15 Août 2018
Ave Maris Stella (église de la Dormition à Jérusalem)
extrait de Polyphonies de Notre-Dame de Paris, XIIe et XIIIe siècles, par l'ensemble Diabolus in Musica, Studio SM. Photos : visite de l'église de la Dormition.
A Jérusalem, ville où tout ensemble ne fait qu’un ! Jour de l’Assomption, voici le lieu qui en fait mémoire à Jérusalem. Invitation au terme de ce pèlerinage à désirer Dieu de toutes nos forces. Jusqu’à vouloir vivre auprès de Lui. Être saint !
L’église de la Dormition (ou Assomption) de Marie est à quelques pas du Cénacle. C’est une rotonde prolongée par un chœur profond. Murs et pavements sont revêtus de mosaïques. La crypte, vaste et obscure, contient un gisant rappelant cet endormissement de la Vierge. L’église a pris ici son essor. Alors que l’Église latine vénère l’Assomption de la Vierge Marie vers le ciel, emportée par les anges, la piété orthodoxe a choisi de la montrer dans sa dormition sur son lit de mort, entourée par les apôtres, notamment Pierre et Paul (rappelés par les anges dans leurs lointaines missions apostoliques). Une icône dans la crypte de l’église, près du gisant rappelant le trépas de la vierge, évoque la vision orthodoxe de la Dormition de la Mère de Dieu, la Théotokos. Son âme, sous la forme d’un petit enfant emmailloté, est prise dans les bras du Christ, évocation inverse et profondément suggestive de ce qui se passa à la nativité à Bethléem, où c’est la Mère qui porta l’enfant dans ses bras. Ainsi l’Enfant et la Mère se répondent dans l’éternité. Marie est Théotokos, Mère de Dieu, conformément à la définition du concile d’Éphèse.
Le sanctuaire de Dieu, qui est dans le ciel, s’ouvrit, et l’arche de son Alliance apparut dans le Sanctuaire. Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Elle est enceinte, elle crie, dans les douleurs et la torture d’un enfantement. Un autre signe apparut dans le ciel : un grand dragon, rouge feu, avec sept têtes et dix cornes, et, sur chacune des sept têtes, un diadème. Sa queue, entraînant le tiers des étoiles du ciel, les précipita sur la terre. Le Dragon vint se poster devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer l’enfant dès sa naissance. Or, elle mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations, les conduisant avec un sceptre de fer. L’enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu et de son Trône, et la Femme s’enfuit au désert, où Dieu lui a préparé une place. Alors j’entendis dans le ciel une voix forte, qui proclamait : « Maintenant voici le salut, la puissance et le règne de notre Dieu, voici le pouvoir de son Christ ! »
Alors que la solennité de l’Assomption trace en notre imaginaire une courbe ascendante, l’évangile du jour nous propose un trajet bien plus horizontal, celui d’une femme à une autre. Celle qui porte « Dieu » dans l’enfant qui va naître fait le déplacement vers celle qui, trop vieille, se pensait délaissée dans sa stérilité. La mission de l’Église s’inscrit dans le même itinéraire : porter Dieu au monde pour que ce dernier ne se sente plus abandonné et soit enfin capable au contact de Dieu d’engendrer la vie. Aujourd’hui, dans la joie de l’Assomption, regardons tout simplement vers qui Marie s’en va, pour comprendre que cette fête confirme son chemin. Il est chemin de foi, le même pour tout le monde, au même aboutissement.
Messe de l'Assomption du mercredi 15 août 2018
La messe en direct avec les freres et les soeurs de St Pierre. Accédez aux retransmissions en direct depuis la page : http://tv.fmnd.org .