La crise qui conduit à la «rapide destruction de nos forêts, spécialement les forêts tropicales, n’est pas seulement environnementale, mais aussi sociale et surtout éthique». Le cardinal Parolin a lancé cet avertissement, ce lundi 23 septembre, durant la réunion dédiée à la protection des forêts tropicales, dans l’objectif de promouvoir des actions multilatérales «urgentes et durables».
«Reconnaissons tous combien sont importantes les forêts pour le monde entier et aussi pour le futur de l’humanité: elles sont la ressource renouvelable la plus fiable dans le monde, et elles sont essentielles pour le développement humain intégral», a souligné le Secrétaire d’État du Saint-Siège. Mais «dans des temps d’urbanisation croissante, leur importance irremplaçable est souvent sous-évaluée». D’où l’importance cruciale d’éduquer les personnes pour qu’elles ne considèrent pas les forêts «simplement comme des ressources à exploiter, mais aussi comme un sanctuaire à cultiver et à renouveler constamment». Ce devoir de protection est encore plus pressant face à «la destruction rapide des forêts, avec la perte d’espèces et d’équilibres vitaux, qui pourrait altérer l’écosystème entier».
«Nous avons besoin d’une écologie intégrale», a insisté le cardinal Parolin, en invitant à trouver un équilibre entre une «utilisation responsable des forêts pour le développement économique et social» et «la protection et la préservation de ceux qui en dépendent et en prennent soin, et pour le bien de l’humanité et des générations futures». Le cardinal a donc recommandé que «les décisions pour améliorer la gestion de nos forêts» puissent impliquer les populations locales.
Le cardinal Parolin a ensuite rappelé qu’à partir de 6 octobre s’ouvrira au Vatican le Synode des évêques sur l’Amazonie, qui sera centré principalement sur les défis ecclésiaux et pastoraux de cette région, avec une attention particulière pour les peuples indigènes qui vivent là, et, à travers eux, pour les questions humaines, écologiques, sociales et économiques qui sont en train de toucher la région et qui concernent toute l’humanité. De la même façon, d’autres écosystèmes importants sont confontés à de graves menaces, comme le bassin du Congo, les forêts tropicales du Sud-est asiatique, et d’autres territoires.
Comme le Pape François l’avait souligné durant sa récente visite à Madagascar, évoquant un pays qui depuis 2001 a perdu 21% de ses forêts, le Secrétaire d’État a répété qu’«il ne peut pas y avoir une vraie approche écologique ni une action concrète de protection de l’environnement sans une justice sociale qui garantisse le droit à la destination commune des biens de la terre aux générations actuelles, mais aussi à celles du futur.»