« Ô Jésus, lorsque vous étiez voyageur sur la terre, vous avez dit : ‘’Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur et vous trouverez le repos de vos âmes’’. Puissant Monarque des cieux, oui, mon âme trouve le repos en vous voyant, revêtu de la forme et de la nature d'esclave, vous abaisser jusqu'à laver les pieds de vos apôtres. Je me souviens alors de ces paroles que vous avez prononcées, pour m'apprendre à pratiquer l'humilité : ‘’Je vous ai donné l'exemple, afin que vous fassiez vous-même ce que j'ai fait. Le disciple n'est pas plus grand que le Maître... Si vous comprenez ceci, vous serez heureux en le pratiquant.’’ » (Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus)
Jésus, rends mon cœur semblable au tien.
1. L’Évangile de ce jour nous rappelle cette autre parole de Jésus : « Les derniers seront les premiers. » (Mt 20, 6)
La même logique de l’humilité y est déployée : celui qui se place en vérité devant Dieu connaît sa petitesse et ne s’élève pas ni devant ses frères ni devant Dieu, car il sait que tout ce qu’il a reçu lui vient de Dieu. On peut dire que c’est cela la définition de l’humilité. Toute la Bible fait l’éloge de l’homme humble, car c’est la vertu qui plaît à Dieu. Pourquoi ? Parce que le cœur orgueilleux et hautain est trop plein et trop sûr de lui-même pour reconnaître les dons de Dieu. L’orgueilleux prend la place de Dieu. Il se fait Dieu ! C’est là le drame.
2. « Nombreux sont les gens hautains et fameux, mais c’est aux humbles que Dieu révèle ses secrets . » (Si 3, 19) dit le livre de l’Ecclésiastique.
Connaître les secrets de Dieu, c’est être admis dans le cercle de ses amis les plus intimes. Dans cette parabole, Jésus nous livre son plus grand secret. Mais seuls les humbles peuvent le saisir. Jésus rappelle que nous sommes invités à une noce. Sans doute fait-il allusion à la grande noce des temps derniers lors de laquelle Dieu – l’Époux – sera uni pour toujours à son épouse – l’Église – qui n’est autre que chacun d’entre nous. La seule chose qui est demandée aux invités de la noce, c’est de se placer à la dernière place. Il ne s’agit pas de s’auto-flageller, ni de s’accuser, ni de culpabiliser pour ses péchés, ni de se convaincre que l’on ne vaut rien, ni de douter du pardon de Dieu, etc. Cela n’a rien à voir avec l’humilité ! La dernière place, c’est la place de celui qui sait que le maître de la noce le connaît et ne l’oublie pas. La dernière place, c’est savoir attendre le maître de la noce qui vient vers moi quand il veut. En définitive la dernière place, c’est se placer devant le regard de Dieu et non devant celui des hommes. Alors, le regard de Dieu posé sur nous nous élève jusqu’à lui. Il fait de nous des amis : « Mon ami, monte plus haut », dit le maître de la noce. Monter plus haut, c’est une façon de dire monter vers Dieu, vers la cime de l’amour pour laquelle il nous a créés.
Seigneur Jésus, tu es doux et humble de cœur et tu m’indiques où commence le chemin qui conduit au ciel. Rends-mon cœur semblable au tien. Donne-moi de trouver ma joie dans l’humilité de savoir que tout ce que je suis et tout ce qui m’est donné me vient de toi.
Aujourd’hui je serai particulièrement attentif à agir devant le regard de Dieu et non sous l’influence du regard des hommes.