« Ô Cœur adorable de mon Sauveur et de mon Dieu ! Pénétré que je suis d'une vive douleur à la vue des outrages que Vous avez reçus et que Vous recevez encore tous les jours dans le Sacrement de l'Eucharistie, me voici prosterné pour en faire amende honorable, au pied des autels. Que ne puis-je, par mes hommages et mes respects, réparer votre Honneur méprisé ! Que ne puis-je effacer de mes larmes et de mon sang tant d'irrévérences, de profanations, de sacrilèges ! Que je voudrais aussi pouvoir suppléer, par la ferveur de mon amour, à la froideur et à la criminelle indifférence de tant de lâches chrétiens ! Oh ! Que ma vie serait bien employée, si je pouvais la donner pour un si digne sujet ! Accordez-moi, ô mon Dieu ! Le pardon que je Vous demande pour tant d'impies qui Vous blasphèment, et d'infidèles qui Vous méconnaissent ; pour tant d'hérétiques et de schismatiques qui Vous déshonorent, pour tant de catholiques ingrats qui profanent le Sacrement de votre Amour, et surtout pour moi-même qui Vous ai si souvent outragé ! Souvenez-Vous que votre Sacré Cœur, portant le poids de mes péchés, en a été affligé jusqu'à la mort ; ne permettez pas que Vos souffrances et Votre sang me soient inutiles ; changez mon cœur criminel et donnez-m’en un selon le Vôtre ; un cœur contrit et humilié, un cœur pur et sans tâche, un cœur consacré à Votre gloire et victime de votre Amour. Pour moi, ô mon Dieu ! Je promets de réparer dans la suite par ma modestie dans les églises, par mon assiduité à Vous visiter, par ma dévotion et ma ferveur à Vous recevoir, les irrévérences et les sacrilèges que je déplore dans l'amertume de mon cœur. Seigneur, daignez m'accorder cette Grâce, augmenter mon amour pour Vous et avoir pour agréables le désir et la résolution que Vous-même m'avez inspirés ». 

Ainsi soit-il. 



R. P. François-Xavier Gautrelet (1807-1886) – « Nouveau Mois du Sacré-Cœur de Jésus, ou les Trente-trois années de la Vie du divin Sauveur », p. 288-290, Chez J. C. Pélagaud et Cie (1857)