Les ministres de l’Intérieur européens se réunissent ce lundi à Malte pour parler de l’accueil des migrants. Sur la table, un accord de répartition entre les pays de l’UE, afin d’éviter de chercher des solutions au cas par cas à chaque nouveau sauvetage. Cette première réunion doit déboucher sur un second sommet en octobre au Luxembourg en vue, semble-t-il, de conclure l’accord.
La semaine dernière, Emmanuel Macron a rencontré le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte, pour raccommoder une relation bilatérale largement écornée pendant l’ère Salvini. À l’issue de cette rencontre, ils ont plaidé pour un « mécanisme automatique » de répartition des migrants, auxquels les pays de l’UE devraient participer sous peine de « pénalités financières ».
« Nous, ce qu’on souhaite, c’est qu’il y ait un système de débarquement coordonné, prévisible, anticipé et pérenne », a réagi en fin de semaine dernière François Thomas, président de SOS Méditerranée, auprès de Mer et Marine. « Cela fait plus de quinze mois que nous avons des difficultés pour débarquer les personnes rescapées. Ce sont quand même des naufragés qui ont subi des traumatismes abominables », a-t-il souligné. Il réclame, par ailleurs, « La mise en place de moyens maritimes, comme c’était le cas auparavant pour arrêter ce drame en Méditerranée centrale ».
À l’absence de moyens sur zone, s’ajoute l’absence de coordination. François Thomas déplore le manque, sinon l’absence, de communication du JRCC libyen : « Il y a pourtant des avions de l’opération européenne Sophia, probablement d’autres navires dans la zone, mais il n’y a pas de coordination comme prévu dans la convention SAR de Hambourg de 1979 ».
En attendant, les missions de l’Ocean Viking nécessitent des relèves et soutages éloignés des zones d’intervention du navire humanitaire. Alors que les opérations ont pu s’effectuer à Malte, du temps de l’Aquarius, il a fallu, début septembre, passer par Marseille et Barcelone, pour l’Ocean Viking. Mais évoquer cette question paraît « anticiper l’évolution de ce qui se passe en Europe », tempère François Thomas. « Dans le cadre actuel, je ne pense pas qu’il soit envisageable d’aller faire des opérations logistiques telles qu’elles se faisaient il y a des mois et des mois avec l’Aquarius », dit-il. « Cela reste toujours au cas par cas et on ne peut pas faire de la bonne logistique sans avoir la liberté de faire ce travail important qui doit être coordonné ».