LA CHOUETTE ET LA SOURIS
Au mont souris, il y a une souris, un peu fofolle, réellement spéciale.
Elle a un physique unique, ridicule pour certain, elle est belle pour d’autres. Il faut dire qu’elle est spéciale. Sa cape toute grise, le museau noir, le pourtour des oreilles blanches le ventre blanc, et pour la distinguer davantage ses pattes présentent des bottes blanches.
Elle est le résultat des croisements en laboratoire, d’où elle s’est échappée.
Parce qu’elle est particulière, elle navigue d’un groupe à l’autre, sans appartenir à l’un d’entre eux. Pourtant, elle aime dire.
« Je préfère les blagues à ces silences si lourds ! »
Madame la chouette la voyant dit :
vraiment pas ordinaire !
S’apitoie-t-elle. La tristesse de la souris si spéciale, l’intrigue. Elle n’a pas de nom, c’est pourquoi on l’appelle :
hé ! la Sannom !
Madame la chouette demande à Sannom son histoire. Sannom a été conçue dans un labo. Évidemment, naturellement. Après réflexion, elle-même n’en fera pas son repas et elle la prendra sous son aile.
Madame la chouette interroge, la petite Sannom.
Hé ! Petite, ne crains pas, pourquoi n’as-tu pas de domicile ?
Je suis mi- grise, mi- blanche, alors je ne suis pas des leurs.
Pourtant, tu vas avec eux, alors pourquoi ?
Oui, parce que je les fais rire, je suis leur clown.
Tu manges avec eux pourtant !
Parce qu’ils profitent de mes récoltes !
Réponds Sannom.
Si je t’offre un lit à côté de moi, personne ne t’attaquera, ils font trop de minauderies pour cacher leur peur !
Merci madame, mais je ne peux accepter.
Pourquoi ?
S’étonne madame la chouette.
Parce que je serai une traîtresse pour eux.
Tu n’as pas où dormir, et tu les paies pour prendre le repas avec eux. Tu travailles pour eux, et tu n’as aucun droit ?
Se scandalise sa nouvelle amie.
Que diront vos amis Madame ?
Viens, je leur expliquerai pourquoi on ne peut pas te manger, pourquoi tu n’es pas dangereuse pour nos petits.
Oh ! Madame. Comment vais-je payer mon loyer ?
En veillant le jour sur nos enfants.
Merci Madame.
Le lendemain sur le lit de la chouette, une rose sans épines et parfumée décorait la couverture.
Sannom, la larme à l’œil disait tendrement avec la force de l’espérance.
Je veux crier la vie, et compter sur l’avenir.
Viens,
Fit tendrement son amie. Elle déploie ses ailes, saisie Sannom avec douceur dans son bec, comme pour ses enfants, et la pose délicatement dans un carton à côté de son lit.
Sannom est si terrifié, qu’elle est tétanisée. Puis voyant que rien ne lui est arrivé, mais au contraire, elle est au chaud, Sannom est rasséréné. Sa nouvelle amie la caresse. Alors elle se détend soulagée. Puis elles éclatent de rire de toutes les deux. Elles resteront amies jusqu’à un âge avancé.
La morale de l’histoire.
L’apparence externe ne peut remplacer ce qui est à l’intérieur de l’âme.
Monique Macalou