Jésus, me voici en ta présence pour venir t’écouter. Pourtant, comme tes disciples, j’ai besoin de ton aide pour comprendre ton langage qui reste parfois mystérieux et impénétrable.
Ouvre mes oreilles pour que j’entende ta Parole. Révèle-moi les trésors de ta sagesse et explique-moi cette parabole.
1. Aujourd’hui, Jésus nous donne les clés de lecture pour interpréter la parabole de l’ivraie. Cette parabole parle de la fin des temps. C’est donc une parabole eschatologique, qui nous oriente vers la fin de toute chose, lorsque Dieu se donnera à voir, lorsqu’il rétablira la justice sur tous les vivants et lorsqu’il fera entrer ses fils dans son Royaume. Pourtant, cette parabole sur les temps derniers doit aussi éclairer notre présent.
La première chose que Jésus explique, c’est que c’est lui qui a semé le bon grain dans le champ, c’est-à-dire que c’est lui qui a suscité des fils de son Royaume dans le monde. C’est lui qui est à l’œuvre dans nos vies, c’est lui qui fait grandir dans nos cœurs l’aspiration à le connaître toujours plus, c’est lui qui attise sans cesse notre soif de vérité et notre désir de Dieu. Encore faut-il savoir reconnaître l’action de Jésus dans notre vie : ses dons, ses grâces, sa force dans l’épreuve, sa compagnie dans la solitude, sa paix dans les tensions ou dans les conflits… Savoir déceler sa présence par une fine écoute, c’est déjà lui répondre.
2. La deuxième chose que nous apprend la parabole, c’est que le Mauvais est lui aussi à l’œuvre. Il ne sème pas du bon grain, mais de l’ivraie. Lui aussi se suscite « des fils ». Ce sont ceux qui font le mal et qui sont des occasions de chute pour les autres.
Pourtant, les fils du Royaume et les fils du Mauvais grandissent ensemble, en partageant le même monde. Impossible de les séparer et de les distinguer clairement tant qu’ils marchent sur le chemin de la vie côte à côte. Car tant que l’on avance, on a toujours la possibilité de changer, pour le meilleur ou pour le pire. Le temps qui nous est donné sur terre est le temps nécessaire à notre conversion. Comme l’écrit l’apôtre Pierre dans son épître : « Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard. Au contraire, il prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion. » (2 P 3, 9)
3. Mais il serait naïf de penser que les hommes puissent être simplement classés en deux catégories : les bons d’un côté et les mauvais de l’autre. Sans doute devons-nous aussi maintenir que la frontière entre le bien et le mal existe également en nous-mêmes. Que le bon grain et l’ivraie se côtoient et poussent ensemble dans nos cœurs : nous le savons bien par expérience. Alors, la parabole de Jésus nous rappelle que Dieu ne s’en scandalise pas. Il sait de quoi nous sommes faits. Il sait que nous vivons bien souvent tiraillés entre le bien et le mal. Il sait que le combat a lieu d’abord à l’intérieur de nous et pas tant à l’extérieur.
Le temps de cette vie est donc le temps d’un combat, le temps propice pour nous tourner toujours plus vers Dieu, bref le temps de notre conversion. Mais surtout, sans nous effrayer de voir l’ivraie pousser avec le bon grain. Si Jésus ne s’en inquiète pas, pourquoi nous en inquiéterions-nous ? Offrons-lui plutôt ce que nous sommes. Cessons de nous regarder nous-mêmes et employons notre énergie à le servir. Le Seigneur se chargera de séparer lui-même le bien et le mal qui se déchirent en nous.
Merci, Jésus, pour ta Parole qui m’éclaire. Merci pour ta patience envers moi. Tu connais le combat que je traverse. Viens semer dans mon champ le bon grain qui me fait chaque jour vivre comme un fils de ton Royaume.
Je m’organiserai ces prochains jours pour aller me confesser, c’est-à-dire pour donner à Jésus l’occasion de tout me pardonner et de me libérer déjà de l’ivraie qui m’habite.