15 Septembre 2019
La messe du dimanche 15 septembre 2019
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Lecture du livre de l’Exode
En ces jours-là,
le Seigneur parla à Moïse :
« Va, descends,
car ton peuple s’est corrompu,
lui que tu as fait monter du pays d’Égypte.
Ils n’auront pas mis longtemps
à s’écarter du chemin que je leur avais ordonné de suivre !
Ils se sont fait un veau en métal fondu
et se sont prosternés devant lui.
Ils lui ont offert des sacrifices en proclamant :
‘Israël, voici tes dieux,
qui t’ont fait monter du pays d’Égypte.’ »
Le Seigneur dit encore à Moïse :
« Je vois que ce peuple
est un peuple à la nuque raide.
Maintenant, laisse-moi faire ;
ma colère va s’enflammer contre eux
et je vais les exterminer !
Mais, de toi, je ferai une grande nation. »
Moïse apaisa le visage du Seigneur son Dieu
en disant :
« Pourquoi, Seigneur,
ta colère s’enflammerait-elle contre ton peuple,
que tu as fait sortir du pays d’Égypte
par ta grande force et ta main puissante ?
Souviens-toi de tes serviteurs,
Abraham, Isaac et Israël,
à qui tu as juré par toi-même :
‘Je multiplierai votre descendance
comme les étoiles du ciel ;
je donnerai, comme je l’ai dit,
tout ce pays à vos descendants,
et il sera pour toujours leur héritage.’ »
Le Seigneur renonça
au mal qu’il avait voulu faire à son peuple.
– Parole du Seigneur.
R/ Oui, je me lèverai,
et j’irai vers mon Père. (Lc 15, 18)
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.
Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.
Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.
Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ;
tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre à Timothée
Bien-aimé,
je suis plein de gratitude
envers celui qui me donne la force,
le Christ Jésus notre Seigneur,
car il m’a estimé digne de confiance lorsqu’il m’a chargé du ministère,
moi qui étais autrefois blasphémateur, persécuteur, violent.
Mais il m’a été fait miséricorde,
car j’avais agi par ignorance,
n’ayant pas encore la foi ;
la grâce de notre Seigneur a été encore plus abondante,
avec la foi, et avec l’amour qui est dans le Christ Jésus.
Voici une parole digne de foi,
et qui mérite d’être accueillie sans réserve :
le Christ Jésus est venu dans le monde
pour sauver les pécheurs ;
et moi, je suis le premier des pécheurs.
Mais s’il m’a été fait miséricorde,
c’est afin qu’en moi le premier,
le Christ Jésus montre toute sa patience,
pour donner un exemple à ceux qui devaient croire en lui,
en vue de la vie éternelle.
Au roi des siècles,
au Dieu immortel, invisible et unique,
honneur et gloire pour les siècles des siècles. Amen.
– Parole du Seigneur.
Alléluia. Alléluia.
Dans le Christ, Dieu réconciliait le monde avec lui :
il a mis dans notre bouche la parole de la réconciliation.
Alléluia. (cf. 2 Co 5, 19)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
les publicains et les pécheurs
venaient tous à Jésus pour l’écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,
et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une,
n’abandonne-t-il pas les 99 autres dans le désert
pour aller chercher celle qui est perdue,
jusqu’à ce qu’il la retrouve ?
Quand il l’a retrouvée,
il la prend sur ses épaules, tout joyeux,
et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins
pour leur dire :
‘Réjouissez-vous avec moi,
car j’ai retrouvé ma brebis,
celle qui était perdue !’
Je vous le dis :
C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel
pour un seul pécheur qui se convertit,
plus que pour 99 justes
qui n’ont pas besoin de conversion.
Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent et qu’elle en perd une,
ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison,
et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ?
Quand elle l’a retrouvée,
elle rassemble ses amies et ses voisines
pour leur dire :
‘Réjouissez-vous avec moi,
car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue !’
Ainsi je vous le dis :
Il y a de la joie devant les anges de Dieu
pour un seul pécheur qui se convertit. »
Jésus dit encore :
« Un homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père :
‘Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.’
Et le père leur partagea ses biens.
Peu de jours après,
le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait,
et partit pour un pays lointain
où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
Il avait tout dépensé,
quand une grande famine survint dans ce pays,
et il commença à se trouver dans le besoin.
Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays,
qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.
Il aurait bien voulu se remplir le ventre
avec les gousses que mangeaient les porcs,
mais personne ne lui donnait rien.
Alors il rentra en lui-même et se dit :
‘Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance,
et moi, ici, je meurs de faim !
Je me lèverai, j’irai vers mon père,
et je lui dirai :
Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.
Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.’
Il se leva et s’en alla vers son père.
Comme il était encore loin,
son père l’aperçut et fut saisi de compassion ;
il courut se jeter à son cou
et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit :
‘Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.’
Mais le père dit à ses serviteurs :
‘Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller,
mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds,
allez chercher le veau gras, tuez-le,
mangeons et festoyons,
car mon fils que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé.’
Et ils commencèrent à festoyer.
Or le fils aîné était aux champs.
Quand il revint et fut près de la maison,
il entendit la musique et les danses.
Appelant un des serviteurs,
il s’informa de ce qui se passait.
Celui-ci répondit :
‘Ton frère est arrivé,
et ton père a tué le veau gras,
parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.’
Alors le fils aîné se mit en colère,
et il refusait d’entrer.
Son père sortit le supplier.
Mais il répliqua à son père :
‘Il y a tant d’années que je suis à ton service
sans avoir jamais transgressé tes ordres,
et jamais tu ne m’as donné un chevreau
pour festoyer avec mes amis.
Mais, quand ton fils que voilà est revenu
après avoir dévoré ton bien avec des prostituées,
tu as fait tuer pour lui le veau gras !’
Le père répondit :
‘Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi,
et tout ce qui est à moi est à toi.
Il fallait festoyer et se réjouir ;
car ton frère que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé ! »
– Acclamons la Parole de Dieu.
OU LECTURE BREVE
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
les publicains et les pécheurs
venaient tous à Jésus pour l’écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,
et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une,
n’abandonne-t-il pas les 99 autres dans le désert
pour aller chercher celle qui est perdue,
jusqu’à ce qu’il la retrouve ?
Quand il l’a retrouvée,
il la prend sur ses épaules, tout joyeux,
et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins
pour leur dire :
‘Réjouissez-vous avec moi,
car j’ai retrouvé ma brebis,
celle qui était perdue !’
Je vous le dis :
C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel
pour un seul pécheur qui se convertit,
plus que pour 99 justes
qui n’ont pas besoin de conversion.
Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent et qu’elle en perd une,
ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison,
et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ?
Quand elle l’a retrouvée,
elle rassemble ses amies et ses voisines
pour leur dire :
‘Réjouissez-vous avec moi,
car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue !’
Ainsi je vous le dis :
Il y a de la joie devant les anges de Dieu
pour un seul pécheur qui se convertit. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
J’aime beaucoup la parabole de l’Enfant prodigue et je me risque à la méditer avec vous. Je sais que les paraboles nous posent bien des questions. Et justement, il y a quelques jours, me trouvant chez une amie, une de ses amies m’a gentiment entrepris au sujet des paraboles dont maints détails, disait-elle, l’a scandalisaient fort. Les ouvriers de la dernière heure sont mieux payés que ceux qui ont trimé tout le jour; l’intendant infidèle a le beau rôle; le pauvre gars, faute “d’habit” ou de “queue de pie” se voit rejeté sans pitié hors de la salle de danse.
La parabole de ce jour est tout aussi ambiguë, nous le verrons plus loin. Seulement n’est-ce pas dénaturer totalement les paraboles que de les disséquer de la sorte et de les sortir de leur contexte ? Heureux encore lorsqu’on ne moralise pas à perte de vue, à partir d’un détail !
Jésus moralise peu. Il met plutôt ses contemporains devant des situations vécues, qui sont les leurs, au fond, ou les nôtres. On s’amuse follement de l’histoire, on ironise sur les idiots, les méchants, les imprudents, les fous, les cyniques qui peuplent ces récits. Puis, dégrisés, on se reconnait dans les mêmes situations. On rit jaune. Terrible et merveilleux Seigneur dont l’humour renvoie chacun à sa propre conscience dans le jugement qu’il porte sur les autres. Nous sommes le juge inique, le pharisien, le bon samaritain, le fils prodigue ou le Père miséricordieux, selon les circonstances…et nous nous reconnaissons fort bien.
Les attitudes des contemporains de Jésus, décrites au début de la parabole de l’enfant prodigue nous montrent, d’un côté, les républicains et les pécheurs attirés par Jésus, et qui l’écoutent; et d’un l’autre des pharisiens et des scribes, outrés par un tel accueil fait à “ces gens là”. Il ose manger avec eux, un comble !
L’interprétation courante de cette parabole est plutôt moralisante et individualiste. On lui donne le nom de la parabole de l’Enfant prodigue, car on a surtout retenu la ” conversion ” du cadet. Mais si ce dernier regrette le confort de la maison paternelle et décide d’y retourner, il semble davantage poussé par la faim que par l’amour de son père qui, pourtant l’accueille à bras ouverts. Trop bien au gré de son ainé qui trouve que ce père exagère et le lui dit sans ambages.
Partant des attitudes qui l’ont provoquée, je donnerai plutôt à cette parabole le titre de ” Parabole du Père Miséricordieux “ ; Car devant les réflexions désobligeantes des pharisiens et des scribes sur sa manière d’agir envers les publicains, Jésus se contente de décrire l’attitude du père, face au pécheur. C’est le père qui a l’initiative tout au long du récit. Le père attend, guette même ce dévoyé de fils. L’aperçoit-il de loin ? Il court vers lui; il le serre dans ses bras, le couvre de baisers et lui fait fête, il est proprement déraisonnable, tant il l’aime. L’attitude de son ainé, par contre, elle, est très raisonnable. Cette gouape de frère, ce viveur, est par trop bien reçu!…Il est clair que la réponse du père ne se veut pas du tout sur ce même registre du raisonnable, mais sur celui de la vie.
” Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé !”
Pour Jésus, il s’agit de montrer que le Père des miséricordes fait pleuvoir sur les justes et les injustes…C’est Lui qui va vers les pécheurs. Les pharisiens et les scribes ont tort de reprocher à Jésus son attitude envers publicains et pécheurs, car n’est-ce pas celle du Père, envers le sympathique prodigue ?
Dans nos vies, face aux pécheurs, aux mal-aimés, au gens en rupture de ban, quelle est donc notre attitude ? Et ce pécheur est peut-être tout simplement notre enfant, notre conjoint, notre ami !…
Ressemblons- nous au Père Miséricordieux qui fait luire son soleil sut les bons et les méchants ?
Père Gabriel
Je prends un instant pour méditer toutes ces choses dans mon cœur (cf Luc 2,19)