Seigneur, me voici devant toi, je t’offre tout ce que je suis pour que tu puisses me transformer. Fais de moi l’instrument de ta grâce, que tu puisses agir dans le monde à travers moi.
Mon Dieu, apprends-moi à passer par la porte étroite !
1. « Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? »
Certains juifs pensaient que seul un petit nombre d’élus parmi le peuple juif serait sauvé à la fin des temps. Ils fondaient cette interprétation sur une expression biblique, « le reste d’Israël », utilisée par les prophètes pour désigner le petit groupe qui, après l’exil à Babylone, était resté fidèle. Cette question sur le salut intervient alors que Jésus est en marche vers Jérusalem, c’est-à-dire vers sa Passion, sa mort et sa Résurrection. Le salut des hommes est la raison de sa venue sur la terre. Qui sera donc sauvé ? Pendant sa vie publique Jésus annonce le salut pour toutes les nations, pas seulement pour le peuple d’Israël. Le thème du salut est certainement source d’immense joie et de souffrance pour Jésus : à quelques heures de sa Passion il sait que beaucoup seront sauvés par le don de sa vie, mais aussi que les hommes pourront le refuser.
2. « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. »
La porte étroite que Jésus contemple en montant à Jérusalem est sa Passion, sa mort et sa Résurrection. C’est la seule porte du salut. Nous serons sauvés si nous acceptons de passer par la Passion, la mort et la Résurrection du Christ. Nous y sommes déjà passés par le baptême. Mais cette porte étroite se représente chaque jour, c’est la vie du Christ en nous. Elle met à mort notre vieil homme et ses critères mondains d’égoïsme et d’orgueil et nous propose le chemin de la croix et du don total pour nos frères.
3. À ceux qui resteront dehors le maître de maison répondra : « Je ne sais pas d’où vous êtes ». Le baptême en Jésus-Christ nous donne une nouvelle origine, une nouvelle naissance. Désormais nous sommes fils de Dieu, nous venons de Dieu. Si nous sommes nés de nouveau dans le Christ nous ne pouvons plus vivre comme les enfants d’un monde éloigné de Dieu. Si l’Évangile ne change pas notre vie, nous sommes comme des touristes dans l’Église, nous buvons et mangeons avec le Christ, nous écoutons ses enseignements, mais nous ne nous laissons pas transformer par sa Passion, sa mort et sa Résurrection.
4. « Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers. »
Le salut ne dépend donc pas de se croire dans un groupe d’élu, de « premiers », mais d’accepter la remise en question quotidienne qu’implique la vie du Christ en nous. Lorsque le moteur et l’horizon de nos actions sont la porte étroite de la Passion du Christ, nous nous considérons toujours « derniers », toujours en conversion.
Seigneur, depuis mon baptême tu vis en moi. Donne-moi la grâce de contempler plus profondément ta vie et de te laisser prendre plus de place en mon cœur. Ainsi mes pensées, mes paroles et mes actions deviendront le fruit de ta présence en moi.
Choisir aujourd’hui la porte étroite du don de moi-même.