Loin de relever de la superstition, les travaux théologiques sur les anges et l’angélisme manifestent tout autant le génie intellectuel de l’homme que la richesse de sa vie spirituelle.
« L’œuvre de Dieu dépasse l’utilitarisme »
Mais s’il est possible d’accéder à une certaine connaissance de la vie des esprits par la simple raison, cette connaissance ne prend tout son sens qu’à la lumière de la révélation divine. En effet, comme toute la création, les anges sont une « œuvre de gratuité de Dieu, qui dit merveilleusement la gratuité de Son amour ; les anges ne sont pas nécessaires au Salut, seul Jésus, qui est Dieu, l’est — et cela dit quelque chose de l’œuvre de Dieu qui dépasse l’utilitarisme. »
Avant toute chose, la contemplation des anges nous ramène donc à notre statut de créature. Malgré leur grande perfection, les anges demeurent des créatures — et c’est le refus de cette dépendance à Dieu qui a causé la chute de Satan. Comme l’homme, l’ange est créé pour le bien. Mais il est lui-aussi doté d’un libre arbitre qui lui permet de l’accepter ou de le refuser. Ce qui fait dire au père Griveaux que « la grâce est plus originelle que le péché originel, l’homme au départ est créé sans péché ».