Lydia O’Kane et Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a
déclaré avant-hier que cette sécheresse constituait une
«catastrophe nationale». Les effets sont ravageurs pour
la population du pays. Celle-ci doit aussi affronter d’autres
fléaux: les conséquences du cyclone Idai, qui, lors de
son passage en mars dernier, a touché 570 000
Zimbabwéens et laissé des dizaines de milliers d'entre eux
sans abri; une grave crise économique, ayant entrainé de
s pénuries et une forte hausse des prix des denrées
alimentaires de base, la dépréciation de la monnaie,
et une inflation galopante – son taux annuel atteignait
176% en juin dernier, du jamais vu depuis une décennie.
Les coupures d’électricité sont par ailleurs régulières.
Pour aider les personnes dans le besoin, l'Organisation des
Nations Unies et le gouvernement zimbabwéen ont lancé
un appel aux dons: 331 millions de dollars sont nécessaires.
De ce montant, 173 millions de dollars sont demandés par
le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM).
Les fonds seront utilisés pour l'aide alimentaire,
l'approvisionnement en eau et l'assistance sanitaire et
téléphonique, comme l’explique à notre micro Ashley Baxstrom,
responsable de la communication du PAM à Harare, capitale du Zimbabwe. «Actuellement, ce mois-ci, nous essayons de nourrir
environ 515 000 personnes; en octobre, nous prévoyons d'en
nourrir plus de 1,7 million, puis 2 millions d’ici janvier,
qui sera le pic de la saison», ajoute-t-elle.
La sécheresse a fait des ravages dans les zones rurales et
urbaines, précise Ashley Baxstrom. «L'échec des récoltes va
affecter l'ensemble de la population, donc nous avons aussi
des évaluations de la sécurité alimentaire; elles sont
entreprises par le gouvernement, l'ONU et d'autres
partenaires pour examiner la situation de la sécurité
alimentaire» dans les villes et les campagnes,
explique-t-elle.
Les perspectives sont plutôt sombres pour ce pays d’Afrique australe. «Malheureusement, il semble que la situation pourrait
continuer à s'aggraver. Il n'y a aucun moyen de vraiment prédire
cette évolutions, mais les détaillants actuels prévoient que cette
saison pourrait se prolonger jusqu'à l'année prochaine», avance
Ashley Baxstrom.
Le Zimbabwe, jadis connu comme le grenier à blé de l'Afrique,
est empêtré depuis près de deux décennies dans une grave crise
économique et financière. Emmerson Mnangagwa, qui a succédé
à Robert Mugabe après son éviction à l'issue d'un coup de force
en novembre 2017, avait promis de revivifier l'économie du pays.
Mais depuis son arrivée au pouvoir, la situation a encore empiré.
Avec Franceinfo et BBC