Hélène Destombes - Cité du Vatican
Devant quelque 170 membres de l’UCSI, le Pape François a mis en exergue la responsabilité des journalistes de l’association, qui puise son inspiration «dans le service aux personnes, dans l’Évangile et dans le magistère de l’Église». L’association catholique, qui regroupe des journalistes et des professionnels de la communication, a une «vocation communautaire», a rappelé le Pape. Ses racines sont la foi, la passion pour l'histoire humaine et le souci des dimensions anthropologiques et éthiques de la communication.
Chaque journaliste est ainsi invité à se mettre au service du bien commun, «capable de distinguer le bien du mal, les choix humains des choix inhumains». Son rôle est d’«œuvrer en faveur de la cohésion sociale, de dire la vérité à tout prix». Il y a, souligne le Saint-Père, une parrhèsia du journaliste «toujours respectueuse, jamais arrogante».
Il est donc important d’«être libre, de parler avec un style évangélique». La communication, insiste le Pape François, a besoin de «paroles vraies au milieu de tant de mots vides». Les journalistes ont donc une grande responsabilité dans la manière de décrire le monde.
«Vos récits peuvent générer des espaces de liberté ou d’esclavage, de responsabilité ou de dépendance au pouvoir» d’où cet encouragement du Saint-Père à utiliser des paroles de paix, de justice, de solidarité, rendues crédibles par un témoignage cohérent. Ainsi l’on pourra construire des sociétés plus justes et plus solidaires. Mais la responsabilité des journalistes, précise le Pape, est aussi de «contribuer à dévoiler des mots faux et destructeurs» et, à l’ère du Web, «d'identifier des sources crédibles, de les contextualiser, de les interpréter et de les hiérarchiser».
Le Pape invite à ne pas avoir peur d’inverser l'ordre des nouvelles, en donnant la parole à ceux qui ne l'ont pas. Il exhorte aussi à mettre en avant les "bonnes nouvelles" qui génèrent de l'amitié sociale; à construire des communautés de pensée et de vie capables de lire les signes des temps.
Pour conclure le Saint-Père encourage l’Union Catholique de la presse italienne à se réformer, sans crainte, «pour offrir un meilleur témoignage» en tenant compte notamment des liens historiques avec l’Église italienne et la Civiltà Cattolica et en prenant exemple sur le bienheureux Manuel Lozano Garrido, premier journaliste laïc qui vécut à l'époque de la guerre civile espagnole. Malgré la maladie il ne cessa jamais d’aimer son métier et préconisait «la franchise».