18 Juin 2018
Monique Macalou
SOMMAIRE
JOURNAL | TITRE | PAGE |
Le Figaro | Hidalgo sème l’arrêt de mort d’Autolib’ | 2 |
| Pour Emmanuel Macron » Le pays Profond n’est pas crispé » | 2 |
| Chômage, dette, déficit commercial et fiscalité : les «quatre sorcières» d'Emmanuel Macron | 4 |
Le Point | Les réductions des dépenses publique | 5 |
Valeurs actuelles | Bruno Lemaire tisse sa toile | 6 |
| Pécresse grille la politesse à Wauquier | 7 |
| Monseigneur Michel Aupetit : » Défendre les plus faibles c’est défendre l’humanité » | 7 |
Le figaro | Chômage, dette déficit commerciale et fiscalité »les quatre sorcières d’Emmanuel Macron | 11 |
Zone Militaire | Paris envisagerait de déminer le port d’Hodeïda (Yemen) | 13 |
The Time Of Israël | Fuite chimique près de la mer morte | 14 |
2O Minutes | Fête de la Musique | 15 |
The Times Of Israël | Gault et Millau : 143 restaurants Israélien | 16 |
Huffpost | L’Aquarius : Comment se passe la prise en charge des migrants | 16 |
L’opinion | Valérie Pécresse : Nous ne pouvons pas accuser l’Europe de toutes les lâchetés » | 18 |
Marianne | Le livre d’histoire entre au Panthéon | 19 |
L’Express | La farce vélib’ | 20 |
Paris Match | Anne Hidalgo « les partis je m’en fou ! mon parti c’est Paris » | 21 |
EN BREF : LE FIGARO
Hidalgo signe l'arrêt de mort d'Autolib'
Le syndicat Autolib' métropole, où la mairie de Paris est majoritaire, ne veut pas assumer les 230 millions d'euros de déficit du service qui devraient être à sa charge selon Bolloré. Il devrait donc voter le 21 juin la résiliation du contrat, qui va entraîner le retrait des voitures.
Le système d'autopartage exploité par Bolloré, Autolib', est promis à la disparition. C'est Catherine Baratti-Elbaz, la présidente du SAVM (Syndicat Autolib' Vélib' Métropole), également maire PS du XIIe arrondissement de Paris, qui a signé son arrêt de mort vendredi: «Je vais proposer au comité syndical de résilier le contrat avec Bolloré», a-t-elle déclaré sur leparisien.fr. Cette délibération devrait être votée sans problème lors de cette réunion prévue le 21 juin: Catherine Baratti-Elbaz agit sur ordre d'Anne Hidalgo, la première élue de la capitale. Or la Mairie de Paris a la majorité des voix au comité syndical Autolib' Vélib'. Cette rupture surprise a des causes connues: le SAVM ne veut pas assumer les 230 millions d'euros de déficit du service qui devraient être à sa charge selon Bolloré. «En exigeant le versement par les communes de sommes astronomiques, le groupe Bolloré ne nous a pas laissé le choix», estime Catherine Baratti-Elbaz dans un communiqué.
Si les élus choisissent cette solution, c'est qu'ils jugent qu'elle est plus économique. Ce qui reste en réalité à démontrer. Le groupe Bolloré a tenu à préciser vendredi en début de soirée que la rupture coûterait au syndicat 150 millions d'euros, plus le transfert des 500 salariés d'Autolib', la reprise des véhicules et des bornes électriques à la valeur nette comptable, le dédommagement des clients.
Une période troublée pour les usagers
Cette fin annoncée du service ouvre donc une période troublée pour les usagers avec une série de questions sans réponse: l'arrêt du service sera-t-il immédiat? Si de nouveaux opérateurs offrent de l'autopartage sans borne, le coût pour les clients ne va-t-il pas s'envoler? «Le Syndicat Autolib' Métropole et la Ville de Paris feront le maximum pour que le service ne s'arrête pas du jour au lendemain. Cela dépendra en grande partie du groupe Bolloré, et nous en appelons à sa responsabilité pour prévoir une transition acceptable vers de nouveaux services», estime Catherine Baratti-Elbaz.
En tout cas, pour préparer la suite, Anne Hidalgo a reçu lundi une pléiade de prestataires capables de proposer un service d'autopartage sans borne. Des constructeurs (PSA, Renault…), des start-up (Zipcar, Car2Go…) ou des loueurs (Hertz, Sixt…).
«Le cœur de notre électorat est toujours là. Il ne bouge pas.» A l'Elysée, les études d'opinion sont scrutées attentivement.
E
t la réponse à tous ceux qui enjoignent Emmanuel Macron de s'appuyer davantage sur sa jambe gauche est invariable: «Plus de 90 % des gens qui ont voté Macron au premier tour de l'élection présidentielle approuvent son action.» Or pour l'Elysée, ceux qui ont voté pour lui au premier tour sont essentiellement des gens de centre gauche, d'anciens électeurs socialistes....
Chômage, dette, déficit commercial et fiscalité : les « quatre sorcières» d'Emmanuel Macron
Pour les experts et hauts fonctionnaires des Arvernes, Emmanuel Macron ne peut redresser durablement la situation économique de la France qu'à une condition : réduire drastiquement la dépense publique.
« Les Arvernes sont un groupe de hauts fonctionnaires, d'économistes, de professeurs d'université et de chefs d'entreprise. »
L'économie est au cœur du macronisme. S'inscrivant dans une tradition bien établie au sein des élites dirigeantes, faisant écho à la célèbre formule de Bill Clinton «it's the economy, stupid», il est bâti sur le postulat suivant: aller mieux, pour la France, c'est d'abord et avant toute chose une économie en meilleure santé. Dans cette veine, nombreux commentateurs se plaisent à présenter le chef de l'État comme un «manager», le «patron de la start-up nation», etc.
Disons-le sans ambages: on ne peut que souhaiter que l'économie française se redresse, tant elle est en piteux état, et à ce titre, il faut ardemment espérer la réussite de l'équipe dirigeante en place. Hélas, après un an d'exercice du pouvoir, si l'on se risque au jeu des prévisions, jeu auquel, dit-on, seuls les météorologistes ont plus rarement raison que les économistes, un constat sévère se profile: même en l'absence d'une crise majeure qui, tel le cygne noir, ne peut être anticipée, le quinquennat est déjà insusceptible d'améliorer quatre grandeurs économiques structurantes de l'économie française.
Le chômage, d'abord, ne baissera pas. Établi au premier trimestre 2018 à 9,2 % (en légère hausse de 0,2 %), il était de 10,5 % en 2015, et de 9 % fin 2017. Quels que puissent être les efforts réalisés en matière de marché du travail - qui vont dans le bon sens - la France a un taux de chômage naturel de l'ordre de 8,5 à 9 %. Ce taux de chômage résulte d'une série de facteurs (productivité du travail, état de la négociation salariale, adéquation entre l'offre et la demande de travail) sur lesquels il n'est pas possible d'agir significativement à court terme et en tout état de cause dans le temps d'un quinquennat.
La dette publique, ensuite, restera proche des 100 % rapportés au PIB. Elle s'établissait à 97 % du PIB fin 2017, en hausse de 0,4 point en un an. L'amélioration du déficit, la Cour des comptes l'a bien montré, résulte d'un surcroît de recettes de 14 milliards en 2017. Mais ce surcroît est le résultat d'une conjoncture économique exceptionnellement favorable, d'autant moins susceptible de perdurer que l'on en discerne la fin et que le cycle américain, directeur, est forcément en fin de course. Dans ce contexte, les finances publiques, à moins d'entamer enfin une vraie réduction de la dépense publique, seront fatalement prises en étau entre des recettes moins dynamiques liées à une conjoncture moins favorable d'une part, et une remontée des taux d'intérêt et donc de la charge de la dette qui est également inéluctable - bien que sa vitesse ne puisse être définie - mais qui pourrait s'accélérer si une équipe de «faucons» prend la tête de la BCE.
La dévaluation est impossible compte tenu de l'appartenance à l'euro, qui reste surévalué pour notre industrie.
Le déficit extérieur restera élevé, symptôme d'un pays non compétitif. Il s'établit à 38 milliards d'euros en 2017, contre 26 milliards en 2016. Son creusement résulte des mêmes raisons qui l'ont déjà creusé avec la relance de 1981: les Français consomment des produits étrangers car l'appareil productif français n'est pas capable de répondre à leurs besoins. Là encore, notre économie n'a pas de marges. La dévaluation est impossible compte tenu de l'appartenance à l'euro, qui reste surévalué pour notre industrie. La montée en gamme, inéluctable et urgente afin d'améliorer la compétitivité «hors prix», prendra du temps et ne pourra produire ses effets que dans quelques années.
Enfin, les impôts et taxes resteront très élevés. En 2017, du fait de recettes plus dynamiques que prévu, le taux de prélèvement obligatoire a atteint le record de 45,3 % rapporté au PIB. Là encore, l'économie française est piégée: avec des taux d'intérêt en hausse, une dépense publique inentamée, il sera impossible de réduire les prélèvements obligatoires… brisant ainsi toute possibilité d'accélération de la croissance, et maintenant un cercle vicieux: dette / coût de la dette / dépenses publiques élevées / prélèvement obligatoires dissuadant l'activité / activité en berne...
De tout ceci, quelques conclusions émergent. L'économie française, si rien n'est fait, est en train de manger son pain blanc, et un retournement de conjoncture aura des effets dramatiques, pour elle et pour la zone euro. Ensuite, il y a bien un grand absent au cœur de la stratégie économique du gouvernement, qui demeure fondamentalement keynésienne: la réduction de la dépense publique. Le quinquennat économique est déjà raté. Il est encore temps de préparer la suite.
C’est la réforme qu'Emmanuel Macron semble le plus craindre.
Pourtant, si elle n'est pas menée, l'avenir des Français sera plombé. Enquête sur le vrai tabou du président.
Cette fois, les choses sérieuses commencent. Après la randonnée d'approche, l'escalade de la paroi rocheuse. Après les réformes du marché du travail et de la SNCF, le chantier de la dépense publique. Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire l'a lui-même ouvert, bien involontairement, en affirmant fin mai: « Expliquer qu'on va réduire la dépense publique sans toucher aux dépenses sociales ne serait pas cohérent el ne serait pas juste ni lucide vis-à-vis des Français. » S’est ensuivi un gros couac gouvernemental avec le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, en désaccord avec ces propos, mais aussi un tollé général, la gauche tout entière se mettant à hurler à la mort prochaine du modèle social français. Les grandes lignes du rapport du comité d'experts Cap 2 2, visant à redéfinir les modalités d'intervention de l'Etat pour rendre celle-ci plus efficace, mais aussi à dégager des pistes d'économies afin de baisser (de 30 milliards d'euros en montant net selon Les Echos) la dépense publique d'ici à la fin du quinquennat et tenter d'en finir avec ce qui constitue une des grandes spécificités, ou plutôt maladies, de l'économie française, ne sont pas encore connues (voiren-cadrép.34). Tâche immense, titanesque, jupitérienne.
Autrement plus difficile et risquée socialement et politiquement que celle consistant à s'attaquer au statut des cheminots. Avec des dépenses publiques représentant 56,5 % du PIB, la France a affiché en 2017 le taux le plus élevé dans le monde. Plus élevé que la minuscule Micronésie (qui a longtemps occupé la première place) et surtout que les pays scandinaves, qui, historiquement, la devançaient. La Finlande se trouve désormais largement distancée (53,7 %), comme le sont aussi le Danemark(51,9 %), la Norvège(50,3 %) et la Suède (49,1 %). Sans parler de l'Allemagne (43,9 %), du Royaume-Uni (41,1 %), des Etats-Unis (37,9 %) ni même, du côté des moins dépensiers, de la Suisse (34,5 %), de la Corée du Sud (32,3 %) ou de l'Irlande (28,8%). Record mondial. Il n'est pas inintéressant de remonter un peu dans le temps pour savoir comment on en est arrivé là. De la Révolution jusqu'à la Première Guerre mondiale, la dépense publique est restée stable en France, à un niveau très bas: IO % du PIB en 1789, 11 % en 1872, 12,6 % en 1912. La première rupture se produisit avec la Première Guerre mondiale: avec les efforts de reconstruction du pays, les dépenses publiques grimpèrent à 33 % du PI Ben 1920, avant de reculer rapidement dans la même décennie. Pour repartir à la hausse pendant la crise économique des années 1930 en raison des politiques de subventions et de grands travaux et s'établir à 26 % du PIB en 1938. La deuxième rupture eut lieu au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avec la création puis le développement du système de Sécurité sociale, qui poussèrent inexorablement les dépenses publiques à la hausse: 35 % du PIB en 1960, 40% en 1970, 45 % en 1980. Si cette irrésistible ascension, liée à l'essor de l'Etat providence, n'a pas été propre à la France, notre pays s'est en revanche distingué depuis trente ans par le fait que les dépenses publiques ont continué d'y progresser, alors que, dans de nombreux autres pays, elles se stabilisaient, voire baissaient. Notamment au cours des dernières années: depuis 2010, les dépenses publiques ont ainsi diminué de 4 points de PIB en Allemagne, de 5 points au Danemark et en Espagne, de 6 points aux Pays-Bas. Rien de tel en France. Principale responsable de cette divergence, la hausse ininterrompue en France des dépenses sociales, qui constituent un autre record mondial: 714 milliards d'euros en 2016, soit 57 % de toutes les dépenses publiques. Comme l’a calculé l'économiste Julien Damon, la France, c'est 1 % de la population mondiale, mais r 5 % des dépenses sociales mondiales. Ce qui signifie que réduire aujourd'hui la dépense publique, comme a eu le courage, plutôt que la maladresse qu'on lui a reprochée, de le dire Bruno Le Maire, c'est, plus encore que de diminuer le nombre de fonctionnaires, mettre au régime minceur un Etat providence de toute évidence en nette surcharge pondérale. La levée de boucliers observée l'année dernière à la suite de la décision du gouvernement de baisser de 5 euros par mois le montant des aides personnalisées au logement (APL) suffit à indiquer combien le sujet n'est pas seulement sensible, mais littéralement explosif, à même de faire descendre dans la rue ces marées humaines dont rêve Jean-Luc Mélenchon, de faire enfin converger les luttes et de ressouder une gauche éclatée. La campagne de l'élection présidentielle avait permis de mesurer à quel point la dépense publique reste un sujet politiquement, éminemment et classiquement clivant entre la gauche et la droite. Bien plus que l'immigration, les questions identitaires ou la lutte contre le terrorisme.
EN BREF : LE POINT
Réduction des dépenses publiques [Macron] aura-t-il le cran ?
C’est la réforme que le président semble le plus craindre. Pourtant, si elle n’est pas menée, l’avenir des Français sera plombé. Enquête.
Cette fois, les choses sérieuses commencent. Après la randonnée d’approche, l’escalade de la paroi rocheuse. Après les réformes du marché du travail et de la SNCF, le chantier de la dépense publique. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, l’a lui-même ouvert, bien involontairement, en affirmant fin mai : « Expliquer qu’on va réduire la dépense publique sans toucher aux dépenses sociales ne serait pas cohérent et ne serait pas juste ni lucide vis-à-vis des Français. » S’est ensuivi un gros couac gouvernemental avec le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, en désaccord.Réduction des dépenses publiques [Macron] aura-t-il le cran ?
Quelques avis intéressant
Combien coûte au pays et en totalité le théâtre de la politique ?
Il serait intéressant qu'une enquête sérieuse et indépendante soit diligentée pour que les français se rendent compte "du pognon de dingue" qui part en fumée avec nos vaillants élus, parlementaires et politicards professionnels.
Bien mal acquis ne profite jamais.
Macron aura-t-il du cran ? J'adore ce titre mais je pense que cela se saurait, non ? Pour l'instant il a d'autres préoccupations pour faire baisser les dépenses publiques. Il préfère s'attaquer aux plus faibles, aux sans-dents qui n'osent pas se révolter alors que ce sont les socialistes tel que Macron qui ont préféré partager l'argent tout en créant toutes ces aides sociales qui coûtent, en effet, un pognon de dingue, au lieu de privilégier le travail. Même à l'école, N. V. B. Ne voulait plus valoriser les bons élèves afin de les mettre sur un même rang d'égalité avec leurs autres camarades de classe moins aptes qu'eux et donc interdisait aux instituteurs de noter leurs devoirs. Si Macron dirigeait ce pays avec justice, égalité et fraternité tout en donnant l'exemple à commencer par l'Etat à réformer, alors il aura gagner mon estime. Mais pour l'instant, la balance penche plutôt côté gens aisés, réussite financière, grand tralala, m'as-tu vu. Nos Institutions sont ainsi faites et il ne touchera pas aux acquis, aux privilèges de cet Etat profiteur, du moins, Ministres, sénateurs, députés etc. --- ne se laisseront pas "ruiner" par ce grand nettoyage oh combien nécessaire.
Transformer avant de réduire
Réduire la dépense n'a de sens que si l'on entre dans une logique de résultat. Réduire la dépense en soi n'est qu'une "logique des moyens" à l'envers.
Commençons par le commencement. Pour ce qui relève du fonctionnement, des processus, commençons par localiser les redondances, les procédures inutiles. Rémunérons au mérite les serviteurs de l'Etat et des collectivités. Pourquoi pas des "start-ups" au sein des administrations avec droit à l'échec
EN BREF : VALEURS ACTUELLES
Bruno Le Maire tisse sa toile
Mercredi 6 juin, Bruno Le Maire a revu une quinzaine de ses soutiens de la primaire à Bercy. Parmi les convives, des membres d'Agir, tels que les députés de Seine-et-Marne Franck Riester et d'Eure-et-Loir Laure de La Raudière. Mais aussi des élus Les Républicains parmi lesquels la présidente du groupe LR au Conseil de Paris, F1orence Berthout, et le député de l'Essonne Robin Reda. Une manière pour le ministre de !'Économie et des Finances de montrer à la Macronie qu'il est toujours en capacité de peser par le nombre de ses soutiens, voire d'amener dans l'escarcelle de LREM quelques futurs scalps LR Un poids politique qui a son utilité à la veille d'un probable remaniement pouvant rendre fébriles certains membres du gouvernement... Si Bruno Le Maire espère secrètement décrocher le maroquin du Quai d'Orsay, Macron pourrait avoir d'autre projets pour lui. Une mise sur orbite lors des européenne.
Pécresse grille la politesse à Wauquiez
Au sein de Libres!, la participation de Valérie Pécresse au conseil national des Républicains sur l'Europe le 30 juin est en discussion. D'un côté, on souhaite laisser le président du parti se recroquer sur ses idées eurosceptiques, de l'autre, on craint de se voir renvoyer la responsabilité de la division en refusant de se rendre à Menton. Mais quoi qu'il en soit, la présidente de la région Île-de-France compte bien participer à sa manière au débat. Et "rejouer le coup médiatique de l'immigration". Sur ce sujet que Wauquiez porte en étendard, Valérie Pécresse lui avait grillé la politesse en plein débat de la loi asile et immigration à l'Assemblée, mi-avril, en dévoilant dans le Figaro son contre-projet sur le sujet ... alors même qu'une convention thématique du parti consacrée à l'immigration était prévue deux jours plus tard. Un "cahier" d'une quarantaine de pages sur les questions européennes est en cours de rédaction et sera publié sur le site Internet de Libres! quelques jours avant le rendez-vous de Menton
Monseigneur Michel Aupetit « 'Défendre le plus faible, c'est défendre notre humanité »
Nouvel archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit reçoit Valeurs actuelles pour parler de la révision de la loi de bioéthique, mais aussi de la place de l'Église dans la société, des migrants, de l'islam ... Entretien sans concessions.
BIO EXPRESS : 1951 : Naissance à Versailles, le23mars. 1979 : Débute comme médecin généraliste. 1994 : Diplômé d’éthique médicale. 1995 : Ordonné prêtre par Mgr Lustiger. 2006 : Nommé vicaire : général du diocèse de Paris. 2013 : Nommé évêque auxiliaire de Paris par Benoît XVI. 2014 : Nommé évêque de Nanterre par le pape François. 2018 : Le 6 janvier, succède à Mgr Vingt-Trois comme archevêque de Paris.
Mgr Michel Aupetit. La nomination de cet ancien médecin, spécialiste de bioéthique, au moment où s'ouvraient les débats de révision de la loi, aura permis à l'Église de faire entendre sa voix avec plus de force
Monseigneur, après quelques mois à l'archevêché de Paris, comment avez-vous pris la mesure de cette nouvelle charge? On ne prend jamais la mesure de la charge que l'on reçoit, il faut toujours se laisser surprendre. Lorsqu'on est évêque en banlieue, on s'occupe des fidèles, de la mission, de l'évangélisation, des prêtres, des laïques ... C’est vraiment un travail d'évêque à proprement parler. Mais le fait d'être archevêque donne une dimension supplémentaire. Aujourd’hui, je passe en première ligne: je rencontre des politiques, les médias, je suis chargé de prendre une parole plus large que moi-même, je représente aussi, d'une certaine façon, la parole de l'Église. Je crois que le maître mot, c'est "adaptation", être capable de s'adapter à ce qui vous est donné, apprendre à aimer les gens qu'on n'aurait pas forcément choisis au départ. Spontanément, je serais plutôt un pantouflard, si on me laissait faire je ne ferais rien, actuelles du 1er mars, le président du Comité consultatif national mais je crois que Dieu n'est pas d'accord, et cela fait un moment ... Vous avez été médecin, spécialiste de bioéthique, or, votre entrée en fonctions coïncide avec le processus de révision de la loi de bioéthique. Au cours d'un entretien à Valeurs le président du Comité consultatif national d'éthique, Jean-François Delfraissy, a déclaré:« Je ne sais pas ce qu'est le bien et le mal, et vous avez de la chance si vous le savez vous-même!»
Actuelles du 1er mars, le président du Comité consultatif national d'éthique, Jean-François Delfraissy, a déclaré:« Je ne sais pas ce qu'est le bien et le mal, et vous avez de la chance si vous le savez vous-même!» Qu'en pensez-vous? C'est étonnant pour un responsable de l'éthique de ne pas savoir ce que ce mot signifie, car le propre de l'éthique, c'est justement de distinguer le bien et le mal. Depuis que l'homme est l'homme, depuis qu'il réfléchit et qu'il écrit, il y a toujours cette distinction entre ce qui fait du bien et ce qui fait du mal, tout simplement. Ça s'appelle la morale en latin et l'éthique en grec. Il y a des lois qui sont universelles, au-delà des cultures. La plus connue est la règle d'or: ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'ils vous fassent. Cette règle d'or, on la trouve chez Confucius, chez Bouddha, dans la Bible, dans l'islam, partout. Le Christ la reprend, mais de manière positive: « Faites aux autres ce que vous voudriez qu'ils vous fassent.» On n'est plus dans la logique du moindre mal, mais dans un acte de don de soi et d'amour. Même chose pour l'interdit du meurtre, qu'on retrouve dans de nombreuses civilisations. On est d'accord sur ces lois universelles parce qu'elles sont découvertes par la raison: le cerveau humain a cette propriété particulière de pouvoir dis cerner la valeur des actes. La preuve, c'est que nous passons devant un tribunal après un acte mauvais. La société humaine considère que, si nous sommes responsables de nos actes, nous sommes capables de poser un jugement sur nos actes, bons ou mauvais. C’est incroyable de pouvoir dire qu'on ne discerne pas le bien et le mal! Si c'est le cas, il faut supprimer nos tribunaux.
Le processus de remise sur le tapis des lois de bioéthique à intervalles réguliers, n'est-ce pas une manière de piéger le débat et de le transformer en une machine à aller toujours ~ plus loin dans ce qu'on appelle g 2 les "avancées sociétales"?
La loi de 2011 a prévu une révision de ~ la loi: cela ne veut pas dire qu'on va la changer. On peut très bien la garder telle qu'elle est! On doit simplement la réévaluer en fonction des développements techniques. Mais il n'y a eu aucun développement technique nouveau, puisque la PMA existait déjà. Donc, ce qu'on appelle une "avancée" ne correspond pas à une avancée technique, mais simplement à une décision que l'on veut prendre en réponse à des demandes particulières. Depuis le code d'Hammourabi, la loi repose sur la sortie de la loi de la jungle. Hammourabi, qui régnait sur Babylone dix-huit siècles avant Jésus-Christ, avait écrit:« Moi, Hammourabi, j’écris ce texte en vue de la justice et la défense du plus faible contre le plus fort.» Toute loi est toujours basée sur ce postulat qui est proprement humain, cette capacité de se mettre au service du plus faible. Si la loi se met au service des désirs individuels fondés sur l'autonomie, on va forcément revenir à la loi du plus fort, car ce sont ceux qui ont de l'argent, de la puissance, qui feront passer les lois qui les arrangent aux dépens des plus faibles.
Dans le cas précis de la PMA, on vous répondra qu'il s'agit de venir au secours d'une souffrance, et donc du plus faible ...
Pas du tout le plus faible, c'est l'enfant. Cet enfant, qui va naître sans avoir de père, par exemple, c'est lui, le plus faible! On le réifie, on l'instrumentalise! Jusqu'à présent, la PMA était faite pour aider des personnes infertiles. On cherchait à répondre à une injustice. Dans le cas de la PMA pour toutes, on ne répond pas à une injustice: ces personnes ne sont pas stériles, mais elles veulent avoir un enfant à leur manière. Quand on adopte un enfant abandonné, on répare une injustice. Mais quand on crée un enfant sans père, on crée une injustice. Et c'est bien un plus faible qui subit la loi des plus forts.
Dans son discours au Bernardins, M. Macron a appelé l'Église à avoir une parole« intempestive» mais pas « injonctive ». Qu’en pensez-vous? Il nous a incités à prendre la parole, nous la prenons et continuerons de la prendre. La question, ce n'est pas une parole injonctive, c'est une parole libre, tout simplement. Aujourd'hui, rien n'empêche les gens de prendre la parole, mais il y a tellement de pressions sociales qu'ils ont peur de dire les choses. La parole libre, c'est la liberté intérieure qui s'exprime, tout simplement. C'est la liberté de conscience, qui fonde toute civilisation. Aujourd'hui, beaucoup de gens ont l'impression qu'on n'a pas le droit de parler de Dieu, que Dieu est le sujet tabou par excellence. Or, c'est un sujet qui fonde l'humanité. On n'a jamais vu un bonobo prier, mais depuis toujours, on a vu des hommes prier. Faire comme si cela n'existait pas, c'est réduire l'humanité à une expression organique et biologique, c'est une perte d'humanité
Est-ce que l'Église n'a pas parfois tendance à ressentir la laïcité comme une injonction à ne pas entrer en conflit avec les valeurs dominantes?
Dans un pays comme le nôtre, où la parole est libre, il faut avoir l'audace de parler. D'ailleurs, les gens sont BIOÉTHIQUE "NE PAS MÉPRISER L'AVIS DES FRANÇAIS" Dans les débats sociétaux, il y a chez beaucoup de catholiques la tentation de baisser les bras, de se dire qu'on est battu d'avance par ces mouvements inéluctables ... Ce n'est pas ce que je sens. Les gens me semblent au contraire intéressés, passionnés. Ils comprennent que nous sommes aujourd'hui à la croisée des chemins. Nous avons devant nous deux types de société, celle que nous défendons depuis toujours, à savoir une société fondée sur la fraternité dont la valeur du droit s'appuie sur la défense du plus faible. Et puis une société individualiste fondée sur l'autonomie, c'est-à-dire l'indépendance absolue. En réalité, ça n'existe pas, nous sommes tous interdépendants. Quand vous allez acheter votre baguette, est-ce vous qui avez cultivé le blé, est-ce vous qui avez transformé le blé en farine, est-ce vous qui avez pétri le pain? Non, évidemment, car nous dépendons les uns des autre reconnaissants lorsqu’on a une parole libre. Mais il y a aussi le respect des personnes à qui on s'adresse. Je prie tous les jours pour être chrétien, c’est-à-dire apprendre à aimer mes ennemis. C’est difficile. Ce qu'il faut rechercher c'est cette articulation entre la bienveillance pour la personne à laquelle on s'adresse (même si l'on n'est pas du tout d'accord avec elle) et la nécessaire liberté de parole.
Il y a un sujet clivant parmi les catholiques aujourd'hui, celui des migrants. Le discours ecclésial est très focalisé sur l'accueil et beaucoup de catholiques ont le sentiment qu'il ne prend pas assez en compte les fragilités de la société française...
C'est une question complexe. Il y a d'abord les migrants qui sont là. Les chrétiens vont à leur rencontre, leur apportent des vêtements ou à manger. C'est normal, c'est profondément évangélique. Cela ne veut pas dire qu'on valide tout, mais on ne peut pas faire comme si ces gens n'étaient pas là. Ensuite, la question est: pourquoi ces gens viennent-ils? Il y a des réfugiés qui ont quitté leur pays parce qu'ils étaient en danger de mort, et puis il y a une autre forme d'immigration: de nombreux Africains viennent chez nous persuadés que c'est un eldorado, quelquefois mandatés par leur famille, pour leur envoyer de l'argent qui leur permettront de vivre confortablement chez eux. mettra de vivre. Et ils sont donc prêts à risquer leur vie, car ils sont "en mission". Mais ils préféreraient rester chez eux ... La question qui se pose, c'est donc comment aider ces pays à utiliser leur formidable potentiel et permettre à ces gens d'être heureux chez eux, tout simplement. Mais l'Église parle assez peu d'aide au développement et beaucoup plus d'intégration et d'ouverture des frontières. Dès que les politiques veulent restreindre l'immigration, des voix d'Église s'y opposent. ..
Les associations sur le terrain, qui rencontrent les migrants, sont forcément marquées par la relation personnelle. Après, il y a la réflexion politique. Il fut un temps où la France était capable d'intégrer assez facilement, parce qu'elle reposait sur des valeurs communes. Aujourd’hui, c’est le règne de l'autonomie, il n'y a plus de valeurs communes. On voit bien qu'on a totalement raté l'intégration des populations qui sont arrivées dans les années 1960 et 1970, débouchant sur la ghettoïsation et le communautarisme. La question, ce n'est pas l'immigration, c'est le fait qu'en France, nous n'avons plus de valeurs assez fortes pour intégrer. Le seul moyen de retrouver ces valeurs, n'est-il pas de renouer avec notre identité chrétienne? Je suis bien persuadé que nos fondements viennent de là, mais il ne suffit pas que j'en sois persuadé. Le seul moyen de faire passer ce message, c'est de le vivre. Quand les chrétiens vivront l'Evangile, il n'y aura plus besoin d'expliquer quoi que ce soit. Est-ce que nos paroles sont crédibilisées par la manière dont on vit? Est-ce que je vis ce que je dis? Si les chrétiens divorcent comme les autres, avortent comme les autres, comment voulez-vous que l'on soit crédible? Je crois que ces valeurs-là ne seront accueillies que lorsque nous vivrons tous, et moi le premier, les vraies valeurs de l'Évangile. Il y a en France une inquiétude assez forte vis-à-vis de l'islam et souvent une incompréhension devant un discours ecclésial qui semble angélique. .. Si nous ressentons une insécurité culturelle, c'est parce que notre culture ne vaut plus un clou, c'est tout. Encore une fois, si nous sommes sûrs de notre foi, de notre culture, qu'est-ce que nous avons à craindre? Que les musulmans découvrent le Christ? Dix pour cent de nos catéchumènes viennent de l'islam ... Ça reste une goutte d'eau par rapport aux conversions à l'islam qui ont lieu dans les banlieues ... Ces conversions à l'islam ne sont bien souvent pas le fruit d'un chemin spirituel
... Si nous avions le courage d'être ce que nous sommes, c'est-à-dire de vivre l'Évangile, il n'y aurait pas cette insécurité culturelle. Il y a quand même une étude de l'Institut Montaigne, "Un islam de France est possible", qui constate que
BIOÉTHIQUE "NE PAS MÉPRISER L'AVIS DES FRANÇAIS"
Dans les débats sociétaux, il y a chez beaucoup de catholiques la tentation de baisser les bras, de se dire qu'on est battu d'avance par ces mouvements inéluctables ...
Mais l'Église parle assez peu d'aide au développement et beaucoup plus d'intégration et d'ouverture des frontières. Dès que les politiques veulent restreindre l'immigration, des voix d'Église s'y opposent.
.. Les associations sur le terrain, qui rencontrent les migrants, sont forcément marquées par la relation personnelle. Après, il y a la réflexion politique. Il fut un temps où la France était capable d'intégrer assez facilement, parce qu'elle reposait sur des valeurs communes. Aujourd'hui, c'est le règne de l'autonomie, il n'y a plus de valeurs communes. On voit bien qu'on a totalement raté l'intégration des populations qui sont arrivées dans les années 1960 et 1970, débouchant sur la ghettoïsation et le communautarisme. La question, ce n'est pas l'immigration, c'est le fait qu'en France, nous n'avons plus de valeurs assez fortes pour intégrer. Le seul moyen de retrouver ces valeurs, n'est-il pas de renouer avec notre identité chrétienne? Je suis bien persuadé que nos fondements viennent de là, mais il ne suffit pas que j'en sois persuadé. Le seul moyen de faire passer ce message, c'est de le vivre. Quand les chrétiens vivront l'Evangile, il n'y aura plus besoin d'expliquer quoi que ce soit. Est-ce que nos paroles sont crédibilisées par la manière dont on vit? Est-ce que je vis ce que je dis? Si les chrétiens divorcent comme les autres, avortent comme les autres, comment voulez-vous que l'on soit crédible? Je crois que ces valeurs-là ne seront accueillies que lorsque nous vivrons tous, et moi le premier, les vraies valeurs de l'Évangile. Il y a en France une inquiétude assez forte vis-à-vis de l'islam et souvent une incompréhension devant un discours ecclésial qui semble angélique.
.. Si nous ressentons une insécurité culturelle, c'est parce que notre culture ne vaut plus un clou, c'est tout. Encore une fois, si nous sommes sûrs de notre foi, de notre culture, qu'est-ce que nous avons à craindre? Que les musulmans découvrent le Christ?
… Dix pour cent de nos catéchumènes viennent de l'islam
... Ça reste une goutte d'eau par rapport aux conversions à l'islam qui ont lieu dans les banlieues ... Ces conversions à l'islam ne sont bien souvent pas le fruit d'un chemin spirituel
... Si nous avions le courage d'être ce que nous sommes, c'est-à-dire de vivre l'Évangile, il n'y aurait pas ce cette insécurité culturelle.
Il y a quand même une étude de l'Institut Montaigne, "Un islam de France est possible", qui constate que 28 % des mua11lmans et 50 % des moins de 25 ans sont en état de sécession vis-à-vis de la société française... Oui, je connais ces chiffres. Mais je porte dans le cœur l'espérance qui est constitutive de notre foi et je pense que l'espérance est plus forte que toutes les analyses que vous aurez
... Marie était au pied de la croix.
… Que pouvait-elle espérer, franchement?
… Vous pouvez me le dire?
Vous savez, on a été massacrés trente-six fois, nous autres chrétiens, cela se reproduira, mais même massacrés, les chrétiens se relèvent, toujours. Ce n'est pas très encourageant. .. Et alors? Le message chrétien passera et vous serez au ciel, donc le dire? Vous savez, on a été massacrés trente-six fois, nous autres chrétiens, cela se reproduira, mais même massacrés, les chrétiens se relèvent, toujours.
Ce n'est pas très encourageant.
.. Et alors? Le message chrétien passera et vous serez au ciel, donc, où est le problème? Il y a eu trois déchristianisations en France, il y a toujours des chrétiens en France. Celle qui se passe aujourd'hui est bien faible par rapport au passé; notre société est profondément chrétienne, elle est marquée par des valeurs chrétiennes qu'elle va redécouvrir. Mais encore faut-il qu'on soit capable de transmettre ce message,, où est le problème? Il y a eu trois déchristianisations en France, il y a toujours des chrétiens en France. Celle qui se passe aujourd'hui est bien faible par rapport au passé; notre société est profondément chrétienne, elle est marquée par des valeurs chrétiennes qu'elle va redécouvrir. Mais encore faut-il qu'on soit capable de transmettre ce message, et de le vivre, surtout.
EN BREF : Le figaro 16 juillet 2018
Pour les experts et hauts fonctionnaires des Arvernes, Emmanuel Macron ne peut redresser durablement la situation économique de la France qu'à une condition : réduire drastiquement la dépense publique.
Les Arvernes sont un groupe de hauts fonctionnaires, d'économistes, de professeurs d'université et de chefs d'entreprise.
L'économie est au cœur du macronisme. S'inscrivant dans une tradition bien établie au sein des élites dirigeantes, faisant écho à la célèbre formule de Bill Clinton «it's the economy, stupid», il est bâti sur le postulat suivant: aller mieux, pour la France, c'est d'abord et avant toute chose une économie en meilleure santé. Dans cette veine, nombreux commentateurs se plaisent à présenter le chef de l'État comme un «manager», le «patron de la start-up nation», etc.
Disons-le sans ambages : on ne peut que souhaiter que l'économie française se redresse, tant elle est en piteux état, et à ce titre, il faut ardemment espérer la réussite de l'équipe dirigeante en place. Hélas, après un an d'exercice du pouvoir, si l'on se risque au jeu des prévisions, jeu auquel, dit-on, seuls les météorologistes ont plus rarement raison que les économistes, un constat sévère se profile : même en l'absence d'une crise majeure qui, tel le cygne noir, ne peut être anticipée, le quinquennat est déjà insusceptible d'améliorer quatre grandeurs économiques structurantes de l'économie française.
Le chômage, d'abord, ne baissera pas. Établi au premier trimestre 2018 à 9,2 % (en légère hausse de 0,2 %), il était de 10,5 % en 2015, et de 9 % fin 2017. Quels que puissent être les efforts réalisés en matière de marché du travail - qui vont dans le bon sens - la France a un taux de chômage naturel de l'ordre de 8,5 à 9 %. Ce taux de chômage résulte d'une série de facteurs (productivité du travail, état de la négociation salariale, adéquation entre l'offre et la demande de travail) sur lesquels il n'est pas possible d'agir significativement à court terme et en tout état de cause dans le temps d'un quinquennat.
La dette publique, ensuite, restera proche des 100 % rapportés au PIB. Elle s'établissait à 97 % du PIB fin 2017, en hausse de 0,4 point en un an. L'amélioration du déficit, la Cour des comptes l'a bien montré, résulte d'un surcroît de recettes de 14 milliards en 2017. Mais ce surcroît est le résultat d'une conjoncture économique exceptionnellement favorable, d'autant moins susceptible de perdurer que l'on en discerne la fin et que le cycle américain, directeur, est forcément en fin de course. Dans ce contexte, les finances publiques, à moins d'entamer enfin une vraie réduction de la dépense publique, seront fatalement prises en étau entre des recettes moins dynamiques liées à une conjoncture moins favorable d'une part, et une remontée des taux d'intérêt et donc de la charge de la dette qui est également inéluctable - bien que sa vitesse ne puisse être définie - mais qui pourrait s'accélérer si une équipe de « faucons » prend la tête de la BCE.
La dévaluation est impossible compte tenu de l'appartenance à l'euro, qui reste surévalué pour notre industrie.
Le déficit extérieur restera élevé, symptôme d'un pays non compétitif. Il s'établit à 38 milliards d'euros en 2017, contre 26 milliards en 2016. Son creusement résulte des mêmes raisons qui l'ont déjà creusé avec la relance de 1981 : les Français consomment des produits étrangers car l'appareil productif français n'est pas capable de répondre à leurs besoins. Là encore, notre économie n'a pas de marges. La dévaluation est impossible compte tenu de l'appartenance à l'euro, qui reste surévalué pour notre industrie. La montée en gamme, inéluctable et urgente afin d'améliorer la compétitivité « hors prix », prendra du temps et ne pourra produire ses effets que dans quelques années.
Enfin, les impôts et taxes resteront très élevés. En 2017, du fait de recettes plus dynamiques que prévu, le taux de prélèvement obligatoire a atteint le record de 45,3 % rapporté au PIB. Là encore, l'économie française est piégée : avec des taux d'intérêt en hausse, une dépense publique inentamée, il sera impossible de réduire les prélèvements obligatoires… brisant ainsi toute possibilité d'accélération de la croissance, et maintenant un cercle vicieux : dette / coût de la dette / dépenses publiques élevées / prélèvement obligatoires dissuadant l'activité / activité en berne...
De tout ceci, quelques conclusions émergent. L'économie française, si rien n'est fait, est en train de manger son pain blanc, et un retournement de conjoncture aura des effets dramatiques, pour elle et pour la zone euro. Ensuite, il y a bien un grand absent au cœur de la stratégie économique du gouvernement, qui demeure fondamentalement keynésienne : la réduction de la dépense publique. Le quinquennat économique est déjà raté. Il est encore temps de préparer la suite.
ZONE MILITAIRE
Paris envisagerait une opération pour déminer le port d’Hodeïda, au Yémen
Depuis trois jours, les forces gouvernementales yéménites, avec le soutien de la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite, ont lancé une offensive pour prendre le contrôle de la ville portuaire d’Hodeïda, actuellement tenue par les rebelles Houthis.
Cette ville de près de 600.000 habitants (en compatant ses environs) est stratégique dans la mesure ou 4/5e des biens de première nécessité importés au Yémen transitent par son port. Aussi, ce dernier est capital pour acheminer l’aide humanitaire dont 22 millions de Yéménite ont besoin.
Le 15 juin, après des bombardements intenses assurés par la coalition arabe contre les positions tenues par les rebelles Houthis, les forces yéménites ont indiqué avoir pris le contrôle de l’aéroport de la ville.
Évidemment, étant donné son importance, le sort du port d’Hodeïda préoccupe les Nations unies et les organisations humanitaires.
« Nous ne sommes pas en train de nous approcher du port [et] nous n’avons pas l’intention de détruire l’infrastructure », a assuré Khaled Alyemany, le ministre yéménite des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse à New York. « Le port est totalement en dehors des opérations, aujourd’hui », a-t-il insisté.
Cela étant, pour la coalition arabe, il ne fait guère de doute que le port d’Hodeïda est un point d’entrée pour les armes iraniennes destinées aux Houthis. En outre, il servirait également de point de départ à des attaques rebelles contre le trafic maritime en mer Rouge.
Le 13 juin, le Quai d’Orsay a indiqué que le président Macron, après s’être entretenu avec Mohammed ben Zayed, prince héritier d’Abou Dabi, avait « évoqué la situation politique et militaire au Yémen, et notamment à Hodeïda » et « appelé les parties prenantes à la retenue et à la protection des populations civiles. »
« La France rappelle que seule une solution politique négociée, y compris à Hodeïda, permettra de mettre fin de manière durable à la guerre au Yémen et d’arrêter la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans ce pays », a insisté la diplomatie française.
Mais il est question d’aller plus loin. Un responsable émirati a confié, à l’agence Reuters, que la France aurait « accepté d’apporter une assistance en matière de déminage dans le cadre de l’opération militaire lancée par la coalition sunnite pour reprendre la ville d’Hodeïda. » Et d’ajouter : « Les États-Unis ont rejeté pour leur part la requête d’Abou Dhabi qui leur demandait des moyens de renseignement, de surveillance aérienne, de reconnaissance et de déminage. »
Plus tard, le ministère des Armées a confirmé qu’une telle opération était dans les tuyaux. « Il n’y a pas d’action militaire française aujourd’hui dans la région de Hodeïda, et la France ne fait pas partie de la coalition qui est engagée sur ce théâtre », a-t-il commencé par préciser.
Toutefois, le quotidien Le Figaro a affirmé que des membres des forces spéciales françaises étaient déjà présents au Yémen, aux côtés des troupes émiraties.
« Deux sources militaires contactées par Le Figaro révèlent également que des forces spéciales françaises sont présentes aux côtés des Émiriens au Yémen », a en effet révélé le quotidien, dans son édition du 16 juin.
Pour autant, « l’actualité sur le terrain nous convainc de la nécessité que la communauté internationale prête une attention toute particulière à la question de l’accès humanitaire » et une « action de déminage des accès au port d’Hodeïda après la fin des opérations militaires est donc actuellement à l’étude », a expliqué le minstère des Armées, sollicité par l’agence Reuters.
Si le feu vert à une telle opération est donné, alors elle ne serait pas la première intervention des forces françaises au Yémen. En 2015, le Bâtiment de projection et de commandement [BPC] Dixmune, engagé dans la mission « Jeanne d’Arc » avec la frégate Aconit, avait été sollicité pour évacuer des ressortissants étrangers, dont des Français, depuis le port de Balhaf, dans l’est du pays.
En bref : The Times of Israël
Fuite chimique près de la mer Morte : des routes fermées et des habitants reclus.
dans une usine du sud d'Israël
Les résidents de la région de la mer Morte ont reçu l’ordre de rester enfermés, vendredi après-midi, alors que les services d’urgence s’efforcent de contenir une fuite de bromure dans une usine avoisinante.La police a fermé certaines parties de la Route 90 à la circulation en raison de cette fuite et elle a donné pour instruction aux résidents des communautés de Neot Hakikar et de Neve Zohar se rester à l’intérieur des habitations jusqu’à nouvel ordre.
Cette fuite part d’un réservoir de 17 tonnes de bromure. Les sapeurs-pompiers et les services d’urgence se trouvent sur les lieux pour sceller le réservoir et empêcher la propagation de cette fuite chimique.
EN BREF : HUFFPOST
Trump accusé d'avoir détourné l'argent de sa fondation à des fins personnelles
L'Etat de New York demande la dissolution de la Fondation Donald Trump.
INTERNATIONAL - La procureure générale de l'Etat de New York accuse Donald Trump d'avoir détourné l'argent de sa fondation à des fins personnelles et a entamé une action judiciaire pour obtenir la dissolution de la-dite fondation, révèle le New York Times jeudi 14 juin.
"Comme le montre l'enquête, la Fondation Trump n'était guère plus qu'un chéquier pour régler les dépenses de Trump et de ses entreprises à des organisations non lucratives, quelles que soient leur raison d'être et leur légalité", a déclaré ce jeudi 14 juin la procureure, Barbara Underwood, dans un communiqué.
Dans un série de tweets, le président américain a réagi illico, en qualifiant de "ridicules" les poursuites contre sa fondation. "Les miteux démocrates de New York (...) font tout pour me poursuivre par rapport à ma fondation", a-t-il réagi, en expliquant qu'il ne "chercherait pas d'accord à l'amiable" dans cette affaire.
La procureure a indiqué avoir assigné en justice le président et les trois enfants issus de son premier mariage, Donald Jr., Eric et Ivanka, tous trois membres du conseil de direction de fondation, pour "conduite illégale récurrente".
Dans l'assignation enregistrée devant la Cour suprême de l'Etat de New York, Donald Trump est accusé d'avoir utilisé l'argent de la fondation pour payer de nombreux frais personnels et promouvoir ses hôtels et autres entreprises.
Selon la procureure, l'enquête a aussi montré que la fondation avait levé "plus de 2,8 millions de dollars" afin de peser sur la campagne présidentielle de 2016, "sous le contrôle de dirigeants de l'équipe de campagne de Trump", en violation des lois américaines. L'Etat de New York demande la dissolution de la fondation et la restitution de 2,8 millions de dollars.
Elle demande aussi à ce que le président américain soit interdit de diriger une organisation à but non lucratif à New York pendant 10 ans, tandis que ses enfants seraient interdits eux d'en diriger pour un an.
EN BREF 20 MINUTES
Fête de la musique : Pour la première fois, l'Elysée organise un concert de musique électro.
FESTIVITES Au programme ? Kavinsky, qui a notamment signé « Night Call », tube de la bande originale de « Drive », film de Nicolas Winding Refn, et Busy P, alias Pedro Winter, premier manager de Daft Punk et producteur de talents comme Cassius et SebastiAn…
Une grande première pour l'Elysée. Pour la Fête de la musique jeudi, de 20 heures à minuit, un concert de musique électro sera organisé dans la cour d’honneur, ouvert à tous sur simple inscription en ligne, a indiqué la présidence.
« Nous ouvrons les portes de l’Elysée pour célébrer cet événement populaire par un concert festif auquel pourront assister plus de 1.500 personnes », explique l’Elysée. Les amateurs peuvent s’inscrire sur ce site. Emmanuel Macron, qui reviendra d’un voyage en Bretagne mercredi et jeudi, pourrait y faire une apparition avec son épouse Brigitte, précise l’Elysée.
Célébrer la French Touch
L’an dernier, l’Elysée avait tweeté « venez vite », ouvrant ses portes à tous ceux qui voulaient assister au concert de la Garde Républicaine dans la cour, le jour même de la formation du second gouvernement d’Edouard Philippe. Le chef de l’Etat et son épouse étaient venus saluer les spectateurs surpris. De précédents présidents avaient déjà organisé des concerts à l’Elysée mais sur invitation : Véronique Sanson sous Jacques Chirac et Julien Clerc sous François Mitterrand. Un concert de musique électro sera une première. Ce choix, explique la présidence, reflète l’importance des artistes français dans ce style de musique - la « French Touch » - avec des stars internationalement reconnues comme David Guetta et Daft Punk.
Kavinksy, Busy P, et bien d’autres
Le concert de jeudi réunira deux grands noms de l’électro : Kavinsky, qui a notamment signé Night Call, tube de la bande originale de Drive, film de Nicolas Winding Refn, et Busy P, alias Pedro Winter, premier manager de Daft Punk et producteur de talents comme Cassius et SebastiAn.
EN BREF : THE TIMES OF ISRAËL
Gault et Millau : 143 restaurants israéliens distingués par l’édition 2018
Le célèbre guide français a pris le temps -11 mois - pour goûter et regoûter aux plats de la "très colorée" cuisine israélienne
« La scène (culinaire) israélienne s’épanouit, » affirme, enthousiaste, Kevin Sellem, directeur-général du guide Gault et Millau Israël, à Time Out Israel.
Il détaille le système de notation pratiqué par le guide français présent dans le peloton de tête des critiques gastronomiques français depuis 1972 :
« L’excellence gastronomique occupe 70 % du score et concerne uniquement la nourriture. Le service, l’originalité, le rapport qualité/prix, l’ambiance, etc. Les 30 % restants. Nous recherchons une haute qualité de produits et de produits locaux. Même si le genre n’est pas local – comme le thaï, ou quelque chose d’asiatique – nous voulons voir l’utilisation de produits locaux. C’est une marque d’approbation française ».
Pour les besoins du guide, 215 restaurants ont été « testés anonymement » parfois à plusieurs reprises, et ce pendant presque un an. Seuls les 142 meilleurs sont présentés dans le guide, qui prend le parti de ne pas écrire de critiques sur les restaurants dont il n’a pas apprécié les plats. « Nous ne présentons pas les endroits qui ne respectent nos normes, » explique Sellem.
EN BREF : HUFFPOST
Aquarius : Comment se passe la prise en charge des migrants arrivés à Valence
AQUARIUS - Après une semaine d'errance et d'incertitude en Méditerranée, les 630 migrants secourus à bord de l'Aquarius le 10 juin au large de la Libye sont finalement arrivés à Valence, en Espagne ce dimanche 17 juin dans la matinée. C'est donc une première étape qui s'achève, mais également le début d'un nouveau parcours, sans doute plus long.
Ce dimanche, plusieurs centaines de bénévoles de la Croix Rouge mais également du personnel des autorités de Valence participent au dispositif "L'Espérance de la Méditerranée", mis en place dans le port de Valence.
Selon un premier bilan fait par les autorités de Valence, 135 personnes avaient été recensées par les autorités à 12h15, dont 127 hommes, 7 mineurs non accompagnés et une femme enceinte. Elle a été amenée à l'hôpital, avec quinze autres personnes pour des insuffisances respiratoires, des douleurs à la cage thoracique et des fractures diverses.
Un kit d'urgence
Les migrants débarqués par groupe de 5 personnes, passent tout d'abord une première inspection sanitaire, réalisée par les membres de la Croix Rouge. Ils reçoivent un kit d'urgence comprenant des vêtements, de la nourriture et des produits d'hygiène basiques (une serviette, un peigne, une brosse à dents) ... et la plupart du temps aussi des chaussures.
"Ils arrivent sans chaussures et sans chaussettes. Et ils en ont besoin car le chemin est long du bateau aux tentes" où sont réalisés les entretiens, explique à l'AFP Carmen Moreno, bénévole. Ils reçoivent aussi de l'eau, car même si le premier bateau est arrivé à l'aube, les débarquements se sont poursuivis sous un soleil de plus en plus fort.
Un premier examen médical
L'Aquarius et les deux navires italiens, le Dattilo et l'Orione, ont dû traverser des eaux agitées, qui les ont même obligés à modifier leur itinéraire et à passer à proximité des côtes corses. Un voyage difficile, qui n'a pas été sans conséquence sur l'état de santé des migrants, parmi lesquels se trouvent sept femmes enceintes, une centaine de mineurs, mais également des blessés.
Les migrants sont donc orientés vers des tentes situées sur le quai des croisiéristes du port de Valence, afin de subir un examen médical plus poussé. Ils peuvent suivre deux circuits différents, en fonction de leurs besoins : un "circuit vert" pour les personnes en bonne santé, envoyées directement à un entretien avec la police pour s'identifier avant de partir en bus vers un foyer. Et un "rouge" réservé aux enfants, aux femmes enceintes ou aux personnes nécessitant des soins et acheminées parfois vers un hôpital avant de partir aussi vers un centre d'hébergement.
Après le débarquement du Datillo, la Croix Rouge a cependant estimé que l'état de santé des migrants était "bon, par rapport à ce qui était attendu".
Établissement d'une fiche par les autorités
C'est la seule étape non-médicale de cette première journée en Espagne. Après l'examen médical, les autorités de Valence établissent une sorte de fiche d'état civil. Face à cette situation exceptionnelle, le gouvernement espagnol a accordé un permis de séjour de 45 jours aux migrants, qui devront ensuite régulariser leur situation.
L'inspecteur en chef du poste de police générale des Frontières Bernardo Alonso a indiqué ce dimanche que ce dispositif devait permettre à tous ceux qui le souhaitent de bénéficier de la protection internationale. La France a pour sa part affirmée qu'elle était prête à accueillir des migrants de l'Aquarius "qui répondraient aux critères du droit d'asile".
Nos agents sont déjà en train de lancer les premiers processus d'identification et l'établissement des documents des personnes arrivées à bord du Dattilo"
Redirigés vers des centres hospitaliers ou d'accueil
Les migrants nécessitant des soins particuliers sont ensuite amenés dans des centres hospitaliers, les autres rejoignent par bus les centres d'accueil mis en place par la Croix Rouge et les autorités.
EN BREF : L’OPINION
Valérie Pécresse : " Nous ne pouvons pas accuser l’Europe de toutes nos lâchetés "
Moins de deux semaines avant un conseil national de LR sur le sujet, la présidente de la région Ile-de-France dévoile dans l’Opinion sa vision de l’Union européenne
Les Républicains sont-ils encore un parti pro-européen ?
L’engagement européen est dans l’ADN de la droite qui est la mienne, une droite gaulliste à l’origine d’un certain nombre de grandes avancées européennes. De toutes les façons, nous n’avons plus le choix. Sans l’Europe, on n’existera pas face à Trump, la Chine, Poutine… Comme je suis gaulliste, je veux que la France soit forte, puissante et pèse sur le cours des choses. Sans l’Europe, nous ne pourrons devenir ce que nous devons être. Etre patriote, c’est donc être européen. C’est pourquoi à Libres ! nous avons appelé notre projet : « Patriotes et européens, pour une France forte dans une Europe puissante ». Ceux qui sont aujourd’hui eurosceptiques se trompent, ils refusent de voir ce que l’Europe peut nous apporter. Les Britanniques en font l’amère expérience.
La crise de confiance envers l’Europe est profonde. Comment y répondre ?
Si l’Europe a une part de responsabilité, nous ne pouvons pas accuser celle-ci de toutes nos lâchetés et de toutes nos erreurs. L’Europe apparaît tatillonne, bureaucratique, absurde avec ses normes et règles qui nous pourrissent la vie mais la bureaucratie est d’abord chez nous. Quand une directive européenne sort, les Allemands, les Danois, les Espagnols ne la surtransposent pas ! Si l’Europe est devenue ce qu’elle est, si on a le sentiment qu’elle nous impose ses réformes, si on a abouti à ce que le système européen soit contesté par des millions de Français, c’est qu’en amont, nous n’avons pas suffisamment pesé sur le cours des choses. Aujourd’hui, l’Europe est allemande et – ce n’est pas le moindre des paradoxes – britannique. En matière de concurrence, de commerce, ses positions ne sont pas les nôtres. L’influence française n’a fait que décliner au sein des instances européennes. Combien y a-t-il de directeurs généraux français à la Commission ? Pourquoi n’a-t-on pas forcé les énarques à faire un passage à Bruxelles ? Il ne faut pas s’étonner que, dans ces conditions, les directives ne soient pas conformes à notre vision du monde. Nous n’avons pas eu une stratégie d’influence en Europe. Or, le projet européen est vital pour notre souveraineté, notre indépendance, la protection de nos frontières, nos valeurs, nos modes de vie, nos emplois. Réinvestissons-le, débureaucratisons, engageons-nous à n’ajouter aucune norme aux directives européennes et rendons aux Etats, qui les exerceraient mieux, les compétences que l’Union s’est abusivement appropriées.
« Je suis totalement contre le rétrécissement de l’UE et l’Europe des cercles concentriques. Mais l’élargissement n’est pas plus responsable »
EN BREF : MARIANNE
LE LIVRE D'HISTOIRE ENTRE AU PANTHÉON
La troisième édition du Prix du livre d'histoire contemporaine couronne Jean-Pierre Le Goff pour son exploration du contexte de Mai 68. Le Panthéon ! Pouvait-on rêver endroit plus symbolique.
Le Panthéon ! Pouvait-on rêver endroit plus symbolique pour couronner le lauréat du Prix du livre d'histoire contemporaine ? Pour la troisième année consécutive, ce prix, dont Marianne avait l'honneur d'être partenaire, était remis dans le cadre du festival Quartier du livre organisé par la maire du V• arrondissement de Paris, Florence Berthout.
A l’approche de la cérémonie qui célébrera, l'entrée de Simone Veil en ces lieux majestueux, c'est donc sous la coupole de ce temple républicain que s'est retrouvé le 21 mai un aréopage d'historiens et de journalistes, tous réunis par le même besoin de mieux connaître le passé pour mieux comprendre le présent. Sous l'égide de l’ancien président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré, le jury était composé de Luce Perrot, présidente de Lire la politique, de Cédric Lewandowski, président de Lire la société, des historiens Jean Garrigues, Michèle Cointet, Annette Wieviorka et Olivier Forcade, et des écrivains et essayistes Catherine Clément, Jacques de Saint Victor, François d'0rcival et François Bazin, ainsi que de David Madec, administrateur du Panthéon, et de Gaëtan Bruel, conseiller au ministère des Affaires étrangères. Ce cénacle a couronné Jean-Pierre Le Goff et son livre la France d'hier. Récit d'un monde adolescent (Stock) dans lequel ce philosophe et sociologue tente de faire comprendre « de l'intérieur» le climat de ces années 50 qui conduisirent à la déflagration de Mai 68. Loin de verser dans les panégyriques larmoyants déclamés un demi-siècle plus tard par les autoproclamés héros de la rue Gay-Lussac, Jean-Pierre Le Goff s'applique à disséquer « les conditions historiques qui ont rendu possible l'événement». Pour remettre en perspective l'affaissement d'un monde ancien, et l'avènement d'un autre qui se prétendait ( déjà) neuf, fauteur analyse les comportements familiaux et sociaux, les débuts de la grande consommation et des loisirs de masse, le quotidien des femmes, ou encore l'irruption du yé-yé ... Une exploration que Jean-Pierre Le Goff conduit avec la plume alerte et souvent ironique qui lui est propre et qui avait, notamment, fait le succès, il y a déjà vingt ans, de Mai 68, l'héritage impossible (La Découverte). De Vatican Il à Lénine Au palmarès du Prix du livre d'histoire contemporaine, l'ouvrage de Jean-Pierre Le Goff a devancé celui de Guillaume Cuchet, Comment notre monde a cessé d’être chrétien (Seuil). L'auteur, professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris-Est -Créteil, y fait œuvre d'historien bien sûr, mais aussi de sociologue et presque d'entomologiste pour analyser le recul de la pratique du catholicisme en France. Une érosion entamée bien plus tôt, certes, mais qui prend la forme d'un véritable effondrement au moment du concile de Vatican IL de 1962 à 1965. Guillaume Cuchet remonte à la fameuse carte du chanoine Boulard qui relevait encore 94 % de baptêmes et 25 % de pratiquants réguliers se rendant à la messe chaque dimanche au milieu des années 60. Il passe en revue de façon minutieuse la mécanique d'un recul spectaculaire qui fait décrocher toute une génération de jeunes et conduit de nos jours seulement 30 % des enfants à être baptisés avant l'âge de 7 ans et ... à peine 2 % de nos concitoyens à fréquenter encore l'office dominical régulièrement. Enfin, le jury a placé à la troisième place du podium la biographie Lénine, l'inventeur du totalitarisme (Perrin) publiée par le directeur de la revue Communisme et directeur de recherche honoraire au CNRS Stéphane Courtois. Un ouvrage fouillé et érudit qui démontre avec force détails que c'est bien à Lénine, et non à Staline, que l'on doit le basculement du monde du XXe siècle dans l'horreur du totalitarisme, car c'est bien l'homme de la révolution d'Octobre qui posa les bases de la dictature soviétique: centralisme démocratique, parti unique, police politique, goulag. etc.
EN BREF : L’EXPRESS
LA FARCE VELIB’
Des relations conflictuelles avec l'ancien prestataire JCDecaux à la conquête ratée de la capitale par Smovengo, l'histoire des vélos parisiens a déraillé.
Economie : LA FARCE VÉLIB' Des relations conflictuelles avec l'ancien prestataire JCDecaux à la conquête ratée de la capitale par Smovengo, l'histoire des vélos parisiens a déraillé. depuis le début de l'année 2018, la mauvaise pièce du Vélib' se joue tous les jours dans les rues de Paris. Des abonnés qui badgent un à un les vélos restant bloqués dans les bornes. Pendant que l'opérateur essaie de son côté de les retirer. Smoove, vainqueur de l'appel d'offres du« marché de vélos en libre-service », au nez et à la barbe du géant mondial de l'affichage JCDecaux, semble bien mal embarqué. Alors que le dispositif aurait dû entrer dans son rythme de croisière à la fin de mars, avec 1400 stations électrifiées sur l'ensemble de l'agglomération parisienne, comme le prestataire s'y était engagé un an plus tôt, seule la moitié d'entre elles sont aujourd'hui montées et à peine 400 sont reliées au réseau électrique.
Très en retard dans son déploiement, le nouveau prestataire du Vélib' s'attire les sifflets. Et les Parisiens en sont pour leurs frais. Comment s'est déroulée cette mauvaise tragédie ? Qui est le dindon de la farce?
Récit d'un fiasco économique en quatre actes et un épilogue (provisoire).
ACTE I févier 2016 Les comptes de JC Decaux paie-t-il la mairie JCDecaux paie-t-il ses relations tendues avec la mairie? Possible. En ce début 2016, rien ne va plus entre l'opérateur et les élus. Dans les loges de !'Hôtel de ville, beaucoup reprochent en effet la gourmandise du prestataire, lequel aurait pompé une partie de la recette publique. Un rapport de l'Inspection générale de la ville met le feu aux poudres. « L’équilibre du contrat, fortement modifié par trois avenants et deux transactions, est aujourd'hui en défaveur de la ville», peut-on lire dans l'audit rendu en février 2016. Deux éléments sont visés : le périmètre, à savoir « l'extension de Vélib' à 30 communes limitrophes», et« la sous-estimation objective du vandalisme». Ces deux facteurs ont fortement grevé le budget du service réglé par la mairie à JCDecaux : 1,6 million d'euros en plus pour le vandalisme, 9 millions pour la banlieue, 2,7 millions pour la plateforme d'appels et gestion client. Ainsi, sur la période 2010-2015, les équipes d'Anne Hidalgo évaluent à entre « 11 et 20 millions d'euros le gain potentiel pour l'opérateur». Un vrai trou dans les comptes de la ville. « Plus le service s'étend, plus son prix augmente », souligne l'économiste Frédéric Héran, auteur du livre Le Re· tour de la bicyclette (La Découverte). « Sur un marché comme celui du Vélib', l'usager règle moins de 20 % des frais globaux. C'est la ville qui paie le reste. Or le système coûte cher : autour de 3500 euros par vélo et par an! », poursuit Frédéric Héran. Une partie de la majorité actuelle n'imagine pas que JCDecaux, développeur de l'affichage urbain, qui a conquis les trottoirs de la capitale (abribus, sanisettes, panneaux d'informations) sous Jacques Chirac et Jean Tiberi, poursuive l'aventure avec les soda· listes. « A première vue, on pourrait croire que le fiasco Vélib' est un règle· ment de compte politique. Mais c'est avant tout une affaire financière», ex· plique un acteur confirmé. Après la lune de miel des années 2010, le vent du divorce commence à souffler, d'au· tant que la ville lance un nouvel appel d'offres au printemps 2016.
ACTE Il MAI 2017
La conquête calculée de Smovengo Sous un soleil radieux, à deux pas de la place de la République, le patron d~ Smoove, Laurent Mercat, chemise a fleurs en guise de costume et large sourire aux lèvres, triomphe. En ce 10 mai 2017, il fête la signature du contrat entre le syndicat Autolib' Vélib' Métropole (SAVM), regroupant la ville de Paris et une soixantaine de communes limitrophes, et le consortium Smovengo, piloté par sa -PME, Smoove, dans lequel on retrouve des pointures internationales comme Indigo (parking, stationnement, location de vélos), Mobivia (ex-Norauto, service automobile) et Moventia (spécialiste espagnol de la mobilité). Le Petit Poucet, avec ses 3 millions d'euros de chiffre d'affaires, vient de décrocher le gros lot. Un contrat de quinze ans pour une valeur estimée à 700 millions d'euros. « Le marché de Paris constitue le Graal pour une entreprise comme nous », nous confie Laurent Mercat à l'issue de cette journée historique.
Deal
Après un appel d'offres, Anne Hidalgo, maire de Paris, a confié à Laurent Mercat et au consortium Smovengo le marché des Vélib' parisiens, pour 700 millions d'euros. Ce jour-là, même Marie-Pierre de La Gon-trie, présidente sortante du SAVM, ne cache pas sa satisfaction. Le nouvel appel d'offres a-t-il été écrit de façon à se passer des services du prestataire sortant? Beaucoup d'observateurs le pensent. « Quand on regarde la pondération des critères, on voit que le prix compte pour 40 % de la note finale», peste un cadre de JCDecaux. Or Smovengo se montre très agressif, déclenchant même la colère des opposants qui l'accusent de dumping.
Le montpelliérain met aussi l'accent sur la sécurité de son vélo. Il faut dire que, d'après l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur), « l'équivalent de la totalité du parc est volé chaque année, soit environ 19000 vélos». Certes 91 % d'entre eux sont retrouvés, mais 27 % doivent être détruits, car non réparables. « Smoove axe toute sa campagne sur la sécurité des cycles.
EN BREF : PARIS MATCH
L'espace public n'est pas un open bar! Notamment pour les mecs qui viennent avec leurs guimbardes pourries!» En ce lundi matin, dans son vaste bureau au premier étage de !'Hôtel de Ville, la maire de Paris, entourée de son équipe ,finalise l'opération« Paris respire»: le 1er juillet, le cœur de la capitale sera rendu aux piétons le temps d'un dimanche. Elle en a décidé ainsi et n'en déviera pas. La capitaine tient solidement la barre alors que des vents contraires soufflent sur la mairie. Dans un sondage IFOP paru en mars, 58 % des Parisiens s'estiment mécontents de leur maire, soit 10 % de plus en deux ans. Les élections municipale ne sont qu'en 2020 mais, dans les faits, la bataille de Paris a bel et bien commencé. Les appétits grandissent. Et le procès en incompétence de celle qui a succédé à Bertrand Delanoë en 2014 a démarré. Fermeture des voies sur berges décriée, crise des migrants, fiasco du Vélib', et voilà que même les rats s'invitent dans son mandat ... Rares sont les semaines où Anne Hidalgo n'essuie pas la critique. Y compris quand elle se rend sur le terrain. Ce jour-là, elle est en visite sur le boulevard de Magenta au côté des agents de la brigade d'intervention de Paris (BIP), chargés de la lutte contre les incivilités. Sur un pas-de-porte, un homme l'interpelle: « Paris est dégueulasse!» Plus de 70 % des Parisiens se plaignent du manque de propreté, un secteur auquel sont pourtant alloués 500 millions d'euros chaque année. Un peu plus loin, l'équipe repère des gravats de chantier qui traînent sur le trottoir; le responsable est verbalisé: 135 euros. « La ville doit être respectée», martèle-t-elle. Anne Hidalgo assume crânement sa politique de sanctions. Par nécessité politique, car « elle sera jugée sur sa capacité à résoudre des problèmes qui, parfois, prennent d~ temps», explique Rémi Féraud, patron des élus PS du Conseil de Paris. Et parce qu'il est dans la nature de cette Andalouse de ne jamais reculer devant l'obstacle. Jeune inspectrice du travail elle n'hésitait pas à monter dans des grues pour faire respecter les règles de chantier.« Même sous la pluie», sourit-elle aujourd'hui. Depuis le début de son mandat, les épreuves ne l'épargnent pas. Elles auraient pu l'éroder, clics renforcent plutôt un caractère déjà bien trempé. Les attentats terroristes l'ont ainsi profondément marquée. Dans la salle de cinéma de !'Hôtel de Ville, l'horreur de la sanglante soirée du 13 novembre 2015 ressurgit lors de la projection privée du dernier documentaire de Jules et Gédéon Naudet, "Fluctuât nec mergitur». « Participer à ce film a été éprouvant, le voir va l'être encore plus», confie-t-elle en guise d'introduction. On prépare discrètement les mouchoirs
Après trois heures de témoignages-chocs, la présence de son mari, l'ancien député Jean-Marc Germain, est un précieux soutien. « Ces attentats ont tout bouleversé», souffle-t-elle. Y compris dans l’incarnation du mandat. Considérée parfois avec mépris comme la «dauphine» de Bertrand Delanoë, elle devient dans les semaines qui suivent la « maire Courage» qui retrousse ses manches pour redresser l'image de la Ville Lumière.
Cet été, de sa fenêtre avec vue sur le parvis de l’Hôtel de Ville, Hidalgo peut se réjouir de la venue en masse des touristes étrangers qui avaient déserté la capitale. Et l'obtention des Jeux olympiques de 2024 a signé le retour en grâce de Paris. Evidemment, la tragédie a laissé des traces. La sécurité est devenue une obsession. Même si le dispositif de surveillance Sentinelle a été allégé, la maire en est convaincue: « On ne peut pas en rester là.» Elle s'apprête à confier à un cabinet indépendant un audit sur la sécurité dans la capitale sans totalement fermer la porte à la création d'une police municipale. La tuerie de novembre a aussi profondément marqué son rapport aux Parisiens. « Cette ville est comme un organisme vivant et se manie avec délicatesse», confie-t-elle. « Le bien-être des Parisiens»,« l'intérêt des Parisiens»: des expressions qui reviennent en boucle. Aller sur le terrain est devenu son mantra et son agenda est un casse-tête. Sa petite paire de Repetto bleues, propice aux visites de proximité. est toujours-à portée de main. Rares sont les semaines où elle ne coupe pas un ruban. Un jour l'inauguration de la place Simone-Veil près de la gare Saint-Lazare. Un autre, une fête des voisins, Et. toujours, la distribution de bises ... L’opération reconquête des cœurs est lancée. Et ce n'est pas un luxe. Anne Hidalgo, qui a horreur des étiquettes, s'est vu affubler, ces derniers mois, (k~ pires traits de caractère: «cassante». "autoritaire,sectaire » ... On l’a même surnommée« Cruella,,! Au Hollande bashing a succédé le « Hidalgo bashing. Les campements de migrants à Pans?« C’est de sa responsabilité de demander l'évacuation», accuse le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. Avant son évacuation, elle a préféré se rendre tous les vendredis après-midi, en métro, au camp du Millénaire dans le XIX• arrondissement. Un sourire ici, un mot de soutien: la fille d’exilés espagnols ayant fui la dictature et la misère.
«CASSANTE», AUTORITAIRE,« SECTAIRE» ... ON L'A MÊME SURNOMMÉE CES DERNIERS MOIS,« CRUELLA»!
Dans son bureau de l’Hôtel de Ville, 155 mètres carrés. Plus grand que ceux du président de la République et du Premier ministre. pour se réfugier à Lyon dans les années 1960 affleure sous la posture de la maire. Ce cap d'un Paris « humaniste et solidaire», elle veut Je tenir. Peu importent les oppositions. Treize ans passés dans J'ombre de Delanoë apprennent la patience ... et une endurance en acier. La croisant un jour chez sa fille, l'académicien Jean d'Ormesson lui a dit avec élégance: « Chère Anne Hidalgo, je déteste ce que vous faites:» Comme souvent, elle a répondu d'un simple sourire et a repris sa route. « Mon volontarisme s'appuie sur un projet et 1~ vote des Parisiens», argue-t-elle. Il génère aussi une certaine hargne tenace. Retoquée par le tribunal administratif, la piétonisation des voies sur berges a ouvert une brèche dans laquelle ses détracteurs se sont engouffrés.« Comment peut-on fermer un barreau routier sans même se concerter avec les communes limitrophes?» interroge ainsi Benjamin Griveau, Porte-Parole du gouvernement et favori d'En marche dans la course à la Mairie de Paris. « Il n'existe pas de ville qui génère plus de contentieux», balaie Hidalgo, qui croit en la vertu du temps. Fustigé sous le mandat précédent, le développement des couloirs de bus n'est-il pas finalement rentré dans les mœurs.
Conjurer les impatiences pour montrer que Paris tient le cap d’une ville alliant attractivités, écologie et innovation » ~ c’est le défi qu'elle s'est choisi. Quitte à confondre vitesse et précipitation. Port de Javel (XV•), la maire part en croisière: Vingt minutes de balade à bord de la Seat Bubble, un engin qui s'élève au-dessus des flots quand il avance. Devenu en quelques semaine, le symbole du Paris propre et futuriste. Vous imaginez les femmes taxi volants sur la Seine? s’enflamme-t-elle. .Les femmes osent et, parfois, ça dérange!» . Elle est prête à survoler Paris …en avion solaire ! Planer c’est bien, rouler c’est mieux !. Les cyclistes parisiens ont le morale dans les pédales et toujours pas de vélo depuis que le contrat Vélib’ a atterri entre les mains de la Socièté Smovengo. On est passé d’un d’un service qui fonctionnait et faisait la réputation dde Paris à quelque chose qui ne fonctionne plus du tout, se désespère Griveaux. C’est fort ! Anne Hidalgo a beau se retrancher derrière le code des marchés publics, on sent bien chez elle la gêne. Elle est tenue pour responsable du fiasco. Comme elle le sera si le service de voitures en partage Autolib', à l'origine d'une dette colossale, venait à coûter 46 millions d'euros par an aux communes concernées ..
Pour éviter la chute libre, la maire de Paris s'accroche à un chiffre comme d’un parachute à une écrasante majorité (88 % ). Les parisiens se disent heureux de vivre dans la capitale. Par ailleurs, souligne Emmanuel Grégoire, maire adjoint aux finances,« tous les budgets sont votés et la majorité tient». Elle va en effet des communistes jusqu'aux écologistes et passe même, par les marcheurs. Elle dit souvent: "Les partis je m’en fous ! » confie son premier adjoint, Bruno Julliard. Hidalgo qui a déserté la scène nationale répète à l'envi« Mon parti, c’est Paris.» Oubliée l’ opposition systématique à Emmanuel Macron .. Sur les JO Paris 2024, la lutte contre le réchauffement climatique, elle affirme être « dans une démarche de coproduction», parle de « relation fluide» avec le chef de l'Etat. « Je suis une sociale-démocrate et une écologiste explique-t-elle. Je n’envisage pas de rejoindre En Marche, explique-t-elle ! mais çà n'empêche rien. En clair: la course à l’électorat Macronistes est lancée. Griveaux prépare une grande marche pour l’automne afin d’écouter les Pans1ens et de nourrir une vision qui manque tant à cette ville». Anne Hidalgo. de son côté mise sur la mobilisation des Parisiens à partir d'un contenu». D’où ses ballons d’essai sur la gratuité des transports. la sécurité. Sur la culture. la propreté, « les efforts commencent à payer, martèle-t-elle, avant de s’arrêter en plein plaidoyer: une souris est en tram de traverser ventre à terre son bureau. Rien n’est encore gagné.