L'accord, qui met fin à 17 ans de guerre civile, est le fruit d'un long
processus de négociations mené par la Communauté Sant’Egidio.
En 1994, les élections libres constituent le premier pas important vers
un processus de normalisation qui, dans les années à venir, débouche
également sur une croissance économique et sociale.
Entre 2013 et 2016, la paix au Mozambique est interrompue par des
affrontements armés entre l'armée et les combattants de la Renamo.
En particulier, la période qui a suivi les élections de 2014 a été marquée
par de fortes tensions et des épisodes de violence. La Renamo conteste les
résultats des élections en revendiquant la victoire dans six provinces.
Après un processus de négociation complexe, un accord de réconciliation
est établi le 7 août, qui établit les règles pour la démilitarisation, le
désarmement et la réintégration des combattants de la Renamo.
Une délégation de la communauté Sant’Egidio conduite par Mgr Matteo
Zuppi, archevêque de Bologne, figure parmi les médiateurs ayant conclu
les accords de paix de 1992.
Lors de la cérémonie du 7 août dernier, le président du Mozambique, Filipe
Nyusi, et le dirigeant de la Renamo, Ossufo Momade, ont assuré la
participation des deux parties, de manière pacifique, aux élections
présidentielle, législatives et provinciales du 15 octobre prochain.
D'un point de vue économique, le Mozambique, peuplé d'environ 30
millions d'habitants, est l'un des pays les plus pauvres du monde. Avec
une superficie égale à deux fois et demie celle de l'Italie, le pays a souffert
de la récente crise économique.
En particulier, la découverte en 2016 d'importantes dettes que le
gouvernement aurait dissimulées aux établissements de crédit
internationaux (plus de deux milliards de dollars), et qui a entraîné le
retrait de financements internationaux et une inflation élevée.
L’économie du pays repose essentiellement sur l’agriculture, mais dans
les zones rurales, seulement 15% de la population a accès à l’électricité.
Malgré ce scénario précaire, le pays ne manque pas de potentiel.
L'ancienne colonie portugaise possède un immense patrimoine énergétique
et demeure riche en ressources naturelles, notamment en charbon, titane
et pierres précieuses. À ce patrimoine s’ajoute, en 2011, la découverte
d’énormes gisements de gaz naturel.
Pour exploiter ce potentiel, d’énormes investissements sont nécessaires,
qui, selon divers experts, pourraient amener l’État africain à devenir, en
2025, le deuxième fournisseur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL).
Avec ces perspectives, le PIB du pays, qui ne dépasse aujourd'hui pas
15 milliards, est destiné à croître.
Parmi les fléaux qui frappent le Mozambique, on compte un taux élevé d'analphabétisme, de sida et de toxicomanie. Les cyclones Idai (13 mars)
et Kenneth (25 avril), qui ont fait plus de 600 victimes et détruit des
centaines de milliers d'hectares de terres arables, ont également porté un
coup sévère à l'économie et à la société du Mozambique. Une grave
urgence sanitaire a suivi, avec plus de 73 000 personnes déplacées.
L’Église catholique du Mozambique compte plus de 6 millions de baptisés,
soit 28% de la population. En particulier dans les zones rurales, une partie
importante de la population continue de suivre les cultes africains
traditionnels. Près d'un cinquième de la population est de religion
musulmane, essentiellement dans le nord et sur le littoral. Les chrétiens
sont plus nombreux dans le sud et dans les villes. La Conférence
épiscopale du Mozambique (CEM) réunit les évêques des trois
archidiocèses métropolitains et des neuf diocèses suffragants. Elle fait
partie du Secam, le Symposium des Conférences épiscopales d'Afrique
et de Madagascar, et de l'Imbisa, l’Assemblée interrégionale des évêques
d'Afrique du Sud, actuellement présidée par Mgr Lúcio Andrice Muandula,
évêque de Xai-Xai.
La population du Mozambique se réjouit de l’arrivée du Pape François.
Les mots espoir, paix et réconciliation, en plus de marquer la devise de
la visite du Pape, accompagnent l’attente d’un pays tout entier qui,
malgré de nombreux problèmes, envisage l’avenir avec une confiance
renouvelée.
Le père Jorge Augusto, chef de la commission pour la communication de
la Conférence des évêques du Mozambique.
Q. - Comment l'Église et le pays se préparent-ils au voyage apostolique
du pape François au Mozambique?
R. - C'est un moment de grande joie pour le peuple mozambicain.
La dernière visite d'un pape a été celle de Jean-Paul II, il y a trente ans.
Maintenant que trente ans se sont écoulés, les gens veulent voir le pape,
c’est donc une grande joie.
Au Mozambique, l'Église est très active, très engagée et nous voyons
que les gens sont animés par la foi. Nous essayons d'aller de l'avant
malgré les difficultés qui existent dans notre pays. Ce sont des difficultés
naturelles, telles que les cyclones, mais aussi politiques. Les gens restent
fidèles dans la foi, marchent et avancent.
La devise du voyage du pape François est la suivante: "Espoir, paix,
réconciliation". Ces mots contiennent l'histoire récente du Mozambique:
accords de paix, compréhension de la réconciliation, espoir ...
Le Mozambique est l'un des pays les plus pauvres du monde, même s'il
dispose de grandes ressources. Récemment, d'énormes gisements de gaz
naturel ont été découverts. Le Mozambique peut-il être, malgré la pauvreté, de gros problèmes, la corruption, l'un des États pouvant également promouvoir un renouveau économique de l'Afrique?
R. - C'est vrai, mais nous devons avoir la compétence: si nous avons ces
ressources mais qu'il n'y a pas de personnes compétentes, nous restons
en situation de pauvreté. Il y a du pétrole, du gaz et même des ressources
dans la mer ... Il y a tellement de choses, mais voyons comment continuer
Maintenant, après la découverte de ces ressources, des problèmes se sont
posés dans le nord du pays. On ignore qui sont ces personnes qui sont à
l'origine de cette guerre. Elles viennent de l'extérieur. Nous avons encore
beaucoup de travail à faire, beaucoup de travail…