24 Septembre 2019
Nous ne nous aimerons vraiment qu’en nous aimant tels que Dieu nous aime, c’est-à-dire comme Ses enfants.
Nous devons aimer en nous la qualité de fils de Dieu, ce qui signifie nous aimer en Dieu, avec Dieu et par Dieu.
Cette qualité contribuera à la fois à nous donner une image gratifiante de nous-mêmes, tout en nous gardant de nous enfler d’orgueil et de fatuité, puisqu’elle ne dépend pas de nos mérites, mais de Dieu seul.
En effet, la Trinité nous aime gratuitement et a fait de nous des filles et des fils de Dieu par pure grâce, non parce que nous aurions été aimables et méritants.
En nous aimant en Dieu, nous jouissons des biens que le Père nous réserve. Dans le même temps, nous ne risquons pas de courir après des chimères. Car comme nous l’avons souligné plus haut, il ne suffit pas de se porter beaucoup d’attention à soi-même.
L’amour de soi dépend surtout des biens dont je veux profiter ainsi que de la qualité d’être à laquelle je désire accéder.
Or, ceux que Dieu nous propose restent hors d’atteinte de la péremption. Quant à la qualité d’être à laquelle il nous propose d’accéder est celle qui nous rend semblables à son Fils ! Rien de moins !
Il s’agit donc d’aimer en nous la personne pour laquelle le Christ est mort sur la croix. Jésus savait qu’en se sacrifiant pour nous, il allait faire de nous des fils de son Père, nous gagner l’adoption filiale divine.
Vouloir pour nous ce que Dieu a voulu pour nous : telle est la recette d’un authentique amour de soi qui ne s’expose pas au danger de dégénérer en égoïsme.
En effet, dès lors que je projette de devenir fils de Dieu, ou du moins de m’accepter comme tel (car c’est une qualité que le Créateur nous offre sans condition préalable), je constate que je partage ce statut avec tous mes frères humains !
Voilà une qualité bien gratifiante, mais qui m’apprend dans le même temps l’humilité et le sens du service !
L’amour de soi n’est plus alors exclusif de l’amour des autres.
Et si la clé de l’amour de soi consistait à s’oublier pour s’occuper davantage de ses frères ? Ce ne serait pas le moindre paradoxe du christianisme !