Bienvenue sur mon site Une innovation pour mes anciens lecteurs, désormais je traite de divers sujet, en premier La religion judéo chrétienne signé" Monique Emounah", pour ceux qui ne peuvent se déplacer à l'églises quelques soit la raison, et le lieu de leurs résidences ils peuvent suivre les offices du jour, la politique (LR) et les infos, la poésie et les arts en général. Mes écrits, signé (Alumacom) également mes promos de mes dernières parutions et quelquefois un rappel pour mes anciens écrits. Merci de votre attention,
10 Août 2019
Voilà exactement une semaine que je suis arrivée à Samalout*, et c’est une vraie grâce d’être ici. A mon arrivée j’ai reçu un accueil des plus chaleureux à la maison mère à Héliopolis puis au dispensaire par Soeur Férial, Soeur Camélia et Soeur Juan ! Les Soeurs sont vraiment aux petits soins avec moi et l’ambiance est très chaleureuse. Nous rentrons aujourd’hui d’Alexandrie où nous avons passé le week-end chez la famille de Soeur Férial, un vrai bonheur.
Quelle joie d’être avec les chrétiens d’Orient !
Sinon des éléments plus fun : soirée narguilé, plage, danse devant l’ancien Palais du Roi Farouk à Alexandrie, et petite virée sur le Nil. Jeudi j’aurai la grâce d’assister au mariage de Marina, la nièce de Soeur Magda, au village juste à côté. Nous pouvons prier pour leur union.
Un jour est arrivé ce que je redoutais le plus depuis le début de ma mission en Haute-Égypte.
Les vendredis nous quittons notre dispensaire de Samalout et toute notre petite équipe de dix infirmières et deux médecins dermatologues allons dans une ancienne école religieuse d’Abou El-Abbas soutenir une équipe médicale de trois personnes. De même qu’au dispensaire, nous soignons les brûlures, du premier au troisième degrés, les maladies de peau et les pertes de cheveux.
A la différence de Samalout, l’équipe de soins pour les brûlés est toute petite, un médecin Nadia, que je seconde, et nous ne disposons que d’une pièce. Abou El-Abbas est par ailleurs un village beaucoup plus rural que Samalout, où il est coutume de vivre avec le bétail dans le logis détériorant davantage les conditions d’hygiène. Sa robe était déchirée laissant la peau calcinée à vif du menton et de sa poitrine à nue, son visage tuméfié, un seul œil à peine visible entre des paupières gonflées, des joues écarlates, des lèvres difformes. Cette femme avait été tabassée et brûlée.
C’est dans un silence religieux que nous avons fait sortir ses accompagnantes avec l’aplomb et l’autorité rassurante de femmes soignantes. Après l’avoir fait assoir, Nadia et moi accomplissions ce lugubre cérémonial mécanique des soins tentant de garder une neutralité, qui dans nos regards, croulait devant l’horreur. Elle ne bougea pas, ne prononça un son, ne donna aucun signe de résistance malgré l’alcool et les produits à même sa chaire. Cette femme était devenue l’ombre d’elle-même, une statue cristallisant l’humiliation qu’elle avait subie.
Le travail fini, elle n’était plus que deux yeux sous d’innombrables bandages. Incertaine je lui remis sa robe, la gaze cachait à présent sa poitrine lui donnant alors la pudeur accordée aux femmes défigurées.
En fermant la porte derrière elle, la brise du ventilateur fut le souffle pour me faire tenir debout et je me tournais émue cherchant le regard fuyant de Nadia, qui désinfectait nerveusement les pinces et ciseaux. Elle resta silencieuse et ne me regarda pas. Elle était déjà au travail pour les suivantes.
Anaïs
*Salamout est dans le diocèse copte catholique de Minya et abrite une communauté de Sœurs spécialisée dans le traitement des brûlés.
« Tarhali »
Cet appel qui signifie « viens » en arabe résonne à notre arrivée à la crèche de Bethléem le 3 juillet. Depuis, les enfants ne cessent de nous le redire, tant pour nous inviter à jouer avec eux, que pour les faire monter sur le toboggan, pour les aider à prendre le repas ou encore pour nager.
Nous sommes deux volontaires, Mathilde et Noémie, envoyées en mission en Terre Sainte pour participer à une colonie de vacances à Béthanie. Nous avons d’abord passé quelques jours à la crèche de Bethléem, leur lieu de vie, pour faire leur connaissance avant de partir pour Jérusalem – Béthanie se situant sur le flanc du mont des Oliviers.
En effet, cette crèche dirigée par sœur Denise, est la maison de plusieurs enfants orphelins ou délaissés par leur famille. C’est avec eux que nous passons nos premiers jours de mission.
Cette maison est tenue par les Filles de la Charité depuis 1884. Elles ont eu à cœur de rendre les lieux toujours plus accueillants et appropriés aux âges des enfants dont elles ont la charge. De grands dortoirs aux murs décorés de peintures enfantines, de longs couloirs propices aux courses des plus petits dans leur trotteur, des salles de jeux, une cour de récréation avec, non seulement un trampoline, mais aussi un manège de balançoires !
Au cours de notre première journée, nous saluons les employés, des salles de classe à la cuisine, en passant par la laverie et la pouponnière qui nous disent « God with you ».
A Bethléem, nous nous sommes occupées d’enfants de 1 à 6 ans, parfois en plusieurs groupes parfois rassemblées, ce qui donnait lieu à une joyeuse smala.Beaucoup de jeux avec les plus grands, vélo, ballons, perles… et de demande de câlins de la part des plus petits… mais aussi des grands !
Si les enfants nous parlaient beaucoup, nous étions quelque peu désemparées pour leur répondre en arabe … ! Heureusement, les signes et quelques expressions apprises sur le tas ou grâce à Georges, l’ange gardien de la crèche, nous ont permis de créer un échange, voire de discuter, avec beaucoup de mimiques à l’appui.
Ces journées furent très intenses car il y avait beaucoup d’absence dans le personnel. Pour nous qui débarquions, ce fut un vrai plongeon, au sens propre et figuré puisque nous finissions la journée par la douche des plus petits, juste avant de les coucher.
Lundi 8 juillet, deux estafettes blanches avec le logo bleu des sœurs quittent la ville de la Nativité en direction de celle de la Résurrection. Un mur sépare ces villes si peu éloignées et pour certains cette sortie est la seule de l’année en territoire israélien ! Nous mesurons d’autant plus ce que représente ce voyage qui nécessite tant de démarches administratives. Un air de vacances se fait sentir. Les enfants de 3 à 6 ans avec qui nous partons sont très sages dans la voiture, bien qu’un brin d’excitation les tienne tout à fait éveillés. A notre arrivée, des cris de joie se font entendre à la vue de Sœur Silouane qui attend cette joyeuse bande d’une petite vingtaine sur le pas de la porte. Elle nous accueille dans cette maison adossée à la colline et face au désert de Judée. Après le déjeuner, une baignade tant attendue réjouit grands et petits, inaugurant le rituel de tous les après-midis.
Jeux, bricolages, chorégraphies (sur des musiques cadencées si l’on veut être appréciées) rythment les matinées. Sœur Silouane a mille et une idées pour colorer leur journée. Nous participons à cette farandole d’activités durant lesquelles plusieurs enfants ne peuvent s’empêcher de rivaliser de bêtises. Nous avons remarqué avec amusement que lorsque nos bribes de mots arabes étaient insuffisantes pour nous faire comprendre, nous nous mettions à parler anglais… comme si cela devenait plus clair que le français ! Grande illusion 😊
Malgré ces imprécisions de langage, leurs sourires nous laissent aujourd’hui penser qu’une certaine complicité a pu se créer entre nous. Chaque matin les « abonnés aux câlins » se jettent dans nos bras ou s’amusent à nous surprendre par derrière mais nous reconnaissons maintenant leur voix et leur rire. Même si les cris et les disputes mettent parfois notre patience à l’épreuve, la bonne humeur des enfants est contagieuse et ravive notre enthousiasme ! Cette mission auprès des plus petits nous rappelle la merveille d’un sourire d’enfant qui dévoile la joie d’un moment.