Aliments « juifs »
Dans une série d’ordonnances rabbiniques instituées comme barrières contre les mariages mixtes et l’assimilation, les Sages ont interdit la consommation du vin, du pain et des aliments cuits d’un non-juif, même si ceux-ci ne contiennent pas d’ingrédients non-cashers.
Bichoul Israël (cuisson par un Juif)
L’interdiction de la nourriture cuite par un non-juif s’applique dans les cas suivants : a) c’est une nourriture qui ne peut être consommée crue ; b) c’est une nourriture importante, « digne d’être servie à la table d’un roi. »
Pat Israël (pain juif)
L’interdiction du pain non-juif concerne le pain fait chez un particulier, non celui préparé dans une boulangerie. Toutefois, il est de coutume dans de nombreuses communautés de consommer du Pat Israël (« pain juif ») plutôt que de s’autoriser cette tolérance. (D’autant que certaines farines industrielles sont additionnées d’améliorants contenant des substances non-cashers.)
Si un Juif participe d’une quelconque manière au processus de cuisson (par exemple, en allumant le four), la nourriture cuite est autorisée. La tradition séfarade exige que la nourriture soit placée sur le feu par un Juif.
Vin juif
Le vin ou le jus de raisin doivent impérativement être certifiés cashers. Parce que le vin était employé dans le service sacré du Saint Temple – et parce qu’il peut être profané par son usage dans des rites païens – la Torah exige que seul le vin produit par des Juifs religieux soit consommé.
Des vaisselles séparées
Même une petite trace d’une substance non-casher – aussi petite que 1/60ème (1,66 pour cent) du volume du plat et, dans certains cas, encore moins que ça – rend une nourriture casher non-casher. De la même manière, les ustensiles qui entrent en contact avec une nourriture chaude en absorbent le « goût » et le transmettent ensuite aux autres aliments.
Par exemple, un pain cuit sur une plaque métallique enduite avec une matière grasse contenant un petit pourcentage de lard, des jus de fruits pasteurisés dans les même machines que du lait non-casher, ou un plat végétarien préparé dans la cuisine d’un restaurant avec des ustensiles employés pour un plat non-casher un peu plus tôt : tous ces aliments ne seront pas cashers si la proportion d’élément interdit dépasse le pourcentage autorisé.
C’est pour cette raison que des vaisselles séparées sont utilisées pour la viande et le lait et qu’une certification casher fiable est nécessaire pour les aliments manufacturés ou préparés en dehors de chez soi.
Même le plus infime résidu ou « goût » d’une substance non-casher rendra un aliment non casher. C’est pourquoi il n’est pas suffisant d’acheter de la nourriture casher. La cuisine, elle aussi, doit être « casher », c’est-à-dire que tous les ustensiles de cuisson et les surfaces de préparation sont utilisés exclusivement pour des aliments cashers et que des réchauds, casseroles, couverts, plats, nappes et plans de travail différents sont employés pour le lait et la viande.
Un principe de base est que lorsqu’un aliment chaud entre en contact avec un autre aliment ou un ustensile, l’aliment ou l’ustensile en absorbera le « goût ». Des aliments ou ustensiles froids peuvent, dans certaines circonstances (lorsque l’aliment est épicé ou salé, est coupé avec un couteau ou demeure dans l’ustensile pendant une certaine période), également transmettre leur « goût ». Ainsi, des aliments préparés dans une cuisine ou une usine dans laquelle de la nourriture non-casher est aussi préparée seront invariablement non-cashers également (à moins que le goût absorbé dans les ustensiles, surfaces, etc, soit d’abord extrait par un procédé spécial de « cachérisation »).
La certification casher
La complexité des technologies agroalimentaires actuelles fait que seul un expert en ce domaine est à même de déterminer si un aliment produit industriellement est dépourvu de toute trace d’ingrédients non-cashers. C’est pourquoi tous les aliments manufacturés et les établissements de restauration doivent bénéficier de la certification d’un rabbin ou d’une agence de supervision casher fiable.
Vérifiez que vous trouvez sur les étiquettes des emballages et les certificats de casherout des restaurants et hôtels un symbole de casherout d’une autorité reconnue.
Sur un plan spirituel
« Manger juif » signifie, avant tout, se conformer aux règles alimentaires de la casherout. Mais cela signifie également manger avec conscience : la conscience de la véritable Source de notre subsistance, et de la raison pour laquelle nous nous alimentons.
« Dans toutes tes voies, connais-Le » dit le roi Salomon dans le Livre des Proverbes. « Toutes tes actions devraient être pour le Ciel » disent les Sages dans l’Éthique des Pères. Le Juif sert D.ieu non seulement par l’étude de la Torah, la prière et l’observance des Mitsvot, mais aussi à travers chacun de ses actes, ce qui inclut l’activité apparemment banale consistant à s’alimenter.
Il y a des moments où le fait même de manger est une mitsva – manger de la Matsa à Pessa’h, par exemple. Mais même lorsque ce n’est pas le cas, le Juif ne fait pas « que » manger. Il ou elle mange pour D.ieu, « pour le Ciel », c’est-à-dire avec l’intention d’utiliser l’énergie provenant de la nourriture pour servir D.ieu. Les Kabbalistes enseignent que lorsque nous mangeons avec une telle conscience, nous « élevons » la nourriture, libérant « l’étincelle de divinité » qu’elle contient en accomplissant le but pour lequel elle a été créée.
Glossaire des termes de casherout
Casher : (hébreu) le terme fourre-tout qui désigne tout ce qui est apte à la consommation ou à être utilisé avec de la nourriture casher.
Taref : (hébreu) littéralement « déchiré », désigne un animal mort d’une manière non naturelle autre que la che’hita, et par extension toute nourriture impropre à la consommation.
Parevé : (yiddish) les aliments « neutres », qui ne sont ni lait, ni viande et peuvent être consommés avec l’un ou l’autre.
Cashériser : (franbreu) l’acte de rendre quelque chose casher. Cela peut désigner le salage de la viande ou le processus visant à rendre des ustensiles cashers en les soumettant à la chaleur.
Machguia’h : (hébreu) surveillant, souvent nommé par une agence de casherout pour s’assurer que la nourriture produite dans un certain établissement est casher.
Hachga’ha : (hébreu) supervision, et la certification qui l’accompagne, délivrée par un rabbin ou une agence rabbinique.
Hekhsher : (hébreu) certification casher, et le symbole attestant qu’un certain produit est certifié casher.
Che’hita : (hébreu) abattage casher.
Cho’het : (hébreu) abatteur casher formé à cet effet.
‘Houmra : (hébreu) exigence supplémentaire qui dépasse la stricte exigence de la loi, que certaines communautés ou certains individus peuvent décider de prendre sur soi.