Dieu notre Père, nous te bénissons, car nous pouvons t’appeler Père. Dans ta miséricorde, tu nous as rachetés des liens du Mal et tu nous as adoptés en Jésus pour être tes enfants. C’est en toi, par le Fils et dans l’Esprit, que nous mettons toute notre espérance, toi qui es notre Seigneur pour les siècles des siècles. Amen.
Augmente en nous la foi d’être fils en Jésus-Christ, cohéritiers de la grâce, afin que nos vies soient transformées, nos cœurs convertis.
1. La prière que Jésus nous enseigne est sans aucun doute familière à notre langue. Cependant, que signifie-t-elle à notre âme ? En mesurons-nous le caractère incommensurable et nous élance-t-elle spirituellement sur sa trajectoire sans fin, dans des sphères qui s’élèvent au-delà de nos zones de confort ?
En mettant le nom ineffable de « Père » en notre bouche, Jésus nous introduit à une relation de vérité avec Dieu. Par son ordre « ne rabâchez pas », Jésus indique qu’il s’agit de la rencontre d’amour entre l’âme et Dieu, en toute liberté. Est-ce que j’y crois ? Son invitation m’affranchit-elle de toute rigidité ?
2. Quel est la visée de notre prière ? L’intention de Jésus brave la tentation de réduire Dieu et son règne à une idole façonnée d’idéaux politico-religieux. Le projet spirituel auquel il nous appelle aspire à relier le ciel et la terre et nous élève vers Dieu : le règne de Dieu est là où s’accomplit sa volonté, non pas la nôtre.
En échange, Dieu nous accorde tout ce dont nous avons besoin, car en tant que bon Père, il sait ce qui nous manque, avant même que nous l’ayons demandé. À nous revient donc de vivre dans une relation de confiance et d’abandon entre ses mains, tout en vaquant à nos obligations de créatures.
3. Sous cet angle-là, la prière passe-t-elle à côté des réalités sociales du monde ? L’engagement en faveur de la paix, la justice et la solidarité – « le pain de ce jour » – n’est-il pas légitime ? Pour la juste compréhension de la délivrance du Mal, rappelons que l’ennemi n’est pas de chair et de sang.
En cette vie, le bonheur que nous espérons et que Dieu promet, l’avènement du règne de Dieu, est fruit d’une réponse au mal par le bien, à l’offense par le pardon. Voilà l’Évangile : nous sommes débiteurs avant tout, pardonnés après tout. Le tout, c’est la Pâque du Christ, pivot de l’histoire. À nous de basculer de la logique de la revendication à celle du pardon.
Jésus, mon Seigneur et mon Dieu, pasteur éternel, toi qui nous conduis vers le Père, viens auprès de moi, au-milieu de la réalité de ma vie, pour l’élever au degré de la sainteté. Libère-moi de mes égoïsmes et vanités, rends mon cœur doux et humble, semblable au tien, afin que je puisse rendre à Dieu le Père et servir mes frères avec la charité ardente de l’Esprit Saint. Amen.
J’exerce un acte de charité, selon les circonstances, intérieur ou extérieur, caché ou ouvert, envers celui ou celle qui m’éprouve le plus.