Tous les 4 ans et demi, les membres du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU font le bilan de la situation des Droits de l'Homme au Vietnam.
Dans le dernier bilan, adopté le 4 juillet par le Conseil, figurent 291 recommandations adressées aux autorités vietnamiennes. Celles-ci en ont acceptées 241 mais elles refusent de coopérer en ce qui concerne les 50 restantes qui sont pourtant les plus importantes.
Le 22 janvier dernier, lors d'une session de travail au Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU, 9 États avaient particulièrement exhorté le Vietnam à revoir la loi de 2016 sur la croyance et la religion (entrée en vigueur en janvier 2018). Il s'agit des pays suivants: Brésil, Canada, Croatie, Pologne, Angola, Italie, États-Unis, Kenya, Laos. Voici leurs demandes:
- permettre à tous les groupes religieux de pratiquer leur foi librement
- réduire les obstacles administratifs aux activités religieuses pacifiques
- cesser le harcèlement contre les minorités religieuses
- supprimer les restrictions à l'accès à un référent religieux des personnes en prison
- libérer toutes celles détenues pour leurs convictions religieuses.
Une loi qui intensifie la répression
Pour Vo Van Ai, président du Comité Vietnamien des Droits de l'Homme, les défenseurs des droits humains sont profondément préoccupés par le fossé qui existe entre la rhétorique du gouvernement et la dure réalité vécue au quotidien par les Vietnamiens.
«La persécution des minorités religieuses reste généralisée» dénonce-t-il. «Hanoï n'a pas tenu compte des manifestations organisées par les minorités religieuses, dont les chrétiens, en janvier 2018, au moment de l'application de la nouvelle loi sur les convictions et les religions. Cette loi intensifie la répression à l'égard des religions non reconnues par les autorités et a un impact direct sur certaines églises protestantes souterraines.»