Adélaïde Patrignani - Cité du Vatican
combattants indépendantistes, alors qu'ils se rendaient dans la ville
d'Oku pour célébrer la messe de la solennité de l'Assomption.
Leur enlèvement avait suscité une forte mobilisation des fidèles du
diocèse de Kumbo, qui avaient organisé des rassemblements pour
prier pour leur libération. Au lendemain de celle-ci, le 19 août, une
prière d'action de grâce a eu lieu à la cathédrale de Kumbo.
Peu avant l'enlèvement des deux prêtres, Mgr George Nkuo,
évêque de Kumbo, avait dénoncé le climat de violence pesant
sur le territoire. «Kumbo a eu sa part de souffrance, avait-il
déclaré. Nous avons vu des personnes innocentes assassinées
brutalement. Beaucoup de gens ont perdu leurs maisons et leurs
propriétés. La violence et la cruauté sont devenues si courantes
qu'il est maintenant considéré comme normal de tuer, de
torturer, d'extorquer et d'exiger des rançons. Nous continuons
d'entendre des histoires horribles de personnes kidnappées ou
arrêtées, torturées et invitées à payer des sommes énormes
avant d'être libérées».
Rappelons que depuis 2016, dans les régions anglophones du
nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun, les séparatistes se
battent contre les forces gouvernementales dans le but faire
sécession et de créer leur propre État, l'Ambazonie.
Plus de 2 000 personnes ont été tuées dans ces combats,
et plus de 400 000 ont été contraintes de quitter leur domicile.
Dans ce contexte, l’Église catholique a demandé que justice soit
rendue aux Camerounais anglophones. Elle a aussi dénoncé les
violations des droits de l’homme par les forces de sécurité, tout
en condamnant la violence des séparatistes. Ces prises de
position ont fait du clergé la cible des deux camps; les prêtres
sont souvent kidnappés par des séparatistes à des fins d'extorsion.
(Avec Fides)