Voici la dernière vidéo d'une série de portraits de chrétiens irakiens, anciennement réfugiés, se préparant à fêter Pâques dans la ville de Karakosh, partiellement détruite par 3 ans de guerre et par l'Etat Islamique.
2 Avril 2019
Pâques en IRAK | Partie 5 : Mort et résurrection
"Vivre ici en tant que chrétien sera toujours un défi. Et pourtant, mes grand-parents, ma famille, et moi-même, sommes toujours là. Toujours debout." Et voici la dernière vidéo d'une série d...
"Vivre ici en tant que chrétien sera toujours un défi. Et pourtant, mes grand-parents, ma famille, et moi-même, sommes toujours là. Toujours debout."
Voici la dernière vidéo d'une série de portraits de chrétiens irakiens, anciennement réfugiés, se préparant à fêter Pâques dans la ville de Karakosh, partiellement détruite par 3 ans de guerre et par l'Etat Islamique.
Irak : elle retrouve son père après 4 ans d’esclavage sexuel
Bien que le groupe État Islamique soit en recul en Irak depuis plus d'un an, Rita Habib, retenue captive par le groupe djihadiste pendant presque 4 ans, vient juste de retrouver son père.
La jeune femme a 26 ans lorsqu’elle est kidnappée en 2014 à Karakosh. Vendue puis achetée à 4 reprises comme esclave sexuelle, Rita Habib a enfin été libérée en 2017 et a pu retrouver son père, âgé, en avril dernier.
Nous sommes en 2014. Les terroristes du groupe État Islamique ont déjà pris possession de Mossoul, à 86 km, et sont en route pour Karakosh et les villes voisines. Des vagues de réfugiés venant de la Plaine de Ninive arrivent au Kurdistan. Rita, elle, fait le chemin inverse. Alors en sécurité à Erbil, elle décide de se rendre à Karakosh pour rejoindre son père. Ce dernier est âgé et ne peut pas prendre la route. Elle ne veut pas le laisser seul alors que tous ses voisins sont partis.
Rien ne peut arrêter la jeune femme, qui fait preuve d'une rare détermination et ne se rend pas compte du danger imminent. Les chauffeurs de taxi, d’abord, refusent de l’emmener. Puis les Forces armées du Kurdistan irakien (Peshmergas), ne peuvent pas la stopper dans son élan. Ils l’informent que la zone n’est pas sûre, mais elle passe tout de même les points de contrôle.
Quand les Peshmergas perdent le contrôle du territoire, les terroristes pénètrent dans les maisons en forçant les portes. Rita est capturée et emmenée à Mossoul. Renommée «Maria» par ses agresseurs, elle est vendue sur le marché d’esclaves sexuels.
En tout, Rita a eu 4 «propriétaires», des djihadistes irakien, saoudien et syriens du groupe État Islamique, et a été déplacée plusieurs fois. Elle a subi non seulement des agressions sexuelles, mais aussi une forte pression psychologique et des sévices corporels. Sa foi l'aide à tenir.
Quand l’un de ses agresseurs lui demande si elle a peur, elle répond avec assurance : « Je n’ai peur de personne sauf de Dieu. »
En septembre 2017, les Forces démocratiques syriennes la libèrent alors qu'elle se trouve en Syrie à Deir Ezzor, Rita est emmenée à Qamishli, au Nord-Est de la Syrie, pour être soignée. La jeune femme, traumatisée, a mis un mois à pouvoir enlever son voile sans craindre une attaque.
La violence sexuelle contre les femmes et les filles est l'un des moyens les plus courants de faire pression sur les communautés et les familles chrétiennes. Sous Daech, les esclaves sexuelles, pouvaient être vendues entre 5 200 et 10 400 €. Les prisonnières devaient prendre des pilules contraceptives et subir des avortements forcés.
Après le départ de Daech, des chrétiens irakiens tentent de revenir chez eux. Beaucoup de maisons ont déjà été reconstruites grâce à l'aide internationale. Portes Ouvertes, par l'intermédiaire de partenaires locaux, mène des projets sur place pour soutenir les communautés chrétiennes d'Irak et de Syrie.
Irak:
à Bartella, les chrétiens harcelés par les milices chiites
Les chrétiens irakiens hésitent à revenir à Bartella car les milices chiites ont pris le contrôle de la ville, autrefois à majorité chrétienne.
Moins d'un tiers des 3800 familles chrétiennes irakiennes sont revenues à Bartella dans la plaines de Ninive, selon Associated Press.
Les chrétiens qui sont déjà revenus dans la ville craignent aujourd'hui pour leur sécurité, au vu des rapports faisant état de harcèlement (y compris le harcèlement sexuel des femmes chrétiennes) et d'intimidation. La raison? Les milices chiites Shabak ont pris le contrôle de Bartella. Alors qu'elles prétendent protéger Bartella, elles mettent une pression sur la communauté chrétienne.
Quand le groupe État Islamique s'est emparé de la ville il y a cinq ans, les chrétiens et les Shabak ont fui ensemble, mais les Shabak sont revenus beaucoup plus nombreux. Les rapports entre les deux groupes ont changé.
Autrefois, la Ninewa Protection Unit, composée de membres des Églises chaldéenne et syriaque, était chargée de la protection des populations.
Aujourd'hui, les Forces de Mobilisation Populaire, composées en majorité de Shabaks, gèrent les postes de contrôle et agissent comme des policiers.
Les tensions à Bartella illustrent ce qui se passe ailleurs en Irak. Le vide créé par le départ du groupe État islamique est comblé par différentes milices qui, en plus de se disputer le pouvoir, mettent les minorités religieuses sous pression.
Avant le siège de l’organisation État islamique en août 2014, Bartella était à majorité chrétienne. La ville a été libérée le 20 Octobre 2016.
Dans l'ensemble de la Plaine de Ninive, comme à Bartella, seul un tiers des chrétiens sont rentrés chez eux.