Voici la Prière « Ô Très Sainte Trinité, permettez-moi de Vous offrir très humblement mes petites prières » de Monsieur l’Abbé Claude-François Poullart des Places (1679-1709), Fondateur de la Congrégation du Saint-Esprit qui se privant toujours pour donner aux autres, tomba malade et mourut le 1er octobre 1709 à l’âge de trente ans.
La Prière de Claude Poullart des Places « Ô Très Sainte Trinité, permettez-moi de Vous offrir très humblement mes petites prières » :
« Très Sainte et Très Adorable Trinité, Père, Fils et Saint Esprit, que j'adore par Votre sainte Grâce de tout mon cœur, de toute mon âme et de toutes mes forces, permettez-moi de Vous offrir très humblement mes petites prières pour Votre plus grand Honneur et Gloire, pour ma sanctification, pour la rémission de mes péchés, pour la conversion de mon père, de ma mère, de ma sœur, de ma cousine, de tous mes parents, amis, ennemis, bienfaiteurs, et généralement pour tous ceux pour qui je dois Vous prier, vivants ou trépassés. Permettez-moi, mon Dieu, de Vous offrir le Saint Sacrifice de la Messe à cette même intention, et pour qu'il Vous plaise de m'accorder la foi, 1'humilité, la chasteté, la pureté d'intention, la droiture dans mes jugements, la grande confiance en Vous, la grande défiance de moi-même, la constance dans le bien, la persévérance finale, la douleur de mes péchés, 1'amour des souffrances et de la croix, le mépris de 1'estime du monde, la régularité pour mes petites régies, Votre force et Votre vertu contre la tiédeur, contre les respects humains et généralement contre tous Vos ennemis ; faites-moi encore la Grâce, ô mon Dieu, de graver dans mon cœur, par des traits de votre Grâce qui soient ineffaçables, la Mort et Passion de mon Jésus, Sa vie sacrée et Sa sainte Incarnation, pour que je m'en souvienne sans cesse et que j'y sois sensible comme je dois. Remplissez mon cœur et mon esprit de la grandeur de Vos jugements, de la grandeur de Vos bienfaits et de la grandeur des promesses que je Vous ai faites par Votre sainte Grâce, pour qu'il m'en souvienne à jamais, Vous suppliant de me donner plutôt mille morts que de permettre que je Vous sois infidèle. Que les moments perdus de ma vie passée me soient toujours présents à 1'esprit, avec 1'horreur de mes péchés (quand même j'en devrais mourir de douleur, si cela n'est point opposé à Votre sainte Volonté) pour que je sois meilleur ménager désormais avec Votre sainte Grâce de ceux qui me restent. II ne me reste plus, mon Dieu, à Vous demander que la privation entière de tous les biens terrestres et périssables. Accordez-moi donc encore cette Grâce en me détachant absolument de toutes les créatures et de moi-même, pour n'être plus inviolablement qu'à Vous seul et pour que mon cœur et mon esprit, n'étant plus remplis que de Vous, je sois toujours en votre Présence comme je le dois. Faites, mon Dieu, que je Vous demande cette Grâce du plus profond de mon cœur, aussi bien que celle de me charger d'opprobres et de souffrances, afin, mon divin Maître, que me rendant digne d'obtenir de Votre infinie Bonté, Votre saint Amour, celui de la Ste Vierge, la Grâce de connaître et d'exécuter avec une résignation parfaite Votre sainte Volonté, qui sont les trois Grâces que je Vous demande par-dessus toutes choses, je puisse être prêt de souffrir plutôt la mort de la potence et de la roue, que de consentir à commettre un seul petit péché véniel de propos délibéré ; Vous suppliant, mon Dieu, de m'humilier par tous les autres endroits qu'il Vous plaira ; car, pourvu que je ne Vous offense point, je ne désire rien davantage et je Vous supplie que je ne désire jamais rien autre chose. Je Vous demande toutes ces Grâces, ô mon Dieu et mon Tout, non seulement par le seul Saint Sacrifice de la Messe que j’espère entendre par Votre sainte Grâce, et par ces petites prières que je Vous fais, mais je Vous les demande aussi par le Sang Précieux que mon aimable Sauveur J. C. a bien voulu répandre pour moi sur l’arbre de la Croix, par tous les Saints Sacrifices qui Vous ont été offerts jusqu'ici, qu'on Vous offre actuellement, et qu'on Vous offrira particulièrement, ou le Corps de mon Jésus sera immolé. Je Vous les demande, ces Grâces, par toutes les saintes Communions qui ont été faites jusqu'ici, qu'on fait dans ce moment et qu'on fera jusqu'à la fin du monde ; par toutes les saintes Prières qu'on Vous a adressées, qu'on Vous adresse à présent et qu'on Vous adressera, Vous suppliant, mon Dieu, pour cela de me permettre de joindre mon intention à celle de toutes ces saintes personnes, auxquelles je Vous supplie d'être comme à moi un Dieu de Miséricorde dès à présent et éternellement, par le Sang Précieux que mon Seigneur J. C, mon cher et unique Amour par Votre sainte Grâce, a bien voulu répandre pour nous et que je supplie la Ste Vierge de Vous offrir avec nos cœurs, pour mériter qu'Il nous soit efficace ».
Ainsi soit-il.
Père Claude Poullart des Places (1679-1709)