« Je n’aime pas le bruit. […] Mon idée première était d’être carmélite, comme quoi une chose peut en entraîner une autre ». Ces mots inattendus ont été prononcés par Marie Laforêt, décédée le 2 novembre 2019 à l’âge de 80 ans. Ses obsèques ont eu lieu ce jeudi 7 novembre à l’église Saint-Eustache (Paris), suivies d’une inhumation dans l’intimité. Au cours d’un entretien avec le journaliste suisse Jacques Huwiler, dans une émission du 21 octobre 1990, on découvre, au-delà de la brillante interprète de « Il a neigé sur yesterday » et des « Vendanges de l’amour », et au-delà de l’actrice qui joua Marge au côté d’Alain Delon et de Maurice Ronet dans
Plein soleil, une personnalité sensible où se mêlent une douce ironie et une forte spiritualité.
Une image de la religion « gentille et spirituelle »
Curieux personnage en effet que celui de Marie Laforêt, joliment surnommée « la fille aux yeux d’or » depuis son apparition dans le film La Fille aux yeux d’or (1961), inspiré d’un roman de Balzac. Et il faut dire que ses grands yeux verts aux reflets mordorés ne laissaient pas indifférents. Cette icône des années 1960 confie avoir été à l’âge de 14 ans « très impressionnée » par le style de Thérèse d’Avila et celui de saint Jean de la Croix. Elle s’était d’ailleurs à l’époque escrimée à traduire Le château intérieur de Thérèse d’Avila.