Prière à Notre-Dame de Liesse :
Ô Notre-Dame de Liesse,
je vous confie toutes mes intentions
avec l’amour d’un enfant envers sa mère.
Dans votre sanctuaire, depuis huit siècles,
grands et humbles de ce monde
vous prient sous le vocable de la joie,
Servante de Dieu, Mère de l’Église,
vous continuez d’exulter de joie et de chanter
les merveilles du Seigneur.
Donnez aux hommes le vrai bonheur qui découle de la foi,
de l’espérance et de la charité.
Donnez à tous la vraie paix, fruit de la docilité
de notre Père du ciel et d’une vie selon l’Évangile.
Bénissez les enfants, les faibles, les malades et les affligés,
les foyers, les jeunes, les travailleurs.
Aidez ceux qui cherchent à mettre sur la terre
plus de joie humaine et chrétienne.
Et puisque, selon le mot de Jésus, il y a plus de joie à donner qu’à recevoir,
faites-nous, dans la sainte Église,
les témoins actifs du Royaume de Dieu. Amen.
Tu es, Seigneur, la source de toute joie. Que l’exemple de ta Mère nous enseigne à chercher, vivre et transmettre la vraie joie.
1. Marie, Mère de l’Église, nous conforte dans la joie
Après une centaine de jours d’une grande intensité liturgique – temps du Carême et de Pâques – qui s’est conclue hier par la solennité de la Pentecôte, nous pouvons avoir l’impression de « retomber » dans le temps ordinaire de manière un peu brusque.
Or, c’est par un décret du pape François que la fête de Marie, Mère de l’Église, a été étendue à toute l’Église en 2018 le lundi de Pentecôte. Elle nous permet de revenir dans le temps ordinaire de manière surprenante. Dans nos vies, nous avons besoin de seuils, de portes d’entrée qui nous aident à franchir des étapes, tant littéralement que figurativement. Marie est cette porte d’entrée qui nous lance dans la vie ordinaire, accompagnés par l’Esprit, pour annoncer la joie de la Résurrection qui ne s’arrête pas au temps de Pâques.
L’Église est porteuse d’un mystère : un mystère ne signifie en rien un élément obscur ou incompréhensible. Bien au contraire, le mystère est quelque chose de tellement grand que notre esprit peut s’y récréer inlassablement, sans jamais y trouver une impression de « déjà vu », d’ennui ou d’étroitesse. Le mystère est source de joie et a quelque chose de libérant. Or le mystère de Pâques et la joie de Jésus ressuscité ne s’arrêtent pas au temps de Pâques : ils enveloppent notre vie entière, nous faisant entrer dans une relation d’amour avec celui qui est notre vie, notre joie et la source de tout don ; celui dont nous nous savons inconditionnellement aimés et devant lequel nous pouvons nous tenir, tels que nous sommes.
2. Les « saints de la classe moyenne »
La vie de la plupart d’entre nous peut sembler très « ordinaire ». Madame Bovary, lassée de la monotonie de son quotidien, vivait dans ses souvenirs, son imagination et ses rêves. D’ autres se résignent à l’apparente platitude de leur existence et la subissent. Tant de personnes semblent s’ennuyer de l’anonymat et de la solitude. Quel sens a la vie de l’homme si elle n’est pas vécue, donnée pour quelqu’un ?
Marie, Mère de l’Église, nous envoie en ce lundi de Pentecôte pour annoncer à nos frères que leur vie a un sens profond, qu’elle vaut la peine d’être vécue, qu’elle est belle et bonne. La bonté et la gratuité ont quelque chose de surprenant, de merveilleux et de grand devant lequel nous sentons tous le besoin de nous arrêter pour le célébrer.
Le pape François nous parle dans son exhortation apostolique Gaudate et exsultate d’une forme de sainteté accessible à tous : « J’aime voir la sainteté dans le patient peuple de Dieu : chez ces parents qui éduquent avec tant d’amour leurs enfants, chez ces hommes et ces femmes qui travaillent pour apporter le pain à la maison, chez les malades, chez les religieuses âgées qui continuent de sourire. Dans cette constance à aller de l’avant chaque jour, je vois la sainteté de l’Église militante. C’est cela, souvent, la sainteté ‘‘de la porte d’à côté’’, de ceux qui vivent proches de nous et sont un reflet de la présence de Dieu ou, pour employer une autre expression, ‘‘la classe moyenne de la sainteté.’’ » (Gaudete et exsultate, 7)
3. Être un influenceur par la joie
Les jeunes aujourd’hui aspirent à être des influenceurs : ceux qui sur les réseaux sociaux, par leur statut et l’amplitude de leur réseau, créent un courant de pensée et d’action et ainsi influencent leurs abonnés.
En ce lundi de Pentecôte, premier jour de retour à ce « temps ordinaire », Marie, Mère de l’Église, nous montre comment être des influenceurs de la joie. Elle nous rappelle la mission première de tout baptisé : vivre, être témoin et annoncer la joie. C’est là une sainteté accessible à tous, faite pour ceux d’entre nous qui se sentent « de la classe moyenne », peut-être incapables d’être des influenceurs mais capables de vivre leur quotidien ancrés dans la foi, l’espérance et la charité.
« Un saint triste est un triste saint. » disait Don Bosco. L’Évangile du jour, les Béatitudes, nous chante comme un refrain : « Heureux êtes-vous (…) » Les causes de joie qu’il nous présente sont pourtant folies pour le monde : persécution, deuil, tristesse, etc. Marie, Mère de l’Église, veut nous faire entrer aujourd’hui dans ce mystère de la vie ordinaire où la joie de l’homme ne vient pas des circonstances dans lesquelles il vit, mais de la qualité des relations par lesquelles et dans lesquelles il existe. Jésus-Christ ressuscité nous appelle à entrer en relation avec lui et entre nous, et c’est là la source de notre joie.
Ô Dieu, tu es la source de notre joie. Par amour tu nous as appelés à l’existence pour pouvoir entrer en ta communion d’amour trinitaire. Permets-nous de goûter davantage de cet amour, d’y demeurer et d’y trouver notre seul bonheur.
Trouver ma joie aujourd’hui à prendre du temps pour établir ou entretenir une relation vraie avec quelqu’un et avec Dieu.