Pour la première fois je traverse le Boulevard Davout. Ce côté-là est plus calme. Mais il y a des cyclistes et des voitures qui roulent sur le trottoir ! Monique me montre la séparation qu’il ne faut pas dépasser. Pour la première fois elle me parle de règle. Je rase le mur en inspectant le pied des murs. Soudain, l’envie pressante. Le jour se pointe. Elle s’arrête et ne me regarde pas. Je suis contente, car non seulement je me sens mieux, mais en plus, elle me félicite en ramassant mes excréments !
Nous continuons notre route. Un chien vient à ma rencontre, il s’appelle Patou. Sa maîtresse discute avec la mienne. Patou m’explique la vie parisienne.
Nous continuons notre bonhomme de chemin. Nous devons faire trois fois le tour du pâté de maisons pour aller à la pharmacie. Nous sommes arrivées trop tôt. Monique fait le lèche vitrine devant le bureau de tabac. Nous n’entrons pas. C’est alors qu’un grand noir en tenue verte fluorescence vient nous voir. Et veut me caresser, devant ma réaction, elle intervient.
Quand elle aura dépassé ses phobies, vous pourrez la caresser.
Si elle a peur des uniformes et de nos balais il faut la forcer. Vous savez, j’aime les chiens. Mon chien avait quinze ans quand il est mort d’un cancer.
Oui, c’est vrai, mais ce n’est pas sa seule phobie. Il faut donc attendre.
Enfin, la pharmacie ouvre. Une dame très gentille m’accueille, c’est la pharmacienne. Je retrouve cette odeur connue dans le lointain pays. Monique donne l’ordonnance de Serge. Tout se passe bien Monique demande un shampoing pour moi. Là je me dis. Qu’est-ce que c’est que ce machin-là !
C’est alors qu’un grand et puissant personnage entre. Il connaît tout. Il sait tout sur tout. Maîtresse doit faire un régime pour maigrir ! Il lui explique comment faire son régime. Et voilà qu’il veut me caresser, et me radiesthésie ! Mais ma maîtresse est plus forte que lui. Elle le laisse faire, tout en surveillant les moindres mouvements de ses doigts. Je la sens prier silencieusement. Là j’ai compris qu’elle me protège. Arrive une autre vieille toute aussi idiote que le premier individu, elle se prend pour une comportementaliste de chien ! Elle veut apprendre à Monique, comment faire ! Ce qu’elle fait déjà. J’en suis témoin. Elle dit à maîtresse, que ce qu’elle fait c’est mal ! En fait elle ne fait que répéter les reportages de 30 millions d’amis. Non seulement elle n’a rien appris à maîtresse, mais l’a conforté dans ses convictions ! Conclusion elle continue sur son lancer. Pendant que Brigitte sert les clients
Les deux individus y vont de leur concert et de leur conseil des gens qui savent tout sur tout ! Au moment de sortir, je veux rester dans ma cachette, maman me tire pour m’imposer la sortie. Les deux idiots crient au scandale. Je veux rester tant ce ces sinistres imbéciles seront au magasin. Enfin ils sortent, alors je me lève et maman me dit :
Courage, allez !
Courageusement, je marche. C’est alors que le sinistre individu revient et me dit, laissez- moi la calmer. Maîtresse lui réplique sèchement.
C’est vous le problème ! Quand vous étiez parti, elle repartait, mais vous êtes arrivé et voilà, le problème est revenu.
Ce personnage court chez la pharmacienne. J’étais enfin tranquille. Alors maman m’explique que s’est un fou pas dangereux, si on ne le provoque, tout en étant ferme. En arrivant à la maison j’ai eu droit à ma récompense.
Cet après-midi une amie de maman est venue nous voir. Elle s’appelle Fernanda ! Elle a un drôle de langage ! Elle est venue me dire bonjour. Mais je n’aime pas car elle est venue dans mon coin. De plus elle sent la mort ! Pourquoi maman fréquente-t-elle des malades, qui ont un drôle de langage. Je la comprends à peine. C’est déjà difficile à apprendre le français, si en plus il faut apprendre le portugais !
Ce soir, Monique et moi, nous sortirons plus tard que les autres jours. Monique cherche le créneau horaire qui me sera le moins pénible. Car je dois passer une bonne nuit.
VENDREDI 18 SEPTEMBRE 2009
Je suis contente, je vais montrer à Monique que je n’ai pas peur. Ben voilà, arrivé en bas, il y a trois personnes qui nous barrent la porte. Il y en a une avec un vélo. Que font-ils à cette porte? Çà n’arrête pas de jaser dans ce pays !
Toutes mes bonnes intentions se sont envolées. La panique me reprend. Je me cache sous ses casiers à portes trouées fermées. Enfin, ces humains comprennent. Ils se déplacent, et moi je longe le mur en attendant. Je peux enfin sortir ! Tout est redevenu normal. Hélas, toutes mes bonnes déterminations se sont envolées une nouvelle fois.
Aujourd’hui c’est une longue promenade. On longe un stade. Il paraît que les jeunes du quartier y pratiquent du sport. Moi j’en fais beaucoup avec maman. Il faut la tirer, elle marche si lentement ! Enfin faut faire avec, comme elle dit !
Ce jour, je pars à la découverte d’une nouvelle partie du quartier. Elle marche plus rapidement, elle s’améliore, ma nouvelle maîtresse. Seulement, même un quartier calme, c’est plein de travaux. Voilà qu’elle m’explique qu’il faut traverser sur les bandes jaunes ou blanches à travers la rue. En plus je dois attendre que les voitures s’arrêtent. Les gens de la ville de ce pays ont une sacrée manière de vivre !
Alors que je croyais rentrer « à la maison » Monique s’est inventé d’aller voir Fernanda ! En sortant de l’ascenseur au lieu d’aller à droite on va à gauche ! Et elle sonne à cette porte inconnue ! Une vieille dame brune, nous ouvre. Fernanda nous accueille avec joie !
Je veux visiter les locaux. Évidemment, je n’en ai pas le droit. Je dois rester à côté de maîtresse ! Cela dit, j’aime bien. D’autant plus qu’il y a des gâteaux à manger. Elles bavardent sans discontinuer toutes les deux.
Fernanda à un problème d’électricité, elle va chercher Monsieur Jacques pour la dépanner. C’est Madame Jacques qui vient. Elle contrôle et va chercher son mari.
Monique me présente à eux.
En arrivant à la maison, ce fut d’abord comme d’habitude. Voilà qu’elle prépare, je ne sais quoi dans la pièce du fond. Elle me prend dans ses bras et me met dans une baignoire. C’est comme çà qu’elle appelle cette grande bassine ! L’eau est tiède j’ai tellement de bisous, que je me laisse faire. Elle me met le shampoing de la pharmacienne et me frotte tout le corps. Puis me rince. Au début l’eau est marron, et quand elle est claire, elle arrête l’eau et m’essuie avec une serviette. Puis elle branche un pistolet, qui fait un bruit curieux, je tremble. Alors maman le met en retrait sur son visage. Ses cheveux volent, puis me le passe au dessus de mon dos. Je suis surprise, l’air souffle à une douce température. Puis elle le passe partout. Je sèche plus vite ainsi m’a-t-elle dit. C’est vrai. Je n’aime pas trop être dans cette baignoire. Elle me soulève à nouveau. Je vais dans le couloir m’ébroue. Enfin cela est terminé. Tout va bien puisque j’ai mon pâté en récompense.
Le soir à la tombée de la nuit je sors une nouvelle fois. On traverse encore ce Boulevard Davout. Derrière nous il y a un type, il nous observe. A-t-il à de mauvaises intentions ? Maman n’a pas peur. Elle l’a vu aussi. Comme elle veut traverser, elle réduit la laisse. Je suis obligé de marcher à côté de ses jambes. Ce type ne nous suit plus. Quand nous sommes traversées, incroyable, elle me dit :
Tu as raison, c’est un homme méchant. Mais en feignant l’ignorer, on ne lui donne pas une raison de nous attaquer. On fait comme s’il n’existe pas. Si on n’a pas peur, il ne nous fera rien !
Le trajet habituel se fait sans plus de problème que les autres soirs.