18 Décembre 2018
Christine charge les cartons de tracts dans le coffre d’une voiture. « Mon cher petit Monsieur n’aura pas à le faire ! se dit-elle.
Pendant ce temps, Monsieur et Madame s’habillent avec une certaine recherche. Un look confortable adapté à la présentation de leur programme. Ils doivent inspirer confiance aux électeurs potentiels, qu’ils rencontrent sur les marchés de la ville.
Les élections municipales se préparent. Monsieur Louis est candidat. Madame Olga a la certitude d’être la prochaine épouse du maire de cette petite bourgade. Monsieur Louis Basileus se voit déjà à la mairie remplaçant son vieil ami malade. Il adhère pleinement au programme préparé par son épouse.
Le candidat Louis Basileus, au fur et à mesure, que l’échéance approche, devient de plus en plus nerveux. D’abord, ce fût l’effervescence joyeuse, l’enthousiasme enflamme les militants. Louis Basileus galvanise la population. Ce fameux jour avance à la vitesse d’un « grand V ».
Lorsque ce jour sera arrivé, l’existence de toute la famille sera chamboulée, Ils seront dans un autre univers. Ils en ont conscience. Ils restent soudés et vigilant, le but est si proche.
Ils ont conçu leur programme d’après les informations que Monsieur reçoit à son bureau de la Préfecture. Il est l’adjoint du préfet de Rouen. Mais également grâce aux militants faisant remonter les informations concernant, les bonnes appréciations et les griefs, ou les suggestions des habitants.
Madame Olga, jouit d’une grande popularité : ses cheveux roux longs, l’allure élégante provoquent respect et admiration. Pourtant son physique et son visage, malgré ses grands yeux bleus d’acier sont on ne peut plus quelconques. Sa société est en pleine extension. « Ce qui doit rassurer les électeurs » pense-t-elle.
Le magasin de Madame Olga situé au centre de la ville Maxéville, lui confère un statut de notable. Sa société est spécialisée sur tous les produits d’origine Normande. Elle existe depuis plusieurs générations dans sa famille.
Sa société fabrique et vend les produits d’origine normande. « Camembert, crêpes, cidre, charcuterie (avec la fameuse andouille de Vire et les tripes de Caen), dentelles de tradition normande, et les tableaux représentant la vie du passé et d’aujourd’hui. La nature luxuriante normande est aussi mise en valeur par les artistes peintres de la région. Selon Monsieur Louis Basileus, « Sa moitié est un plus ».
Pendant que les Basileus sont sur le marché de Maxéville, Ryan est avec les chevaux et Badou dans la propriété. Nos deux commères sont seules, elles reprennent leur bavardage à bâton rompu en préparant le menu de midi. « Le bavardage est nuisible, s’il empêche de travailler ». À coutume de dire la brave Christine.
S’étonne Bernadette
Actuellement, c’est la savane et tout ce qui fait la vie en Afrique.
Rétorque Christine, elle reprend son souffle et continue :
Après hésitation, Christine se lance à nouveau :
Précisément pour cette raison. Elle ne peut-être la maire de Maxéville. Elle n’aurait plus le temps de s’occuper de chacun, en plus de ses charges professionnelles.
Devant l’étonnement de Bernadette, Christine explique :
D’après ce que j’ai entendu, elle pense que si son mari est élu, elle aura plus de pouvoir dans sa société au niveau Européen. Elle pourra promouvoir sa chère Normandie, du fait qu’elle est la fondatrice de la S.P.PLN (Société Pour Promouvoir la Normandie). C’est pourquoi, durant la campagne électorale, ils font tous les samedis le marché de Saint-Antoine.
Le magasin fondateur est situé sur cette place. Les différents établissements de sa société ont pignon sur rue dans les villes touristiques de la Normandie. Les marchés Eulalie et de la liberté (marché municipal couvert) sont inondés par les militants en semaine.
Cependant, il y a une chose, que Christine ne dévoile pas à Bernadette. C’est le secret de Monsieur David.
David est ravi, que ses parents soient occupés sur le marché Saint-Antoine. Car les élections les absorbent tellement, qu’ils ne peuvent voir ce que fait leur fils. Un samedi sur deux, Monsieur David participe partiellement avec ses amis au tractage pour soutenir ses parents.
Pendant que Bernadette questionne Christine, celle-ci charge les cartons de tracts dans le coffre de la voiture de Monsieur David. Son cher Monsieur David n’aura pas à le faire. Pense-t-elle.
Pendant ce temps, Monsieur, Madame vérifient si tout est conforme à ce qu’ils recherchent dans leurs tenues vestimentaires. Ils espèrent avoir le look moderne confortable pour séduire leurs électeurs potentiels jeunes et âgés.
Les marchés de la ville sont une nécessité. Monsieur Louis a la certitude d’être le prochain maire. Il va remplacer ce vieil ami malade. Il est certain que son programme est adapté à la situation actuelle de la ville. De plus son épouse et l’ancien maire l’ont signé.
Madame Olga, est l’enfant du pays. Elle jouit d’une grande popularité. Le magasin principal de sa société, l’a vu naître. Pour Louis, c’est un point supplémentaire.
Tous les samedis, ils sont personnellement sur ce marché. Ils sont accompagnés de David, un samedi sur deux.
Des voix puissantes montent des stands. Elles interpellent les clients discutant avec leurs amis au milieu des allées, gênant les passants et les clients pressés. Les consommateurs font la queue devant leurs commerçants. Ils demandent conseils, commandent leurs denrées choisies à l’étal, parfois ils se servent au grand désespoir des commerçants.
L’odeur du fromage et du poisson se mélangent. Le boucher, le tripier, le charcutier s’activent les mains gantées. Les marchands des quatre saisons crient, interpellent, pour couvrir la voix du poissonnier. Les plantes et fleurs amènent la joie. Les vendeurs de linge de maison, mercerie, ustensiles de ménage, chaussures, vêtements bouclent la place.
Le samedi, ce marché populaire, bruyant, est le lieu privilégié des politiciens de tous bords en cette période électorale.
Arrivés sur cette place, avant de se rendre sur le marché, les candidats visitent le bureau de tabac, épicerie, librairie-papeterie, boulangerie-pâtisserie et les deux cafés dont l’un est le PMU, les Basileus n’oublient pas la photo amicale avec chacun d’entre-deux.
Louis enjoué accueille ces militants avec le dynamisme qui le caractérise, et de dispatchers deux par deux ces amis de confiances, dans le quartier et principalement sur ce marché Saint Antoine. Il n’est pas seulement le plus grand de la ville mais également du canton.
David, est mis à contribution auprès des jeunes de la ville.
Olga serre les mains de tout le monde, demandent des nouvelles de chacun. Du commerçant aux clients, ainsi que les badauds, avec elle, personnes n’est oublié. Elle les connait tous par leur nom, certains par leur prénom. Elle les interroge sur leurs préoccupations, leur santé, leur famille. Pour certains elle se souvient de leur anniversaire.
Louis considère son épouse, comme son atout majeur. Pour lui, elle est la fée bonheur. La naissance, l’enfance et toute la vie d’Olga est à Maxéville. En conséquence, elle est sa carte maitresse. Un petit mot par-ci, un petit mot là. Elle s’enquiert de chacun.
Demande Olga à une jeune femme.
Répond l’interlocutrice. Un peu plus loin, elle prend également des nouvelles d’un cas particulier.
Répond Olga en lui serrant la main. J’espère qu’ils voteront louis. Pense-t-elle. C’est ainsi pendant trois heures. Chaque samedi, la cadence diffère selon la météo. Les jours de pluie il est difficile, d’accoster les passants, les commerçants et évidemment leurs clients. Cependant rien n’arrête les Basileus. Ils distribuent les tracts, ainsi que les sourires. Ils répondent aux questions de chacun, des poignées de main en vois-tu en voilà. Louis pose pour une photo avec des électeurs potentiels, et les commerçants, certains jours le parapluie est de mises. Le bonheur de Louis, c’est tout simplement une photo pour faire plaisir à un enfant. Toutes ces actions se font avec la bonhomie normande. Ils terminent régulièrement leurs tournées, en rejoignant leurs électeurs éventuels à la messe.
Seulement, ce samedi-là, une femme affolée coure à leur rencontre.
Interroge inquiète Olga. Madame Crambé est une militante fidèle et amie habitante dans le quartier des mésanges. Olga et Michèle Crambé sont amies depuis l’enfance. Elles ont essuyé ensemble les bancs de l’école ainsi que ceux du lycée. Pour cette raison, elle accompagne son amie Olga dans la carrière politique de Louis. Toutes deux interpellent les passants avec les tracts ou tient la permanence. En public elles se vouvoient, mais dès qu’elles sont seules le tutoiement est automatique ainsi que par leur prénom. Leurs différences de conditions n’existent plus. Mais ce jour-là…son amie affolée crie en levant les bras, leur faisant des signes d’aller la rejoindre.
S’écrit-elle essoufflée, lorsqu’ils la rejoignirent. Les deux femmes s’embrassent oubliant le public.
Demande Louis, subitement grave.
Interroge Louis
Michèle s’était ressaisie en voyant ses amis. Louis s’empare de son IPhone. Il informe la préfecture. Une demi-heure plus tard, les fourgons de la gendarmerie encerclent le bureau de la permanence Louis BASILEUS. Il appelle Bertrand un de ses colistiers. Une demi-heure plus tard, il le délègue pour s’occuper du problème. En le quittant pour rejoindre son épouse, il lui annonce :
je suis.
Olga l’attendait au carrefour avec son amie Michèle. Toutes deux papotaient nerveusement. Enfin, Louis les rejoint. Sur le trajet ils sont accostés par un homme intimidé. - Madame Basileus, Monsieur Basileus !?
Interpelle l’inconnu au cours du trajet. Que doivent-ils faire ? S’ils restent, ils seront en retard à la messe. Après une rapide concertation du regard, au vu de la situation, ils s'arrêtent, se tournent et…ils se décident. Ils l’interrogent nerveusement, tout en souriant comme des automates.
Demande ce pauvre homme. Olga le questionne avec l’intérêt d’une dame patronnesse.
Ignorant la fin de la question, l’homme déballe ce qui lui arrive.
Monsieur, je vous en supplie, faites quelque chose, je vous en prie, c’est urgent. N’importe quel emploi me conviendra. Supplie le pauvre homme, en se tordant les mains.
Intervient Olga en se tournant vers son mari. Louis prend son carnet de rendez-vous de sa poche intérieur de sa veste.
Louis, lui fixe une entrevue.
Répond monsieur Promu reconnaissant et rempli d’espérance, le sourire lui est revenu.
Ponctue Louis avec un large sourire en lui tendant la main. En quittant ce pauvre homme, Louis prend respectueusement et affectueusement son épouse par les épaules, et ils remontent la rue en direction de l’église. Sur le trajet, ils continuent à serrer les mains.
Affirme le candidat Basileus.
S’inquiète Madame Basileus.
Lui répond son mari avec un sourire complice.
Lui convient Madame Basileus contrariée, elle hausse légèrement les épaules en soupirant imperceptiblement. Elle aurait tellement voulu, qu’il les accompagne à la messe, comme lorsqu’il était enfant ! Elle pousse à nouveau un léger soupir discret.
Seulement voilà, David n’est déjà plus en vue. Il voit les choses autrement…