nterview du Père Florent
C : Communion P. Fl : Père Florent
C : Bonjour Père Florent
P. Fl : Bonjour Révérend Frère,
C : Pouvez vous vous présentez à nos lecteurs (nom à l’Etat –civil et nom religieux, statut)
P. Fl : A l’état civil, je me nomme ANOÏ Bobou Florent. Au niveau religieux, je suis le Frère Benoit Marie, prêtre religieux, membre de l’Institut Religieux Masculin Mère du Divin Amour.
C : Pouvez-vous nous dire quels sentiments vous ont animés ce Samedi 03 Février 2018, jour de votre ordination ?
P. Fl : Je dirai que ce jour du 03 Février 2018, j ai été animé de sentiments de joie, mais je me suis également senti investi d’une grande responsabilité.
C : Comment est né votre appel ?
P. Fl : Mon appel est né au cours d’une messe d’ordination presbytérale sur ma paroisse d’origine St Laurent de Yopougon Kouté. Je n’étais pas motivé à l’idée d’aller à cette ordination pour la simple raison que j’avais déjà participé à plusieurs célébrations eucharistiques de ce genre. Mais voici que pendant la célébration, j’entends une voix qui me dit : « Depuis que je t’appelle, tu ne comprends pas ? ». Je me suis d’abord retourné pour voir s’il y avait quelqu’un derrière moi, mais il n’y avait personne. Par la suite, je me suis surpris en train de couler des larmes. C’est à partir de cet instant que j’ai décidé de faire un pas de plus avec le Seigneur.
C : Comment s’est fait votre première rencontre avec la Communauté Mère du Divin Amour ?
P. Fl : Ma première rencontre avec la Communauté Mère du Divin Amour a été extraordinaire. Un dimanche de l’année 2004-2005, je décide d’aller prier avec la Communauté à la maison de l’Immaculée Conception (derrière l’hôtel Assanvon –Yopougon). A mon arrivée au portail, voici que les membres du service d’accueil, en me voyant se mettent à dire : « Mais, il ya longtemps hein !, tu nous as abandonné ». Comme si j’étais là auparavant et que je m’étais retiré un temps. C’est ainsi que séance tenante, j’ai été associé à la mission de la communauté.
C : Qu’est ce qui vous a poussé à entrer à la CMDA plutôt que dans une autre Communauté?
P. Fl : En allant à la Communauté Mère du Divin Amour, je m’étais rendu compte que, bien qu’engagé sur ma paroisse, je n’avais pas un solide enracinement dans la parole de Dieu. J’ai donc voulu apprendre à mieux connaître la parole de Dieu pour m’en imprégner, en vue de mon élévation spirituelle.
C : Comment s’est fait votre intégration au sein de LA CMDA ?
P. Fl : J’ai suivi le cheminement de tout membre communautaire : d’abord aspirant, puis stagiaire, postulant, ensuite engagé temporaire et enfin engagé définitif.
C : Avez –vous eu des moments de doutes ? Si oui, comment les avez-vous surmontés ?
P. Fl : Des moments de doutes oui, mais c’était surtout par rapport à l’appel à la vie religieuse. Il est vrai que le mariage en tant que tel ne m’intéressait pas vraiment. J’avais à l’esprit un schéma tout simple, ma journée se résumant à ceci : Le matin au réveil, après avoir fait ma toilette, je me rends à la messe, de là bas je fonce au boulot et du boulot, je rentre à la maison.
J’étais engagé sur ma paroisse, mais je ne m’étais pas imagé servir Dieu en laissant tout.
Toutefois, j’ai pu surmonter ces doutes grâce à l’aide de mon accompagnateur, le Père Alphonse Yao avec qui j’ai échangé sur la question. Il m’a donné des pistes et cela a été bénéfique pour moi. Aujourd’hui, je ne regrette pas d’avoir fait ce choix.
C : Quelle est votre plus grande déception ou tristesse ?
P. Fl : Ma plus grande déception, c’est de voir des frères et sœurs se déchirer, se disputer. C’est quelque chose que je supporte difficilement.
C : Quelle est votre plus grande satisfaction ou joie) ?
P. Fl : .Ma plus grande joie, c’est de pouvoir servir Dieu à travers mes frères et sœurs
C : Que représente pour vous le sacerdoce ministériel?
P. Fl : Un service
C : Si vous aviez la possibilité de tout recommencer, quel métier choisirez-vous d’exercer ? Et Pourquoi?
P. Fl : Si je devais tout recommencer, j’emprunterai encore ce même chemin parce que je me sens bien.
C : En faisant une relecture de votre parcours communautaire, regrettez-vous d’avoir fait les choix qui ont été les vôtres ? Si oui, pourquoi ?
P. Fl : Non, je ne regrette pas mon parcours communautaire.
C : Quels conseils pouvez- vous donnez à vos jeunes frères étudiants qui aspirent au ministère presbytéral?
P. Fl : Je dirai d’abord aux jeunes frères que le ministère presbytéral n’est pas une finalité. Il faut d’abord chercher à plaire à Dieu, bien vivre sa vie religieuse, se dire que c’est Dieu qui appelle à un moment précis. Par conséquent, le fait d’appartenir à la même promotion que tel ou tel frère, ne signifie en rien que nous devons finir ensemble. Il faut d’abord chercher à plaire à Dieu, ce sur quoi j’insiste. Il faut aimer la vie religieuse sinon l’on risque de devenir un pesant fardeau pour ses frères.
C : Selon vous, en quoi est ce que les études profanes sont- elles importantes pour la vie des frères et de l’Institut ? Et pourquoi chaque frère se doit d’avoir une qualification préalable avant d’accéder au sacerdoce, s’il y est appelé ?
P. Fl : Tout d’abord, il faut dire que le prêtre est un tout. Il ne s’agit pas seulement de venir dire aux gens que Dieu est bon, mais il faut être capable de le démontrer à travers des actes concrets.
Ensuite, comme je l’ai dit plus haut, le fait d être ordonné prêtre n’est pas une fin en soi. Le prêtre doit être un agent de développement. A ce titre, il doit être générateur de richesses en vue d’apporter soulagement, consolation et aide aux populations en détresse à travers des actes de miséricorde corporels. Il doit également contribuer à l’autonomisation financière de l’Eglise locale en travaillant à doter les paroisses et communautés de patrimoine mobilier et immobilier. Cela requiert de l’expertise dans différents domaines de connaissances, et c’est là tout l’intérêt pour le religieux aussi bien que pour le prêtre d’acquérir des qualifications et compétences dans des disciplines profanes. C’est également l’assurance d’avoir un métier qui permettra de se prendre en charge au cas où l’on serait emmené à retourner à la vie active pour une raison ou pour une autre. Dans ce cas de figure, celui qui ne sais que lire la Bible, comment compte –il faire pour se prendre en charge ?
C : Quel est votre devise ?
P. Fl: Aimer et Servir
C : Votre mot de fin ?
P. Fl : Je remercie le Seigneur qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Je remercie toute la Communauté Mère du Divin Amour dans son ensemble. Je remercie tous ceux qui d’une manière ou d’une autre, ont contribué à faire de moi ce que je suis aujourd’hui, et je voudrai me recommander à vos prières pour que je sois un serviteur selon le cœur de Dieu.
C : Merci Père de nous avoir accordé cette interview qui nous a permis de lever un coin de voile sur vous et à bientôt.
P. Fl : Merci à vous cher frère et à toute l’équipe de la communication de l’Institut Religieux Masculin Mère du Divin Amour et que Dieu vous bénisse.