Le pasteur Salah a été «invité» au commissariat de Tizi Ouzou la semaine dernière. Il raconte: «Là-bas, ils m'ont dit qu'ils allaient fermer l'église. J'étais en colère et triste en même temps. Mais nous nous y attendions, car c'est une stratégie du gouvernement de fermer les églises. Je crois que toutes les églises protestantes en Algérie sont visées. Je pense que l'une des principales raisons est que nous avons tant de chrétiens d'arrière-plan musulman. Les autorités ne sont pas à l'aise avec ça.»

«Ils viendront fermer dès que possible.»

Le pasteur Salah s'attend à ce que l'église soit effectivement fermée mercredi: «Ils viendront fermer dès que possible.» Selon lui, les membres de l'église continueront à se retrouver dans les maisons des uns et des autres. «Certaines assemblées se rassemblent à l'extérieur, dans la nature, pour le culte. D'autres se retrouvent maintenant dans des églises de maison.»

Le pasteur considère la tendance des fermetures d'églises comme «très préoccupante» pour l'avenir de l'Église dans le pays. «J'ai peur que les autorités interdisent aussi les églises de maison. Nous avons déjà vu cela se produire en Algérie. Les pasteurs dont les églises étaient fermées ont commencé à tenir des réunions dans les maisons, et le gouvernement l'interdit.»

L'EPA a épuisé tous les recours administratifs

La semaine dernière, des manifestations ont eu lieu dans la ville de Bejaia contre la fermeture des églises. C'est dans le gouvernorat de Bejaia que cinq églises affiliées à l'EPA ont récemment été fermées par les autorités, à Aït Melikèche (Tazmalt), Akbou, Ighram, Riquet et Ighzer Amokrane.

Dans un communiqué, l'EPA informe qu' «elle a épuisé toutes les voies administratives» pour faire valoir ses droits, mais en vain. «Les portes du dialogue ont malheureusement été fermées par les autorités.» L'EPA déplore en particulier le refus incompréhensible et injustifié des autorités de Bejaia de leur accorder une audience pour parler de la question de la fermeture des lieux de culte.