
Dans le souffle de l’Esprit

Jacques Nieuviarts, assomptionniste,
conseiller éditorial de Prions en Église
L’Église vit du souffle de l’Esprit, qui l’entraîne au large et l’appelle sur des chemins inédits. Les premiers, les Apôtres en ont fait l’expérience. C’est aussi la nôtre. Nous ne pouvons penser l’Église – et la vivre – autrement qu’en Pentecôte. Aurions-nous le pas moins alerte que les Apôtres ? Ils ont aussi connu les hésitations, l’incompréhension, la peur parfois. Le récit des Actes des Apôtres l’affirme, de multiples manières : l’Esprit les a conduits à des formes d’audace inattendues, auxquelles nous sommes appelés nous aussi. Plus d’une fois, ils furent déconcertés, ou étonnés. L’Esprit étonne. Jésus l’avait magnifiquement expliqué à Nicodème, venu l’interroger de nuit : “Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit” (Jean 3,8).
Confrontés souvent aux vents contraires, nous devons nous souvenir de cette présence de l’Esprit. Il nous ouvre des chemins à l’Église, nous établit dans la confiance, nous presse au large, là où l’Évangile est attendu, auprès et au loin. Comme les Apôtres le jour de la Pentecôte, il nous faut demander l’Esprit, car il est accordé à celui qui prie (Luc 11,13).
Ce mois-ci dans “Prions en Église”
Question de lecteur :
“Quelle est cette nouvelle fête de Marie, Mère de l’Église ?”
Depuis le 3 mars 2018, l’Église de rite romain célèbre, chaque année, la mémoire de « la bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église » le lundi après la Pentecôte, cette année le 10 juin. Déjà, saint Augustin affirmait que Marie est “la mère des membres du Christ”. Et saint Léon le Grand, que Marie est la mère des membres du Corps mystique du Christ, c’est-à-dire de l’Église. Puis, au cours des siècles, la piété des fidèles n’a cessé de vénérer la Mère des disciples, des fidèles, des croyants.
Cela a conduit le bienheureux Paul VI, le 21 novembre 1964, à honorer solennellement Marie avec le titre de Mère de l’Église. Si l’on a choisi, pour cette nouvelle mémoire, le lundi de Pentecôte, c’est parce que cette fête mariale a des racines bibliques. En effet, le livre des Actes des Apôtres précise que la mère de Jésus est présente dans le Cénacle et qu’elle prie avec les Apôtres dans l’attente de l’Esprit Saint. Dès sa naissance, l’Église est conduite maternellement par la Vierge Marie : “Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus” (Ac 1, 14). La bienheureuse Vierge Marie est cette mère prévenante qui invite chaque baptisé à se souvenir des paroles de Jésus en croix : “Voici ta mère” (Jn 19, 27).
Père Michel Wackenheim, archiprêtre de la cathédrale de Strasbourg