteo Salvini, pour la Ligue (extrême droite), ne devraient être premier ministre
L'Europe s'inquiète de ce gouvernement qui n'entend plus sortir de l'euro, mais défend un programme jugé " délirant " dans nombre de capitales
Les populistes italiens ont envisagé un effacement de 250 milliards d'euros de dette publique et plus de 100 milliards de nouvelles dépenses ; Les projets de la nouvelle coalition font peser le risque d'une crise de la dette sur les marchés.
Pourquoi l'Europe tremble face à l'Italie
L'Europe se dirige-t-elle tout droit vers une -confrontation lourde de conséquences entre Rome et Bruxelles ? Les voisins européens de l'Italie commencent à paniquer, tandis que la situation politique du pays commençait à peine à se clarifier, vendredi 18 mai. Les deux partis " antisystème " arrivés en tête aux récentes législatives, la Ligue et le Mouvement cinq étoiles (M5S), ont annoncé la veille qu'ils soumettraient lundi 21 mai leur programme au président Sergio Mattarella. Ils espèrent alors être en mesure de révéler l'identité du prochain président du Conseil – ni Matteo Salvini, ni Luigi Di Maio, leur chef de file, ne devraient occuper le poste.
Jeudi, à Sofia, lors d'un sommet européen informel consacré à l'origine aux Balkans, les dirigeants européens ont croisé – sans doute pour la dernière fois – le premier ministre sortant, Paolo Gentiloni, apprécié à Bruxelles pour son pragmatisme. Il a cherché à les rassurer, mais aussi à mettre en garde le futur gouvernement contre toute dérive eurosceptique. " Si le pays sort des rails, les dégâts ne seront pas pour les technocrates de Bruxelles mais bien davantage pour les citoyens italiens ", a insisté le dirigeant social-démocrate. Interrogé sur les projets de la probable future coalition, la première totalement " antisystème " à la tête d'un pays fondateur de l'Union, Emmanuel Macron a d'abord avancé qu'il " faut accepter ce que les peuples décident ". Soulignant des forces " disparates, hétérogènes et paradoxales ", en référence aux positions a priori divergentes du M5S et de la Ligue, le chef de l'Etat a ajouté que la France " fera au mieux pour travailler avec - ses - partenaires et amis ", faisant aussi remarquer que " le président Mattarella avait dit que le gouvernement italien devrait travailler avec l'Europe ".
La coalition italienne paraît d'autant plus incongrue, vue de Bruxelles, de Paris ou de Berlin, qu'elle s'affiche aux côtés de forces clairement eurosceptiques. Les 14 eurodéputés du M5S sont ralliés à la formation d'extrême droite Europe de la liberté et de la démocratie directe (EFDD), présidée par le héraut du Brexit, le -Britannique Nigel Farage. Quant aux cinq élus européens de la Ligue, ils sont associés au Front national (FN) français. Le flou qui entoure le programme du prochain gouvernement n'arrange rien, même si les deux partis auraient renoncé à sortir de la zone euro et à la demande, jugée " délirante " par plusieurs sources, d'un effacement de la dette publique italienne par la BCE à hauteur de 250 milliards d'euros.
Un nouveau " moment Syriza "En revanche, de très coûteux projets demeureraient, comme une " flat tax ", un impôt sur le revenu ramené à 15 % et 20 %, ou un revenu universel de 780 euros par bénéficiaire – inscrit au programme du M5S. Ces promesses de campagne pourraient coûter entre 109 et 126 milliards d'euros, selon l'Observatoire italien des comptes publics. De quoi violer allégrement le pacte de stabilité et de croissance européen – dont la coalition demande la révision – et son plafond autorisé d'un déficit public de 3 % du produit intérieur brut (PIB) du pays. Pour 2018, le déficit italien est attendu par Bruxelles à 1,7 % de son PIB seulement, mais l'inquiétude porte surtout sur l'énorme dette publique, encore annoncée à 130,7 % du PIB pour 2018. Certains vont même jusqu'à craindre un nouveau " moment Syriza ", en référence à la coalition de la gauche radicale grecque, dont Alexis Tsipras avait pris la tête au début 2015, défiant les règles de l'Union européenne (UE) pendant six mois, au point de mener son pays tout près d'une sortie de l'euro. A l’époque, l'action de la Banque centrale européenne, qui avait coupé le robinet des liquidités au pays, et celle de ses autres créanciers, avaient forcé Athènes à respecter les règles de l'UE. Qu'en serait-il de l'Italie, troisième puissance économique de l'union monétaire ? Le reste de l'UE n'aurait tout simplement pas les moyens de la sauver si elle était trop chahutée par les marchés financiers. Ou de la faire " plier " aussi brutalement que la Grèce, sous perfusion de la zone euro et du FMI depuis 2010. D'où les mises en garde récentes de divers responsables européens. Le ministre français de l'économie, Bruno Le Maire, a ainsi déclaré que les engagements de l'Italie avec l'Europe devront être respectés. " L'Italie doit maintenir sa politique actuelle en réduisant progressivement le déficit et la dette ", a renchéri Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission, chargé de l'euro. Bruxelles a déjà usé, depuis 2014, de toutes les flexibilités autorisées par le pacte de stabilité pour maintenir l'Italie sous surveillance, sans pour autant la sanctionner, au grand dam de l'Allemagne. L'arrivée aux manettes à Rome de ces " nouveaux barbares ", comme le Financial Times qualifie la Ligue et le M5S, risque d'entraîner d'autres défis. L'attitude future de son pays à l'égard de questions internationales – le rôle de l'OTAN, la levée des sanctions européennes contre la Russie – est un sujet de préoccupation, a indiqué M. Gentiloni jeudi.
L'Italie, en première ligne depuis des années dans l'accueil des migrants, pourrait surtout bloquer la réforme des règles de Dublin pour l'accueil des réfugiés, en négociation depuis deux ans à Bruxelles. Le pays s'est longtemps plaint du manque de solidarité des autres Européens et Rome pourrait exiger ces fameux quotas de réfugiés que Budapest ou Varsovie refusent." L'inaction s'installe "L'avènement du gouvernement M5S-Ligue risque aussi d'être " une pierre dans le jardin français ", souligne Yves Bertoncini, président du Mouvement européen, une association fédéraliste, en France. Les relations avec l'Italie, déjà compliquées, pourraient se détériorer encore si elle devait réclamer davantage de solidarité pour l'accueil des migrants arrivés en masse sur son territoire, alors que la France n'a recueilli que 635 réfugiés passés par la péninsule dans le cadre des relocalisations décidées à Bruxelles il y a deux ans et demi. Les projets de M. Macron pour la zone euro risquent d'être définitivement compromis. L'Allemagne a déjà repoussé son idée d'un super-ministre des finances et d'un parlement pour l'union monétaire, et elle hésite aussi à accepter une ligne budgétaire pour l'eurozone. Une Italie réfractaire aux règles budgétaires refroidirait définitivement ses faibles ardeurs. " Les populismes, les divisions, le sentiment anti-européen progressent quand l'inaction ou l'incapacité à faire s'installent ", a averti M. Macron, jeudi. Pour l'instant, le seul antidote à la perspective d'une confrontation entre Rome et Bruxelles, c'est " de laisser - la Ligue et M5S - se casser la figure ", affirme un membre du Parti populaire européen (droite conservatrice), la formation où siègent les élus berlusconiens de Forza Italia. En attendant, l'Europe risque de devoir bien accrocher sa ceinture.
En BREF : LE FIGARO
La patronne de la droite parisienne s'attaque à la «novlangue» d'Hidalgo.
LE SCAN POLITIQUE - «Pour comprendre Anne Hidalgo dans le texte», la maire du Vème arrondissement de Paris et présidente du groupe LR au Conseil de Paris publie un dictionnaire humoristique d'expressions tarabiscotées.
« Démarches participatives inclusives», «dynamique naturelle à la salissure», «implantation harmonieuse», «intensité de sollicitation piétonne», «lieux pacifiés et multi-usages»... Autant d'expressions pour décrire la réalité quotidienne des Parisiens. Pour faciliter la compréhension, la maire du Vème arrondissement de Paris, Florence Berthout, présidente du groupe LR au Conseil de Paris a recensé les termes utilisés par Anne Hidalgo, dans ses communiqués, ses interventions, ses déclarations. Un petit livret qui a vocation à être distribué aux Parisiens, notamment sur les marchés. «On aurait tort de n'y voir qu'une coquetterie du langage. Il s'agit d'une véritable offensive idéologique. C'est à la création d'une novlangue au sens de George Orwell que l'on assiste», explique Florence Berthout. «Molière avait raison, le vide se cache souvent le vernis d'un langage savant».
Vous êtes plutôt «topager» ou «néoagriculteur»?
Alors comment s'y retrouver pour parler le parisien d'Hidalgo? «Ce sont des périphrases complexes pour nommer la réalité avec l'objectif qu'on oublie la réalité... comme sur la saleté», fait valoir la maire du Vème arrondissement. Préférez désormais «développer davantage d'agilité» si vous voulez dire que vous nettoyez, ou parler de «dynamique naturelle à la salissure» si vous faites référence à l'encrassement. Préférez aussi l'expression de «support nomade de lecture» pour décrire une tablette ou «déplacements apaisés» si vous pratiquez la marche et le cyclisme.
Mais êtes-vous plutôt «topager» un «néoagricuteur»? Ne vous trompez pas. Le premier renvoie aux potagers sur les toits quand le second évoque le Parisien qui cultive des fruits et légume dans un «topager». «Au-delà d'un rire libérateur, ce petit dictionnaire a un but: faire prendre conscience du braquage de la langue française, dont l'écriture inclusive est certainement l'aspect le plus saillant.»
Pour devenir bilingue, voici quelques expressions à apprendre par cœur. «Pédagogie individualisée en petits groupes» pour parler des cours de musique au conservatoire, «salle de consommation à moindre risque» pour salle de shoot «temps de réflexion et de prospective sur l'ouverture des politiques publiques aux Parisiens» pour parler des réunions publiques, «adopter une attitude positive et solidaire dans la pratique de leurs loisirs nocturnes» pour inviter à respecter le sommeil des autres, «parking de dissuasion» pour les parkings qui incitent les automobilistes à laisser leur voiture et finir leur trajet en transport en commun. Moins drôle mais tout aussi d'actualité, pour nommer les attentats terroristes, il faudra désormais, si vous vous adoptez le vocabulaire des communiqués, parler de «chocs ponctuels» ou de «stress chronique».
EN BREF : L’OPINION
Michael Miguères : La droite ne doit plus avoir peur à Paris
Le jeune élu parisien regrette que la prochaine élection pour la présidence de la fédération LR dans la capitale « s’annonce stalinienne »
Les enquêtes sur la droite parisienne se suivent et se ressemblent. A chaque fois, il en ressort les mêmes éléments : celle-ci n’a ni projet, ni équipe renouvelée, ni potentiels leaders, et pire, elle n’a pas commencé à se redresser mais se fracture un peu plus chaque jour. Oui, aux yeux des Parisiens, Les Républicains dans la capitale paraissent archaïques aujourd’hui, et sur un certain nombre de points, il est indiscutable qu’elle l’est.
Pourtant les uns et les autres se disputent déjà : Faut-il tenir sur cette seule étiquette LR, en espérant une baisse de la cote de La République en Marche? Faut-il s’allier avec LREM, afin de préserver son pré carré ? Or, il existe une autre voie : le renouvellement de l’offre de la droite à Paris. Tandis que la gauche est engluée dans les problèmes nombreux provoqués par la gestion d’Anne Hidalgo sur la sécurité, la propreté, les transports, les logements ou et les finances désastreuses de la ville, et que les « marcheurs » sont suspendus à la désignation d’un candidat par le chef de l’Etat qui n’interviendra qu’après 2019, la droite a une opportunité unique pour remplir la mission exaltante d’imaginer le Paris de 2025-2030, et faire preuve d’audace et de créativité.
Oui, la sociologie des grands centres urbains, et Paris n’échappe pas à la règle, se situe au centre gauche. Pour autant, les enjeux municipaux sont tellement différents des sujets nationaux que cela ne s’avère pas déterminant. Ce qui comptera, ce sera le projet pour le Paris de 2026 que nous voudrons construire, les talents et les volontés que nous rassemblerons pour servir les Parisiens et la sincérité de notre démarche.
Que l’on porte l’étiquette d’un parti de droite aujourd’hui dirigé par Laurent Wauquiez qui propose une autre ligne afin de ne pas laisser les déçus de la mondialisation aux seuls Mélenchon et Le Pen ne doit pas nous effrayer ou nous mutiler dans nos convictions. Oui, nous pouvons assumer, sans peur d’être de droite, d’être inflexible sur le fait que la sécurité est la première des libertés, qu’il faut gérer rigoureusement et plus utilement les deniers publics pour baisser les impôts nationaux et locaux, que l’on aime plus que tout la liberté de penser, de créer, d’innover et d’entreprendre, que l’immigration doit être maîtrisée selon nos capacités d’accueil et enfin que l’Histoire de notre pays et notre drapeau susciteront toujours en nous une émotion particulière.
Droite antitout. Mais imaginer le Paris de demain dépasse aussi largement les clivages traditionnels et même ceux des élections de 2017. D’ailleurs, lorsqu’elle est d’arrière-garde, anti couloir de bus, anti-vélib, anti-tout, la droite se ringardise. Lorsqu’elle est audacieuse comme à l’époque du Président Pompidou qui avait une grande vision pour Paris : Centre d’art à Beaubourg, immeubles de hauteur aux portes de Paris, voies sur berges et boulevard périphérique par exemple, elle fait avancer notre capitale. Nous pouvons nous inspirer de notre passé, et devenir à nouveau avant-gardiste, pro-innovation tout en conservant ce qui fait la beauté et le bien-vivre de Paris.
De nombreux chantiers s’ouvrent à nous : comment faire de Paris la ville la plus propre et la plus écologique au monde ? Comment faire de Paris la ville la plus sûre au monde ? Comment faire rentrer Paris dans les transports du XXIe siècle, à l’heure où le génial Elon Musk est en train de les révolutionner partout dans le monde ? Plus largement, comment faire de Paris la ville où souffle le plus le progrès par l’innovation, la création et la prospérité économique ? Comment rendre notre ville plus douce à vivre pour tous ? Et notamment plus pratique à vivre et plus accessible aux couples avec enfants, comme aux personnes âgées et à mobilité réduite, à la fois plus « baby-friendly » et « papy-friendly » ? Une fois un projet audacieux et séduisant travaillé et mûri, viendra alors la question de le défendre avec tous ceux qui pourront s’y retrouver, mais seulement sur la base d’engagements communs. Pour l’instant, au vu de la politique menée par Emmanuel Macron (plus d’impôts et de taxes, baisse du pouvoir d’achat, hausse de la dépense publique et moyens insuffisants pour la sécurité), une alliance LREM et Les Républicains ne semble pas d’actualité.
Beaucoup à droite pensent que l’opposition à Anne Hidalgo suffit. A l’époque de François Hollande, ils pensaient la même chose et la droite a perdu en 2017 car elle s’est contentée de s’opposer sans redéfinir son logiciel idéologique, combler ses manques, et réactualiser ses espérances avec la nouvelle marche du monde. Répéter les mêmes erreurs entraînera fatalement les mêmes résultats.
Le travail qui doit être engagé par une droite conquérante devra s’effectuer en rompant avec la droite parisienne des générations précédentes et avec un ancien système d’auto-cooptation et d’une certaine endogamie. Il faut désormais s’atteler à faire émerger de nouveaux talents, de nouvelles forces vives et laisser leur chance à toute une nouvelle génération. A l’instar de ce qu’a réalisé LREM dont sept des douze députés parisiens ont été élus entre 27 et 39 ans seulement, et ne sont objectivement pas dénués de talent pour autant.
Notons d’ailleurs qu’au plan national, dans la débâcle de la droite aux législatives, trois circonscriptions socialistes ont été emportées par des candidats LR, malgré la vague En Marche : ceux-ci avaient 26, 29 et 30 ans (Robin Reda, Pierre-Henri Dumont et Aurélien Pradié). C’est donc bien la preuve que lorsque la droite se renouvelle, elle se remet en position de retrouver une crédibilité. Les mandats doivent s’envisager non plus comme des rentes mais comme des contrats d’objectifs et de responsabilités auprès des électeurs. L’importance du vote En Marche à Paris s’explique aussi par ce facteur et cette volonté de renouveler des représentants, dont ils attendent autre chose.
Election stalinienne. La droite possède encore un excellent vivier de nouveaux talents de tous âges et de tous horizons dans lequel elle peut puiser à Paris. Mais cela réclame de changer drastiquement de méthodes, tant dans la gestion de certaines mairies d’arrondissement, du groupe LR à l’Hôtel de Ville, que de la fédération du parti.
La prochaine élection pour le renouvellement de la présidence de la fédération des Républicains à Paris s’annonce pourtant stalinienne avec un seul candidat possible, encore une fois, du fait d’un nombre de parrainages obligatoires trop élevé suite à une réforme bâclée des statuts en 2015. Cela ne paraît nullement chagriner les ténors pourtant apôtres du changement dans leurs prises de position médiatiques. Dommage ! Cette élection pourrait être l’occasion de faire émerger des idées, des talents et des forces vives nouvelles, et de débattre de la stratégie de reconquête à opérer. Elle pourrait être une étape utile, voire nécessaire à 18 mois des élections municipales.
EN BREF : LIBERATION
Plan banlieues : Borloo en service "avant-vente" dans les quartiers
En vue du raout élyséen de mardi, l’ex-ministre de la Ville s’est lancé dans une tournée des quartiers pour soutenir un plan sur lequel le gouvernement ne s’est pas encore engagé.
Il serait sportif, on parlerait d’un marathon. Mais comme Jean-Louis Borloo reste un homme politique, cela ressemble surtout à une campagne électorale. En attendant la matinée présidentielle consacrée aux banlieues, mardi prochain à l’Elysée, le père de la rénovation urbaine, qui a rédigé un retentissant rapport prônant la «réconciliation nationale» avec les quartiers difficiles, a passé sa semaine à vibrionner à tous les étages de la République, pour faire la promotion de ses 19 plans, allant de l’école à la sécurité en passant par les mobilités. Un agenda de ministre militant.
Lundi soir, Borloo débat avec des acteurs de banlieue réunis par l’humoriste Yassine Bellatar, que consulte le chef de l’Etat depuis la campagne. Ce «rassemblement du bitume» à bord d’une péniche parisienne se déroule sous l’œil approbateur du secrétaire d’Etat chargé de l’Egalité des territoires, Julien De Normandie. De là à dire que la macronie approuve le diagnostic et les mesures contenues dans un rapport prônant un changement radical de méthode mais parlant aussi d’une addition de 48 milliards d’euros, il y a un pas que le gouvernement ne franchit pas du tout. «Le plan Borloo, c’est une piste parmi d’autres, décrypte froidement un membre du gouvernement. Quand j’entends que la République n’est pas assez présente en banlieue, je dirais surtout qu’elle n’est pas assez visible. Il faut mieux "brader" la République.»
« Héroïsation».
Du coup, Borloo et certains de ses soutiens laissent filtrer l’idée que certains projets du plan de 164 pages pourraient voir le jour sans l’aide de l’Etat. Mardi, à la surprise de certains des convives qui s’attendaient à un tête-à-tête, une brochette d’anciens ministres de la Ville se retrouve attablée avec Borloo dans un restaurant parisien. Après l’alliance des maires de banlieue toutes étiquettes politiques confondues qui phosphorent depuis l’automne autour du centriste, un photographe immortalise ce nouvel avatar de l’union sacrée pour les quartiers. «Borloo avait l’air très sûr de lui sur l’avenir de ses propositions tout en nous disant que si l’Etat ne s’y mettait pas, il trouverait les moyens de le faire quand même. On a trouvé ça un peu étrange», raconte l’un des invités. Quelques heures plus tard, la tablée est largement moins chaleureuse. A la mairie de Montreuil (Seine-Saint-Denis), Borloo chapitre les députés LREM qui émargent au sein d’un groupe «Politique de la ville» créé par le parlementaire de Marseille Saïd Ahamada. Et là, «c’était un festival d’incompréhensions», raconte un témoin. On reproche, entre autres, à Borloo «l’héroïsation insupportable» qui sous-tend son rapport, ou l’absence d’évaluation des politiques publiques dans les banlieues. Glaciale au départ, l’ambiance se réchauffe à coups de punchlines gouailleuses de l’ancien avocat d’affaires.
Mercredi, c’est Evry et Grigny. Bref, l’Essonne et le terrain pur. Flanqué de Thierry Le Paon, ancien dirigeant de la CGT devenu délégué interministériel à la langue française pour la cohésion sociale, Borloo écoute et chouchoute les profs de français d’un centre de formation professionnelle. Plus de postes, plus de places, plus de considération ? «C’est dans le plan, réplique Borloo, qui mâchouille les branches de ses lunettes en souriant. Il y a un tel malentendu ! Le reste de la France ne sait pas tous ces efforts, toutes ces tendresses, ces envies de pousser et de faire pousser.» Le Paon abonde : «Il ne peut pas y avoir une France qui s’adapte et une autre reléguée. Le gouvernement a une responsabilité historique. Si le Président est allé chercher Borloo, c’est bien pour qu’il en sorte quelque chose de ce plan.»
«Tempo».
Depuis la remise de son rapport à Edouard Philippe, maires de banlieue et responsables associatifs sont chauffés à blanc. La date du 22 mai ayant été lâchée par le ministre de l’Egalité des territoires, Jacques Mézard, tous espèrent un chapelet d’annonces présidentielles. En réalité, malgré l’assurance de Borloo - «tout le monde s’est mis en route, tout roule. Les réunions interministérielles sont OK. Les grandes masses financières ne doivent pas effrayer», assure-t-il -, rien n’est moins sûr. Mardi matin, l’Elysée organise bien une série de rencontres sur le thème des banlieues. Mais avec ses propres codes et ses futurs interlocuteurs. A 9 heures, Emmanuel Macron installera officiellement le Conseil présidentiel de la ville, dont on connaîtra alors la composition intégrale. Le chef de l’Etat avait annoncé sa création en novembre : il voulait des «capteurs» chargés de «l’alimenter» sur la vie des quartiers. En direct, sans passer par la case élus ou associations historiques, qui ne sont d’ailleurs pour l’instant pas conviés au raout présidentiel. Ensuite, le Président passera deux heures avec des habitants, des travailleurs ou des enseignants de banlieue, et répondra à leurs interpellations. Mais pas de «discours formel» ni d’annonces au programme. «Ce n’est ni l’objectif ni le moment», insiste l’Elysée . «Les maires ont donné le tempo, maintenant le Président récupère le tempo», explique un visiteur du soir. Une sorte de «je vous ai compris»… mais on va faire autrement.
EN BREF : LES ECHOS
Commerce : l'Europe lâche du lest face à Trump
Réunis à Sofia, les dirigeants européens tentent de préserver l'accord avec l'Iran. Ils ouvrent la porte à des négociations dans le bras de fer commercial avec Washington. Les Européens ont voulu afficher leur unité, jeudi, lors d'un sommet à Sofia alors que la confrontation avec les Etats-Unis ne cesse de gagner en intensité.
Les Européens ont voulu afficher leur unité jeudi, lors d’un sommet à Sofia alors que la confrontation avec les Etats-Unis ne cesse de gagner en intensité. C’est un test de souveraineté pour l’Europe a d’ailleurs souligner Emmanuel Macron. Alors que des groupes comme Total ont déjà jeté l’éponge en Iran, ils affirment leur volonté de protéger les entreprises contre les sanctions secondaires des américaines. Jean-Claude Junker, le Président de la Commission Européenne, a d’ailleurs annoncé qu’il mobilisait une loi de blocage, qui a déjà servi pour contrer l’administration Clinton sur Cuba en 1996. De leur côté, la Russie et la chine tente de tirer profit-politique ou économique de la nouvelle situation et ont des gestes d’ouverture vis-à-vis de l’Iran. Sous la pression d’une Allemagne anxieuse pour ses exportations aux Etats-Unis. Les Européens semblent en revanche prêt à lâcher du lest en matière d’échanges commerciaux. Des tractations seraient envisageables avec Washington afin de faire baisser les barrières tarifaires. Les produits industriels-ce qui inclut l’automobile- les appels d’offres publics, l’énergie et la réforme de l’OMC pourrait en faire l’objet LE SCAN POLITIQUE - «Pour comprendre Anne Hidalgo dans le texte», la maire du Vème arrondissement de Paris et présidente du groupe LR au Conseil de Paris publie un dictionnaire humoristique d'expressions tarabiscotées.
« Démarches participatives inclusives», «dynamique naturelle à la salissure», «implantation harmonieuse», «intensité de sollicitation piétonne», «lieux pacifiés et multi-usages»... Autant d'expressions pour décrire la réalité quotidienne des Parisiens. Pour faciliter la compréhension, la maire du Vème arrondissement de Paris, Florence Berthout, présidente du groupe LR au Conseil de Paris a recensé les termes utilisés par Anne Hidalgo, dans ses communiqués, ses interventions, ses déclarations. Un petit livret qui a vocation à être distribué aux Parisiens, notamment sur les marchés. «On aurait tort de n'y voir qu'une coquetterie du langage. Il s'agit d'une véritable offensive idéologique. C'est à la création d'une novlangue au sens de George Orwell que l'on assiste», explique Florence Berthout. «Molière avait raison, le vide se cache souvent le vernis d'un langage savant».
Vous êtes plutôt «topager» ou «néoagriculteur»?
Alors comment s'y retrouver pour parler le parisien d'Hidalgo? «Ce sont des périphrases complexes pour nommer la réalité avec l'objectif qu'on oublie la réalité... comme sur la saleté», fait valoir la maire du Vème arrondissement. Préférez désormais «développer davantage d'agilité» si vous voulez dire que vous nettoyez, ou parler de «dynamique naturelle à la salissure» si vous faites référence à l'encrassement. Préférez aussi l'expression de «support nomade de lecture» pour décrire une tablette ou «déplacements apaisés» si vous pratiquez la marche et le cyclisme.
Mais êtes-vous plutôt «topager» un «néoagricuteur»? Ne vous trompez pas. Le premier renvoie aux potagers sur les toits quand le second évoque le Parisien qui cultive des fruits et légume dans un «topager». «Au-delà d'un rire libérateur, ce petit dictionnaire a un but: faire prendre conscience du braquage de la langue française, dont l'écriture inclusive est certainement l'aspect le plus saillant.»
Pour devenir bilingue, voici quelques expressions à apprendre par cœur. «Pédagogie individualisée en petits groupes» pour parler des cours de musique au conservatoire, «salle de consommation à moindre risque» pour salle de shoot «temps de réflexion et de prospective sur l'ouverture des politiques publiques aux Parisiens» pour parler des réunions publiques, «adopter une attitude positive et solidaire dans la pratique de leurs loisirs nocturnes» pour inviter à respecter le sommeil des autres, «parking de dissuasion» pour les parkings qui incitent les automobilistes à laisser leur voiture et finir leur trajet en transport en commun. Moins drôle mais tout aussi d'actualité, pour nommer les attentats terroristes, il faudra désormais, si vous vous adoptez le vocabulaire des communiqués, parler de «chocs ponctuels» ou de «stress chronique».
EN BREF THE TIME OF ISRAËL
La Turquie va aider les Palestiniens à poursuivre Israël devant la CPI
Le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a déclaré aux médias turcs qu'Israël devrait rendre compte de ses actions à la barrière frontalière de Gaza.
Le ministre turc des Affaires étrangères a déclaré jeudi qu’Israël devrait être jugé par la Cour pénale internationale pour avoir « massacré » des Palestiniens lors des récents affrontements à la frontière de Gaza, affirmant qu’Ankara aidait activement l’Autorité palestinienne à préparer un procès contre Israël.
« Israël devrait être traduit devant la Cour pénale internationale », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu au radiodiffuseur d’Etat turc TRT. « Puisque les tiers ne peuvent pas le faire, la Palestine doit prendre l’initiative. »
Les Palestiniens ont rejoint la CPI en tant que membre et ont signé le Statut de Rome en 2014, ce qui signifie que l’Autorité palestinienne peut poursuivre Israël à La Haye. « Nous sommes en train d’analyser le type de mesures juridiques qui peuvent être prises », a-t-il dit, selon le quotidien turc Hurriyet, ajoutant que son pays accordait une aide juridique aux Palestiniens. Il a déclaré qu’une commission internationale devrait enquêter sur la violence à Gaza et qu’“Israël aura des comptes à rendre pour ses actions”.
Cavusoglu a également exhorté l’Assemblée générale des Nations Unies à adopter une résolution sur Jérusalem, après que les États-Unis ont inauguré leur nouvelle ambassade dans la capitale cette semaine.
Lundi, la Turquie a rappelé ses ambassadeurs d’Israël et des États-Unis pour protester contre la gestion par Israël des émeutes à la frontière de Gaza, qui ont eu lieu le même jour que l’inauguration de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem.
Le ministère de la Santé dirigé par le Hamas à Gaza a déclaré que 62 Palestiniens ont été tués lors des affrontements de lundi et mardi. Israël a déclaré qu’un grand nombre des personnes tuées étaient des membres du Hamas et des groupes terroristes du Jihad islamique qui utilisaient les violentes manifestations comme couverture pour mener des attaques et endommager la clôture de la frontière. Le Hamas a déclaré mercredi que 50 des morts étaient ses membres et, plus tôt dans la semaine, le groupe terroriste du Jihad islamique en a revendiqué trois.
EN BREF : LCI.COM
Des chirurgiens français réussissent une greffe de trachée, une première
"Personne ne croyait vraiment à tout ça" : des chirurgiens français réussissent une greffe de trachée, une première
MEDECINE - Une équipe de chirurgien français a mis au point une technique permettant de reconstituer une trachée, offrant ainsi à de nombreux malades la possibilité de respirer à nouveau normalement.
C’est une prouesse : ils ont réussi à reconstruire une trachée. Et ainsi permettre de respirer. Une équipe de chirurgiens français a, pour la première fois, greffé un organe respiratoire à certaines malades qui n’avaient aucune solution de traitement. Cette avancée des techniques de greffe, réalisée par le Pr Emmanuel Martinod de l'hôpital Avicenne (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) avec son équipe, a permis de guérir plus d’une dizaine de patients qui vivaient avec une trachéotomie. Leur technique a été présentée dimanche au congrès de la Société américaine à San Diego (États-Unis). "Les organes artificiels (...) c'est vraiment ce qui va révolutionner la médecine", dit le Pr Emmanuel Martinod. Son choix a été de transformer par "ingénierie tissulaire" des aortes, plus grand canal sanguin du corps humain, en trachées, un conduit du système respiratoire.
Les aortes avaient été prélevées sur des donneurs décédés, et cryogénisées (conservées à -80°C). Leur tissu a été greffé à la place d'une trachée préalablement retirée. "On est allé de surprise en surprise, puisque dans un premier temps on a vu une régénération d'épithélium, qui est la couche la plus superficielle", décrit le Pr Martinod. "Et ensuite, ça, ç'a été la plus grosse surprise : l'aorte s'est transformée en trachée", se mettant d'elle-même à assurer les fonctions respiratoires. "Ce n'est pas de la magie", mais "personne ne croyait vraiment à tout ça", ajoute-t-il.
Des patients en "impasse thérapeutique"
Éric Volery, 40 ans, a été greffé en 2011. Il faisait partie de ces patients dits en "impasse thérapeutique". Atteint d'une sténose trachéale qui l'étouffait, il avait subi des opérations en vain, le laissant sans autre perspective que de respirer pour le restant de ses jours avec un trou sous la gorge. "J'étais en arrêt-maladie. Je pouvais parler seulement en mettant le doigt sur la trachée", donc en apnée, se souvient-il. Éric Volery est aujourd’hui en parfaite santé, appréciant par exemple de "courir 45 ou 50 minutes". "Aujourd'hui la communauté scientifique pense qu'au lieu d'utiliser un bioréacteur externe [dispositif qui recrée des conditions biologiques], de faire tout en dehors du corps humain, il faut utiliser ce magnifique corps, qui est capable de réparer lui-même", relève le Pr Martinaud.
Un précédent avait fait polémique
Il y a quelques temps, un chirurgien italien, le Pr Macchiarini, avait tenté de reproduire la même prouesse, mais ses interventions manquées avaient fait scandale. Sa technique consistait à cultiver "ex vivo", en laboratoire, une trachée plastique "colonisée" par des cellules souches du patient. Mais sept des huit patients opérés entre 2011 et 2014 par ce chirurgien sont morts. La trace du huitième a été perdue. La révélation de fraudes dans la présentation de ses résultats a été catastrophique pour la réputation de l'Institut Karolinska de Stockholm, son employeur de 2010 à 2016. Pour préserver du scandale le jury du prix Nobel, abrité par cet institut, des responsables ont démissionné en admettant leur manque de vigilance ou leur inertie. L'équipe parisienne se prévaut aujourd'hui de la transparence dans sa présentation, publiée dimanche dans la revue médicale américaine Jama Elle a attendu longtemps pour présenter les résultats d'opérations effectuées en 2009 et 2017. Sur 20 patients sélectionnés, atteints de cancer ou d'autres maladies, sept ont finalement bénéficié d'un traitement plus classique, sans greffe d'aorte. Sur les treize autres, cinq se sont vu reconstruire une trachée, sept des bronches souches (les plus proches de la trachée), et le dernier une carène trachéale (bifurcation entre bronches gauche et droite). A chaque fois à partir d'une aorte.
"La mortalité à 90 jours a été de 5%. Il n'y a eu aucune complication grave (...) La grande majorité des patients respire aujourd'hui à l'aide du greffon qui s'est transformé", résume l'AP-HP.
EN BREF : PLANETE.COM
Arnaque au panneau solaire : les entreprises vous mentent
Vous souhaitez faire installer des panneaux solaires ? Méfiance ! Les escroqueries sont légion. Voici comment discerner le bon grain de l'ivraie...
Arnaque aux panneaux solaires : on vous ment
C’est une arnaque vieille comme le monde. Depuis une dizaine d’années, malgré la vigilance des pouvoirs publics, la fraude à la rénovation énergétique continue de sévir et plusieurs milliers de foyers en sont victimes.
Joël Mercy, président du GPPEP (Groupement des Particuliers Producteurs d’Electricité Photovoltaïque), une association de défense des consommateurs a déclaré au Parisien : "C’est un véritable fléau". Le quotidien avait révélé en avril dernier que près de 1 707 familles de cette association étaient touchées.
Christian est lui aussi tombé dans le panneau. Interviewé par France 3 pour un reportage sur le sujet, ce retraité a fait installer dix panneaux photovoltaïques sur sa maison en région parisienne en janvier 2016. Aujourd’hui, il n’a toujours pas vu de différence sur sa note d’électricité, ce qui constituait pourtant la principale promesse de l’entreprise installatrice. Résultat : avec de 26 500 euros d’investissement et des remboursements aux organismes financiers, Chrisitan a reçu une note bien salée.
Pire, des défaillances ont commencé à apparaitre et c'est avec regret que Christian a découvert que l’une des batteries avait explosé. Depuis, malgré de nombreuses lettres de réclamation, l'entreprise reste muette. Après vérifications des équipes de France 3, l’entreprise est aujourd'hui introuvable, et d’après le voisinage, elle aurait même fermée. Pour une avocate, ce n’est pas une surprise : c’est une manière d’échapper aux éventuelles poursuites.
Arnaque aux panneaux solaires : comment ces entreprises vous trompent
Selon le reportage de France 3, ces entreprises ont l’habitude d’aller démarcher leurs prospects directement dans les foires. Elles opèrent sur les foires pour attirer des clients qui pensent faire de bonnes affaires. Joël Mercy confirme le mode opératoire au Parisien : "Au moins 10 000 particuliers (…) sont actuellement victimes de ces agissements. Leurs bons de commande atteignent facilement les 30 000 euros et promettent l’autofinancement. Pour des équipements qui ne valent en réalité même pas quelques milliers d'euros."
Une entreprise, elle aussi visée par plusieurs plaintes, a confié à France 3 en caméra cachée sa manière d’influencer ses acheteurs : "Si tu approches un stand pour acheter un truc, pendant deux heures il va te manger le cerveau pour rien".
EN BREF : LE MONDE
Au Venezuela, Nicolas Maduro proclamé vainqueur d’une présidentielle contestée
Le président sortant a obtenu 67,7 % des voix, selon les résultats officiels. Son principal adversaire a annoncé qu’il « ne reconnaît pas ce processus électoral ».
Il existe des pays où, en dépit de l’organisation d’une « élection », le bulletin de vote n’a guère de sens. Le Venezuela est de ceux-là. Cela ne veut pas dire que le pouvoir qui organise le scrutin n’a pas de partisans – le mouvement chaviste vénézuélien est en l’occurrence loin d’être mort – mais cela signifie que l’électeur ne se fait aucune sorte d’illusion sur son pouvoir de citoyen.
Le président sortant Nicolas Maduro, successeur en 2013 du « Commandant suprême de la révolution bolivarienne » Hugo Chavez, a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du dimanche 20 mai avec 67,7 % des voix. Il a été réélu pour sept ans.
Son principal adversaire, l’ancien gouverneur Henri Falcon, n’a pas attendu la proclamation des résultats pour annoncer qu’il « ne reconnaît pas ce processus électoral ». Il a appelé à « de nouvelles élections en décembre », la date traditionnelle de la présidentielle au Venezuela – le pouvoir avait cette année convoqué une élection anticipée. Un troisième candidat, le pasteur évangélique Javier Bertucci, s’est joint à la demande d’un nouveau scrutin.
Seize millions de Vénézuéliens étaient appelés aux urnes. Le pouvoir ayant interdit aux deux principaux opposants au chavisme et à la principale coalition d’opposition de participer au scrutin, ceux-ci ont décidé de boycotter la présidentielle et ont appelé les électeurs à l’abstention. Les candidatures de MM. Falcon et Bertucci avaient donc été bien perçues par le gouvernement, qui souhaitait donner une apparence démocratique au scrutin alors que Nicolas Maduro est de plus en plus qualifié de « dictateur », tant au Venezuela qu’à l’étranger.
Condamnation internationale
C’est ainsi que quatre camps se sont en fait affrontés : Maduro et le chavisme ; les deux candidats acceptés par le pouvoir ; l’opposition du boycott ; et le camp de la simple abstention, celui des Vénézuéliens ne suivant les consignes ni du pouvoir ni de l’opposition. Selon les chiffres officiels, l’abstention a atteint 53,9 %. A l’école Padre-Mendoza, dans le quartier ouvrier d’El Valle qui a vu naître Nicolas Maduro, les chavistes étaient mobilisés dès l’aube. Les cadres du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) au pouvoir étaient entourés de l’armée, de la police, de la milice bolivarienne et de volontaires chavistes. Une heure après l’ouverture des portes sont arrivés les observateurs internationaux conviés par le pouvoir.
Donald Trump a déjà annoncé que les Etats-Unis ne reconnaîtront pas le résultat de la présidentielle, l’Organisation des Etats d’Amérique (OEA) et l’Union européenne (UE) pourraient faire de même, et les conditions du scrutin vénézuélien font de toute façon l’objet d’une condamnation internationale presque unanime, mais 200 invités de Caracas effectuent une tournée de « contrôle » des opérations électorales. Leur rôle n’est pas de commenter l’interdiction de l’opposition ni la campagne électorale, mais simplement de vérifier que les opérations de vote se déroulent normalement.
Crise économique
Or c’est en apparence le cas. Les électeurs qui se sont déplacés votent tranquillement, les machines électroniques fonctionnent. Le problème est que le bulletin de vote n’a guère de sens. Sans contester que certains Vénézuéliens aient voté en accord avec leurs convictions, ce qui compte vraiment, en ces temps de crise économique et humanitaire, davantage qu’un bulletin de vote, s’appelle le « carnet de la patrie », et c’est un coup de maître.
Le système Maduro a créé un « mouvement » de 16 millions de membres, Somos Venezuela (Nous sommes le Venezuela), mêlant adhésion politique et aides sociales. C’est une carte avec un code QR qui recèle toutes les données sociales d’un Vénézuélien, et détermine ce qu’il va percevoir comme aides, nourriture, soins… jusqu’à sa pension de retraité. Puis, comme le raconte candidement le responsable maduriste d’un centre social, dès l’attribution d’un carnet de la patrie par le gouvernement, « Somos Venezuela prend le relais, va de maison en maison, et gère l’aide du président à son peuple ».
Au-delà du contrôle de la société, le problème politique immédiat est que les électeurs étaient invités, en allant voter, à présenter leur carnet de la patrie sous des tentes baptisées « points rouges », pour toucher un bon donnant droit à une aide. Tibisay Lucena, la présidente de la commission nationale électorale, une chaviste liée au pouvoir, avait assuré que les tentes seraient installées à plus de deux cents mètres des bureaux de vote, et avait affirmé que M. Maduro lui avait promis que les cartes ne seraient pas scannées.
« Message de paix »
Non seulement ces deux précisions ne changent rien au problème, mais elles n’ont pas été respectées. A côté de l’école Padre-Mendoza, la tente est installée à trente mètres de la porte et des volontaires y guident les gens. Ironie ou volonté de montrer qui tient les rênes du pouvoir, dans l’école Miguel-Antonio-Caro du quartier de Catia, où le président Maduro a voté, le point rouge était installé dans le bureau de vote lui-même et tous les carnets de la patrie étaient consciencieusement scannés. Les observateurs internationaux rencontrés affirment n’avoir vu aucun point rouge, mettant ces accusations sur le compte de l’opposition et des médias, « de toute façon hostiles au gouvernement et à cette élection présidentielle ». De toute façon, rien ne semble perturber les chavistes. Deux très proches de M. Maduro, la présidente de l’Assemblée nationale constituante Delcy Rodriguez, puis le ministre de la communication et chef de campagne du président Jorge Rodriguez, viennent voter sous les applaudissements des volontaires. Ils semblent sereins.
Delcy Rodriguez appelle à « voter pour un processus profond de rénovation et de reconstruction économique ». Jorge Rodriguez insiste pour sa part, alors qu’une nouvelle vague de sanctions internationales pourrait s’abattre sur le pays en faillite, sur « le message de paix et de démocratie envoyé au monde entier ». Peu après la fermeture des bureaux de vote, Henri Falcon est le premier politique à prendre la parole à la télévision. Son principal argument pour refuser de reconnaître la validité du scrutin est la présence, selon lui, de 12 700 points rouges de Somos Venezuela à travers le pays. « Partout on donnait un bon d’une valeur de 10 millions de bolivars [environ 8 euros au cours du marché noir] à chaque électeur. C’est une félonie électorale ! C’est jouer avec la faim et la misère des pauvres. De plus, c’est géré à partir d’une plate-forme gouvernementale. C’est une double félonie ! »
« Une élection impeccable »
Nicolas Maduro, apparaissant en fin de soirée sur une estrade, devant une foule festive, en son palais de Miraflores, a sèchement rejeté tous les arguments de ses opposants, et même assumé sa stratégie. « Sur vingt-quatre élections, c’est notre vingt-deuxième victoire en dix-neuf ans, depuis l’arrivée de Chavez au pouvoir, affirme le président. « C’est le mouvement d’un peuple révolutionnaire. C’est une grande victoire. Et je veux remercier les forces armées et tous les volontaires des bureaux de vote et des points rouges. Ne critiquez pas les gens humbles qui accompagnent notre mouvement. Ce fut une élection impeccable. » Comme il s’y était engagé durant la campagne électorale, et peut-être aussi à cause de la forte abstention, Nicolas Maduro convie ses opposants à participer à ses côtés à « un grand dialogue national ». Autant dire qu’alors que certains dorment en prison, que d’autres vivent en résidence surveillée, et que beaucoup sont réfugiés à l’étranger, cela a peu de chance de se produire.
De même que les Vénézuéliens ne croient plus guère au bulletin de vote, ils ne croient de toute façon plus à aucune promesse du pouvoir. Ils luttent pour survivre ou ils fuient le pays, que ce soit pour échapper à la dictature, aux violences, ou à la tragédie humanitaire. La révolution bolivarienne continue, mais avec de moins en moins de révolutionnaires.
Italie : le nouveau gouvernement eurosceptique en passe d’être dévoilé.
La Ligue et le Mouvement 5 étoiles doivent présenter ce lundi au président, Sergio Mattarella, la composition du prochain gouvernement.
L’Italie devrait connaître dans la journée du lundi 21 mai le nom du nouveau président du conseil, ainsi que la composition du gouvernement, né de l’alliance de deux partis populistes, la Ligue et le Mouvement 5 étoiles (M5S).
Suspense autour du nom du futur chef de gouvernement
Le patron de la Ligue (droite souverainiste) a annoncé, dimanche, un accord sur la composition du prochain gouvernement italien avec le mouvement antisystème M5S, qui doit être soumise, lundi, au président de la République, Sergio Mattarella.
« Nous nous sommes mis d’accord sur le chef et les ministres du gouvernement, et nous espérons que personne ne mettra de veto sur un choix qui représente la volonté de la majorité des Italiens », a annoncé Matteo Salvini, en précisant que ni lui ni Luigi Di Maio, chef de file du M5S, ne seraient président du conseil.
Chacun des deux rêvait pourtant de diriger le premier gouvernement antisystème d’un pays fondateur de l’Union européenne (UE). Mais une féroce lutte d’ego et des scores individuels insuffisants aux législatives les ont forcés à choisir une tierce personne. Selon la presse italienne, ils pourraient néanmoins se réserver des maroquins de choix : le ministère de l’intérieur pour M. Salvini et un grand ministère du développement économique, incluant le travail, pour M. Di Maio.
Pour le poste très prisé de chef du gouvernement, la presse parie sur Giuseppe Conte, 54 ans, un juriste quasi inconnu en Italie, qui enseigne le droit privé à Florence et à Rome, spécialiste de la justice administrative. Le nom d’Andrea Roventini, 41 ans, un jeune économiste enseignant à l’université de Pise, est également cité. Tout comme celui de Paolo Savona, 81 ans, qui fut ministre de l’industrie en 1993-1994 et qui s’est toujours opposé au traité de Maastricht, présenté dans le programme commun comme le début de la dérive de l’UE.
Un programme approuvé par les sympathisants des deux partis
La Ligue et le M5S avaient dévoilé vendredi un « contrat de gouvernement » qui tourne le dos à l’austérité et aux « diktats » de Bruxelles et promet la plus grande fermeté contre la corruption, toutes les formes de délinquance et l’immigration.
Dimanche, une large majorité de sympathisants de la Ligue (91 %) a apporté son soutien au contrat de gouvernement établi entre la formation droitière et le M5S. Ce dernier, arrivé en tête des élections législatives du 4 mars, avait organisé vendredi une consultation similaire sur Internet, et a également obtenu un très large soutien.
Le document prévoit notamment une réduction des prélèvements fiscaux de plusieurs milliards d’euros, une augmentation des dépenses publiques en faveur des défavorisés et l’abandon d’une réforme impopulaire des retraites.
Passe d’armes avec le gouvernement français
Le patron de La Ligue, Matteo Salvini, a jugé dimanche « inacceptables » les avertissements du ministre français de l’économie, Bruno Le Maire, inquiet pour la stabilité de la zone euro. « Un ministre français avertit le futur gouvernement : “Ne changez rien, ou il y aura des problèmes.” Encore une invasion de terrain inacceptable », a tweeté dimanche M. Salvini. « Je n’ai pas demandé les votes et la confiance pour continuer sur la route de la pauvreté, de la précarité et de l’immigration : les Italiens d’abord ! », a ajouté le chef de la Ligue. « Que les Français s’occupent de la France et ne mettent pas leur nez dans les affaires des autres », a-t-il encore lancé à la presse dimanche après-midi, devant l’un des stands où la Ligue avait invité ses sympathisants à se prononcer sur l’accord de gouvernement conclu avec le M5S. « Parlons plutôt de Vintimille et des migrants arrêtés à la frontière » en provenance de l’Italie, a-t-il ajouté.