9 Janvier 2019
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Ce mercredi-là, le soleil monte fier comme Artaban. Il cuit tout ce qui est à sa portée.
Ce matin il rayonne. Linda est en sécurité depuis trois semaines chez les clarisses. C’est ainsi qu’au levé, David est seul avec Isis. Sacré-Canaille les rejoint dans la cuisine. Bernadette est descendue prendre le courrier chez la gardienne. Quant à Pascal, il est parti à son bureau. La veille David riait avec ses amis. Aujourd’hui Pascal est avec ses pinceaux, ses dessins en compagnie de son client. Ses amis vaquent à leurs occupations. David, lui ne sait pas pourquoi, le poids de la solitude, pèse sur ses épaules. D’habitude, ces rares moments dérélictions, il les passe sans trop de difficultés, mais ce jour c’est différent, il ne sait pourquoi.
Pendant qu’Isis ressasse son passé, David va à l’Asso. Comme de coutume, c’est le rituel du mercredi. À son arrivée, il se dirige au comptoir d’accueil, embrasse la secrétaire. Avant de commencer, il passe quelques instants devant la machine à café avec tous les employés et bénévoles et chacun y va de leur croissant. C’est l’instant privilégié de plaisanterie et de mise en forme avant de prendre leur poste.
La journée semble calme et sans problème particulier. Elle est la routine personnifiée.
Chacun va à son poste, prévu selon le planning établi sur le tableau.
David agi comme s’il était déjà dans son cabinet. Seulement, ce n’est pas le cas, il n’est que l’aide-vétérinaire, jusqu’à ce qu’il soit diplômé. Sa charge est principalement les consultations bénignes, et des interventions chirurgicales simples et courantes, les pansements. Recevoir les propriétaires d’animaux nécessiteux pour soigner leurs compagnons. Certains d’entre eux, laissent un petit don à l’Asso. Pour les soins peu importants, le docteur Laplace lui laisse la responsabilité. Pour les soins les graves, David le seconde, c’est ainsi qu’il passe ces mercredis.
Ce jour-là, après un premier diagnostic les soins prévus et une intervention chirurgicale urgente sur un chien policier, David est heureux. Le soleil est haut dans un ciel bleu sans nuages, il sourit à la vie. Il a pris sa pause-café avant d’aller dans la salle d’attente. Lorsqu’il se décide à aller faire les consultations, il a sa première surprise de la journée. La salle d’attente est bondée, non seulement il y a des chats, des chiens mais aussi un perroquet et un ouistiti ! Tous ces gens sont là non seulement parce que les soins sont gratuits, mais aussi parce qu’ils veulent rencontrer David, le héros vu à la télé ! En voyant tout ce monde, il téléphone sans attendre à Bernadette.
David envoie un SMS à son ami, pour l’avertir du changement du lieu de rendez-vous.
Il est seize heures, la cloche de Saint Bernardin sonne, la clef dans la porte ferraille,
David entre dans l’appartement. Jean-Jacques l’attend souriant. Le brunch est prêt sur la table roulante dans le salon. Bernadette se précipite pour aider David.
En s’écroulant sur son divan.
Voyant sa domestique lui apporter un plateau il demande.
Le brunch est dégusté lentement, en discutant de sa journée à son Asso. Ce monde qui n’arrêtait pas, soit de l’interroger sur ce terrible refuge, ou pour le féliciter pour ses résolutions malgré son jeune âge ! Rire des jeunes gens, mais leurs rires sonnent faux, Linda malgré son absence est avec eux. Isis les a rejoints, saute sur les genoux de David. Sans raison apparente David pose ses yeux gravement sur la photo de Linda, et il devient soudain soucieux, des larmes sèches sont au bord des paupières. Isis, caresse le visage de David. Sacré-Canaille surpris, fait un roulis boulé pour consoler le copain de son maître. Mais rien n’y fait, David sourit tristement à ses amis.
Demande-t-il inquiet à son ami.
S’enquiert David inquiet
- Que veux-tu dire ?
David s’énerve et conclu
S’écrit Jean-Jacques exacerbé.
S’écrie Jean-Jacques.
Riposte calmement son ami Jean-Jacques avec une certaine douceur. Et il lui expose les faits.
Reconnait tristement David. Assit sur son canapé il écoute son ami en baissant la tête, Isis blotti sur sa poitrine.
S’écrit indigner David.
Trois hommes prennent une chambre d’hôtel « Au Moulin de Germaine » dans la petite ville de Moulins. C’est trois hommes sont le père, le frère et un ami musulman. Celui-ci est barbu, et en djellaba. Ils se font passer pour des touristes. Ils sont deux installés à l’intérieur du bar près de la fenêtre. Le troisième est à une table de la terrasse, il lit un journal. Ils consomment un thé. En réalité, ils ont choisi cette place touristique, car c’est sur cette place qu’elle a été vue. Ils patientent l’après-midi. Soudain, Ils ont un sacré choque. Elle leur apparaît rieuses accompagnée de deux religieuses ! La surprise passée, ils suivent les trois femmes. Elles entrent au monastère des Clarisses. Le père avait cru à la fuite avec un jeune homme, c’est courant en France. Mais pour un couvent chrétien ! Alors là ! C’est pire encore ! Qu’ils ne l’avaient imaginé !
C’est sa fille pour l’un, sa sœur pour le second, pour les deux hommes, c’est une catastrophe. Surtout que Soulef les accompagne. Chacun réfléchit et veulent « la sauver », selon leur principe. Seulement les préceptes du père différent du frère et surtout de Soulef. Tous trois sont chamboulés. Ils rentrent à l’hôtel silencieusement. Ils sont tristes. Et puis c’est l’heure de la prière. Ils sont dans la chambre du père. Ils décident qu’ils vont réfléchir, jusqu’à vingt-deux heures. Ensuite ils se réuniront pour prendre leur conclusion.
Le repas est pris sans appétit, rapidement. Ils méditent dans leurs chambres. À l’heure dite, ils se réunissent autour de la table dans la chambre du père. La discussion est houleuse. Le père parvient à imposer sa synthèse et sa volonté. Pour garder l’honneur, ils ne diront rien de ce qu’ils ont vu, mais ils vont l’enlever dès que cela sera possible, et l’enverront par avion privé à Mostaganem, la ville où le mariage est prévu. C’est urgent, le temps presse. Ils l’organisent pour samedi, avec l’affluence touristique, personne ne se souciera de la jeune fille.
Leur plan est élaboré, il n’y a plus qu’à le mettre en œuvre.
Le piège est tendu. Ils sont prêts. Ils ont l’esprit aux aguets. Que font le samedi les jeunes nonnes ? Dans leurs imaginaires d’hommes sentencieux, ils pensent que toutes ces femmes qu’ils ont aperçues, s’engagent dans la vie religieuse. Pourtant, excepté deux d’entre-elles, qui se prépare au noviciat, ce sont des jeunes filles ou femmes sous protection policière. Mais dans la tête de Soulef, ce sont des mécréantes. Il pense que ses amis, sont fous de vouloir sauver Linda. Pour lui la jeune fille est déjà perdue, s’il était au pays…
Le père baisse la tête, il a honte. Mais c’est sa fille ! Il faut la sortir de là. Soulef le fondamentaliste, prend la direction des opérations. Il a loué une voiture grise aux verres teintés. Pour le loueur, c’est un riche touriste, il est loin d’imaginer à quoi va servir son véhicule.
Une heure plus tard, ils attendent la sortie de Linda. Enfin ! Elle est à la porte de l’abbaye, il est onze heures. Elle traverse la rue, pour aller chez le boulanger, elle est seule.
Linda doit participer à la fête d’une de ces nouvelles amies. Toutes préparent la fête.
L’une d’entre elle a décroché un contrat de travail chez l’artisan tapissier de cette petite ville. Linda veut faire une surprise à sa nouvelle amie, elle sort pour prendre une boite de bonbons du confiseur, car cette boite est en porcelaine, avec un couvercle en dentelle. Pourquoi cette boite plutôt qu’une autre ? Tout simplement, toutes deux l’avaient admirée à chaque passage devant cette vitrine. Linda voulait faire cette surprise à son amie Odette. Elle sort pour la première fois seule, elle n’a que la rue à traverser, la rue est tranquille. Il y a bien une voiture grise, elle semble vide.
Seulement, alors qu’elle contourne celle-ci pour traverser la rue…la porte arrière s’ouvre brusquement. Des mains la happent, un jeune homme sort et la pousse dans la voiture. Elle est sur le siège arrière avant même qu’elle réalise ce qui lui arrive. Pour eux, la première phase de l’enlèvement est réussie. Ce qu’ils n’avaient pas prévu. Linda en reconnaissant son père et son frère, fut prise d’une colère, comme ils ne l’avaient jamais vu ! Elle ouvre la porte du véhicule, tente de sauter en criant
Ils la retiennent. Elle a crié si fort, avec une telle détresse, que les quelques passants, et aussi des habitants ouvrent leurs portes. Les témoins sortent, s’attroupent pendant que le véhicule fonce. Un seul a eu la présence d’esprit tardivement de vouloir relever le numéro. Mais il ne voit que : 3751L… Une femme témoin appelle la police, en disant…
Réponds désabusée Madame Carignon.
La gendarmerie de Rouen, c’est le branle-bas de combat.
En même temps dans la gendarmerie de Moulin, c’est l’effervescence
Annonce leur capitaine. Ils s’organisent sous les ordres du capitaine.
Questionne-t-il, et donne les renseignements pour la recherche.
Pour eux, chaque cas est toujours un problème. Mais lorsqu’il y a une recommandation spéciale, c’est la terreur dans l’équipe. Chacun redouble non seulement de précaution, mais aussi d’action et de promptitude.
Le Foyer Sainte Claire prévient le capitaine Sylvie. Elle arrive à Moulins une heure après l’appel du témoin. Elle demande le compte rendu de la situation. L’adjudant Divonne lui donne les renseignements demandés
C’est ainsi, que Sylvie prend en main l’affaire Linda Ziride. Elle reprend l’hélicoptère mit à sa disposition à Rouen. Elle est accompagnée du sergent Antony.
Sylvie réalise et comprend la situation, elle saisit le micro, et commande au QG.
Lui fait remarquer le sergent Antony. Sylvie lui répond vertement.
Rétorque Sylvie.
Lui soumet Antony.
Lui répond écœurée ce cher Antony
- Je ne vous le fait pas dire.
Dit-elle nerveusement excédée.
Réplique vigoureusement Sylvie.
Le téléphone sonne.
Font en chœur la commissaire Sylvie et le sergent Antony.
De retour à la gendarmerie, Sylvie rend compte de la situation au commandant. Tous attendent le retour de Linda dans leurs locaux. Seulement, l’adjudant dirigeant l’unité d’intervention de la poursuite, a fait venir l’ambulance et l’a envoyé à l’hôpital de Moulins. - Ce soir nous aurons le rapport médical de la petite.
Lui assure le commandant. En attendant, nous vous offrons une chambre, je pense que vous pourrez l’emmenez demain, d’après les renseignements. Ils la garde sous surveillance vingt-quatre heures. Si tout va bien, elle sort demain.
Le rapport médical de Linda arrive à dix-huit heures sur le mail de l’adjudant comme convenu.
Elle n’a rien de cassé, seulement de nombreuses contusions dû aux violences de l’agression, mais aussi parce qu’elle s’est défendue comme une tigresse.
Demande Sylvie souriante. Rire dans la salle.
Précise le sergent Antony.
Le lendemain matin, la commissaire remercie la gendarmerie de Moulins pour leur collaboration, et le résultat de cette opération. Elle a fait livrer des croissants pour tous et des jus d’oranges accompagné du café, du chocolat et du thé.
Demande le sergent Antony.
Remarque la commissaire Sylvie. Arrivé à l’hôpital, Linda les attendait. Malgré ces craintes, elle est heureuse de revoir la commissaire.
Interroge la commissaire.
Sylvie est surprise. Linda n’a pas de haine envers son père. Mais pour l’instant, ce n’est pas l’heure de faire de la philosophie. Pense-t-elle.
Linda pleure doucement en entendant ce qu’a décidé la juge. Sylvie, voyant la jeune fille en larmes lui dit avec douceur.
Interroge Linda. Sylvie lui répond
Joignant le geste à la parole, Sylvie prend la main de Linda. Toutes deux rejoignent le sergent Antony. De retour à la gendarmerie, elle dit au revoir une nouvelle fois, à tous ceux qui l’ont secondé.
Linda, aperçoit son père, derrière les grilles de la mise en gardes à vue. Des larmes silencieuses coulent sur les joues de Linda. Le père et le frère ne l’ont pas vu. Ils ont la tête dans leurs mains. Eux aussi ont de la peine, mais seulement parce qu’ils n’ont pas réussi à « sauvé leur Linda ». Soudain Linda sursaute à la voix douce de Sylvie
Rassure Linda. Sylvie lui énumère le programme de la journée d’une voix douce et énergique.
Intervient doucement Linda.
Pendant que Sylvie fait son rapport, Linda téléphone à David et à ses amies de Moulins.
Néanmoins, il reste une crainte pour la police, que d’autres membres de la communauté réitèrent l’enlèvement, ou tuent Linda tout simplement. Pour eux, ils sont personnellement déshonorés, pas seulement Linda.