23 Mai 2019
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Le secret de David
Maxéville est une petite ville perdue au milieu des prés et des champs au parfum iodé de la Manche. Elle a vu grandir David, ce garnement chevaleresque d’une bande de gamins sur cette place des Trois Anges. Il a toujours ses mêmes amis, malgré les années, et les différences des situations sociales.
Un chemin bordé de pommiers conduit à la maison de son enfance. C’est dans ce petit coin de Normandie, que David Basileus est né. Il y a grandi dans un manoir typique de la région. « L’Adon » (la chance) avoisine au nord la propriété des Basileus. Cette rivière poissonneuse, court, saute, longe la partie nord de la propriété.
En dehors de l’école, il jouait souvent seul, Ryan se devait aider sa mère. Son chien « Badou » et son cheval bai « Prince » était sa seule compagnie. Sa sœur Clémence née du premier mariage de sa mère, était pensionnaire dans un lycée parisien. Il avait huit ans, lorsqu’elle a quitté le domaine. Leurs différences d’âge ne leur ont pas permis de vivre ensemble longtemps. Seul le mercredi après-midi, lui permettait d’être moins solitaire, Ryan ainsi que Jean-Jacques, Serge, Gérard et Stéphane se retrouvaient dans la cabane, qu’ils avaient construite dans le vieux chêne.
Ce samedi, en cette fin de printemps, sur un chemin bordé de pommiers David se promène pensif. Il se revoit avec Ryan. Dans l’allée centrale, le conduisant à la maison de son enfance. Sur le trajet, les rosiers semblent lui dire bonjour, les campanules s’étirent sur les treillis de cette cabane remplis de souvenirs de jeux et de goûter avec ses amis. Il soupire et sourit ce parc est resté sa joie et sa détente.
À présent c’est un jeune homme à l’allure altière et sportif. Il garde son âme d’enfant avec ces deux vieux complices. Lorsqu’il chevauche sur le domaine, ce n’est plus des courses folles à travers la forêt. Seulement une promenade salutaire pour la santé du bon vieux bouvier au poil long noir et blanc. Malgré son âge il reste espiègle. Souvent les retours de promenade se font au galop, Badou assis sur le dos de Prince face à David. Au retour, devant l’écurie Ryan les accueille à demi amusé, cachant son inquiétude.
⦁ Monsieur David ! Prince n’est plus tout jeune ! Vous avez grandi, et pris du poids ! de plus Badou pèse quarante et un kilos ! Si j’ose me permettre, ce n’est pas sérieux pour Prince !
⦁ Eh bien, mon brave Ryan ! toujours aussi franc !
Lui dit David riant en descendant de Prince, et prenant Badou dans ses bras pour le descendre. Son rire est contagieux. Il se calme et entoure familièrement les épaules de Ryan, lui dit en confidence :
⦁ Pour Prince et Badou cela leur permet de retrouver un moment de leur jeunesse, moralement cela leur fait du bien.
⦁ C’est vous le patron.
Répond Ryan en haussant les épaules désabusé.
C’est la dernière année à l’Ecole Vétérinaire à Rouen pour David. Il revient régulièrement au nid familial un samedi sur deux.
Ses parents profitent de leur cher David pour aller sur le marché, cette année est importante, puisque, c’est la première campagne électorale de Louis Basileus. L’effervescence d’abord joyeuse, devient de plus en plus électrique au fur et à mesure que l’échéance approche.
Depuis un certain temps David est rêveur. Il prend plaisir à se prélasser dans sa chambre de jeune homme. Il y retrouve son enfance, ces cassettes, ces CD, ces vidéos, son vieux PC. Celui-ci n’a plus l’internet, mais il le garde pour ces dossiers sur Word. Il y sauvegarde son journal personnel. Ces E-mails il les visionne sur son Nouveau PC tactile et sur son I phone.
Au petit matin, ce samedi-là, il est tout heureux d’accompagner ces parents. Il doit préparer la voiture, il fait fonction de chauffeur. Charles est en RTT. En bon comédien, il dissimule sa joie en minaudant les gestes de Charles bougonnant, pestant en ronchonnant mentalement :
⦁ Pourquoi n’ont-ils pas de chauffeur tous les week-ends ? Ils sont tellement grippe-sous !
En semaine ils ont une voiture avec chauffeur de maitre payé par la préfecture pour « Monsieur ». Pour « Madame » les mêmes avantages financés par sa Société. Charles est le chauffeur de Louis, et militant de l’Association « La Force de Maxéville » Il compare ses parents à l’oncle Picsou de Walt-Disney. Habituellement il considérait cette habitude comme une corvée.
Mais depuis quelque temps, il est secrètement heureux. Lors de son réveil, il s’étire nonchalamment, baille, entrouvre et se frotte les yeux. Cependant, ils restent vitreux pour la plupart du temps. Pourtant ce matin-là, c’est particulier. La veille, David et ses amis ont arrosé deux nouvelles. La première Jean-Jacques se marie en juillet prochain avec Élodie. La seconde, ce sont les fiançailles secrètes de David et Linda. Ces copains, vivent cela en une aventure croustillante, tout en restant bienveillant envers leur ami. C’est comme vivre dans la réalité « les amours de Juliette et Roméo ». Ce secret émoustille ces amis. Jean-Jacques et Élodie sont ces deux amis inséparables. Ils sont à la fois heureux pour David tout en étant inquiet pour le devenir de ce couple. Car ils apprécient vivement Linda.
Linda est une jeune fille sportive. Elle a la joie de vivre, avec la même passion que David, celle des animaux. Malheureusement pour les jeunes gens, le père de Linda est né à Mostaganem et sa mère est oranaise.
Brusquement, sortant de ses rêves, il bondit en il se lève en pensant à elle.
⦁ Waouh hop, il faut y aller ! Dit-il en se levant !
Olga et Louis Basileus, ses Parents adorent leur benjamin. Ce fils chéri à un avenir brillant grâce à ses aptitudes d’adaptations, sa clairvoyance et son intelligence, pensent-ils. Comme tous les parents, leur fils est le plus brillant des enfants de sa génération. Quant à lui, en ce moment, ce n’est pas son problème. Il doit se lever pour emmener ses parents au marché ! Quel drôle d’idée !pense-t-il.
Il va jusqu’à la salle de bain, pantoufles à demi-mises, traînant les pieds dans son peignoir débraillé. Devant la glace, son jeu favori est de faire des grimaces, en tout genre, la brosse à dents et le gant de toilette sont ses jouets, ou plus exactement ses outils de clown. C’est son moment favori, son défouloir, il oublie son âge et retrouve ses douze ans !
Enfin, il est réveillé, il sent l’odeur du café au lait de Christine la cuisinière. Il l’a rejoint rapidement, au grand dam de ses parents. Il préfère le petit-déjeuner tout simple et appétissant de Nan à celui de ses parents plus frugal avec leurs petits toasts beurrés et à la confiture à la mode, le thé et un fruit de saison du pays complète le menu.
David est fin prêt, il est d’une telle vélocité, que les parents ne sont encore qu’à la confiture. Il va voir ces vieux compagnons. Badou lui fait la fête, lorsqu’il arrive à la mare aux canards.
⦁ Alors mon vieux Badou, où es-tu encore allé. Tu es tout mouillé !
S’exclame en riant David.
⦁ Wooaf ! Wooaf !
Exprime joyeusement Badou en tournant, sautant joyeusement autour de son maître et ami.
C’est à ce moment-là, que David profite pour téléphoner à Linda. Loin de ses parents, dans le parc à côté d’Espérance de la vieille jument de sa mère, et de son brave Prince son cheval bai. Prince est aussi son confident de toujours, comme Badou. Tous deux sont ses complices affectueux.
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Linda rejoint David
Les Basileus continuent la propagande sur le parcours les menant à l’église. Olga souriante présente son mari Louis à tout le monde. Elle explique, commente, détaille le programme de Louis pour les élections municipales toutes proches. Elle expose et répond aux questions, sur le programme de « l’Union Démocrate de Maxéville » avec ce slogan « la Force de Maxéville » comme si elle l’avait conçu. Mais au fait ......à suivre