1. « Ils l’épiaient pour voir s’il allait le guérir, le jour du sabbat. »
Dès le début de sa vie publique, Jésus est confronté aux accusations des pharisiens. Ils viennent de lui reprocher d’avoir arraché des épis le jour du sabbat et maintenant ils observent ce que Jésus va faire avec cet homme qui a la main desséchée. Dans cet Évangile, on peut faire un parallélisme entre cette main desséchée et l’endurcissement du cœur des pharisiens. « Est-il permis, le jour du sabbat, de faire du bien plutôt que de faire du mal ? De sauver une vie plutôt que de la tuer ? » Il leur adresse cette question parce qu'ils s'imaginaient que le jour du sabbat il fallait s'abstenir même des bonnes actions, bien que la loi n'interdisait que les mauvaises : «Vous ne ferez en ce jour-là aucune œuvre servile » (Lv 23, 25), c'est-à-dire aucun péché, puisque celui qui fait le péché est esclave du péché.
2. « Il y avait là un homme qui avait la main desséchée. »
Les Pères de l’Église voient plusieurs significations. « Dans le sens mystique, cet homme dont la main est desséchée, c'est le genre humain, incapable de produire aucune bonne œuvre, mais qui est guéri par la miséricorde du Seigneur. Oui, c'est le genre humain, dont la main s'est desséchée pour avoir cueilli le fruit défendu, dans la personne de notre premier père ; mais la grâce du Rédempteur, étendant sur l'arbre de la croix ses mains innocentes, lui a rendu la sève des bonnes œuvres, sa vigueur première . » (Bède) Ou bien encore : «Celui qui a la main desséchée est l'homme qui néglige d'opérer le bien ; car dès lors que notre main ne s'exerce plus qu'à des œuvres coupables, elle se dessèche et devient impuissante à opérer le bien, mais elle retrouvera sa force, quand cet homme coupable voudra se tenir ferme dans la vertu. Voilà pourquoi Jésus-Christ dit : 'Levez-vous', c'est-à-dire sortez du péché. » (Théophile)
3. « Lève-toi ! », « Étends la main. »
Nous aussi, nous avons quelque fois une main un peu desséchée qui oublie de faire le bien, ou un cœur qui s’endurcit dans ses jugements. Jésus veut nous guérir mais il faut tendre cette main, ouvrir notre cœur. Quand il demande aux pharisiens si on peut faire le bien et sauver le jour du sabbat, il signifie que cette guérison corporelle a un effet encore plus grand sur l’âme. Elle est elle-même guérie et sauvée par ce geste d’amour qui pénètre au plus profond. Il l’a fait un jour de sabbat, il n’y a pas de limites pour faire le bien, ne mettons pas de limites non plus à l’action que Jésus veut faire en nous.