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21 Septembre 2018
Le Purgatoire
Il est un mystère souvent contester, car peu connu, au début des temps dans les écritures et pourtant. Au fil des ans Notre Divin Seigneur, a voulu sauver d’autres âmes et il a institué cette station de purification pour certaines âmes. Je ne souhaite à personne de passer par ce centre de purification. Tout au moins ceci est la croyance populaire
Pourtant pour certains d’entre nous, heureusement qu’il y a cette station de dernière chance.
Mais est-ce vraiment cela ? la croyance populaire imagine-t-elle ou est-elle dans le vrai ??
Qu’est-ce que le purgatoire dans la Bible ?
Voici ce que j’ai trouvé dans mes différentes recherches.
Une des doctrines les plus mal comprises par les groupes non-catholiques. En effet, dans les groupes non-catholiques, on a des points de vue différents sur cette doctrine qu’est le purgatoire. Certains disent qu’il s’agit d’une seconde chance par laquelle les âmes destinées à l’Enfer ont une nouvelle possibilité d’être acceptées au Ciel. D’autres vous diront que les catholiques pensent que cet endroit est nécessaire aux âmes afin de compléter la grâce du Christ et nos bonnes œuvres. D’autres, pas plus intelligents, vous diront que cette doctrine était inconnue à l’époque du Christ ; qu’elle n’existe pas dans la Bible et qu’elle a été inventée par les Catholiques. Disons-le d’emblée : tous ces préjugés sont erronés !
Le mot « Purgatoire » vient du latin « purgatio » qui signifie « purifier ». Une personne qui subit une purgation, c’est être purifié, lavé.
Le Psaumes 58, 9-11 nous donne en quelque sorte une définition de ce qu’est le Purgatoire ; on y lit :
Ôte mes taches avec l’hysope, je serai pur ; lave moi, je serai blanc plus que neige. Rends-moi le son de la joie et de la fête : qu’ils dansent, les os que tu broyas ! Détourne ta face de mes fautes, et tout mon mal, efface-le.
Le catéchisme de l’Église Catholique dit :
Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du Ciel. (Catéchisme #1030)
Maintenant que nous avons une petite idée de ce qu’est le Purgatoire, réfutons ceux qui, dans leur ignorance (excusez-moi du terme) affirment que ce dogme est une invention du Moyen-âge ! Il est vraiment malheureux et pitoyable de voir combien sont ceux qui pensent ainsi. Même dans les écoles, cette idée mensongère est répandue. Nous allons donc réfuter cette idée en deux temps : d’abord par un rapide tour d’histoire, et en fin d’article, une preuve irréfutable que la prière pour les morts ne fut point inventée au Moyen-âge (…) Longtemps, bien longtemps avant que les cathédrales aient été construites ; bien avant Constantin, les Catholiques priaient pour les morts. Les premiers chrétiens priaient pour les morts, y compris les Pères de l’Église, comme Tertullien, Clément d’Alexandrie, Origène, saint Cyprien, Jérôme, Ambroise, Augustin (Entre 200 et 500 Ap. J.C). Et nous savons par l’Écriture que si quelqu’un est en enfer, il n’y a rien que nos prières puissent faire pour lui. Donc, ces prières des premiers Chrétiens étaient forcément destinées à des défunts se trouvant dans un lieu intermédiaire : le purgatoire. C’est seulement, plus tard que nous avons défini ce lieu comme « Purgatoire », mais nous ne l’avons point inventé ! Contrairement à ce que croient beaucoup de personnes ignorantes, le purgatoire n’a pas été inventé au Concile de Trente, nous l’avons défini comme doctrine parce qu’il a été remis en cause pour la première fois. C’est comme la doctrine de la Trinité, combien sont ceux qui croient que nous l’avons inventé au concile de Nicée ? Or, les premiers pères de l’Église croyaient déjà en la Divinité de Yeshua bien avant ce Concile. Nous avons défini la doctrine de la trinité lors du Concile de Nicée pour s’opposer aux hérésies et à ceux qui niaient cette doctrine. Pour le purgatoire, c’est pareil, elle fut définie car il y en avaient de ceux qui la mettaient en doute. Mais elle n’a pas été inventée au Moyen-Âge, oubliez vos contes de fées !
Après avoir montré que le fait de dire le Purgatoire est une invention n’est que pure ignorance, voyons à présent dans les Écritures SAINTES, où l’on parle de La prière pour les morts… Nous lisons : S’il en était autrement, que gagneraient ceux qui se font baptiser pour les morts ? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi donc se fait-on baptiser pour eux ?[I Corinthiens 15, 29] Pour ceux qui ne comprennent pas ce verset, Paul fait ici référence à des personnes qui se font baptiser pour les morts en vue de l’expiation de leurs péchés. Ces personnes mortes ne peuvent pas être au Paradis, car on ne peut expier les péchés dans le Paradis ; ces personnes ne peuvent pas être en Enfer non plus, car aucun péché ne peut y être expié ! des personnes non présentes au Paradis, ni en Enfer, où sont-elles ? Oui… vous avez deviné : elles sont dans un lieu intermédiaire : le Purgatoire ! Et comme par un heureux hasard, le passage – celui de 1 Corinthiens 15, 29 – renvoie directement à II Macchabées 12, 44-45, Étonnant n’est ce pas ? Sur ce passage, nous y reviendrons plus loin dans notre exposé. Mais continuons…
Nous lisons encore : Que le Seigneur fasse miséricorde à la famille d’Onésiphore, car souvent il m’a réconforté, et il n’a pas rougi de mes chaînes ; au contraire, à son arrivée à Rome, il m’a recherché activement et m’a découvert. Que le Seigneur lui donne d’obtenir miséricorde auprès du Seigneur en ce Jour-là. Quant aux services qu’il m’a rendus, à Éphèse, tu les connais mieux que personne. [II Timothée I,16-18] Onésiphore est certes déjà mort. Pourtant, Paul demande que le Seigneur lui fasse miséricorde en ce jour-là (au dernier jour donc !). Si Onésiphore était au Ciel, il n’ y aurait pas besoin de miséricorde ; en Enfer, on ne peut pas obtenir miséricorde ; Mais alors, où est donc Onésiphore ? Oui… vous l’avez encore deviné…
Considérons également le passage qui suit : Que si sur ce fondement on bâtit avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, de la paille, l’œuvre de chacun deviendra manifeste ; le Jour, en effet, la fera connaître, car il doit se révéler dans le feu, et c‘est ce feu qui éprouvera la qualité de l’œuvre de chacun (…) Si son œuvre est consumée, il en subira la perte ; quant à lui, il sera sauvé, mais comme à travers le feu [ I Corinthiens III, 12-15]; Ici encore, il faut que nous donnions une explication, même si ce verset est si clair qu’une explication n’a même pas lieu d’être. Nous avons vu que le Purgatoire a le sens de purification, et ici même, on nous parle de purification par le feu… En effet, nous retrouvons cette idée, à la grande surprise de ceux qui nient le Purgatoire, dans le Livre des Psaumes :
*Tu nous as éprouvés, ô Dieu, épurés comme on épure l’argent ; tu nous as fait tomber dans le filet, tu as mis sur nos reins une étreinte ; tu fis chevaucher à notre tête un mortel ; nous passions par le feu et par l’eau, puis tu nous as fait reprendre haleine.* [Psaumes 66, 10-12];
Intéressant n’est-ce pas ? Même l’Ancien Testament en parle ! et ce qui est important c’est qu’on parle d’un feu purificateur… C’est bien ça le Purgatoire !
De ce passage (celui de I Corinthiens III, 12-15), nous concluons que le purgatoire est le processus par lequel nous éliminons les derniers obstacles… Et comme déjà dit, le purgatoire n’a pas été inventé au Moyen-âge, cette pratique existait déjà avant la naissance de Jésus si bien que dans le livre des Macchabées, nous lisons : « Puis, ayant fait une collecte d’environ 2.000 drachmes, il l’envoya à Jérusalem afin qu’on offrît un sacrifice pour le péché, agissant fort bien et noblement d’après le concept de la résurrection. Car, s’il n’avait pas espéré que les soldats tombés dussent ressusciter, il était superflu et sot de prier pour les morts, et s’il envisageait qu’une très belle récompense est réservée à ceux qui s’endorment dans la piété, c’était là une pensée sainte et pieuse. Voilà pourquoi il fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu’ils fussent délivrés de leur péché. » [II Macchabées 12, 43-45]; et comme nous le disions tantôt, ce passage de Macchabées renvoie magnifiquement à celui de I Corinthiens 15,29. Ha… j’ai oublié quelque chose !
Les Protestants pourraient rétorquer ici que le Livre des Macchabées est un Livre apocryphe et par conséquent, nous ne devons pas le prendre en considération ! à cette objection nous répondrons ceci : le Livre des Macchabées a toujours fait partie du canon de la Bible. C’est Martin Luther, lorsque il engagea sa réforme nia l’authenticité des deutérocanoniques, et les a exclue du canon biblique. Savez-vous que M. Luther a également nié l’authenticité de l’Apocalypse de Jean, de l’épître de Jacques, de la lettre de Jude…; bref, sur l’authenticité des deutérocanoniques catholiques, nous traiterons le sujet une autre fois ! retenons simplement que ce livre est bel et bien authentique et que Luther le bannit, sans raison de la Bible… on peut se poser la question de savoir de quel droit l’a-t-il fait ? et surtout, et comme vu précédemment, ce n’était pas le seul livre qu’il a exclu du Canon biblique… afin de revigorer notre argumentation, nous informons à ceux qui l’ignorent que cette pratique (celle dont il est question en II Macchabées 12, 43-45) est connue sous le nom de « Kaddish », et elle se perpétue encore de nos jours dans le Judaïsme… Qu’on cesse donc de marteler que nous avons inventé ce dogme qui éclate à merveilles dans les Écritures Saintes ! De plus, c’est en lui qu’il [Jésus] s’en alla même prêcher aux esprits en prison, à ceux qui jadis avaient refusé de croire lorsque temporisait la longanimité de Dieu, aux jours où Noé construisait l’Arche, dans laquelle un petit nombre, en tout huit personnes, furent sauvées à travers l’eau [I Pierre III, 19-20]
Et le Christ ? A-t-il lui-même laisser entendre qu’un lieu tel que le Purgatoire existait ? Nous répondons par l’affirmative !
En effet, le Christ avait dit : *Ainsi, quand tu vas avec ton adversaire devant le magistrat, tâche, en chemin, d’en finir avec lui, de peur qu’il ne te traîne devant le juge, que le juge ne te livre à l’exécuteur, et que l’exécuteur ne te jette en prison. Je te le dis, tu ne sortiras pas de là que tu n’aies rendu même jusqu’au dernier sou. * [Luc 12, 58-59]
Ici, je crois que rien n’est à rajouter ! ce verset pose l’existence certaine et claire du Purgatoire. La prison dont il est question ici n’est différente de celle dont il est question en :
Pierre 3, 19-20 ; les esprits auxquels Jésus s’en alla prêcher la Bonne Nouvelle. Le terme « jusqu’au dernier sou », vous avez bien évidemment compris le sens : On peut le comprendre comme : Tu ne sortiras pas du purgatoire (Prison) tant que tu ‘as pas été entièrement purifié ! Mais c’est si simple et si logique…Une telle image – celle du verset de
Luc 12,58-59 – ne correspond pas au Ciel, car il n’y a pas de prisons ; ne conviennent pas non plus à l’Enfer, lieu où il n’y a ni repentance, ni issues ; Il ne reste qu’une seule possibilité : le lieu dont il est question c’est le Purgatoire… ! C’est l’évidence même…
Enfin, pour tous ceux, ignorants de l’Histoire du Christianisme et encore plus du Catholicisme, qui affirment que la prière pour les morts ou encore le Purgatoire fut inventé au Moyen-âge, laissons à Tertullien (né vers 150 de notre ère, c’est-à-dire 40 ans seulement après la fin de la rédaction de l’Évangile selon S. Jean) l’honneur de faire taire les fausses idées répandues :
Enfin, j’interroge la femme elle-même. Dites-moi, ma sœur, avez-vous envoyé en paix votre mari devant vous ? Que répondra-t-elle ? Au milieu des dissentiments de la discorde ? Mais la voilà plus étroitement enchaînée : encore à celui avec qui il lui faudra plaider sa cause devant Dieu. Point de séparation là où les liens subsistent. Nous nous sommes quittés dans la paix, dira-t-elle (…) En effet, elle prie pour le repos de son âme ; elle demande pour lui le rafraîchissement ; elle conjure Dieu de la réunir à lui au jour de la résurrection, et chaque année elle célèbre l’anniversaire de sa mort par l’oblation du sacrifice. Si elle manque à ces pieux devoirs, elle a véritablement répudié son époux, autant qu’il est en elle, et cela avec d’autant plus d’injustice que, ne pouvant pas le répudier, elle l’a fait de la seule manière qu’elle a pu ; et cela avec d’autant plus d’indignité, que son époux ne le méritait pas]
Les incrédules et incultes (de l’Histoire) disent que le purgatoire n’existe pas dans la Bible ; Jésus n’a jamais parlé d’un tel endroit, ni les apôtres ; la notion de « purgatoire » est apparue au Moyen-Âge ; le Catholicisme a inventé cette doctrine est anti et non biblique;….. Pourtant, tout y est…dans la Bible ! pas seulement elle, mais également la Tradition des Pères de l’Eglise (nous n’avons cité que Tertullien pour faire court, on pourrait citer d’autres texte de S. Jérôme, S. Augustin, S. Cyprien etc.).
Chose étrange, voire intrigante : lorsque vous discutez avec des Protestants, ceux-ci font souvent l’éloge de leurs pères (Luther, Calvin, Zwingli) car ces derniers avaient prouvé la « fausseté » des doctrines catholiques… Ce qui m’intrigue encore plus, car le Père du Protestantisme Martin Luther, après avoir lancé sa réforme, avouait :
Pour moi, qui crois fortement, j’oserais même dire plus, moi qui sais que le purgatoire existe, je suis facile à me persuader que l’Écriture en fait mention. Tout ce que je sais du purgatoire, c’est que les âmes y souffrent et peuvent être soulagées par nos œuvres et nos prières.]
Sur ce, nous n’avons plus rien à ajouter ! Les Incrédules crient au scandale, affirmant que cette doctrine n’est pas biblique et est une invention, or, les preuves que nous venons de présenter prouvent le contraire… Que chacun le prenne comme il veut ! en tout cas, en ce qui me concerne et tous les Catholiques d’ailleurs, et même Martin Luther, il est évident que le lieu nommé Purgatoire existe bel et bien…
Oublions donc tous ces contes de fées sur l’invention du Purgatoire au moyen âge !
Voici quelque saints et le purgatoire
Une dame avait perdu son mari, homme irréligieux, qui avait fini sa vie par le suicide
. Inconsolable sur son sort, qu'elle croyait être la damnation éternelle, elle fut amenée par hasard à Ars et chercha à rencontrer le saint Curé pour l'interroger sur le malheureux défunt. Elle réussit à l'approcher et, avant même qu'elle eût pu lui dire un mot, le saint lui murmura à l'oreille : Il est sauvé... Oui, il est sauvé, insista-t-il. La pauvre femme fit un geste de la tête qui voulait dire : Oh ! ce n'est pas possible. Alors, d'un ton affirmatif encore :
« Je vous dis qu'il est sauvé, qu'il est en purgatoire et qu'il faut prier pour lui... Entre le parapet du pont et l'eau il a eu le temps de faire un acte de repentir. C'est la très Sainte Vierge qui a obtenu sa grâce. Rappelez-vous le mois de Marie élevé dans votre chambre. Votre époux irréligieux ne s'y est point opposé ; il s'est même parfois uni à votre prière... Cela lui a mérité un suprême pardon. »
Au sein de leurs souffrances, si elles ne peuvent rien pour elles-mêmes, ces âmes peuvent beaucoup pour nous. Cela est si vrai qu'il n'y a presque personne qui ait invoqué les âmes du purgatoire sans avoir obtenu la grâce demandée. Cela n'est pas difficile à comprendre. Si les saints qui sont au ciel et n'ont pas besoin de nous s'intéressent à notre salut, combien plus encore les âmes du purgatoire qui reçoivent nos bienfaits spirituels à proportion de notre sainteté !
Ne refusez pas cette grâce, disent-elles :
Ô mon Dieu, à ces chrétiens qui donnent tous leurs soins à nous tirer des flammes !
Pauvres âmes du purgatoire ! Qui leur donnera la liberté après laquelle elles aspirent ? - Nous, si leur captivité nous touche !
Gertrude priait pour un Frère défunt qui avait toujours été très dévoué à la congrégation ; le Seigneur lui dit :
« J'ai déjà, à cause des prières de la congrégation, récompensé son dévouement en trois choses : sa bienveillance naturelle lui donnait déjà une grande joie intime de pouvoir rendre service à quelqu'un ; or, toutes ces joies qu'il éprouvait, après chaque service nouveau, sont aujourd'hui réunies ensemble et il les ressent toutes à la fois dans son âme. Il possède encore la joie de tous les cœurs qu'il a réjouis de ses bienfaits : ceux des pauvres par une aumône, ceux des enfants par des présents, ceux des malades par un fruit ou quelque autre soulagement. Enfin il a de plus la joie de savoir que toutes ces actions m'étaient agréables et, s'il faut encore quelque chose pour que son soulagement soit parfait, cela ne lui manquera pas longtemps.
Sainte Gertrude eut un jour une révélation. Elle vit en esprit l'âme d'une religieuse qui avait passé sa vie dans l'exercice des plus hautes vertus. Elle se tenait en présence de Notre-Seigneur, revêtue des ornements de la charité ; mais elle n'osait lever les yeux pour le regarder. Elle les tenait baissés, comme si elle eût été honteuse de se trouver en sa présence, et témoignait par ses gestes le désir qu'elle ressentait de s'éloigner de lui. Gertrude, étonnée d'une telle conduite, osa s'adresser à Jésus pour en savoir la cause :
« Dieu de bonté, dit-elle, pourquoi ne recevez-vous pas cette âme dans le sein de votre infinie charité ? Que signifient ces étranges mouvements de défiance que je remarque en elle ? »
Alors Notre-Seigneur étendit son bras droit vers l'âme de la religieuse pour l'attirer à lui ; mais elle, avec un sentiment de profonde humilité et de grande modestie, se retira de lui. La sainte, en proie à un étonnement toujours croissant, lui demanda pourquoi elle fuyait les caresses d'un époux si digne d'être aimé ; et la religieuse lui répondit : « Parce que je ne suis pas entièrement purifiée des taches que mes péchés ont laissés après eux ; et même si mon Dieu me permettait d'entrer librement dans le ciel dans l'état où je suis, je ne l'accepterais pas ; car si brillante que je puisse paraître à vos yeux, je sais que je ne suis pas encore une épouse digne du Seigneur. »
Sainte Gertrude priait pour Frère Hermann, convers, récemment décédé. Cette âme lui ayant été montrée : « Pour quelle faute, lui demanda-t-elle, souffrez-vous davantage ? - Pour ma volonté propre : même lorsque je faisais du bien, j'aimais mieux en faire à ma tête que de suivre l'avis des autres. J'en souffre maintenant une si grande peine que, si l'on réunissait toutes les peines qui accablent le cœur de tous les hommes, elles n'arriveraient à rien de pareil à ce que je souffre. » Comme Gertrude récitait pour lui l'Oraison dominicale, quand elle prononça ces paroles : « Pardonnez-nous nos péchés comme nous pardonnons », cette âme prit un air plein d'anxiété et lui dit : « Lorsque j'étais dans le monde, j'ai beaucoup péché pour n'avoir pas facilement pardonné à ceux qui avaient agi contre moi ; pendant longtemps, je gardais mon sérieux avec eux, et, pour expiation, je souffre, lorsque j'entends ces paroles, une honte intolérable et pleine d'anxiété. » Comment on offrait pour cette âme le saint Sacrifice, elle parut en être merveilleusement réjouie et glorifiée. Ce que voyant Gertrude, elle demanda au Seigneur : « Cette âme a-t-elle acquitté maintenant tout ce qu'elle devait souffrir ? » Le Seigneur répondit : « Elle en a plus acquitté que toi ou quelqu'un des hommes ne pourrait le penser, cependant elle n'est pas tellement purifiée qu'elle puisse être admise à jouir de ma présence. Mais sa consolation et son soulagement vont toujours croissant à mesure que l'on prie pour elle. Cependant vos prières ne peuvent la secourir aussi promptement qu'elles le feraient si elle n'avait commis dans le monde cette faute de se montrer dure et inexorable et de ne pas fléchir sa volonté au gré de la volonté des autres, ne voulant pas accorder ce qu'elle n'avait pas dans sa volonté. »
Gertrude priait pour un Frère défunt qui avait toujours été très dévoué à la congrégation ; le Seigneur lui dit :
« J'ai déjà, à cause des prières de la congrégation, récompensé son dévouement en trois choses : sa bienveillance naturelle lui donnait déjà une grande joie intime de pouvoir rendre service à quelqu'un ; or, toutes ces joies qu'il éprouvait, après chaque service nouveau, sont aujourd'hui réunies ensemble et il les ressent toutes à la fois dans son âme. Il possède encore la joie de tous les cœurs qu'il a réjouis de ses bienfaits : ceux des pauvres par une aumône, ceux des enfants par des présents, ceux des malades par un fruit ou quelque autre soulagement. Enfin il a de plus la joie de savoir que toutes ces actions m'étaient agréables et, s'il faut encore quelque chose pour que son soulagement soit parfait, cela ne lui manquera pas longtemps.
Sainte Gertrude eut un jour une révélation. Elle vit en esprit l'âme d'une religieuse qui avait passé sa vie dans l'exercice des plus hautes vertus. Elle se tenait en présence de Notre-Seigneur, revêtue des ornements de la charité ; mais elle n'osait lever les yeux pour le regarder. Elle les tenait baissés, comme si elle eût été honteuse de se trouver en sa présence, et témoignait par ses gestes le désir qu'elle ressentait de s'éloigner de lui. Gertrude, étonnée d'une telle conduite, osa s'adresser à Jésus pour en savoir la cause : « Dieu de bonté, dit-elle, pourquoi ne recevez-vous pas cette âme dans le sein de votre infinie charité ? Que signifient ces étranges mouvements de défiance que je remarque en elle ? » Alors Notre-Seigneur étendit son bras droit vers l'âme de la religieuse pour l'attirer à lui ; mais elle, avec un sentiment de profonde humilité et de grande modestie, se retira de lui. La sainte, en proie à un étonnement toujours croissant, lui demanda pourquoi elle fuyait les caresses d'un époux si digne d'être aimé ; et la religieuse lui répondit : « Parce que je ne suis pas entièrement purifiée des taches que mes péchés ont laissés après eux ; et même si mon Dieu me permettait d'entrer librement dans le ciel dans l'état où je suis, je ne l'accepterais pas ; car si brillante que je puisse paraître à vos yeux, je sais que je ne suis pas encore une épouse digne du Seigneur. »
Sainte Gertrude priait pour Frère Hermann, convers, récemment décédé. Cette âme lui ayant été montrée : « Pour quelle faute, lui demanda-t-elle, souffrez-vous davantage ? - Pour ma volonté propre : même lorsque je faisais du bien, j'aimais mieux en faire à ma tête que de suivre l'avis des autres. J'en souffre maintenant une si grande peine que, si l'on réunissait toutes les peines qui accablent le cœur de tous les hommes, elles n'arriveraient à rien de pareil à ce que je souffre. » Comme Gertrude récitait pour lui l'Oraison dominicale, quand elle prononça ces paroles : « Pardonnez-nous nos péchés comme nous pardonnons », cette âme prit un air plein d'anxiété et lui dit : « Lorsque j'étais dans le monde, j'ai beaucoup péché pour n'avoir pas facilement pardonné à ceux qui avaient agi contre moi ; pendant longtemps, je gardais mon sérieux avec eux, et, pour expiation, je souffre, lorsque j'entends ces paroles, une honte intolérable et pleine d'anxiété. » Comment on offrait pour cette âme le saint Sacrifice, elle parut en être merveilleusement réjouie et glorifiée. Ce que voyant Gertrude, elle demanda au Seigneur : « Cette âme a-t-elle acquitté maintenant tout ce qu'elle devait souffrir ? » Le Seigneur répondit : « Elle en a plus acquitté que toi ou quelqu'un des hommes ne pourrait le penser, cependant elle n'est pas tellement purifiée qu'elle puisse être admise à jouir de ma présence. Mais sa consolation et son soulagement vont toujours croissant à mesure que l'on prie pour elle. Cependant vos prières ne peuvent la secourir aussi promptement qu'elles le feraient si elle n'avait commis dans le monde cette faute de se montrer dure et inexorable et de ne pas fléchir sa volonté au gré de la volonté des autres, ne voulant pas accorder ce qu'elle n'avait pas dans sa volonté. »
Sainte Gertrude apprit du Seigneur que quand une âme meurt après avoir commis certaines fautes nombreuses et très graves, elle ne peut pas être aidée par les suffrages communs de l'Eglise : il faut qu'après un certain temps de purgatoire elle dépose ce fardeau de péché qui faisait obstacle à ces suffrages de l'Eglise, que les âmes souffrantes reçoivent, à chaque instant, comme une rosée salutaire ou un baume plein de suavité ou comme le plus rafraîchissant breuvage. La sainte avait obtenu du Seigneur qu'une âme qu'on lui recommandait et qui était dans cette condition fût délivrée de ce terrible obstacle. Elle lui demanda par quels travaux et quelles prières on peut obtenir cette grâce pour les âmes si malheureuses. Le Seigneur répondit : « Tu ne peux faire aucun travail ni aucune prière qui puisse apporter à une âme un si puissant secours, parce que cela ne peut s'obtenir tout à coup que par une affection d'amour semblable à celle que tu viens d'éprouver tout à l'heure. Or, c'est là une faveur qu'on ne peut avoir, à moins que je ne la donne. De même un tel secours ne peut être accordé à une âme après la mort, à moins que par une grâce spéciale elle ne l'ait mérité en cette vie. Mais sache qu'une telle peine peut être soulagée à la longue par les prières ou les travaux accomplis avec fidélité par les amis de cette âme. Ce temps est donc plus ou moins long, selon que ses amis y mettent pour elle plus de dévotion et plus d'amour, et aussi selon qu'elle l'a mérité durant sa vie. »
Afin d'exciter le zèle de Gertrude en faveur des âmes du purgatoire, le Seigneur lui dit : « Suppose un roi qui retiendrait en prison quelques-uns de ses plus grands amis, qu'il remettrait volontiers en liberté si la justice ne l'en empêchait ; poussé par le désir de leur délivrance, et, voyant que d'eux-mêmes ils ne peuvent y contribuer, ce roi accepterait avec joie que quelqu'un payât, en or ou en argent, ou d'une autre manière, ce qui serait nécessaire à l'acquittement de leur dette. De même, j'accepte tout ce qui m'est offert pour la délivrance des âmes que j'ai rachetées de mon sang précieux; j'ai alors une occasion de les délivrer de leurs peines et de les conduire aux joies qui leur sont préparées de toute éternité. » Gertrude : « Combien vous est agréable la peine que se donnent ceux qui s'acquittent du Psautier en usage dans notre congrégation ? » Il répondit : « Elle m'est aussi agréable que si, de leur argent, ils me rachetaient moi-même de la captivité : chaque fois qu'une âme est délivrée par leurs prières. Et très certainement je leur rendrai cela en temps opportun, dans la mesure que comporte la toute-puissance de ma libérale bonté. »
Les âmes qui sont en purgatoire ne peuvent vouloir ni désirer autre chose que d'y demeurer paisiblement parce qu'elles savent qu'elles y sont par un ordre très équitable de la justice de Dieu. Il leur est impossible, dans cet état, de faire aucun retour sur elles-mêmes, comme de dire : « J'ai fait tel ou tel péché pour lequel je souffre maintenant ici : je voudrais ne l'avoir pas commis parce que je jouirais à présent des délices du paradis. » Elles ne peuvent non plus dire : « Celui-ci sortira d'ici avant moi, ou : j'en sortirai plus tôt que lui. » Elles sont tellement abîmées en Dieu qu'elles ne peuvent ni en bien ni en mal former la moindre pensée d'elles-mêmes ou des autres qui puissent ajouter à leur tourment. Elles ne s'occupent qu'à considérer avec quelle bonté Dieu se conduit envers les hommes pour les attirer à lui. Elles ne peuvent ni vouloir ni désirer autre chose que l'accomplissement de la volonté de Dieu, qui est lui-même cette pure charité de laquelle elles ne peuvent s'éloigner.
Les âmes endurent dans ces lieux des tourments si grands et si terribles qu'il n'y a ni langue pour les exprimer ni entendement pour en concevoir la moindre étincelle. Il faut que Dieu, par une faveur particulière, les fasse comprendre à une âme, comme il a plu à son extrême bonté de le faire à la mienne. J'avoue aussi que cette vue qu'il a plu à Dieu de m'en donner ne m'est jamais sortie de l'esprit. J'en ai toujours conservé la mémoire présente à mes yeux, et si je puis bien en dire ici quelque chose, cependant personne ne comprendra parfaitement, que celui à qui Dieu daignera faire la même grâce qu'il m'a faite.
L'âme est tellement embrasée du désir qu'elle a de posséder Dieu et d'être transformée en lui, que c'est en cela que consiste son principal tourment en purgatoire. Elle ne considère pas toutes ces pensées ni toutes ces flammes qui l'environnent : ce qui la tourmente et qui la brûle davantage, c'est cette ardeur violente qu'elle a de jouir de Dieu, sans pouvoir le satisfaire.
Il est incroyable quelle est la conformité de Dieu avec l'âme. Elle est telle que lorsque Dieu voit cette âme retourner à la pureté dans laquelle il l'a créée, il lui lance les rayons de son amour, de façon que cette âme est tellement transformée en Dieu qu'elle se voit n'être qu'une même chose avec lui. Et il continue toujours de l'attirer et de l'embraser du feu de son amour, jusqu'à ce qu'il l'ait rétablie dans sa première pureté. L'âme, de son côté, se sentant si intimement attirée par son Dieu, est toute pénétrée d'amour et se fond dans l'ardeur de ce feu divin. Et comme elle ne peut suivre cet attrait de Dieu, dont le moindre retard lui est si pénible, et que son instinct naturel et l'ardent désir qu'elle a d'aller à lui se trouvent empêchés, elle sent alors une peine qui est proprement la peine du purgatoire. (chap. II)
Quelle grande chose que ce purgatoire ! Pour moi, je l'avoue, je ne puis rien dire ni rien concevoir qui en approche. J'entrevois seulement que les peines qu'on y endure sont aussi sensibles que les peines de l'enfer.
Je ne crois pas qu'après la félicité des saints du paradis il puisse exister une joie comparable à celle des âmes du purgatoire. Une incessante communication de Dieu rend de jour en jour leur joie plus vive, et cette communication devient de plus en plus intime, à mesure qu'elle consume dans ces âmes l'obstacle qu'elle y trouve. Cet obstacle n'est pas autre chose que la rouille ou les restes du feu. Comme le feu du purgatoire va sans cesse le consumant, l'âme s'ouvre de plus en plus à la communication de Dieu. J'explique ma pensée par une comparaison : exposez au soleil un cristal couvert d'un épais voile, il ne peut recevoir les rayons ; la faute n'en est point au soleil qui ne cesse de briller, mais au voile qui intercepte ses rayons. Que cette couverture vienne peu à peu à se consumer, le cristal successivement découvert recevra de plus en plus les rayons du soleil, et, quand l'obstacle aura entièrement disparu, le cristal sera tout entier pénétré par le soleil. Ainsi en est-il des âmes du purgatoire. La rouille du péché est le voile qui intercepte pour elles les rayons du vrai soleil, qui est Dieu. Le feu va consumant de jour en jour cette rouille, et, à mesure qu'elle est consumée, les âmes réfléchissent de plus en plus la lumière de leur vivant soleil. Leur joie augmente à mesure que la rouille diminue et qu'elles sont plus exposées aux divins rayons. Ainsi l'un va toujours en augmentant et l'autre en diminuant, jusqu'à ce que le temps de l'épreuve soit accompli. Qu'on ne croie pas cependant que la peine diminue : ce qui diminue c'est uniquement le temps de sa durée. Mais dans l'intime de leur volonté, ces âmes ne pourraient jamais se résoudre à dire que ces peines sont des peines, tant elles sont heureuses de la disposition de Dieu à laquelle leur volonté est unie par le lien de la pure charité. (chap. II)
Tu vois encore que ce Dieu d'amour, ce Dieu infiniment aimant, lance à l'âme certains rayons, certains éclairs embrasés qui sont si pénétrants qu'ils anéantiraient non seulement le corps, mais l'âme même, si c'était possible (ici-bas). Ces rayons et ces éclairs, dardés par l'amour infini de Dieu, produisent deux effets : ils purifient et ils anéantissent. Voyez l'or, plus il reste au creuset, plus il se purifie ; et on peut le purifier de telle sorte que tout ce qu'il a d'impur et d'étranger se trouve anéanti. L'amour de Dieu fait dans l'âme ce que fait le feu dans les choses matérielles : plus elle reste dans ce divin brasier, plus elle se purifie. Ce brasier, la purifiant toujours davantage, finit par anéantir en elle tout ce qu'elle a d'imperfections et de taches et la laisse en Dieu entièrement purifiée. Lorsque l'or a passé par le feu et qu'il a acquis le dernier degré de pureté qu'on puisse lui donner, il ne se consume plus et ne diminue plus jamais, quelque grand que puisse être le feu où on l'affine, parce qu'il ne se trouve plus alors aucun mélange de corps impurs et étrangers sur lesquels le feu puisse agir. Ainsi en est-il de l'âme qui se purifie dans le feu de l'amour divin. Dieu l'y retient jusqu'à ce que ce feu ait consumé en elle toute imperfection et lui ait communiqué le degré de perfection qu'il lui destine de toute éternité. Et quand Dieu, de degré en degré, a enfin élevé jusqu'à lui cette âme purifiée, elle demeure désormais impassible, parce qu'il n'y a plus rien en elle que le feu puisse consumer; et supposé que dans cet état de pureté parfaite elle fût encore retenue dans le feu, ce feu, loin de lui être pénible, serait plutôt un feu de divin Amour et comme la vie éternelle sans ombre de souffrances. (chap. X)
Les âmes du purgatoire ont une entière soumission à la volonté de Dieu : elles sont établies dans une telle conformité à sa justice et à ses ordres que, n'ayant ni choix, ni vue, ni volonté propre, elles ne choisissent, ne voient et ne veulent que ce qui plaît à Dieu. C'est pourquoi ces âmes reçoivent avec autant de joie les effets de sa justice que ceux de sa miséricorde. (chap. XIII)
Ce moyen dont Dieu se sert pour purifier les âmes qui sont dans le purgatoire est le même que j'éprouve en moi depuis deux ans, et je le sens tous les jours et le vois clairement de plus en plus. Mon âme est dans mon corps, comme dans un purgatoire semblable à celui que Dieu a ordonné pour des âmes...
Le seul retard de la vue et de la possession de Dieu paraît si pénible aux saintes âmes qu'il se forme en elles, par cela même, comme un feu qui les dévore.
Pour comprendre en quelque façon avec quelle ardeur les âmes qui sont dans le purgatoire désirent de voir Dieu, imaginons qu'il n'y ait dans le monde qu'un seul pain, et que ce pain ait la vertu d'apaiser par sa seule vue la faim de toutes les créatures. Si un homme en bonne santé, dévoré par la faim, savait qu'il n'y a que ce pain qui le puisse rassasier et s'il s'en voyait néanmoins privé, n'est-il pas vrai que sa faim augmenterait toujours, et lui deviendrait même d'autant plus intolérable qu'il approcherait de ce pain de plus près sans pouvoir y toucher ?... Les âmes du purgatoire ont cette faim ardente de se rassasier de ce pain céleste qui est Dieu même et notre doux Sauveur. (chap. VI)
Sainte Thérèse parle de trois religieux qui entrèrent au ciel tout de suite après leur mort sans passer par le purgatoire...
Un Carme, elle raconte qu'assistant à la messe, plongée dans un profond recueillement, elle vit ce Père rendre l'esprit et monter au ciel sans entrer au purgatoire.
J'ai appris depuis, écrit-elle, qu'il était mort à l'heure même où j'avais eu cette vision. Je fus fort étonnée de ce qu'il n'avait pas passé par le purgatoire ; mais il me fut dit, qu'ayant été très fidèle observateur de sa Règle, il avait joui de la grâce accordée à l'Ordre par des bulles particulières touchant les peines du purgatoire. J'ignore à quelle fin cela me fut dit. Ce fut sans doute pour me faire comprendre que ce n'est pas l'habit qui fait le religieux, mais que pour jouir des biens d'un état aussi parfait, il faut en accomplir fidèlement tous les devoirs...
Parmi tant d'âmes dont le sort m'a été révélé, ajoute la sainte, je n'en ai vu que trois aller au ciel sans passer par le purgatoire…
In Saint Thérèse, Livre de sa Vie, chap. XXXVIII.
Don Bernardin de Mendoza, frère de l'évêque d'Avila, poussé par son amour pour la Sainte Vierge, offrit à sainte Thérèse une de ses maisons pour la fondation d'un couvent de Carmélites aux environs de Valladolid. L'offre fut acceptée. Or il arriva que deux mois après Don Bernardin fut pris d'un malaise subit qui lui enleva l'usage de la parole. Il ne put se confesser que par signes. Quelques jours après il expirait dans une localité fort éloignée de l'endroit où se trouvait alors sainte Thérèse.
Le divin Maître, ajoute la sainte, me dit : « Ma fille, son salut a été en grand danger, mais j'ai eu compassion de lui, et lui ai fait miséricorde en considérant le service qu'il a rendu à ma Mère en donnant cette maison pour y établir un monastère de son Ordre. Néanmoins il ne sortira du purgatoire qu'à la première messe qui sera dite dans ce nouveau couvent.»
A partir de ce jour, poursuit la sainte, les grandes souffrances de cette âme furent sans cesse présentes à mon esprit ; aussi malgré tout mon désir de la fondation de Tolède, j'y renonçai pour lors, et sans perdre un moment je travaillai de tout mon pouvoir à celle de Valladolid.
L'exécution de mon dessein ne put être aussi prompte que je le souhaitais ; je fus contrainte de m'arrêter durant quelques jours au monastère de Saint-Joseph d'Avila, dont j'étais prieure, et ensuite à Saint-Joseph de Medina del Campo, qui se trouvait sur mon chemin. Dans ce dernier monastère, Notre-Seigneur me dit un jour dans l'oraison : « Hâte-toi, car cette âme souffre beaucoup. » Dès ce jour, rien ne put me retenir. Quoique dépourvue de bien des choses nécessaires, je me mis en route et j'arrivai à Valladolid le jour de la fête de saint Laurent. Lorsque je vis la maison où nous devions habiter, j'éprouvai un sensible déplaisir : si le jardin était beau et agréable, la maison, située sur le bord de la rivière, était malsaine et il était impossible de la rendre habitable pour des religieuses à moins d'y faire de très grandes dépenses. Arrivant fatiguée du voyage, il fallut aller entendre la messe dans un monastère de notre Ordre situé à l'entrée de la ville ; c'était si loin que la longueur du chemin redoubla ma peine. Néanmoins, je n'en témoignai rien à mes compagnes, de peur de les décourager. Au milieu de ma faiblesse, ce que Notre-Seigneur m'avait dit me soutenait, et ma confiance en lui me faisait espérer qu'il remédierait à tout. A mon retour, j'envoyai secrètement chercher des ouvriers et, à l'aide de quelques cloisons que je leur fis élever, j'improvisai des cellules où nous pouvions être. Recueillies. Un des deux religieux qui voulait embrasser la réforme et Julien d'Avila étaient avec nous. Le premier s'informait de notre manière de vivre ; le second s'occupait d'obtenir par écrit, du prélat, la permission de fonder ; car à mon arrivée il ne nous avait donné que de bonnes espérances. Cela ne put se faire de sitôt, et le dimanche étant venu avant que l'autorisation nous fût accordée, on nous permit seulement de faire dire la messe dans le lieu destiné à devenir l'église du monastère.
Le saint Sacrifice y fut donc offert. J'étais en ce moment fort éloignée de songer que la prédiction de Notre-Seigneur touchant ce gentilhomme dût s'accomplir alors ; j'étais au contraire persuadée que par ces paroles : « à la première messe », le divin Maître désignait celle où l'on mettrait le Très Saint-Sacrement dans notre église. Au moment de la communion, le prêtre s'avança vers nous, tenant le saint ciboire en main. J'approchai, et à l'instant même où il me donnait la sainte hostie, ce gentilhomme m'apparut avec un visage tout resplendissant, l'allégresse peinte sur ses traits et les mains jointes, il me remercia de ce que j'avais fait pour le tirer du purgatoire ; et je le vis ensuite monter au ciel.
Je l'avouerai : la première fois que j'entendis de la bouche du divin Maître qu'il était en voie de salut, j'étais loin d'une si consolante pensée ; je ressentais, au contraire, une peine très vive ; il me semblait qu'après la vie qu'il avait menée, il eût fallu un autre genre de mort. Si ses vertus et ses bonnes œuvres me rassuraient, je ne laissais pas de craindre, parce qu'il était engagé dans les choses du monde. Voici néanmoins un fait qui est bien en sa faveur : il avait dit à mes compagnes qu'il songeait très sérieusement à la mort. Oh ! qu'un service, quel qu'il soit, rendu à la très Sainte Vierge est une grande chose ! Qui dira combien Notre-Seigneur l'agrée, et combien sa miséricorde est grande ! Qu'il soit béni et loué à jamais de ce qu'il imprime à la bassesse, au faible mérite de nos bonnes œuvres, un tel caractère de grandeur, et de ce qu'il leur réserve pour salaire une vie et une gloire éternelle !
Avant de quitter Plaisance, la jeune Orsola, prenant tout son courage, avait dit à son père : « Maintenant que vous avez le temps, pensez à ce que doit faire un chrétien, faites une bonne confession. » Pendant que je lui disais cela, écrit Véronique, il changea de visage et me demanda : « Pourquoi me dites-vous cela ? » Je répondis : « Je me sens inspirée de vous le dire. » Je savais qu'il y avait longtemps qu'il ne s'était pas confessé. Je sus qu'il se confessa peu après.
Le pauvre Francesco Giuliani retomba ensuite dans ses faiblesses. « Il me semblait qu'on me disait mystérieusement que mon père était mort. Je cherchais à me distraire de ces pensées et à me résigner à la volonté de Dieu. Peu après, je vis mon père en songe. Il était très malade et dans son agonie se recommandait à mes prières. Je m'éveillai, mais je demeurai sous le coup d'une appréhension telle que j'eus comme la certitude que tout cela n'était pas un songe. La nuit suivante, je revis encore mon père : il était mourant, je le vis expirer. Je m'éveillai sous une poignante impression de douleur et je pleurai beaucoup. Mon cœur était gros de larmes, j'étais persuadée que je venais d'assister à la mort de mon père. J'avais reçu cependant, très peu de temps avant, une lettre où il me disait qu'il se portait bien. Mais après cette dernière nuit, je n'écoutais plus celles qui venaient pour me persuader que je me trompais et qu'il ne fallait pas croire aux rêves. Je cherchai à me distraire, mais je ne doutai pas de cette mort. Enfin, la nouvelle arriva. Il était vraiment mort à l'heure où je l'avais vu expirer. Mon chagrin fut extrême parce que je craignais pour son âme. Aussi je priai avec ardeur pour lui. Je vis alors une vision : un endroit horrible et plein d'épouvante et je compris que l'âme de mon père s'y trouvait. Jamais je ne pourrais exprimer ma douleur : je craignais que ce ne fût l'enfer ! Je demeurai longtemps dans cette peine cruelle. Je ne me souviens pas de lui avoir appliqué des suffrages. Je ne pouvais me mettre à rien, je ne voulais pas davantage dire la vision que j'avais eue, craignant que ce ne fût une vision diabolique. Mais cette même vision revint et je vis cette âme torturée d'une façon affreuse. Dans sa détresse, elle me criait : « C'est à toi d'obtenir cette grâce. » Je la vis souvent dans cet état et elle me disait qu'elle souffrait encore et qu'elle savait bien qu'elle était dans un lieu de salut. Je fis beaucoup de pénitences et de prières pour cette âme et je crus un jour entendre le Seigneur me dire : « Sois tranquille : pour telle fête, je délivrerai l'âme de ton père des tourments où elle se trouve. Si tu veux qu'il en soit ainsi, il faut que tu souffres beaucoup. » J'étais prête à tout souffrir pour obtenir cette grâce. Mes souffrances furent très grandes. Après la fête de sainte Claire, je crus voir l'âme de mon père, mais non dans le même lieu d'horreur. C'était encore le purgatoire, cependant. J'ai longtemps supplié le Seigneur de me donner la délivrance de cette âme. Bien des semaines après, j'eus cette révélation que je devais avoir beaucoup de regrets de n'avoir pas osé parler à mon père avec la liberté qu'il eût fallu. Je connaissais bien le lamentable état de sa conscience, et si je lui en avais dit quelque chose il se serait amendé. Je fis donc tous les jours mes oraisons pour cette âme et je la vis souffrir beaucoup. Je suppliai Dieu de toutes les forces de mon cœur de vouloir bien la délivrer de ses tourments. Je vis cette âme pendant la nuit de Noël. Un ange vint la prendre par la main et je vis mon père tel qu'il était pendant sa vie, mais revêtu de blanc. Il me salua et me remercia de ma charité. Aussitôt, i1 devint éclatant de lumière. Je ne le vis plus sous une forme humaine, il disparut avec l'ange. Le matin, après la communion, je revis encore cette âme toute belle et resplendissante. Elle me dit qu'elle n'avait pas été la seule délivrée du purgatoire, beaucoup d'autres avaient été délivrées aussi. Je les vis toutes, en grand nombre. La plume est incapable de décrire le bonheur que je ressentais. Je pense que Dieu m'a accordé cette grâce d'abord par les prières de la Sainte Vierge Marie, puis par celles de mes Sœurs.
Il me semble, dit-elle en décrivant la peine qu'elle avait à souffrir, il me semble que mon âme était dans un abandon complet, extérieur et intérieur, comme si Dieu m'avait dépouillée de tout et que plus jamais, en cette vie ni en l'autre, je ne participerais à aucun bien, que plus jamais je ne pourrais me recommander à la Sainte Vierge ni aux saints. C'est une douleur indescriptible et qui dura tout le temps que j'eus à passer dans ce lieu affreux. Il me semblait que ce temps ne finirait jamais et que toujours j'expierais. Nul ne venait à mon aide. J'étais seule et abandonnée. Une heure de ces souffrances, c'est une éternité. La douleur physique s'ajoutait à la douleur morale. Il me semblait qu'on me triturait les os, qu'on me travaillait les chairs, qu'on me jetait dans une fournaise, puis dans une glacière. Je tremblais de douleur. En même temps, on me rouait de coups avec toutes sortes d'instruments. Dans ces tourments, j'eus quelques communications avec Dieu : il me fit comprendre que les peines que je subissais étaient celles du purgatoire et qu'il me les faisait endurer pour libérer les âmes.
Le 2 mai (1683), la bienheureuse annonçait à la Mère de Saumaize l'entrée au ciel de deux religieuses de la Visitation : « Vive Jésus ! ma bonne Mère, mon âme se sent pénétrée d'une si grande joie que j'ai peine à la contenir en moi-même. Permettez-moi que je la communique à votre cœur pour soulager le mien qui ne sort guère de celui de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ce matin, dimanche du bon Pasteur, deux de mes bonnes amies souffrantes, à mon réveil, me sont venues dire adieu, que c'était le jour que le souverain Pasteur les recevait dans son Bercail éternel, avec plus d'un million d'autres, en la compagnie desquelles elles sont allées avec chants d'allégresse inexplicables. L'une est la bonne Mère de Monthaux, l'autre, ma Sœur Jeanne-Catherine, qui me répétait sans cesse ces paroles : « L'amour triomphe, l'amour jouit, l'amour en Dieu se réjouit ! » L'autre disait : « Bienheureux les morts qui meurent au Seigneur et les religieuses qui vivent et meurent dans l'exacte observance de leurs règles. » Elles veulent que je vous dise de leur part : « Que la mort peut bien séparer les amis mais non les désunir », ceci est de la bonne Mère, et l'autre : « Vous serez aussi bonne fille dans le ciel que vous avez été bonne mère sur la terre. » Si vous saviez combien mon âme est transportée de joie, car en leur parlant je les voyais peu à peu se noyer et s'abîmer dans la gloire, comme une personne qui se noie dans un vaste océan.
Un jour, elle priait devant le Saint-Sacrement ; soudain, devant elle se présente une personne tout en feu ; les flammes brûlent si ardentes qu'il lui semble qu'elle en est toute pénétrée. A cette vue, sous ces tortures dévorantes, ses larmes jaillissent, abondantes. L'âme qui lui apparaît est celle d'un religieux bénédictin de la Congrégation de Cluny. Prieur de Paray, il l'avait confessée une fois et lui avait ordonné de faire la sainte communion. Il lui demande aujourd'hui de lui appliquer pendant trois mois les mérites de toutes ses prières et de toutes ses souffrances. Il lui découvre alors les causes de son rude purgatoire : trop d'attache à sa réputation lui a fait préférer son propre intérêt à la gloire de Dieu ; il manqua de charité envers ses frères ; dans ses entretiens spirituels et dans ses rapports avec les créatures, il avait trop d'attache naturelle, et cela déplaisait beaucoup à Dieu. Pendant trois mois, il se tint près de sa victime volontaire, ne la quittant point, et, du côté où il se trouve, elle brûle comme tout en feu. La douleur très vive la fait pleurer continuellement. La supérieure, qui sait tout, qui a tout approuvé, touchée de compassion, lui ordonne des pénitences et des disciplines. Au bout de trois mois, le bénédictin lui apparaît, tout éclatant de gloire ; il monte au ciel ; après l'avoir remerciée, il l'assure qu'à son tour il la protégera.
Gemma connut par voie surnaturelle qu'une religieuse passioniste du monastère de Corneto,
belle âme très chère à Dieu, venait de tomber mortellement malade. Elle me demanda si le fait était exact, et, sur ma réponse affirmative, supplia Jésus de faire payer ici-bas à sa servante ses dettes de la justice divine pour qu'à sa mort le ciel lui fût promptement ouvert. Le Seigneur l'exauça, du moins en partie, car la fervente religieuse ne mourut qu'après plusieurs mois de cruelles souffrances. Elle apparut alors à la jeune fille sous les traits les plus douloureux, implorant son secours dans les peines terribles qu'elle endurait en purgatoire à cause de certains défauts. Il n'en fallait pas davantage pour émouvoir toutes les fibres de son cœur. Afin de procurer à la pauvre Sœur de nombreux suffrages, Gemma se hâta d'annoncer son décès à sa famille adoptive, la désignant par son nom de religion pourtant inconnu à Lucques : Marie-Thérèse de l'Enfant-Jésus ; et elle-même, à partir de ce moment, ne connut plus de repos. Sans trêve, elle priait, pleurait, luttait amoureusement avec son Seigneur : « Jésus, sauvez-la », l'entendait-on s'écrier. « Jésus, envoyez vite Thérèse en paradis. C'est une âme qui vous est bien chère ; faites-moi beaucoup souffrir pour elle, je la veux sauver. »
Victime volontaire, la généreuse enfant souffrit cruellement seize jours consécutifs, au bout desquels la justice divine, étant satisfaite, sonna l'heure de la délivrance. Elle m'écrivit alors : « Vers une heure et demie de la nuit, la Madone est venue, m'a-t-il semblé, m'annoncer que le moment était proche. Quelques instants après, j'ai cru voir s'avancer vers moi Marie-Thérèse, vêtue en religieuse passioniste, accompagnée de son ange et de Jésus. Ah ! que son état était différent de celui du jour où je l'avais vue pour la première fois ! S'approchant de moi, toute souriante, elle m'a dit : « Je suis vraiment heureuse, et je vais jouir de mon Jésus pour toujours. » Après de nouveaux remerciements, elle m'a fait de la main, à plusieurs reprises, un geste d'adieu, et, avec Jésus et son ange, elle a pris aussitôt son essor vers les cieux. C'était environ deux heures et demie de la nuit.
In R.P. Germain de Saint-Stanislas, La séraphique vierge de Lucques, Gemma Galgani
Conclusion :
"Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu" Mathieu, chapitre 5, verset 8.
Il paraît plus juste de dire qu'avant de paraître devant Dieu, l'homme a besoin d'une purification. Pourquoi ? Parce que même si notre vie a été tournée vers Dieu, nous demeurons empêtrés dans notre égoïsme, notre orgueil, nos violences. L'Écriture insiste sur la pureté de cœur nécessaire pour approcher Dieu.
Le purgatoire ne serait donc pas un temps passé quelque part, mais un moment de vérité. Comment l'expliquer ? Dans notre état actuel, nous vivons tous dans notre "bulle" qui comporte une partie d'illusions sur nous-mêmes : nous ne savons pas ce que les autres pensent exactement de nous, nous ignorons des choses sur nous-mêmes.
Le purgatoire : un moment d'humilité
Enfermés dans notre bulle, nous ne savons pas entrer dans une relation transparente avec les autres, et donc avec Dieu. Le purgatoire, c'est recevoir la conscience parfaite de ce que nous sommes.
Tout cela peut être fort joyeux et lumineux, comme un ciel qui s'éclaire, purifié après l'orage : le purgatoire n'est pas un lieu d'épreuves, comme on l'a affirmé parfois ! Il est la porte d'accès au paradis ! Nous espérons que personne n'ira en enfer, mais qui peut se dire prêt à entrer au Ciel sans avoir à être ainsi purifié ?