13 Juin 2019
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Une semaine difficile s’annonce
Au réveil de David, Pascal est sorti. Il a rendez-vous avec un client. Il est sorti tôt, car il ne connait pas beaucoup Rouen et, il doit prendre les transports en commun. Il rêve de s'acheter une voiture rapidement.
David se lève baillant et en traînant les pas. son petit déjeuner l'attend sous la cloche argentée, permettant de garder son petit-déjeuné chaud.. Il émerge. Les rideaux de la fenêtre sont tirés. La fenêtre est ouverte. Il réalise que la fraîcheur matinale l'a réveillé. Il a mal dormi, son inquiétude pour Linda lui a causé des cauchemars. Isis, le réveillait dès qu'il faisait ses cauchemars. Elle semblait comprendre son tourment Il soulève la cloche en argent, son petit déjeuné est resté. Constate-t-il. Il est probable, que Bernadette vient de lui apporter. Enfin il émerge. Le soleil darde sur son lit. Ce doit-être lui qui m’a réveillé. Songe-t-il.
Quelle heure est-il ? pense-t-il. Ce matin, il n’est pas comme d’habitude. Il doit se secouer pour faire sa toilette, prendre son petit déjeuner, qu’à peine, il ne consomme.
Bernadette s’inquiète. David n’a jamais laissé son petit déjeuner, surtout s’il y a des crêpes à la confiture de pêche de Christine son ancienne nounou. La voix de Bernadette le fait sursauter.
- Monsieur, mes crêpes sont ratées ? Vous ne vous sentez pas bien ?
- Tout va bien Bernadette.
Il tente un sourire désinvolte, qui ne fait que confirmer l’inquiétude de Bernadette.
- Mais que vous arrive-t-il ? Si je peux me le permettre ! - Ne vous inquiétez pas ma brave Bernadette.
Prétend David en lui tapant amicalement son épaule.
- Tout de même, Monsieur, ce n’est pas dans vos habitudes, de vous lever si tard sans prévenir, et encore moins de grignoter votre petit-déjeuner préféré ! Vous devriez voir le Docteur Villardien.
- Mais non, ce n’est que passager.
Tente David pour rassurer sa bonne.
- J’ai donc raison, vous avez quelque chose qui ne va pas, ou vous tourmente.
Ose-t-elle ajouter.
- C’est vrai, mais ce n’est pas très important.
Affirme-t-il agacé.
- L’affaire Legroux je suppose ?
Elle semble ne pas vouloir lâcher son interrogatoire.
- Vous voilà bien curieuse !
S’insurge David et il éclate de rire nerveusement.
- vous ne direz rien à mère!
- Rassurez-vous, je ne lui dirai rien lorsqu'elle appellera
- Tant mieux, il ne faut pas qu'elle s'inquiète
- Oui Monsieur
Bernadette ne sait rien, tant mieux. se dit-t-il. Il lui annonce :
- Je déjeune seul à midi. J’arriverai vers treize heures. Je suis à l’Asso, cet après-midi à la Fac. Si mère appelle, elle sait où me joindre en cas de besoin.
- Bien Monsieur. Vous ne partez pas en vacances cette année ?
- Non ! je prendrai quelques jours dans notre propriété d’Arcachon de temps en temps, selon mon planning de la Fac.
Il est enfin calmé
- Vous devriez vous reposer.
Ose-t-elle une nouvelle fois timidement en soupirant.
- Vous ne dites rien à mère ! je peux vous faire confiance ? Inutile de l’inquiéter pour des broutilles
Suggère-t-il impérativement à nouveau énervé.
- Bien Monsieur, je serai muette comme une carpe quand elle téléphonera.
Réitère la malheureuse Bernadette. Elle n’a jamais vu David dans cet état.
- Bien Bernadette !
Réplique à nouveau sévèrement David. Bernadette reste inquiète. En servante dévouée, elle est anxieuse silencieusement pour lui. Elle ne dira rien pour ne pas le blesser.
Isis accompagne en voiture David
Isis s’étire le regard suppliant vers David. Elle semble dire emmène-moi. Il la regarde sans la voir, lui fait un petit câlin, une caresse machinale. Il s’habille en tenue sportive. Il a l’intention de finir sa journée à la piscine pour se détendre. Il émerge à nouveau, et réalise la peine d’Isis.
Bon, nous allons faire un essai. Seulement tu laisses Sacré Canaille tout seul !
« Je reste bien toute seule, quand vous êtes tous dehors ! Et puis lui, il sort avec Bernadette pour ses besoins hygiéniques !semble-telle lui répondre en minaudant des pantomimes dignes de Sacré Canaille. Le sourire tendre, il lui tend les bras et…
- D’accord pour ce matin.
D’un bond, elle saute dans ses bras et lui caresse sa joue droite.
- Tu as compris mon chagrin. Pourtant, je ne t’ai rien dit. Cette nuit, tu es venue te blottir dans mes bras. Je me suis endormi grâce à toi.
Se ressaisissant, il se décide.
- Bon allons-y.
David saisi le coussin d’Isis en lui promettant :
- Tu choisiras le coussin, pour ta maison spécial voiture. La réponse d’Isis ne tarde pas. De sa tête elle lui caresse la poitrine.
- Décidément, nous avons une sacrée chance avec nos animaux Pascal et moi !
Constate-t-il en chuchotant. Dans la « Rosita » il arrime la petite niche en mousse sur le siège arrière. Le soleil est digne d’un mois de juillet. Pour préserver Isis du soleil et d’un Kidnapping possible, il ferme la toiture.
Les sphinx, sont souvent victimes d’individus sans scrupules pour soit une demande de rançon, ou de trafic d’animaux. Ils sont si rares, qu’ils ont une grande valeur financière. C’est également, le signe que le ou les propriétaires sont riches. D’où la crainte de David.
Il fronce les sourcils, il doit s'arrêter sur le chemin pour prendre de l’essence. Chez le pompiste, il ferme les vitres et la voiture et fait glisser le pare soleil à l'arrière. Il ne craint plus le kidnapping et Isis est préservé du soleil brûlant de ce jour. Enfin, pour une fois il met l’antivol. Cela lui laisse le temps de se déplacer pour payer son plein.
Il arrive à l’Asso. Gare sa voiture au parking souterrain à la place qui lui est alloué. Isis en laisse dans ses bras, ronronne mais ne perd pas un centimètre du parcours. Arrivé sur le trottoir, ils passent devant la vitrine du magasin sans s’arrêter. Elle l’a reconnue, elle est déçue. Mais patiente, elle ne dit rien. David, pousse la porte suivante. C’est le bureau d’accueil de l’Asso. Une femme assez jeune, l’accueille joyeusement.
- Bonjour David ! nous vous attendions.
- Ah oui ?
Réagi David innocemment le sourire aux lèvres. Une voix connue derrière lui s’esclaffe.
- Ah mais, c’est Isis !
- Oui Cloé, elle a voulue venir ! Je ne savais pas que vous veniez aujourd’hui !
- Je suis venue pour la préparation de la sortie des enfants du Centre aéré « Le village des petits fripons ». Je me suis permis, de proposer votre participation à cette sortie, à l’Asso.
- C’est pour quand, et que dois-je faire ?
- C’est pour demain. Les éducateurs et moi nous visiterons la ferme éducative de Vire. Votre participation sera de répondre aux questions des enfants. Elle ajoute
Les fermiers commentent la visite. Il y a un goûter éducatif, fait avec les produits de la ferme.
- Y- a—il des enfants juifs ou musulmans ?
S’inquiète David
- Oui les deux, mais il n’y aura pas de problème. Pour eux, la charcuterie est remplacée par des salades composées, sans viande ni œuf. Le reste est idem pour tous.
Renseigne Cloé.
- Quel âge ont-ils ?
S’informe David. Cloé répond
- Ils ont de huit à douze ans !
- Bon, c’est d’accord !
Réplique David en soupirant. La secrétaire de l’accueil, intervient.
- Votre feuille de route pour la semaine, vous convient-elle.
David vérifie : mardi journée avec goûter à la ferme de Vire.
Mercredi matin soins des animaux opérés.
Jeudi de quatorze heures à seize heures visite du refuge de l’Asso avec les enfants.
- Oui c’est bon. Cela me convient.
Il signe et repart avec Isis. Cloé et Madeleine lui disent au revoir. David, perdu dans ses pensées, passe devant la devanture du magasin de l’Asso sans s’arrêter. Isis dans ses bras, si sage depuis sa sortie de la voiture, s’anime. Isis, appose sa patte de velours affectueusement sur une joue de son bien aimé maître. Elle semble lui dire « hé ! Tu oublies ta promesse !» David est agréablement surpris, et revient sur terre grâce son chat.
- Tu reconnais le magasin ?c’est bien dans ce magasin, que nous sommes venus choisir votre nécessaire en urgence, le jour de ton arrivée chez nous.
En entrant dans le magasin, Madame Gringore les accueilles avec enthousiasme.
- Bonjour Docteur Basileus. Quel plaisir de revoir …Isis, si je me souviens bien. Que puis-je vous servir aujourd’hui ?
- Un coussin spécial chat qui s’amarre dans la voiture pour Isis.
- Venez au fond du magasin, nous un choix de quatre coussin spécial chat délicat.
En voyant les coussins, Isis saute directement sur le coussin velours fin or et rose bonbon. Il est épais et moelleux. Elle peut se cacher car il est le complément d’une cage en forme de niche. Le coussin s’amarre avec des attaches en lanières or et rose en correspondance avec le coussin.
- Miaou, Miaou
Elle ronronne de plaisir, se couche à l’intérieur.
- Ok amour, vient, nous allons à la Fac et nous sommes en retard.
Mais voilà, Isis ne veut pas quitter le coussin. David est obligé de la transporter ainsi jusque dans la voiture. Une fois arrimé sur le siège arrière, Isis s’étire voluptueuse, montre sa satisfaction d’être à la fois en sécurité et en compagnie de son maître. Lorsqu’ils arrivent à la FAC, la réception est chaleureuse.
- Bonjour David, nous vous attendions un peu plus tôt, mais l’important est que vous soyez là.
- Bonjour Monsieur le Professeur.
Sans ambages il interroge.
- Quel planning me proposez-vous cette semaine ?
Je vois que votre petite protégée est avec vous ! vous savez que vous ne pouvez l’amener ici, en qualité de visiteur.
- Je sais, ce matin, c’est un passage administratif, et elle m’accompagne exceptionnellement.
Répond David sans complexe. Le chef de service reprend.
- Alors nous sommes d’accord !
La réponse est sèche. Pourtant, il enchaîne :
-Je vous ai adjoint Monsieur Vincent Rocco. C’est un jeune homme de première année. Il est boursier, et a besoin d’aide, pour découvrir ce qui l’attend dans ce métier. Vous verrez il est de bonne volonté et bon élève.
- Mais vous m’aviez promis de me donner Monsieur Serge Chevalier.
Réplique David déçu.
- Monsieur Laguillomière le responsable des stagiaires vous expliquera le programme. Le nouveau venu s’avance et commence ainsi.
- Monsieur Chevalier vous accompagnera également deux fois par semaine, pour vous seconder au Zoo. Le vendredi est un jour charger d’après le directeur. Vous ne serez pas de trop tous les trois le vendredi.
Lui assure le Professeur. Il poursuit
- Voici votre planning pour juillet, août et septembre. Le mercredi de quatorze heures à dix-huit heures dans le service animalier du Docteur Renardais. Il est responsable des affectations. Le vendredi de six heures à dix-neuf heures, votre équipe sera en remplacement de soigneurs d’animaux. Vous, vous serez son assistant du Responsable du Zoo.
- Où est ce Zoo, je n’en connais pas à Rouen !
- Le parc de Pernes est situé en Basse Normandie. Votre Bipper Tepee vous sera nécessaire. Vous serez responsable de votre équipe. Vous avez la responsabilité du transport de votre équipe.
- Bien …quand commençons-nous ce stage ?
S’inquiète David.
- Vendredi prochain. Nous prévenons Messieurs Rocco et Chevalier. A propos, ils attendent votre réponse.
Informe son interlocuteur en souriant froidement.
- Ah ! çà alors !
Pour David, cette seconde surprise de la journée le chamboule. A ce moment, son responsable ajoute.
- Et oui ! parmi les noms de la liste d’étudiant voulant faire le stage avec vous, nous avons choisi les mieux notés de l’année. Vous êtes très populaire à la Fac.
Ainsi est la conclusion du responsable des stagiaires devant le professeur.
- Merci pour ce programme, bonne journée
Répond David machinalement abasourdi
Au revoir monsieur Basileus
Déclare les deux hommes. De retour à sa voiture, David est ravi. Ces vacances vont être bien remplies, je ne penserai pas à mes problèmes. S’imagine-t-il. En attendant il a son après-midi libre.
Eh bien ! ma petite Iris, je serai beaucoup occupé dans la semaine. Je ne pourrai pas toujours t’emmener avec moi malheureusement, ni toi, ni Sacré Canaille. Il faudra vous habituer ensemble.
A l’appartement, il va pour déposer Isis. Seulement, une fois libérée, elle retrouve Sacré Canaille. Tous deux commencent la course à travers l’appartement. David hume un parfum qu’il apprécie, le sourire revient, il appelle gaiement.
- Bernadette… Je ne suis pas trop en retard ? Cela sent drôlement bon !
- Tout est prêt, Monsieur David. Vous pouvez vous installer à la salle à manger.
Il se régale, Bernadette lui a préparé un bar à la normande, et son dessert une glace fraise vanille fait maison. A quinze heures, il se décide. Il téléphone à son ami Jean-Jacques. Il lui demande les renseignements sur les démarches à faire pour le cas précis de Linda. Sur son canapé il lit un classique ; « Le rouge et le noir ». Il ne parvient pas à fixer son attention. Après réflexion, il décide d’aller se défouler à la piscine.
Maya la gitane l'aborde
Lorsqu’il parvient aux abords de la piscine, il est abordé sur le trottoir par une femme à l’allure gitane. Elle l’interpelle de façon impromptue et autoritaire.
- Monsieur, voulez-vous m’écouter un instant !
- Que me voulez-vous…. ?
S’enquit-il interloqué en se retournant.
- Je suis Maya pour vous servir. Monsieur, je vois que vous avez beaucoup de peine. Ne craignez rien. Votre amie vous aime beaucoup.
- Que voulez-vous dire ?
Questionne David curieux et impétueux à la fois. Sans se troubler, elle commande doucement
- Donnez-moi votre main gauche !
Machinalement, il lui obéit. Nerveux pour le dérangement, il la lui tend néanmoins légèrement moqueur. Elle saisit cette main, passe la sienne au-dessus
- Que voyez-vous ?
Fait-il narquois.
- Ne vous moquez pas. Je vois une ligne de vie longue, longue…très longue. Celle du cœur est un fleuve sans coupure et resserré à l’entrée de l’index.
Voyant que David s’amuse, elle se décide
- Vous épouserez la jeune fille que vous aimez. Elle sera la seule épouse que vous aurez. Trois enfants vous combleront de bonheur. Ne riez pas. Car ce que vous vivez en ce moment, ne durera que quelques mois…Je vois que la prison vous guette, mais vous gagnerez, car vous êtes dans votre droit….dans la vie vous ne pouvez perdre…vous êtes un homme de bien et juste….Vous souriez, vous êtes incrédule et pourtant…Je serais à vos noces l’année prochaine.
- Merci Maya. Je vous dois combien ?
- Ce que vous voulez, seule votre vie compte pour moi.
Lui répond-t-elle mystérieusement. Il lui donne un billet de cinquante Euros. Ceci n’est pas pour lui avoir dit la bonne aventure, mais pour lui avoir rendue le moral. Ce moment de détente, lui a permis d’oublier son problème, ce fût un moment de joie.
- Comment cela votre vie compte pour moi ?
Interroge David intrigué.
- Vous allez être victime d’une agression dans environ un mois. Faites attention au croissant vert. C’est lui votre problème.
- Quel croissant vert ?
S’étonne David.
- Vous le recevrez par courrier. Je ne peux vous en dire plus. Quel que soit la somme que vous me donneriez.
- Maya ! attendez.
Maya le laisse sur le trottoir. Elle disparaît aussi furtivement au coin de la rue, comme elle le lui était apparue. David est intrigué. Ces paroles correspondent à ces inquiétudes actuelles. Cependant, son esprit est légèrement moqueur, en repensant aux propos de cette femme mystérieuse et inconnue.
Bon ! allons à la piscine maintenant.
Dit-il à lui-même. Cela va me détendre. Pense-t-il.
C’est ainsi, qu’il finit sa journée du lundi.