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Le blog de mim-nanou75.over-blog.com

Bienvenue sur mon site Une innovation pour mes anciens lecteurs, désormais je traite de divers sujet, en premier La religion judéo chrétienne signé" Monique Emounah", pour ceux qui ne peuvent se déplacer à l'églises quelques soit la raison, et le lieu de leurs résidences ils peuvent suivre les offices du jour, la politique (LR) et les infos, la poésie et les arts en général. Mes écrits, signé (Alumacom) également mes promos de mes dernières parutions et quelquefois un rappel pour mes anciens écrits. Merci de votre attention,

info du journal Huffpost

Les gilets jaunes rattrapés par leurs vidéos devant la justice

Les vidéos en direct dans les manifs et ailleurs ont contribué au développement des gilets jaunes. Mais ces contenus se retournent désormais contre eux devant les tribunaux.

 
ASSOCIATED PRESS

POLITIQUE - Une grappe de gilets jaunes au volant d’un engin de chantier défonce la porte d’un ministère. Ces images, tournées le 5 janvier 2019 en plein cœur de Paris, ont fait le tour des réseaux sociaux. Elles ont également permis, entre autres moyens, la reconnaissance et l’arrestation de quatre suspects qui avaient provoqué avec cette effraction, l’évacuation en urgence du porte-parole du gouvernement de l’époque, Benjamin Griveaux, qui se trouvait dans son bureau à ce moment là. 

Le quatuor se retrouve ce mercredi 29 mai à Paris pour y être jugé. Parmi eux, trois hommes ont reconnu être montés sur l’engin, tandis qu’une femme assure n’avoir fait que filmer la scène. Rien de surprenant alors que la diffusion des cortèges en direct sur les réseaux sociaux est devenue une des marques de fabrique de ce mouvement qui secoue la France depuis plus de six mois. 

Un phénomène qui témoigne de la soif de transparence des gilets jaunes, rebutés par les élites et l’opacité du système qu’ils dénoncent. Que ce soit dans le cœur de l’action des manifestations ou dans le confort d’une cabine de camion, ces contestataires n’ont cessé de filmer leur mouvement. Le but? Montrer ce qui se passe dans les cortèges, prévenir les risques de violences policières -les dénoncer le cas échéant- mais également pour les figures de la fronde répondre sans aucun filtre aux questions des internautes sur l’organisation du mouvement. Quitte à ce que ces réflexes de communication se retournent contre eux.  

Des cellules gilets jaunes

Car les gilets jaunes ne sont pas seuls à être branchés sur ces canaux de diffusion. La multitude d’images filmées lors des manifestations depuis six mois représente pour la police des éléments-clés d’enquête. Outre les systèmes de vidéosurveillance et les images de caméras piéton, les forces de l’ordre s’appuient souvent sur des vidéos foisonnantes sur les réseaux sociaux, tournées par des journalistes ou les manifestants eux mêmes. 

Pillages de magasins, saccage de l’Arc de Triomphe, attaque de la porte du ministère de Benjamin Griveaux, incendie du Fouquet’s... des dizaines de vidéos ont été tournées et diffusées au moment où ces actes ont été commis, donnant un coup de pouce au travail des enquêteurs.

À Rouen par exemple, ils sont huit enquêteurs venus des différentes brigades à éplucher les moindres images. Parmi leurs dossiers, celui de l’agression de journalistes de LCI et de leurs agents de sécurité en janvier. Grâce à leur travail, cinq personnes seront jugées en juin. Idem pour l’incendie de la Banque de France à Rouen le 29 décembre. Cinq personnes ont été interpellées, une autre a été condamnée à de la prison ferme pour avoir caillassé un motard. Toutes ont été identifiées grâce à cette cellule.

“Nous utilisons le champ d’enquêtes sur les réseaux sociaux depuis plusieurs années”, expliquait en avril à l’AFP Michel Lavaud, chef du service d’information et de communication de la police nationale. Mais pour le mouvement des gilets jaunes, “il ne fallait pas se satisfaire des interpellations en flagrant délit”, dit-il. Le temps de cette mission, sont ainsi mobilisés “des policiers qui représentent les trois piliers du métier: renseignement, voie publique et enquête”, ajoutait-il.

Lumière sur les violences policières

Mais la profusion de vidéos tournées lors des manifestations a aussi son revers pour les forces de l’ordre. “Quand on intervient pour interpeller dans la manifestation, il y a toujours une cinquantaine de preneurs d’images avec leur téléphone”, s’agace auprès de l’AFP un policier de terrain. “Ils se mettent devant toi, t’empêchent de bosser et sont persuadés d’être une garantie contre la bavure policière”, ajoute-t-il.

De fait, la diffusion sur les réseaux sociaux de plusieurs vidéos incriminant les forces de l’ordre, accusées de violences sur les manifestants, a entraîné l’ouverture d’enquêtes de l’Inspection générale de la police nationale, la police des polices.

Pour les gilets jaunes, dont nombreux sont en délicatesse avec les médias traditionnels -pour ne pas dire plus- et toujours prompts à remettre en cause les versions officielles, ces vidéos prises sur le vif sont capitales. Elles permettent, selon eux, de lever l’omerta des violences policières mais également de provoquer l’indignation de la population contre ce qu’ils considèrent être de la “répression politique”.

Au cours de ces huit mois de contestation, les pages Facebook affiliées à la fronde -véritable agora du mouvement- ont été largement nourries par des exemples de violences plus ou moins sanglantes. Outre les messages anti-Macron et autres publications épisodiques, c’est ce genre d’images saisissantes qui ont provoqué le plus de réactions. Un élément fédérateur pour ces Français en colère qui ont pu, par un jeu de partages en masse, imposer le thème des bavures policières dans l’actualité.

Figures, martyrs et leaders

Outre ces images violentes -pas toujours sourcées ni contextualisées-, d’autres types de vidéos ont joué ce même rôle unificateur pour la communauté. C’est notamment parce que l’attaque de Christophe Dettinger contre deux gendarmes sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor à Paris lors de l’acte 8 a été filmée que l’ancien boxer est devenu le héros d’une partie des gilets jaunes avant de se retrouver devant la justice. Une cagnotte lancée pour soutenir sa famille avait même rencontré un vif succès en quelques jours (environ 130.000 euros récoltés) avant qu’elle ne soit interrompue par la plateforme Leetchi.

Même phénomène avec la blessure de Jérôme Rodrigues. L’homme est devenu une figure médiatique du mouvement après avoir perdu l’usage de son œil le 26 janvier à cause d’un projectile venu des forces de l’ordre. Il s’était effondré alors qu’il diffusait en direct la manifestation sur sa page Facebook. Les images le montrant évacué par les secours, une partie du visage ensanglantée, avaient fait le tour des médias et des réseaux sociaux estampillés gilets jaunes. Ce qui avait contribué à faire de cet ancien commerçant l’un des martyrs de la contestation.

Heureusement, le mouvement de ces Français en colère ne s’est pas construit ni consolidé uniquement à travers les exemples de violences policières. Il est un type de vidéos dont certaines figures sont particulièrement friandes: les Facebook live. Installés dans leur salon, chez un camarade gilet jaune ou dans une cabine de camion, plusieurs leaders non-officiels se sont fait connaître des médias et de la base du mouvement par le biais de ces séquences diffusées en direct. 

Jacline Mouraud, un des premiers visages de la fronde, avait notamment percé via une de ses très nombreuses vidéos dans laquelle elle s’en prenait vertement à Emmanuel Macron. Éric Drouet ou Maxime Nicolle sont ensuite devenus coutumiers du genre, en se mettant en scène très régulièrement sur leurs pages Facebook respectives, jusqu’à plusieurs fois par jour au plus fort de la mobilisation. Des séquences toujours très populaires et particulièrement suivies par les internautes au cours desquelles ces visages du mouvement répondent à toutes les questions qui leur sont posées. Il n’est pas non plus rare que ces gilets jaunes emblématiques en profitent pour raconter les coulisses du mouvement, les appels du pied de certains responsables politiques ou les bisbilles entre non-leaders.

Conformément à cette exigence de transparence, Éric Drouet s’était notamment fait remarquer en filmant et diffusant en direct une rencontre avec le ministre d’État François de Rugy depuis la poche de sa veste. 

Une méthode qui plaît franchement à la base du mouvement mais qui entraîne quelques désagréments pour les émetteurs. Ces Français mobilisés, pas spécialement rodés à la communication ni à la politique, répondent avec franchise et spontanéité à toutes les questions qui leurs sont posés. De quoi provoquer inévitablement des dérapages. C’est notamment au cours de ces nombreuses heures de direct que Maxime Nicolle avait propagé les théories du complot sur le le pacte de Marrakech ou l’attentat de Strasbourg. Avant de revenir -en partie- sur ses propos.

Loin de la violence du chariot élévateur fracassant la porte d’un ministère, ces maladresses ont été opportunément exploitées par les nombreux détracteurs du mouvement. Une façon de réduire cette fronde inédite à une foule haineuse et complotiste.

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