Seigneur, ouvre mon cœur à ta Parole et qu’à sa lumière je puisse le regarder avec tes propres yeux.
Esprit-saint, viens veiller sur mon intériorité que l’Évangile de ce jour m’incite à interroger. Je te demande la grâce de la prière, car celle-ci ne pourra jamais être lumineuse de mes propres forces. Viens la transformer par ta clarté !
1. « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. »
Les versets qui sont proposés à notre lecture aujourd’hui s’articulent d’abord sur la notion de trésor. Les trésors sont des valeurs que l’on accumule, que l’on aime à amasser pour les regarder ensuite. Thésauriser, c’est prendre plaisir à amasser. La question qui nous est posée est de savoir ce que nous prenons plaisir à accumuler, ce que nous nous fatiguons à accumuler ? En bon investisseur, le Christ nous rappelle qu’il vaut mieux s’épuiser à accumuler ce qui en vaut la peine. Les biens matériels ou les valeurs chéries par le monde : connaissances, pouvoirs, etc. ne sont pas des mauvaises choses en soi. C’est en faire un trésor qui pose problème. Parce que ce à quoi nous nous épuisons, c’est ce qui résume le sens que nous donnons à notre vie. Que prenons-nous plaisir à contempler réellement ? Est-ce légitime ? Pourquoi ne pas thésauriser ce qui repose vraiment nos yeux ?
2. « Si ton œil est mauvais, ton corps tout entier sera dans les ténèbres. »
L’Évangile nous rappelle le lien direct entre notre intériorité et notre relation au monde. De même que notre relation au matériel a une incidence sur notre vie spirituelle, de même ce que nous voyons, même si nous n’en sommes que des témoins passifs, forme notre intériorité. On a beaucoup valorisé les lumières de la connaissance contre l’obscurantisme du censeur. Mais on en surestime parfois nos propres forces. Soyons humbles sur ce que nous sommes capables d’entendre et de voir. Avant de chercher à tout savoir sur le monde, cherchons d’abord à mieux connaître nos propres forces. L’Évangile rappelle cette cohérence à avoir entre ce que nous voulons pour notre âme et ce que nous faisons, ce que nous regardons, ce que nous admirons. L’homme ne peut pas espérer vivre sa foi sans que son mode de vie ne soit touché par ce qu’elle exige. L’amour de Dieu ne se contente pas de nos intentions ou de nos théories, il veut ce que nous sommes, c’est à dire notre corps, notre âme, notre esprit, qui sont tous solidaires les uns des autres.
3. « (…) la lumière qui est en toi (…) »
C’est avant tout à notre intériorité que Jésus nous appelle ici, en nous expliquant que cette intériorité se vit maintenant : dans notre relation aux biens terrestres, dans tout ce que nous faisons ou ne faisons pas, si petit et si véniel soit-il. Notre nature humaine est la promesse de vivre en nous cette relation de notre âme à Dieu dont chacun porte la possibilité. Il ne nous est pas demandé d’allumer une lumière, mais de la chercher, elle est déjà là. Avec la grâce de Dieu, nous pouvons la maintenir en vivant notre vie à sa clarté. Et comme le dit l’Évangile, c’est à partir de cette lumière que tout se décide, que toute notre vie se transforme. Si nous devons veiller à ce que notre vie extérieure n’obscurcisse pas notre vie intérieure comme le recommande le début de l’Évangile, nous devons surtout et d’abord rechercher cette vie intérieure, parce qu’elle rejaillit sur ce que nous faisons.
Mon Sauveur, nous avons été créés pour cette intériorité lumineuse qui se nourrit d’une vie construite en cohérence avec celle-ci. Envoie sur nous ton Esprit Saint pour nous aider dans ces tensions parfois difficiles entre la conscience et la réalité du monde, entre le matériel et le spirituel. Apprends-nous à invoquer ta grâce pour retrouver cette relation à laquelle nous sommes destinées, car toi seul peux nous la rendre.
Je cherche une incohérence dans mon mode de vie et j’essaierai aujourd’hui de l’éliminer de ma journée. Je prie pour une personne qui m’agace ou m’a fait du tort, en me remémorant cette lumière intérieure à laquelle elle est appelée par sa nature.