27 Septembre 2019
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27 septembre 1731 : Crébillon
est reçu à l’Académie Française
Atrée et Rhadamiste l’avaient déjà placé au premier rang des poètes tragiques du second ordre. Il prononça son remerciaient en vers français ; lorsqu’il en fut à celui-ci : « Aucun fiel n’a jamais empoisonné ma plume », des applaudissements universels confirmèrent le glorieux témoignage qu’il se rendait à lui-même, et flétrirent en même temps, par une condamnation authentique, tous ces écrivains nourris de fiel et d’amertume, qui transforment en une arène de combattants le champ paisible des belles-lettres.
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27 septembre 1566 : mort de
l’écrivain Marc-Jérôme Vida
Marc-Jérôme Vida, évêque d’Albe sur le Tanaro, fut un des plus célèbres poètes latins du XVIe siècle. Son Art poétique n’est point déplacé à côté de celui d’Horace, de Despréaux et d’Aristote, que l’abbé Batteux a joints ensemble, sous le titre des Quatre Poétiques. On lit avec plaisir son poème sur les Vers à soie et celui sur le Jeu des Echecs ; mais son principal ouvrage est la Christiade, en six chants. On cite dans toutes les poétiques, ce vers sur la mort de Jésus-Christ : Dixit, et extemplo ponens caput, expoiravit.
Cet ouvrage est rempli de beaux morceaux ; mais on a reproché à l’auteur d’avoir mêlé trop souvent le sacré avec le profane, et les fictions de l’idolâtrie avec les vérités du christianisme. Les Oracles d’Apollon n’ont rien de commun avec les Prophéties de Daniel et d’Isaïe ; on ne doit pas comparer Proserpine à la Sainte Vierge, ni Cerbère avec le chien de Saint-Roch.
27 septembre 1748 : ordonnance de Louis XV
abolissant l’institution des galères
On avait fini par trouver que ce genre de bâtiments était incommode dans ses distributions, fort coûteux, de ressource presque nulle pour la guerre Les galères, dont l’origine est fort ancienne, étaient des bâtiments de mer en usage pendant l’enfance de la navigation. Leur structure particulière, leur forme étroite et allongée ne permettaient pas de les diriger à la voile. Disposés sur deux rangs, les rameurs occupaient le centre ; les combattants et l’artillerie se plaçaient aux extrémités. Comme instruments de punition, les galères nous ont été léguées par la barbarie. Tandis que les anciens y enchaînaient leurs esclaves, les peuples modernes y enchaînaient les criminels, qui y demeuraient jusqu’à expiration de leur peine : de là vient le nom de Galériens ou Forçats. Charles IV (1322-1328) paraît être le premier roi de France qui ait possédé des galères, mais ce fut seulement dans la seconde moitié du XVe siècle que ces bâtiments commencèrent à former une partie importante de notre marine. Les guerres d’Italie leur firent jouer un grand rôle.
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Leur nombre s’éleva jusqu’à 40 ou 42 au commencement du règne de Charles IX (1560-1574) ; mais ce chiffre, le plus élevé qui eût encore été atteint, et qui semble n’avoir jamais été dépassé, ne tarda pas à décroître par suite de la pénurie où se trouvèrent les finances de l’État pendant les guerres civiles. Il descendit à 8 ou 9, et, après être remonté à 22 au milieu du XVIIe siècle, et être descendu à 2, il s’éleva de nouveau jusqu’à 40 au commencement du XVIIIe siècle.
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On avait fini par trouver que ce genre de bâtiments était incommode dans ses distributions, fort coûteux, de ressource presque nulle pour la guerre, peu fait pour résister au mauvais temps, et incapable d’être livré aux grandes navigations. Il est certain, dit Vial-Duclairbois dans son Dictionnaire encyclopédique de la marine, auteur qui peut être considéré comme appartenant à ce règne autant qu’à celui de Louis XVI, que vis-à-vis des vaisseaux de ligne et de toute l’artillerie de ceux-ci, les galères ne brillaient pas ; elles avaient, il est vrai, l’avantage de tirer peu d’eau, de pouvoir naviguer près des côtes, d’aller, en temps de calme, à l’aviron, et de pouvoir alors incommoder les vaisseaux, en les enfilant et en ne se présentant jamais devant leur batterie ; mais cette supériorité, comme la durée du calme, n’était que momentanée et bien précaire ; elle ne suffisait pas à compenser les inconvénients.
Les progrès incessants de l’art naval et des relations maritimes en amenèrent ainsi la suppression, qui fut mise en oeuvre le 27 septembre 1748, une ordonnance de Louis XV supprimant le corps des galères en le réunissant à celui de la marine. La charge de lieutenant général des mêmes bâtiments le fut aussi. Les chefs d’escadre, capitaines et officiers des galères étaient incorporés dans la marine des vaisseaux, pour y prendre rang, suivant leur grade et suivant la date de leurs commissions ou brevets, immédiatement après les officiers des vaisseaux de même grade et de même date.
La compagnie dite des gardes de l’étendard était incorporée, par la même ordonnance, dans la compagnie des gardes du pavillon ; et il ne devait plus à l’avenir y avoir de différence pour la couleur et pour la forme entre les pavillons des vaisseaux et ceux des galères, rouges naguère, et qui seraient blancs désormais comme dans la marine des vaisseaux, et arborés aux mêmes mâts, suivant les grades. L’étendard quadrangulaire de damas rouge aux armes de France, semé de fleurs de lis d’or et bordé d’une broderie d’or de la galère réale, se trouva ainsi supprimé avec cette galère elle-même.
L’étendard de combat chargé d’une Vierge en assomption, sous la protection de laquelle les galères de France combattaient, eut un sort semblable. Enfin l’ordonnance du 27 septembre 1748 ordonnait que le désarmement entier fût fait, dans les ports du royaume, de toutes les galères, et que les chiourmes, au lieu de se tenir, comme avant, à bord de celles-ci, fussent gardées à terre dans des bagnes, salles de force ou autres lieux destinés à les renfermer.
Cette ordonnance peut être regardée comme le coup de grâce porté à la marine des galères, en France. S’il y eut depuis lors encore quelques galères à Marseille ou à Toulon, ce ne fut plus que pour la montre ; il y avait quelque temps déjà qu’elles ne servaient plus qu’aux voyages des princes et autres dignitaires de l’État.