Seigneur, me voici devant toi aujourd’hui pour me nourrir de ta Parole. Je suis prêt à t’écouter.
Jésus, ouvre nouvellement mes oreilles au message de cette parabole, même si j’ai l’impression de déjà trop la connaître.
1. Le Royaume dans lequel Jésus nous invite à entrer pour y vivre avec lui auprès du Père est présenté aujourd’hui comme un grand repas. L’image du banquet est un thème bien familier dans la Bible. Il s’agit d’un thème messianique : le Messie viendrait et nous introduirait auprès de Dieu pour nous réconcilier définitivement avec lui, nous délivrant de toute oppression, de tout mal et de tout malheur. Le banquet évoque avant tout la joie à laquelle nous convie le Messie. En effet, un repas auquel sont invitées de si nombreuses personnes est synonyme de fête et d’abondance, et surtout d’amitié puisque l’on partage normalement son repas avec ceux qu’on aime.
2. La question qui se pose maintenant concerne les invités. Comment se fait-il qu’ils rejettent l’invitation ? Qui sont ces invités si ingrats ? Le premier dit qu’il est retenu à cause d’un champ qu’il vient d’acheter. Le deuxième évoque les bœufs. Et le troisième son épouse. Les trois motifs qui sont avancés concernent les biens et la réussite en ce monde : acquérir de la terre est un signe de richesse ; s’inquiéter de ses bœufs évoque le travail et le rendement ; se marier signifie s’assurer une descendance. Les invités sont plus préoccupés par leur enracinement dans ce monde terrestre, plutôt que dans le royaume qui leur est offert.
Et nous, comment nous situons-nous par rapport au don du royaume que Jésus nous offre ? Sommes-nous, comme ces invités, si absorbés par les soucis de ce monde que nous ne savons même plus écouter l’invitation de Jésus ?
3. La parabole ne s’arrête pas là. Le maître décide alors d’aller chercher d’autres invités, ceux à qui on n’aurait jamais pensé en premier : des pauvres, des estropiés, des aveugles, des boiteux. Bref, ceux qui, au temps de Jésus, étaient considérés comme « impurs » et étaient exclus du temple et de la société. C’est pourtant bien ceux-là qui entrent au royaume de Dieu et – quoi de plus surprenant – en passant devant tous les autres ! La parabole rejoint ici le message de Jésus entendu à d’autres occasions : « Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs » (Lc 5, 32) ou « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades » (Mc 2, 17) ou encore « (…) les prostituées vous précédent dans le royaume de Dieu » (Mt 21, 31). Faut-il entendre que les plus « purs » ou les plus religieux sont (parfois) ceux qui prêtent le moins attention aux paroles de Jésus ? En tous cas, il nous revient aujourd’hui de nous interroger sur ce que nous faisons de la promesse de Jésus et aussi de nous émerveiller et de nous réjouir de ce que les plus petits soient convoqués au même banquet.
Jésus, que je ne sois pas sourd à ton invitation. Le banquet auquel tu me convies a déjà commencé. Je le crois. Donne-moi de m’en réjouir et de vivre en fonction de ce don qui m’a déjà été fait.
Confier maintenant à Jésus (en les nommant) toutes les préoccupations de ce monde qui me font oublier que je suis déjà un convive du Royaume.